Illustres réformés (10) : la ville de Genève au XVIIIe
31 janvier 2019

Voici un extrait de la notice sur Genève dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Ce témoignage est intéressant pour plusieurs raisons. Premièrement c’est un témoignage contemporain sur la vie à Genève. Deuxièmement, c’est un témoignage venant d’auteurs d’un pays catholique, la France et auquel on ne peut donc pas reprocher un esprit partisan. Au contraire, la censure était de mise en France et les auteurs ont du ponctuer leurs louanges sur Genève d’accusations d’hérésie et de rappel de “l’erreur” des protestants. Lisons l’extrait en ayant en tête que Genève au début du XVIème siècle, avant qu’elle se réforme selon des principes protestants, était réputée pour ses émeutes, l’ivrognerie, l’adultère, la superstition, etc.

L’article sera donc un peu plus long que les autres de cette série.


Histoire de Genève

Genève était une ville impériale qui eut son évêque pour prince, ou plutôt pour seigneur, car l’autorité de l’évêque était tempérée par celle des citoyens. Les armoiries qu’elle prit dès-lors exprimaient cette constitution mixte ; c’était une aigle impériale d’un côté, & de l’autre une clé représentant le pouvoir de l’Eglise, avec cette devise, POST TENEBRAS LUX. La ville de Genève a conservé ces armes après avoir renoncé à l’église romaine, elle n’a plus de commun avec la papauté que les clés qu’elle porte dans son écusson ; il est même assez singulier qu’elle les ait conservées, après avoir brisé avec une espece de superstition tous les liens qui pouvaient l’attacher à Rome ; elle a pensé apparemment que la devise post tenebras lux, qui exprime parfaitement, à ce qu’elle croit, son état actuel par rapport à la religion, lui permettait de ne rien changer au reste de ses armoiries.

Les ducs de Savoie voisins de Genève, appuyés quelquefois par les évêques, firent insensiblement & à différentes reprises des efforts pour établir leur autorité dans cette ville ; mais elle y résista avec courage, soûtenue de l’alliance de Fribourg & de celle de Berne : ce fut alors, c’est-à-dire vers 1526, que le conseil des deux-cents fut établi. Les opinions de Luther & de Zwingle commençaient à s’introduire ; Berne les avait adoptées : Genève les goûtait, elle les admit enfin en 1535 ; la papauté fut abolie ; & l’évêque qui prend toujours le titre d’évêque de Genève sans y avoir plus de juridiction que l’évêque de Babylone n’en a dans son diocèse, est résident à Annecy depuis ce temps-là. […]

Genève pour défendre sa liberté contre les entreprises des ducs de Savoie & de ses évêques, se fortifia encore de l’alliance de Zurich, & surtout de celle de la France. Ce fut avec ces secours qu’elle résista aux armes de Charles Emmanuel & aux trésors de Philippe II prince dont l’ambition, le despotisme, la cruauté & la superstition, assûrent à sa mémoire l’exécration de la postérité. Henri IV. qui avait secouru Genève de 300 soldats, eut bientôt après besoin lui-même de ses secours ; elle ne lui fut pas inutile dans le temps de la ligue & dans d’autres occasions : de-là sont venus les priviléges dont les Génevois jouissent en France comme les Suisses.

