Thomas d’Aquin sur l’humanité de Jésus
7 septembre 2019

Après avoir étudié ce que signifiait l’Incarnation du point de vue de la nature divine, on s’attaque à ce qu’elle signifie quant à la nature humaine. Si le Dieu infini s’unit à la nature humaine finit, de quoi parle-t-on ?

  1. La nature humaine était-elle plus apte à être assumée par le Fils de Dieu ? Oui.
  2. Le Fils de Dieu a-t-il assumé une personne ? Non.
  3. Le Fils de Dieu a-t-il assumé un homme ? Non.
  4. A-t-il été convenable que le Fils de Dieu assume la nature humain dans un homme de la descendance d’Adam ? Oui.

Article 1 : La nature humaine était-elle plus apte à être assumée par le Fils de Dieu ?

 Le livre des Proverbes (8, 31) fait parler ainsi la Sagesse engendrée : « je trouve mes délices parmi les enfants des hommes. » Il semble donc qu’il y ait quelque convenance à ce que le Fils de Dieu s’unisse la nature humaine.

Cette convenance est double :

  1. Selon la dignité : La nature humaine est intellectuelle et rationnelle, et il est donc convenable que la Sagesse vienne s’incarner dans la nature qui est capable de sagesse.
  2. Selon la nécessité : « la nature humaine soumise au péché originel avait besoin d’être restaurée ».

Les créatures irrationnelles manque de la première convenance. Les anges, de la deuxième.

Article 2 : Le Fils de Dieu a-t-il assumé une personne ?

Augustin écrit : « Dieu a assumé la nature de l’homme et non la personne. »

Si Jésus devenait une personne avant de devenir humain, soit la personne disparaîtrait au moment où elle « devient humaine », soit on aurait le Fils de Dieu, le Jésus Incarné, et une troisième personne ni divine ni humaine. Donc l’incarnation est d’abord une union avec la nature humaine.

Article 3 : Le Fils de Dieu a-t-il assumé un homme ?

Voici l’enseignement de Félix pape et martyr, reproduit par le concile d’Ephèse : « Nous croyons en Notre Seigneur Jésus Christ, né de la Vierge Marie, parce qu’il est Fils éternel et Verbe de Dieu, non pas homme assumé par Dieu pour être autre que lui, car le Fils de Dieu en effet n’a pas assumé un homme qui serait autre que lui-même. »

Nous avons vu que Jésus ne pouvait pas assumer une personne puis la nature humaine, pouvait-il assumer une personne déjà humaine ? Dans ce cas, qui serait mort à la croix ? Dieu le Fils, incarné, ou bien un mec qui est uni à la divinité ? Ce serait du nestorianisme, qu’il faut éviter à tout prix pour sauvegarder l’évangile.

Je saute l’article 4 et 5, comme étant d’une technicité inutile.

Article 6 : A-t-il été convenable que Jésus soit le descendant d’Adam ?

dans l’évangile de S. Luc (3, 23) la généalogie du Seigneur remonte jusqu’à Adam.

Je reprends directement les mots de Thomas : Comme dit S. Augustin : « Dieu pouvait prendre un homme ailleurs que dans la race d’Adam qui avait enchaîné le genre humain à son péché. Mais il jugea qu’il valait mieux prendre, dans une race de vaincus, un homme qui deviendrait vainqueur de l’ennemi du genre humain. » Et cela pour trois raisons. –

  1. Il semble appartenir à la justice que celui qui a péché satisfasse; il convenait donc que ce fût de la nature corrompue par le péché que fût tiré ce qui servirait à satisfaire pour toute la nature.
  2. Il est plus honorable pour l’homme que le vainqueur du diable sorte de la race vaincue par le diable.
  3. La puissance de Dieu se trouve par là davantage manifestée puisqu’il assume, dans une nature corrompue et faible, ce qui est élevé à une telle puissance et à une si haute dignité.

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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