La Gouvernance de l'Église Catholique (1) : Introduction
2 octobre 2018

Traduction de la série « The Leadership of the Catholic Church : Now vs. Then », dans le cadre de notre partenariat avec The Calvinist International.
Cette série comportera certainement plus de dix articles.


À la suite de la dernière série de scandales d’abus sexuels dans l’Église catholique romaine, je voudrais inviter tous les chrétiens et les penseurs moraux sérieux à quitter cette institution ecclésiastique. Beaucoup de membres sincères de cette église ont confessé qu’ils ne font plus confiance à leurs pasteurs et à leurs évêques. Beaucoup ont même dit qu’ils n’avaient pas confiance en l’institution. Pourtant, ils ne partent pas parce qu’ils ne peuvent pas partir. Dans leur esprit, l’Église catholique romaine est l’Église que Jésus a fondée. C’est la seule vraie église, et une personne ne peut quitter cette église sans quitter la foi chrétienne elle-même.

Mais que faire si l’Église catholique romaine n’est pas l’Église que Jésus a fondée ? Et si ce n’était ni l’église que nous voyons dans le Nouveau Testament, ni l’église chrétienne qui existait aux 2ème et 3ème siècles ?

Pour répondre à cette question, je vais comparer ce que Rome revendique dogmatiquement sur la manière dont l’Eglise a été fondée, et sa juridiction hiérarchique précise, avec l’Eglise du Nouveau Testament et les trois premiers siècles. Je démontrerai que Rome prétend que Jésus a fondé un type particulier d’église épiscopale avec Pierre comme chef singulier. Tous les autres membres du clergé descendent de lui et de ses successeurs, les évêques de Rome. En effet, l’Église catholique romaine prétend que l’évêque de Rome a une autorité ultime, universelle et immédiate sur toutes les congrégations. Mais ce n’est pas ce que nous voyons dans l’histoire actuelle de l’Eglise, ni dans le Nouveau Testament ni dans les pères post-apostoliques. Ce que nous constatons exclut en fait certaines des revendications clés de Rome et démontre ainsi que Rome a été dans l’erreur au sujet de son autorité ecclésiastique pendant plusieurs siècles.

Tout simplement, si Rome se trompe sur la manière dont l’Église chrétienne a été fondée et qui l’a gouvernée, alors le catholicisme romain en tant que tel n’est pas ce qu’il prétend être. Ses autres revendications, en particulier ses anathèmes contre les dissidents, se révèlent donc injustes (et franchement divisatrices et pécheresses). Et si Rome n’est pas la seule vraie église, alors les chrétiens ne doivent aucune loyauté unique et inconditionnelle à son clergé et n’ont pas besoin de se soumettre à ses revendications hiérarchiques plus larges.

Bref, si Rome n’est pas celle qu’elle prétend être, alors les membres individuels sont libres de mesurer l’Église catholique romaine selon des normes d’équité et de fidélité biblique. Ils n’ont pas besoin de soumettre leur conscience à sa gouvernance et peuvent fréquenter d’autres églises chrétiennes qu’ils jugent fidèles.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

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