Ces peuples voulant donner de la célébrité à leur ville, y appellerent Calvin, qui jouissait avec justice d’une grande réputation, homme de lettres du premier ordre, écrivant en latin aussi-bien qu’on le peut faire dans une langue morte, & en français avec une pureté singuliere pour son temps ; cette pureté que nos habiles grammairiens admirent encore aujourd’hui, rend ses écrits bien supérieurs à presque tous ceux du même siecle, comme les ouvrages de MM. de Port-Royal se distinguent encore aujourd’hui par la même raison, des rapsodies barbares de leurs adversaires & de leurs contemporains. Calvin jurisconsulte habile & théologien aussi éclairé qu’un hérétique le peut être, dressa de concert avec les magistrats, un recueil de lois civiles & ecclésiastiques, qui fut approuvé en 1543 par le peuple, & qui est devenu le code fondamental de la république. Le superflu des biens ecclésiastiques qui servaient avant la réforme à nourrir le luxe des évêques & de leurs subalternes, fut appliqué à la fondation d’un hôpital, d’un collége & d’une académie : mais les guerres que Genève eut à soûtenir pendant près de soixante ans, empêcherent les Arts & le Commerce d’y fleurir autant que les Sciences. Enfin le mauvais succès de l’escalade tentée en 1602 par le duc de Savoie, a été l’époque de la tranquillité de cette république. Les Génevois repousserent leurs ennemis qui les avaient attaqués par surprise ; & pour dégoûter le duc de Savoie d’entreprises semblables, ils firent pendre treize des principaux généraux ennemis. Ils crurent pouvoir traiter comme des voleurs de grand-chemin, des hommes qui avaient attaqué leur ville sans déclaration de guerre : car cette politique singuliere & nouvelle, qui consiste à faire la guerre sans l’avoir déclarée, n’était pas encore connue en Europe ; & eût-elle été pratiquée dès lors par les grands états, elle est trop préjudiciable aux petits, pour qu’elle puisse jamais être de leur goût.

Le duc Charles Emmanuel se voyant repoussé & ses généraux pendus, renonça à s’emparer de Genève. Son exemple servit de leçon à ses successeurs ; & depuis ce temps, cette ville n’a cessé de se peupler, de s’enrichir & de s’embellir dans le sein de la paix…

C’est une chose très-singuliere, qu’une ville qui compte à peine 24000 ames, & dont le territoire morcelé ne contient pas trente villages, ne laisse pas d’être un état souverain, & une des villes les plus florissantes de l’Europe : riche par sa liberté & par son commerce, elle voit souvent autour d’elle tout en feu sans jamais s’en ressentir ; les évenements qui agitent l’Europe ne sont pour elle qu’un spectacle, dont elle jouit sans y prendre part : attaché aux français par ses alliances & par son commerce, aux Anglais par son commerce & par la religion, elle prononce avec impartialité sur la justice des guerres que ces deux nations puissantes se font l’une à l’autre, quoiqu’elle soit d’ailleurs trop sage pour prendre aucune part à ces guerres, & juge tous les souverains de l’Europe, sans les flatter, sans les blesser, & sans les craindre.

La ville est bien fortifiée, sur-tout du côté du prince qu’elle redoute le plus, du roi de Sardaigne. Du côté de la France, elle est presqu’ouverte & sans défense. Mais le service s’y fait comme dans une ville de guerre ; les arsenaux & les magasins sont bien fournis ; chaque citoyen y est soldat comme en Suisse & dans l’ancienne Rome. On permet aux Génevois de servir dans les troupes étrangères ; mais l’état ne fournit à aucune puissance des compagnies avouées, & ne souffre dans son territoire aucun enrôlement.

Quoique la ville soit riche, l’état est pauvre par la répugnance que témoigne le peuple pour les nouveaux impôts, même les moins onéreux. Le revenu de l’état ne va pas à cinq cent mille livres monnaie de France ; mais l’économie admirable avec laquelle il est administré, suffit à tout, & produit même des sommes en reserve pour les besoins extraordinaires.

Genève: organisation politique

A la tête de la république sont quatre syndics, qui ne peuvent l’être qu’un an, & ne le redevenir qu’après quatre ans. Aux syndics est joint le petit conseil, composé de vingt conseillers, d’un trésorier & de deux secrétaires d’état, & un autre corps qu’on appelle de la justice. Les affaires journalieres & qui demandent expédition, soit criminelles, soit civiles, sont l’objet de ces deux corps.

