Bradford Littlejohn a eu récemment l’opportunité de débattre avec un catholique romain sur la question de la Cène/l’Eucharistie, voici comment il résume en 9 thèses la doctrine réformée.
- Dans l’Eucharistie, c’est le Christ lui-même que nous recevons, et non seulement ses bienfaits. De plus, c’est tout le Christ que nous recevons, c’est-à-dire le Christ dans sa divinité et dans son humanité.
- Le but de l’Eucharistie n’est pas de nous nourrir physiquement, mais psychiquement et spirituellement ; c’est notre purification de la puissance du péché et de la mort et notre participation à la puissance de la vie indestructible du Christ. C’est aussi, bien sûr, la garantie de la vie de résurrection pour nos corps physiques, mais pas comme un don biologique dans le présent, mais une promesse pour l’avenir, ancrée dans notre union avec le Christ ressuscité.
- Ceci étant, le mode dans lequel le Christ s’offre lui-même dans le sacrement convient à la fin de cette offrande de soi. Comme le Christ n’est pas destiné à être mâché avec la bouche mais reçu dans l’âme, il s’offre d’une manière non-charnelle et spirituelle, et pourtant objective.
- Il n’est donc pas nécessaire que la chair du Christ, qui est celle d’un être humain qui reste spatialement fini et localisé, même ressuscité et élevé, se présente charnellement et localement dans le sacrement. Au contraire, par l’action de l’Esprit, la personne entière du Christ, y compris la puissance vivifiante de sa chair, est présentée non physiquement avec le pain et le vin physiques.
- De même que la bouche est l’organe propre à recevoir les éléments physiques, par la mastication, de même l’âme est l’organe propre à recevoir la présence spirituelle, par la foi. Cependant, alors que le pain et le vin font partie de nous par l’alimentation physique, le Christ nous fait participer à lui par l’alimentation spirituelle.
- Puisque la foi est le moyen de recevoir le Christ, ceux à qui la foi manque ne peuvent, de par leur nature, recevoir véritablement le Christ tel qu’il est offert dans le sacrement. Au contraire, le cadeau offert, ayant été rejeté, devient pour eux une malédiction.
- Les éléments physiques du pain et du vin sont d’abord des « paroles visibles », par lesquelles le corps et le sang du Christ nous sont proclamés et représentés. Leurs propriétés physiques particulières ne sont pas arbitraires, mais signifient les qualités nourrissantes (pain) et vivifiantes (vin) du corps et du sang du Christ. De plus, ils ont la promesse de la présence du Christ qui leur est attachée par une union sacramentelle, de sorte que nous savons que le corps et le sang du Christ sont exposés en eux et présentés avec ou par eux [ici la tradition n’est pas unanime sur la formulation la plus appropriée].
- Les éléments consacrés sont le moyen efficace par lequel le Christ se présente aux fidèles, mais ne doivent pas être considérés comme le lieu de sa présence, du moins pas les éléments extérieurs considérés en dehors des actes de distribution et de réception. En conséquence, il n’y a pas de place pour la vénération des éléments au-delà de tout respect qui pourrait être montré de façon appropriée aux autres ustensiles utilisés pour des actions sacrées.
- De plus, l’ordination de l’Eucharistie comme repas communautaire n’est pas sans importance. Le corps ecclésial est le corps du Christ, et son unité se manifeste dans le corps eucharistique et dans la réception communautaire de celui-ci. Par conséquent, personne ne peut célébrer l’Eucharistie individuellement.
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