La notion d’enlèvement vient de 1 Thessaloniciens 4:14-17, lisons tout d’abord le passage avant d’apporter quelques commentaires sur ce que Paul voulait dire :
En effet, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, nous croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts. Voici ce que nous vous déclarons d’après la parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour le retour du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. En effet, le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel et ceux qui sont morts en Christ ressusciteront d’abord. Ensuite, nous qui serons encore en vie, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.
Paul, comme un bon écrivain, utilise de nombreuses illustrations pour décrire ce dont il veut parler. Il les mélange souvent et ne s’attend pas à ce que on les combine en une seule image. Par exemple, au chapitre suivant, Paul dit que Jésus viendra comme un voleur et qu’il en sera comme d’une femme qui connait les douleurs de l’accouchement, que nous ne devons donc pas être ivre mais revêtir notre armure. Il offre 4 illustrations et ne s’attend pas à ce que nous nous imaginions un voleur, face à une femme enceinte, ivre, mettant son armure ! C’est un peu ce qui se passe dans ce passage où Paul apporte 3 illustrations du retour de Christ.
La première est reprise de l’Ancien Testament, du livre d’Exode, où Moïse descend d’auprès de Dieu, au milieu du son des trompettes et de la voix des anges. La deuxième vient encore de l’Ancien Testament, du livre de Daniel, où le Fils de l’homme reçoit la domination sur le monde en venant auprès de Dieu sur les nuées du ciel. La troisième vient du monde gréco-romain et est ce que l’on appelle une parousie.
Dans les villes romaines, il pouvait arriver que l’empereur quitte la ville pour une guerre lointaine pendant un certain temps. Mais quand le seigneur de la ville revenait, il se produisait une parousie. C’est-à-dire que les gens de la ville sortait à sa rencontre dans un cortège triomphal et royal pour le faire rentrer avec fête dans la ville sur laquelle il revenait régner.
Paul nous dit qu’au retour de Christ, il en sera de même que Moïse descendant d’auprès de Dieu et venant mettre de l’ordre dans la communauté d’Israël; il en sera de même que lorsque le Fils de l’homme reçoit le règne, à la différence que nous serons nous-même sur les nuées et règneront avec Christ; et il en sera de même qu’un empereur revenant de la bataille : nous serons enlevé pour fêter son retour sur terre où il établira son règne éternel.
L’enlèvement n’est pas une disparition des chrétiens sur la terre, l’enlèvement est un évènement accompagnant le retour du Christ afin de fêter sa victoire et de commencer à régner avec lui. Quand l’empereur revenait à la ville, les gens ne sortaient pas à sa rencontre pour partir en un autre lieu ou faire un pique-nique hors de la ville. De même, quand nous serons enlevés, nous ne le serons pas pour disparaître dans un hypothétique lieu lointain, nous accompagnerons triomphalement le Christ pour son Retour.
Nous sommes citoyens des cieux. Parfois cette phrase est mal comprise et les gens en déduisent que, puisque nous sommes citoyens des cieux, nous n’avons plus ou moins qu’à attendre patiemment notre mort pour, enfin, pouvoir rentrer à la maison. Ce n’est pas ainsi que fonctionnaient les citoyennetés dans l’antiquité. Les villes fondaient des colonies. Quand Paul nous dit que nous sommes citoyens des cieux, il veut dire que nous avons des comptes à rendre à Dieu et que nous sommes les ambassadeurs de la culture du ciel sur terre.
Ainsi, les premiers chrétiens refusaient de dire « César est Seigneur ». Pourquoi ? Car ils avaient bien compris ce que veut dire « citoyen du ciel ». Notre Seigneur c’est le Christ, et c’est lui le Seigneur de César, le Roi des rois. La fin des temps ne consistera pas à notre disparition pour enfin aller à la maison, la fin des temps consistera en un Retour du Christ, pour terrasser les rois qui ne se sont pas soumis à son règne et établir le sien sur la terre qui sera passée par le feu et unie aux nouveaux cieux.