Le grand-conseil est composé de deux cent cinquante citoyens ou bourgeois ; il est juge des grandes causes civiles, il fait grâce, il délibere sur ce qui doit être porté au conseil général. Ce conseil général embrasse le corps entier des citoyens & des bourgeois, excepté ceux qui n’ont pas vingt-cinq ans, les banqueroutiers, & ceux qui ont eu quelque flétrissure. C’est à cette assemblée qu’appartiennent le pouvoir législatif, le droit de la guerre & de la paix, les alliances, les impôts & l’élection des principaux magistrats, qui se fait dans la cathédrale avec beaucoup d’ordre & de décence, quoique le nombre des votants soit d’environ 1500 personnes.

On voit par ce détail que le gouvernement de Genève a tous les avantages & aucun des inconvénients de la démocratie ; tout est sous la direction des syndics, tout émane du petit-conseil pour la délibération, & tout retourne à lui pour l’exécution.

Le droit civil de Genève est presque tout tiré du droit romain, avec quelques modifications. […]

La justice criminelle s’exerce avec plus d’exactitude que de rigueur. La question (torture), déjà abolie dans plusieurs états, & qui devrait l’être partout comme une cruauté inutile, est proscrite à Genève. L’accusé peut demander communication de la procédure, & se faire assister de ses parents & d’un avocat pour plaider sa cause devant les juges à huis ouverts. Les sentences criminelles se rendent dans la place publique par les syndics, avec beaucoup d’appareil.

On ne connait point à Genève de dignité héréditaire ; le fils d’un premier magistrat reste confondu dans la foule, s’il ne s’en tire par son mérite. La noblesse ni la richesse ne donnent ni rang, ni prérogatives, ni facilité pour s’élever aux charges : les brigues (NDE: Manœuvre secrète et détournée pour obtenir de quelqu’un un avantage) sont séverement défendues. Les emplois (publics) sont si peu lucratifs, qu’ils n’ont pas de quoi exciter la cupidité ; ils ne peuvent tenter que des âmes nobles, par la considération qui y est attachée.

On voit peu de procès ; la plupart sont accommodés par des amis communs, par les avocats même, & par les juges.

Genève: rigueur morale

Des lois somptuaires défendent l’usage des pierreries & de la dorure, limitent la dépense des funérailles, & obligent tous les citoyens à aller à pied dans les rues : on n’a de voitures que pour la campagne. Ces lois, qu’on regarderait en France comme trop sévères, & presque comme barbares & inhumaines, ne sont point nuisibles aux véritables commodités de la vie, qu’on peut toûjours se procurer à peu de frais ; elles ne retranchent que le faste, qui ne contribue point au bonheur, & qui ruine sans être utile.

Il n’y a peut-être point de ville où il y ait plus de mariages heureux ; Genève est sur ce point à deux cent ans de nos moeurs. Les réglements contre le luxe font qu’on ne craint point la multitude des enfants ; ainsi le luxe n’y est point, comme en France, un des grands obstacles à la population.

On ne souffre point à Genève de comédie ; ce n’est pas qu’on y desapprouve les spectacles en eux mêmes, mais on craint, dit-on, le goût de parure, de dissipation & de libertinage que les troupes de comédiens répandent parmi la jeunesse. Cependant ne serait-il pas possible de remédier à cet inconvénient, par des lois séveres & bien exécutées sur la conduite des comédiens? Une considération digne d’une république si sage & si éclairée, devrait peut-être l’engager à permettre les spectacles. Parmi nous, un comédien qui a des moeurs est doublement respectable ; mais à peine lui en sait-on quelque gré. Le traitant qui insulte à l’indigence publique & qui s’en nourrit, le courtisan qui rampe, & qui ne paye point ses dettes, voilà l’espece d’hommes que nous honorons le plus. Si les comédiens étaient non-seulement tolérés à Genève, mais contenus d’abord par des réglements sages, protégés ensuite, & même considérés dès qu’ils en seraient dignes, enfin absolument placés sur la même ligne que les autres citoyens, cette ville aurait bientôt l’avantage de posséder ce qu’on croit si rare, & ce qui ne l’est que par notre faute, une troupe de comédiens estimable. Ajoûtons que cette troupe deviendrait bientôt la meilleure de l’Europe. Le séjour de cette ville, que bien des français regardent comme triste par la privation des spectacles, deviendrait alors le séjour des plaisirs honnêtes, comme il est celui de la Philosophie & de la liberté. Ce n’est pas tout : peu-à-peu l’exemple des comédiens de Genève, la régularité de leur conduite, & la considération dont elle les ferait jouïr, serviraient de modele aux comédiens des autres nations, & de leçon à ceux qui les ont traités jusqu’ici avec tant de rigueur & même d’inconséquence. On ne les verrait pas d’un côté pensionnés par le gouvernement, & de l’autre un objet d’anathème ; nos prêtres perdraient l’habitude de les excommunier, & nos bourgeois de les regarder avec mépris ; & une petite république aurait la gloire d’avoir réformé l’Europe sur ce point, plus important peut-être qu’on ne pense.

