L’unité de l’Église locale et universelle est un sujet dont les épitres de Paul parlent souvent et qui était particulièrement cher à Jésus lui-même (Jean 17). Paul nous dit en quoi consiste cette unité : un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père (Éphésiens 4 :6,7).
Le baptême est donc un des éléments de l’unité chrétienne. L’unité de l’Église universelle ne se manifeste pas par un sentiment que tous les chrétiens sont plutôt sympathiques et qu’on s’entend bien entre nous. Elle ne se manifeste pas non plus par une institution comme l’Église catholique romaine.
Elle est spirituelle (un seul Dieu, un seul Seigneur), elle est selon la vérité (une seule foi) et elle est sacramentelle (un seul baptême). Sacramentelle car en théologie nous appelons « sacrements » le baptême et la cène. Quand nous pouvons partager une même table, un même repas du Seigneur (la cène) et un même baptême, l’unité est manifestée.
Quand le baptisme (le rejet du baptême des enfants) a commencé à arriver aux XVIèmeet XVIIème, cette unité a été en quelque sorte brisée. Des personnes ont commencé à rebaptiser d’autres croyants sous prétexte que leur baptême n’était pas valide. Le principe « un seul baptême » a été perdu. Pire encore, des églises ont commencé à interdire la cène à ceux qui avaient été baptisé enfants. L’unité sacramentelle était brisée dans l’Église universelle.
Un auteur du XVIIème, John Flavel (1627-1691), qui a connu cette transformation dans l’Église écrit[1]qu’il se souvient avec nostalgie de l’époque, 40 ans plus tôt, où les églises étaient unies. Il supplie son ami baptiste de considérer les conséquences de sa doctrine sur l’Église en Angleterre. Il dit que quand nous lisons en 1 Corinthiens 1 :10 « qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous » nous devrions fermer notre Bible et fondre en larmes en voyant l’état de l’Église aujourd’hui, comme l’avait fait Origène en son temps.
Aujourd’hui, nous sommes tellement habitués aux dénominations, aux divisions dans l’Église universelle que nous ne pensons même plus à son unité sacramentelle. Cela nous parait bien loin et nous ne voyons pas en quoi cela changerait quelque chose. Mais sachons-le, la division de l’Église à un niveau local comme universel est un très mauvais témoignage et une cause de calomnie sur la foi parmi les incroyants, je pense en particulier aux musulmans qui vantent leur prétendue unité face à notre division.
Ces choses ont de l’importance et c’est une des raisons pour lesquelles je pense que le rebaptême est une pratique mauvaise qui n’a pas sa place dans l’Église. Je ne m’étends pas sur ce sujet qui pourrait faire l’objet d’un autre livre à lui tout seul !
Or, si quelqu’un pense vraiment que le baptême des enfants n’est pas biblique et s’il veut être cohérent, il est obligé de rebaptiser. En effet, si un baptême est invalide, on ne peut pas admettre à la cène la personne. Cela reviendrait à admettre quelqu’un qui n’est pas baptisé !
Le baptisme est donc dans une impasse à ce sujet. Obligé, soit d’être incohérent, soit de briser l’unité sacramentelle. Et il est obligé non seulement de briser l’unité aujourd’hui avec tous les chrétiens baptisés enfants mais aussi avec la grosse majorité des chrétiens du passé, dans l’Antiquité, du Moyen-Âge, de la Réforme. Cela peut en étonner peut-être certains mais nos Réformateurs Martin Luther, Jean Calvin et tous les autres étaient baptisés enfants et en faveur de ce baptême.
Ainsi, puisque je pense que l’unité doit être préservée, cette raison s’additionne aux autres et me fait penser que le baptisme est une erreur.
1) Le baptisme brise l’unité du baptême, pas seulement en rebaptisant mais en déclarant nul celui des enfants.
2) Oui je reconnais le baptême des papistes et des orthodoxes grecs, comme Calvin et les réformés l’ont toujours fait. Je te recommande le rapport de la PCA sur la validité du baptême romain à ce sujet.
(Ils y donnent les critères de validité et distinguent validité et régularité)
Je ne parle pas du mode.
Je maintiens que ce texte condamne le rebaptême indirectement car il condamne le fait de considérer comme nul le baptême d’un chrétien.
Quand la coupe n’est pas donnée aux fidèles, quand le pain est adoré, la Cène n’est pas célébrée.
Tandis que lorsque l’eau est appliquée sur le corps avec une doctrine trinitaire, le baptême est là selon les mots d’institution.
Je vois que tes commentaires sont toujours aussi charitables. Comme tu l’auras remarqué, je persévère à ne pas y répondre en détail puisque je débats par articles.
Je trouve cela par ailleurs ironique que tu viennes interagir avec mes articles de systématique en me reprochant d’être peu proche du texte mais que tu restes silencieux face aux articles plus exégétiques comme celui-ci :
https://parlafoiblog.wordpress.com/2018/07/25/jeremie-31-nous-dit-il-que-leglise-nest-plus-composee-que-de-regeneres-aujourdhui/