En pratique, cela signifie que nous ne devons pas fuir dans un piétisme individualiste, en attendant d’aller enfin à la maison. Non, nous sommes dès aujourd’hui des ambassadeurs, des citoyens du ciel qui attendent, non pas de partir d’ici, mais que le Roi revienne et renouvelle toutes choses.
Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l’homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire… (Matthieu 19:28)
P.S. : Le Nouveau Testament emploie de temps à autre un vocabulaire exprimé en terme de « départ » d’ici-bas. Toutefois, il ne le fait pas pour parler de l’éternité mais pour parler de l’état transitoire dans lequel sont les croyants qui sont déjà morts, avant la résurrection finale.
Ressources liées :
Merci Maxime pour ces informations utiles pour nôtre lecture. Par contre ce serait bien de faire la corrélation avec Jean 14:3, car selon ce dernier passage, Jésus semble indiquer que notre place est dans les cieux, mais en tant que lieu localisé, là où il s’est en allé à l’ascension pour nous préparer une place, et là d’où il renviendra pour nous chercher et nous prendre avec lui au dernier jour lors de la résurrection finale, et non juste après notre mort comme phase intermédiaire.
Oui, ce passage peut en effet être source de confusion… sauf si l’on considère ce que nous dit tout le reste de la Bible : le ciel sera uni à la terre, l’habitation de Dieu sera parmi celle des hommes (Ap 21 et 22 développent cela). Ainsi, ces deux choses ne sont pas opposées : si aujourd’hui le ciel est « ailleurs » un jour il sera bien « ici » 🙂
Merci pour ce super article ! Un sujet pas assez développé, mais qui mériterait de l’être bien davantage. Quelles merveilleuses promesses.
Oui il y aurait beaucoup à dire sur le sujet. Ce qui me préoccupe surtout c’est que les chrétiens aient l’espérance au bon endroit afin de vivre comme Dieu veut en attendant ! 🙂
C’est une préoccupation tout à fait évangélique!
« ÊTRE AVEC CHRIST » Voila ce qui m’importe, pour le « reste » peu m’importe; sur cette terre ? Pierre dit qu’elle sera dissoute, que toute choses doivent disparaître…, mais bon aucune importance, Jésus ne le précise pas plus, mais nous prépare une place afin que là où il est nous soyons aussi ! Alléluia !
Oui, comme je l’ai dit la terre et certainement notre corps seront dissous. Mais cela ne doit pas voiler ce qui se passe ensuite : la résurrection et « le renouvellement de toutes choses » comme dit le Christ. Nous vivrons sur terre, éternellement, une nouvelle terre unie aux nouveaux cieux. Ce qui est glorieux, c’est que Dieu n’abandonne pas sa création qu’il a déclaré « très bonne » mais que, comme le dit Paul en Romains 8 « cette même création qui a connu la servitude de la corruption connaitra la liberté glorieuse des enfants de Dieu ».
Matthieu 24:39-42,44
[39]et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous: il en sera de même à l’avènement du Fils de l’homme.
[40]Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé;
[41]de deux femmes qui moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée.
[42]Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra.
[44]C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas.
Alors là je suis confus. N’est ce pas sur cette base dont il parle ??
Excusez moi mais les insistents avertissement que donnaient les Écritures et vos explications ne se rejoignent pas pour ma part. Enfin comment expliquez-vous donc ce passage ci.
Ce passage fait une comparaison avec ce qu’il s’est passé à l’époque de Noé : quand le jugement est venu, l’un a été pris par les eaux, l’autre a été sauvé dans l’arche. Il en sera de même au retour de Christ. Les uns seront pris par le jugement, les autres seront enlevés pour être avec Christ.
Bonjour,
De quelle référence tirez-vous que :
« Moïse descend d’auprès de Dieu, au milieu du son des trompettes et de la voix des anges. » ?
En effet, je ne trouve pas mention d’anges dans les passages où Moïse redescend du Sinaï.
Les Psaumes disent que Dieu a fait de ses serviteurs des vents et de ses messagers des flammes de feu. Cela a amené la tradition juive à comprendre qu’il y avait des anges au sommet du Sinaï. Hébreux applique en effet ce passage des Psaumes aux anges et Paul suit cette interprétation en disant en Galates que la Loi fut publiée au moyen des anges.