Genève: instruction et vie publique

Genève a une université qu’on appelle académie, où la jeunesse est instruite gratuitement. Les professeurs peuvent devenir magistrats, & plusieurs le sont en effet devenus, ce qui contribue beaucoup à entretenir l’émulation & la célébrité de l’académie. Depuis quelques années on a établi aussi une école de dessin. Les avocats, les notaires, les medecins etc. forment des corps auxquels on n’est aggrégé qu’après des examens publics ; & tous les corps de métier ont aussi leurs réglements, leurs apprentissages, & leurs chefs-d’oeuvre.

La bibliotheque publique est bien assortie ; elle contient vingt-six mille volumes, & un assez grand nombre de manuscrits. On prête ces livres à tous les citoyens, ainsi chacun lit & s’éclaire : aussi le peuple de Genève est-il beaucoup plus instruit que partout ailleurs. On ne s’aperçoit pas que ce soit un mal, comme on prétend que ç’en serait un parmi nous. 

Après l’Angleterre, Genève a reçû la premiere l’inoculation de la petite vérole, qui a tant de peine à s’établir en France, & qui pourtant s’y établira, quoique plusieurs de nos medecins la combattent encore, comme leurs prédécesseurs ont combattu la circulation du sang, l’émétique, & tant d’autres vérités incontestables ou de pratiques utiles.

Toutes les Sciences & presque tous les Arts ont été si bien cultivés à Genève, qu’on serait surpris de voir la liste des savants & des artistes en tout genre que cette ville a produits depuis deux siecles. Elle a eu même quelques fois l’avantage de posséder des étrangers célebres, que sa situation agréable, & la liberté dont on y jouit, ont engagés à s’y retirer ; M. de Voltaire, qui depuis trois ans y a établi son séjour, retrouve chez ces républicains les mêmes marques d’estime & de considération qu’il a reçûes de plusieurs monarques.

La fabrique qui fleurit le plus à Genève, est celle de l’Horlogerie ; elle occupe plus de cinq mille personnes, c’est-à-dire plus de la cinquieme partie des citoyens. Les autres arts n’y sont pas négligés, entr’autres l’Agriculture ; on remédie au peu de fertilité du terroir à force de soins & de travail.

Toutes les maisons sont bâties de pierre, ce qui prévient très-souvent les incendies, auxquels on apporte d’ailleurs un prompt remede, par le bel ordre établi pour les éteindre.

Les hôpitaux ne sont point à Genève, comme ailleurs, une simple retraite pour les pauvres malades & infirmes : on y exerce l’hospitalité envers les pauvres passants ; mais surtout on en tire une multitude de petites pensions qu’on distribue aux pauvres familles, pour les aider à vivre sans se déplacer, & sans renoncer à leur travail. Les hôpitaux dépensent par an plus du triple de leur revenu, tant les aumônes de toute espece sont abondantes.

