Je note que cet article que j’avais écrit depuis longtemps est en ce moment particulièrement pertinent pour deux raisons. Tout d’abord en raison de la réélection récente de Donald Trump en tant que Président des Etats-Unis qui commence déjà à mener une guerre ouverte contre le wokisme1 et les théories LGBTQ+. Ensuite à cause de l’arrivée imminente d’un nouveau programme obligatoire d’éducation à la sexualité à l’école en France de la maternelle au lycée et saturé de propagande LGBT. On y retrouve par exemple la distinction artificielle entre sexe et genre, l’identité de genre, la lutte contre les prétendus stéréotypes, le bien-fondé de l’homosexualité (« on peut aimer qui on veut« ), de l’avortement et de la contraception, le consentement comme critère objectif unique ou déterminant pour définir la bonté ou la perversité d’un acte ou d’un rapport sexuel, etc.
Avant de commencer, je tiens d’abord à préciser que je suis ouvert à toute correction comme le racisme, l’immigration, la théorie critique de la race, les minorités LGBTQ+, etc. sont des sujets qui à la base ne m’intéressent pas du tout et que je considère me faire perdre la plus grande partie de mon temps.
Ma critique
C’est une bonne introduction et critique concise d’un point de vue catholique (et donc aussi chrétien comme les Protestants peuvent tout reprendre) de la théorie critique de la race. J’utiliserai l’abrégé TCR dans la suite de cet article pour être plus bref. Cette expression vient de l’anglais Critical Race Theory, souvent résumée par CRT. Le livre se lit vite, facilement et est très documenté si jamais on veut approfondir le sujet avec de nombreuses sources. On retrouve donc bien les bonnes marques de fabrique de Feser. Il est très important pour le chrétien de se renseigner un minimum sur ces idées : et pour cela ce livre assez court de Feser suffit amplement. En effet, on les retrouve partout dans notre société (beaucoup en France) à la fois dans notre culture, en politique, à l’école et au travail et surtout, elles contredisent ce que dit la Bible et sont donc des idées dangereuses pour les chrétiens.
Si on est protestant évangélique comme moi, on peut se demander : mais pourquoi lire un livre catholique sur le racisme et la théorie critique de la race ? Il faut se rappeler que comme sur d’autres nombreux sujets (les attributs de Dieu, la Trinité, l’Incarnation), les Catholiques ont quasiment la même éthique que les Protestants. En tout cas une éthique proche de celle des Protestants jusqu’à récemment (au XXème siècle), que ce soient les Réformateurs, les Luthériens, les Réformés, les Baptistes, les Anglicans etc. Le lecteur protestant peut donc dans un premier temps s’approprier toute la partie arguments rationnels qui ne fait pas appel à la Bible/la tradition. Dans un second temps, il sera bien renseigné sur la position catholique et retiendra même certaines très bonnes formulations sur la dignité humaine, le racisme, le patriotisme, l’immigration, les inégalités économiques entre différentes origines ethniques et autres sujets du même genre.
La TCR est une théorie peu connue en France mais cruciale car elle est l’ancêtre du wokisme qui ne fait que la généraliser davantage. La TCR consiste à dire les choses suivantes :
- Il y a deux groupes, un groupe majoritaire (les Blancs) et un groupe minoritaire (les autres : les Africains ou Noirs, les Asiatiques, les Indiens, etc.).
- La classe majoritaire (les Blancs) oppriment la classe minoritaire (les Noirs et les autres) par le racisme comme on peut le voir dans toutes les inégalités entre ces deux groupes.
- Et surtout, ce racisme est systémique : il va même jusqu’à imprégner toute la société jusqu’au niveau légal et concerne tous les Blancs car tous les Blancs sont racistes de nature même s’ils ne s’en rendent pas compte. Tous les Blancs, tous sans exception sont racistes. Même ceux qui le nient et même ceux dont le comportement envers les Noirs est irréprochable et exemplaire, ils sont quand même racistes dans leur “subconscient”.
Si vous avez du mal à comprendre ce que c’est que tout ça, concrètement, c’est juste ce qu’enseigne la plus grande partie de la Gauche (partis politiques de Gauche) en France.
