“Il ne fait pas de sens de parler de miracles ou d’interventions de Dieu (comme une résurrection) qui prouverait que Jésus soit le Fils de Dieu, à moins d’avoir établi premièrement qu’il y a un Dieu qui rend possible de considérer cet évènement comme un miracle. L’apologétique théiste (classique) est le pré-requis logique de l’apologétique historique. Thomas D’Aquin peut nous aider à poser ce fondement théiste.”
(Norman Geisler, Thomas Aquinas, an evangelical appraisal)
En effet, une personne qui rejette la possibilité de l’existence de Dieu trouvera toujours infiniment plus probable la plus improbable des coïncidences et des explications naturelles face à un phénomène que les théistes verront comme un miracle. C’est précisément l’argument du philosophe athée David Hume contre les miracles. On débattra donc en vain de l’historicité de la résurrection si l’on ne pose pas premièrement qu’il y a un Dieu qui peut ressusciter. On trouvera toujours plus probables les hypothèses d’hallucinations collectives, de vols du corps de Christ, d’une mort feinte que celle d’un miracle, puisque l’existence de Dieu est rejetée à priori et ne fait pas partie de la structure de plausibilité de la personne à qui l’on s’adresse. Il est vrai qu’il arrive parfois que les preuves historiques soient si accablantes que la personne en vient à reconsidérer si admettre l’existence de Dieu ne permettrait pas de donner une explication plus satisfaisante, mais l’argument historique demeure considérablement affaibli si l’existence de Dieu est rejetée à priori. Autrement dit, l’apologétique classique fonde l’apologétique évidentialiste. Il n’y a pas d’opposition entre l’une et l’autre car l’une permet l’existence de l’autre.
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