Mais qui ne sait pas que le canon sacré de l’Écriture, de l’Ancien et du Nouveau Testament, est confiné dans ses propres limites, et qu’il se trouve dans une position si absolument supérieure à toutes les lettres ultérieures des évêques, que nous ne pouvons avoir aucun doute ou contestation sur la justesse et la vérité de ce qui y est confessé ? Mais que toutes les lettres des évêques qui ont été écrites, ou qui sont en train d’être écrites, depuis la clôture du canon, sont susceptibles d’être réfutées s’il y a quelque chose en elles qui s’écarte de la vérité, soit par le discours de quelqu’un qui est plus sage en la matière que lui-même, soit par l’autorité plus forte et plus savante des autres évêques, par l’autorité des Conciles ; et, en outre, que les Conciles eux-mêmes, qui se tiennent dans les différents districts et provinces, doivent céder, sans l’ombre d’un doute, à l’autorité des Conciles pléniers qui sont formés dans tout le monde chrétien ; et que même dans les Conciles pléniers, les premiers sont souvent corrigés par ceux qui les suivent, quand, au terme d’une expérience vécue, on met en lumière ce qui était auparavant caché, et que l’on sait ce qui restait auparavant caché, cela sans aucun va-et-vient de fierté sacrilège, sans jamais lever la tête avec arrogance, sans aucune haine pleine d’envie, mais seulement dans une sainte humilité, une paix catholique, une charité chrétienne ?
Augustin, Du Baptême, Contre les Donatistes, 2.3.4
0 commentaires