La critique de Feser contre la TCR fait à la fois appel à la tradition catholique à travers des documents officiels et des paroles des papes, et présente des arguments purement rationnels acceptables donc par n’importe qui, même des non catholiques. Dans cette deuxième classe d’arguments, Feser dénonce principalement des erreurs de logiques élémentaires comme l’appel aux émotions, l’ad hominem, le faux dilemme, la pétition de principe/le raisonnement circulaire, le manque d’arguments tout court etc. Mais même les arguments des papes (Jean-Paul II, François, Bénédict XVI) que Feser cite sont en grande partie purement rationnels, donc même un non catholique et un non chrétien peut facilement les accepter et les utiliser.
A noter qu’avant de présenter et de critiquer la TCR, Feser en profite pour présenter la vision catholique sur le racisme (avec un zoom particulier sur les conquêtes des Indiens d’Amérique lors de la colonisation européenne des Etats-Unis par exemple, par les conquistadors espagnols) et l’immigration dans les trois premiers chapitres. C’est une bonne chose que depuis toujours, l’Eglise catholique a condamné le racisme, en particulier à travers les papes. Et surtout plus étonnant et agréable, les papes et des théologiens catholiques scolastiques ont immédiatement condamné le mauvais traitement des populations autochtones lors de la colonisation par les Européens, par exemple des Indiens d’Amérique.
Enfin concernant l’immigration, l’Eglise catholique a une position équilibrée qui reconnaît à la fois l’importance de venir au secours de l’étranger malheureux (surtout pour les pays riches et prospères) et de prioriser le bien-être et la sécurité des citoyens tout d’abord. Donc d’accepter l’immigration seulement du moment qu’elle ne met pas en danger le pays, par exemple par une guerre civile. Feser le prouve à l’appui en reprenant comme sources les papes et Thomas d’Aquin dans son De Regno et sa Somme Théologique.
Voici dans ce qui suit un résumé plus précis de chaque chapitre. Mes notes n’étant que des notes, je vous renvoie au livre pour y retrouver toutes les références précises (en particulier les citations des auteurs en faveur de la théorie critique de la race comme Comment devenir antiraciste (la traduction française de How to Be an Antiracist) d’Ibram X. Kendi et White Fragility de Robin DiAngelo.
Chapitre 1 : L’Eglise catholique et le racisme
De tout temps, l’Eglise catholique a condamné le racisme, en particulier les papes. La raison fondamentale, c’est qu’elle reconnaît que tout être humain sans exception peu importe son origine ethnique et sa classe sociale est créé à l’image de Dieu et partage donc la nature humaine autant que tous les autres (l’intelligence et la volonté). Par conséquent, cela peut servir de fondement à l’égalité en droits et en dignité de tous les êtres humains sans exception. Bien sûr, tous les Chrétiens, même les Protestants peuvent prendre cet argument comme il se base sur la Bible (Genèse 1).
Chapitre 2 : Les scolastiques tardifs et les papes modernes contre l’esclavage
Feser prouve que les scolastiques tardifs catholiques comme Francisco de Vitoria (1486-1546) et Bartoloméo de Las Casas (1474-1566)2 ainsi que les papes des temps de modernes se sont ligués contre l’esclavage des Indiens d’Amérique par les Espagnols. Et ce dès le début, bien avant les “l’invention” des droits de l’homme, les Lumières et le consensus que nous venons d’atteindre il y a à peine environ un siècle. Pour les papes, c’est Satan qui agissait dans les coulisses des colons en leur faisant croire que les indigènes qu’ils découvraient étaient moins humains qu’eux et qu’ils se servaient de la Bible pour justifier l’esclavage.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire gratuitement cet article “Scholastics contra racism” de Feser où il présente les mêmes arguments de philosophes scolastiques tardifs contre le racisme des conquistadors espagnols envers les Amérindiens que dans ce chapitre.
Chapitre 3 : Les droits et les devoirs des nations envers les immigrés
Ici, Feser présente un résumé de l’enseignement catholique sur les droits et les devoirs qu’ont les nations envers les immigrés. Pour cela, il cite leurs documents officiels sur la doctrine sociale et des paroles de différents papes. De tout temps, les catholiques ont une vision positive du patriotisme (l’amour de la patrie, chercher la prospérité de son pays et conserver sa culture). Par exemple, pour Thomas d’Aquin, le patriotisme est une vertu.
