Cyrille d’Alexandrie (?-444) est un théologien très influent parmi l’Église Orientale. Il fut évêque d’Alexandrie dans la première partie du Vème siècle de 412 à 444. Il a présidé le Concile d’Éphèse et est considéré comme un défenseur de l’orthodoxie face à Nestorius. Son point de vue, similaire à celui de Chrysostome, sur la pierre de Matthieu 16 est présenté sans ambiguïté dans ses écrits :
Il (le Sauveur) demanda ce que les gens pensaient qu’il était, ou quelles étaient les rumeurs à son sujet en Judée et dans les villes alentour. En réponse à cela, Pierre, ayant abandonné les opinions enfantines et erronées du peuple, s’exclama sagement : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Et, quand le Christ entendit cette opinion véritable à son sujet, il répondit à Pierre : Bienheureux es-tu, Simon fils de Jonas, car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé ceci mais mon Père qui est dans les cieux. Et je te le dis, tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. Le surnom (Pierre, Petros), je le crois, ne nomme rien d’autre que la foi ferme et inébranlable du disciple une « pierre », sur laquelle l’Église fut fondée et rendue ferme et demeure continuellement imprenable même par les portes de l’enfer. Mais la foi de Pierre dans le Fils n’a pas été atteinte sans difficulté, ni n’est venue de la compréhension humaine; elle est bien plutôt venue de l’ineffable instruction d’en haut; puisque Dieu le Père révèle clairement son propre Fils et crée une sure persuasion à son sujet dans l’esprit de son peuple.
(Dialogue on the Trinity IV, M.P.G., Vol. 75, Col. 866).
Car quand il confessa (…) sa foi à Jésus en disant : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Jésus répondit au divin Pierre : Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Par le mot « pierre », Jésus indiqua, je pense, la foi inébranlable du disciple.
(Commentary on Isaiah IV.2, M.P.G., Vol. 70, Col. 940).
L’Église est inébranlable, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle, selon la promesse du Sauveur, car c’est Lui-même qu’elle a pour fondation.
(Commentary on Zacharias. Cited by J. Waterworth S.J., A Commentary (London: Thomas Richardson, 1871), p. 143).
Certains rapportent que Cyrille appelle Pierre le « berger » le faisant ainsi le supérieur des autres apôtres. Mais l’historien catholique Michael Winter lui-même reconnait :
L’application du titre « berger » à Pierre est trompeuse, puisqu’il l’applique aussi ailleurs à tous les apôtres et n’indique donc pas par cela que Pierre a une autorité particulière. Il semble que sa constante opinion fut que la « pierre-fondation » de l’église soit la foi inébranlable de Pierre.
(Michael Winter, St. Peter and the Popes (Baltimore: Helikon, 1960), pp. 74-76).
Là encore, d’autres textes pourraient être avancés, mais ceux-mà suffisent pour que le lecteur comprenne l’opinion de Cyrille qui est similaire à celle de bien d’autres pères que nous avons considéré.
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