Aujourd’hui, LaReb’ a publié mon « témoignage de conversion ». Le but de cet article est de raconter la suite, quel est mon parcours depuis cette conversion. Avant de lire la suite, vous pouvez retrouver mon témoignage ICI.
Mon histoire
Comme vous avez pu le lire, ma conversion a été « cristallisée » par l’écoute d’un message de Paul Washer. Dans les mois qui ont suivi, j’ai donc dévoré les vidéos du site de cet homme, illbehonest. En quelques semaines, je les avais toutes regardé et avais ainsi considérablement amélioré mon anglais ! Paul Washer a donc été mon influence majeure durant les premiers mois après ma conversion.
Une autre influence a été le livre Si tu veux aller loin de Ralph Shallis, en particulier sur l’importance de la lecture de la Bible. J’ai malheureusement un peu trop écouté ses conseils en croyant qu’un bon chrétien, c’était quelqu’un qui lisait bien sa Bible. Et qu’un très bon chrétien, c’est quelqu’un qui la lit beaucoup. Comme je voulais être un bon chrétien, j’ai lu le Nouveau Testament très vite, 3 fois entre ma conversion fin Aout et Noël 2013. Puis j’ai enchainé avec l’Ancien Testament. J’ai du apprendre plus tard que la lecture privée de la Bible n’est pas la mesure de la spiritualité d’une personne !
Paul Washer m’a mené à deux autres personnes. Premièrement à Charles Spurgeon, de qui il parlait souvent. Cet homme est surement celui qui m’a le plus influencé. J’ai en effet pu lire sa biographie par Arnold Dallimore, trouvée dans la bibliothèque de mon père. Je l’ai, là encore, dévorée. En fait, je n’ai jamais autant lu qu’en cette première année de conversion. Aujourd’hui, je lis beaucoup moins (et beaucoup mieux ! ^^). Spurgeon était alors devenu un modèle. C’est clair, quand je serai grand, je voulais être moi aussi un Spurgeon, rien que ça.
La deuxième personne à laquelle Washer m’a conduit c’est John Piper, qui est aussi une grande influence pour moi. Notamment sur la place de la joie en Dieu dans la vie chrétienne. J’ai surtout lu ses articles, écouté ses podcasts, ses conférences sur le calvinisme et j’ai lu quelques livres de Piper. Je continue à l’admirer pour son don inégalé de communication et de prédication. Il est une des rares personnes qui m’émeut systématiquement. Dès que je le lis ou l’écoute, je suis touché par ce qu’il dit.
Le calvinisme justement, parlons-en. A ma conversion, par ma lecture de la Bible, j’étais déjà convaincu par les doctrines de la grâce. Non seulement j’étais convaincu, mais je le faisais savoir. Et ces débats, dans lesquels je me suis lancé trop tôt et avec trop peu de sagesse, m’ont parfois fait souffrir. Ce qui m’attristait particulièrement, c’était de voir la malhonnêteté intellectuelle de certains chrétiens sur ces sujets. Je ne dis pas que les arminiens sont malhonnêtes, mais que certains le sont. Je voyais des gens refuser ces doctrines qui alimentent mes prières, qui soutiennent ma foi et me motivent à étudier, évangéliser et persévérer. Et surtout, je voyais des gens refuser ces doctrines sans répondre à ce que j’avançais sur les textes de l’Écriture et sans invoquer d’autres raisons que des raisons toutes humaines « Il y a plein de théologiens qui pensent comme moi », « cette doctrine n’édifie personne, elle trouble les gens », « elle empêche l’évangélisation ». Paradoxalement, ces personnes ne m’accompagnaient pas lors des semaines d’évangélisation et n’étaient pas capables de me citer ces théologiens arminiens… Bref, je me souviens qu’il était parfois difficile pour un jeune chrétien déjà passionné de théologie de voir des frères et soeurs réagir avec animosité aux vérités bibliques desquelles ma foi se nourrissaient. Souvent, on m’a même découragé de faire de la théologie « la connaissance enfle » disait-on, sans considérer que la Parole dit aussi « mon peuple périt par manque de connaissance ».