Genève: la religion protestante

Il nous reste à parler de la religion de Genève ; c’est la partie de cet article qui intéresse peut-être le plus les philosophes. Nous allons donc entrer dans ce détail ; mais nous prions nos lecteurs de se souvenir que nous ne sommes ici qu’historiens, & non controversistes. Nos articles de Théologie sont destinés à servir d’antidote à celui-ci, & raconter n’est pas approuver. Nous renvoyons donc nos lecteurs aux mots EUCHARISTIE, ENFER, FOI, CHRISTIANISME, etc. pour les prémunir d’avance contre ce que nous allons dire.

La constitution ecclésiastique de Genève est purement presbytérienne ; point d’évêques, encore moins de chanoines : ce n’est pas qu’on desapprouve l’épiscopat ; mais comme on ne le croit pas de droit divin, on a pensé que des pasteurs moins riches & moins importants que des évêques, convenaient mieux à une petite république.

Les ministres sont ou pasteurs, comme nos curés, ou postulants, comme nos prêtres sans bénéfice. Le revenu des pasteurs ne va pas au-delà de 1200 livres sans aucun casuel ; c’est l’état qui le donne, car l’église n’a rien. Les ministres ne sont reçus qu’à vingt-quatre ans, après des examens qui sont très-rigides, quant à la science & quant aux moeurs, & dont il serait à souhaiter que la plupart de nos églises catholiques suivissent l’exemple.

Les ecclésiastiques n’ont rien à faire dans les funérailles ; c’est un acte de simple police, qui se fait sans appareil : on croit à Genève qu’il est ridicule d’être fastueux après la mort. On enterre dans un vaste cimetière assez éloigné de la ville, usage qui devrait être suivi partout. 

Le clergé de Genève a des moeurs exemplaires : les ministres vivent dans une grande union ; on ne les voit point, comme dans d’autres pays, disputer entr’eux avec aigreur sur des matieres inintelligibles, se persécuter mutuellement, s’accuser indécemment auprès des magistrats. […] On peut dire encore, sans prétendre approuver d’ailleurs la religion de Genève, qu’il y a peu de pays où les théologiens & les ecclésiastiques soient plus ennemis de la superstition. […]

Les ecclésiastiques font encore mieux à Genève que d’être tolérants ; ils se renferment uniquement dans leurs fonctions, en donnant les premiers aux citoyens l’exemple de la soumission aux lois. Le consistoire établi pour veiller sur les moeurs, n’inflige que des peines spirituelles. La grande querelle du sacerdoce & de l’empire, qui dans des siecles d’ignorance a ébranlé la couronne de tant d’empereurs, & qui, comme nous ne le savons que trop, cause des troubles fâcheux dans des siecles plus éclairés, n’est point connue à Genève ; le clergé n’y fait rien sans l’approbation des magistrats.

Le culte est fort simple ; point d’images, point de luminaire, point d’ornements dans les églises. On vient pourtant de donner à la cathédrale un portail d’assez bon goût ; peut-être parviendra-t-on peu-à-peu à décorer l’intérieur des temples. 

Le service divin renferme deux choses, les prédications, & le chant. Les prédications se bornent presqu’uniquement à la morale, & n’en valent que mieux. Le chant est d’assez mauvais goût, & les vers français qu’on chante, plus mauvais encore (NDE: les Psaumes mis en vers par Clément Marot au XVIe avaient vieilli !). Il faut espérer que Genève se réformera sur ces deux points. On vient de placer une orgue dans la cathédrale, & peut-être parviendra-t-on à louer Dieu en meilleur langage & en meilleure musique. Du reste la vérité nous oblige de dire que l’être suprème est honoré à Genève avec une décence & un recueillement qu’on ne remarque point dans nos églises.

Nous ne donnerons peut-être pas d’aussi grands articles aux plus vastes monarchies ; mais aux yeux du philosophe la république des abeilles n’est pas moins intéressante que l’histoire des grands empires, & ce n’est peut-être que dans les petits états qu’on peut trouver le modele d’une parfaite administration politique. Si la religion ne nous permet pas de penser que les Génevois aient efficacement travaillé à leur bonheur dans l’autre monde, la raison nous oblige à croire qu’ils sont à-peu-près aussi heureux qu’on le peut être dans celui-ci.

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Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

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