Le fait que les esclaves fassent partie de la « maison » romaine et qu’ils soient circoncis dans l’Ancien Testament pourrait ici laisser penser que les raisons en faveur du baptême d’enfants sont aussi valables pour le baptême des esclaves.
En réalité, la situation est bien différente. Si vous avez bien compris « l’argument de la circoncision » avancé plus tôt, il ne s’agit pas de dire que tous ceux qui étaient circoncis doivent être maintenant baptisé. Ce serait un parallèle forcé et injustifié. L’argument, je le répète, consiste à dire que la base sur laquelle la circoncision était administrée aux enfants est une base qui aujourd’hui explique que nous baptisions les enfants : il s’agit de la promesse de Dieu adressée au croyant et à ses enfants.
Autrement dit, l’argument de la circoncision ne peut pas être invoqué pour le baptême des esclaves sur la base de la foi de leur maître car Dieu ne promet pas d’être notre Dieu et celui de nos esclaves.
Par ailleurs, Meredith Kline fait remarquer que depuis la nouvelle alliance, les dispositions civiques du principe d’autorité (le principe selon lequel quand un individu se soumet à Dieu, il entraine toute sa sphère d’autorité avec lui) ont été abolies1. Seules les dispositions familiales, créationnelles, demeurent. Or, la relation maître-esclave, comme le souligne Kline, est de caractère civique. Cela explique que les modalités d’administration du signe de l’alliance varient entre les deux alliances, bien que le principe d’autorité demeure.
- « Mais l’autorité d’un maître sur son esclave est fondamentalement une autorité d’ordre civico-économique, dont les violations sont punies par une cours civile et traitées par les sanctions judiciaires de l’État. Cette structure culturelle d’autorité ne peut donc pas être revêtue d’un caractère allianciel à notre époque.
Ainsi, nous jugeons que dans l’administration de la Nouvelle Alliance et particulièrement dans l’administration de son signe, le baptême, l’autorité du maître croyant sur son esclave ne doit pas être considérée comme une autorité alliancielle. Ainsi donc, l’esclave ne doit pas être baptisé sur le base de son appartenance à la maison d’un maître chrétien. »
« But the authority of a master over a slave is fundamentally a civic-economic authority, violations of which are judicable in civil court and enforceable by the state’s judicial sanctions. This cultural authority structure may not, therefore, be endowed with covenantal character in this age.
Hence we would judge that in the administration of the New Covenant and particularly of the New Covenant’s sign of baptism, the believing master’s authority over his servant is not reckoned as a covenantal authority. The servant, therefore, is not to be baptized on the basis of his household relationship to a Christian master. »
Meredith Kline, For You and Your Children, WTS, p. 155. Veuillez consulter la section « Baptism and The Authority Principle » de son deuxième article pour un traitement exhaustif de la question.[↩]
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