En fait, avec le recul, je pense que la meilleure manière de rendre orgueilleux un jeune croyant, c’est de lui dire de ne pas faire de théologie. Parce que le jeune passionné est convaincu, et avec justice, qu’il n’y a pas d’occupation plus noble que celle d’étudier qui Dieu est afin de vivre une vie d’obéissance et d’adoration. Dire à un tel jeune de ne pas étudier la théologie, en plus de le décourager, ça m’a amené à penser, avec orgueil, que j’étais un chrétien d’une autre catégorie. Un chrétien-théologien, qui a une certaine supériorité intellectuelle sur les autres. Cela pousse le chrétien à s’isoler parmi les intellectuels de l’Église et ainsi à ne pas mettre son don, sa passion, au service des autres. Orgueil et isolement, voilà les tristes fruits que peuvent produire le rejet de tout ce qui est intellectuel que l’on voit bien trop souvent dans les milieux évangéliques. Si les évangéliques rejettent les intellectuels, ça m’a laissé penser qu’il fallait peut-être aller regarder du côté des catholiques ou orthodoxes. N’importe où, où l’on pourrait comprendre ce qui fait vibrer mon coeur : connaître Dieu et sa vérité révélée.
À force d’étudier, je suis tombé sur des sujets un peu plus costauds. Notamment le débat sur la théologie des alliances entre les baptistes et les réformés. Il y a deux ans, alors que je commençais à m’intéresser à ce débat et à voir les désaccords, j’ai été pris d’un terrible doute : et si le désaccord venait d’un manque de clarté dans la Bible ? Je ne me rendais pas compte tout de suite de ce doute. Mais il a en fait duré presque 2 ans. Il m’a amené tout droit à ce que j’appelle le problème protestant et dont j’ai commencé à parler sur ce blog ICI. Si ce débat est si complexe (celui sur le baptême), est-ce que je pourrais seulement arriver à connaître la vérité à ce sujet ? Je me suis alors intéressé aux débats entre catholiques, orthodoxes et protestants. Et là, surprise, ils sont aussi complexes que celui sur le baptême. Comment savoir qui a raison ? Est-ce seulement possible de savoir qui a raison ? Dans ces conditions, il devient tentant de rejoindre une confession chrétienne où une autorité forte interprète la Bible pour nous (catholicisme).
C’est encore dans ces conditions que je me suis lancé dans l’étude sérieuse des pères de l’Église, dans l’espoir que ceux-ci m’aideront à y voir clair et à déterminer qui entre protestants, catholiques et orthodoxes est vraiment en continuité avec les apôtres et leurs premiers disciples, les pères. Ils ne m’ont pas tellement aidé, du moins, pas tout de suite. Par contre, j’ai rencontré Thomas D’Aquin qui, par l’excellence de sa philosophie, m’a permis de résoudre ce problème protestant. Le philosophe David Haines, le théologien Kevin Vanhoozer et d’autres alimentent mes réflexions à ce sujet. Le spécialiste des pères de l’Église Philip Schaff me permet aussi d’approfondir mes études sur les pères. Finalement, je suis aujourd’hui pleinement convaincu que le vrai christianisme, apostolique, catholique, patristique, unique et saint est la foi réformée. Je compte toutefois profiter de toutes les richesses des pères, des médiévaux et réformateurs; ne pas considérer que je sois arrivé à la pleine vérité mais me réjouir de tous ces géants qui me précèdent.
Mes domaines d’étude aujourd’hui sont donc l’histoire de l’église et de l’interprétation et la théologie des sacrements. Ce même débat qui m’avait amené à me questionner est aujourd’hui celui que je préfère et ne trouve finalement plus si compliqué.
Qui suis-je ?
Mais, en dehors de la théologie, qui suis-je ? Je suis étudiant en médecine, en deuxième année. Passionné de biologie, de nature et de la science du diagnostique. Ces études s’annoncent longues mais passionnantes et formatrices pour mon caractère.
Magnifique témoignage Maxime 😉
Dieu te bénisse !
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