Apprendre à raisonner (63) : Les méthodes pour vérifier la validité d’un syllogisme  
11 octobre 2023

Cet article est le soixante-troisième d’une série consacrée à la logique classique (ou aristotélicienne, c’est-à-dire développée par Aristote). Dans le soixantedeuxième, j’ai expliqué comment construire un syllogisme. Dans cet article, je présenterai les principales méthodes pour vérifier la validité d’un syllogisme. Comme d’habitude, je reprendrai énormément le contenu du livre de Peter Kreeft, Socratic Logic, p. 237.


Maintenant que nous savons construire un syllogisme, comment vérifier qu’il est bien valide ? Nous allons voir les quatre méthodes qui existent. Les voici tout d’abord avec leurs points forts et leurs points faibles respectifs :

  1. Les diagrammes d’Euler : on utilise ces diagrammes où on représente le grand terme par un cercle qui contient le cercle qui représente le moyen terme, qui lui-même contient le cercle qui représente le petit terme.
    Point faible : Cette méthode n’est pas toujours fiable pour les propositions de type I ou O.
    Points forts : C’est la méthode la plus simple et est intuitive car elle se base sur des dessins. 
  2. Les six règles d’Aristote : ce sont des règles sous forme de phrases précises, une liste de conditions à respecter pour avoir un syllogisme valide.
    Point faible : Cette méthode est longue (mais on peut la synthétiser) et ne montre pas la vraie raison pour laquelle un syllogisme est valide ou non.
    Points forts : Elle est toujours fiable (marche pour tous les cas) et facile à retenir.
  3. Les diagrammes de Venn : on utilise cette fois des diagrammes appelés de Venn
    Point faible : Cette méthode ne montre pas non plus la vraie raison pour laquelle un syllogisme est valide ou non.
    Points forts : Elle est aussi intuitive (graphique), fiable et facile à retenir.
  4. La méthode Barbara celarent : Cette méthode tient son nom de la première ligne d’une liste de noms artificiels du Moyen-Âge, c’est une méthode assez ingénieuse mais complexe, en réalité peu utilisable en pratique.
    Point faible : C’est la méthode la plus difficile à utiliser et elle ne montre pas non plus pourquoi un syllogisme est valide ou non.
    Point fort : Elle est tout le temps fiable.

Nous les verrons chacune plus en détails dans les prochains articles.


Illustration : Charles Laplante, Éducation d’Alexandre par Aristote, gravure, 1866.

Laurent Dv

Informaticien, époux et passionné par la théologie biblique (pour la beauté de l'histoire de la Bible), la philosophie analytique (pour son style rigoureux) et la philosophie thomiste (ou classique, plus généralement) pour ses riches apports en apologétique (théisme, Trinité, Incarnation...) et pour la vie de tous les jours (famille, travail, sexualité, politique...).

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