La position catholique affirme en gros ces deux choses :
- L’importance pour les nations de venir au secours des opprimés (ex : qui fuient la misère à cause de la guerre, une catastrophe naturelle, etc.) et d’être prêt à en accueillir s’ils en ont la capacité (en particulier si elles sont prospères)
- L’importance pour les nations de privilégier le bien-être tout d’abord de ses citoyens (de “ceux qui sont proches” pour reprendre l’expression de Thomas d’Aquin dans son De Regno) et seulement quand c’est possible (conditions économiques qui rendent possible de bien accueillir les étrangers) et que cela ne met pas en péril la sécurité des habitants citoyens (exemple : risques de guerres civiles à cause d’une population qui ne respecte pas les coutumes locales), accueillir les étrangers, (“ceux qui sont plus loin” toujours d’après Thomas).
A nouveau, comme l’Eglise Catholique à travers ses papes reprend essentiellement l’argumentation de Thomas d’Aquin (que les Protestants ont repris sur beaucoup de points : la raison et la foi, les preuves de l’existence de Dieu, ses attributs, la Trinité, l’Incarnation, la prédestination etc.) qu’on pourrait retrouver chez d’autres Chrétiens d’avant et d’après (si vous avez des sources je suis intéressé !), les Protestants peuvent l’accepter aussi.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire gratuitement cet article “La vertu du patriotisme” de Feser où il présente les mêmes arguments pour défendre que le patriotisme (aimer son pays) est une vertu qui tient le juste milieu entre deux vices extrêmes opposés (thèse traditionnelle d’Aristote reprise par les médiévaux), entre le vice par excès qu’est le nationalisme (et le racisme) et le vice par défaut qu’est le fait de ne pas (assez) aimer son pays. Vous pouvez également lire cet article Est-ce qu’un chrétien doit nécessairement être pour ou contre l’immigration ? et un autre, Une théologie de l’immigration du théologien réformé Brad Littlejohn.
Chapitre 4 : Qu’est-ce que la théorie critique de la race ?
Dans ce chapitre, Feser définit et fait un diagnostic des enseignements de la théorie critique de la race. La TCR consiste à voir du racisme partout dans la société, dans énormément de situations même s’il n’est pas du tout clair qu’il y en ait. C’est en particulier aussi, voir du racisme derrière toute différence/inégalité (quel qu’elle soit) entre les Blancs et les Noirs (et les autres couleurs de peau). Pour reprendre une expression connue, la TCR défend l’existence du racisme systémique.
Concrètement cela signifie que pour elle, le racisme imprègne toute la société jusqu’au niveau légal et concerne tous les Blancs, tous les Blancs sont racistes de nature sans même s’en rendre compte. Tous les Blancs, tous sans exception sont racistes. Même ceux qui le nient et même ceux dont le comportement envers les Noirs est irréprochable et exemplaire, ils sont quand même racistes dans leur “subconscient”.
Les partisans de la TCR parlent de microagressions : même des comportements qui ont l’air anodins sont fondamentalement racistes. Par exemple, ce serait penser moi qui suis chinois, que si la voiture sur l’autoroute m’a klaxonné pour rien et qu’elle était conduite par un blanc (je n’ai fait aucune erreur, je ne l’ai pas dépassée, je ne l’ai pas “collée”, j’ai bien mis mes feux et mes clignotants), ce n’est pas juste qu’il est désagréable de façon générale mais c’est forcément parce qu’il est raciste et qu’il déteste les Chinois3.
La TCR possède ces caractéristiques :
- C’est quasiment un copier-coller du communisme/marxisme mais où le problème omniprésent n’est plus les inégalités économiques mais le racisme, les oppresseurs ne sont plus la classe bourgeoise mais les suprématistes blancs et les opprimés ne sont plus le prolétariat mais les personnes d’origine africaines (et d’autres couleurs de peau).
- La théorie critique de la race est irrationnelle : elle nous plonge dans un relativisme. Elle ne s’appuie pas sur des arguments rationnels mais joue sur les émotions avec des écritures agressives et “impressionnantes”. Elle s’appuie sur le pouvoir pour s’imposer.
- La théorie critique de la race se généralise bien au-delà simplement des races ou origines ethniques par exemple en s’appliquant non plus à des minorités ethniques mais plutôt à des minorités sexuelles (les gays, les lesbiennes et les transsexuels par exemple). Elle affirme que les opprimés subissent simultanément et donc cumulent différents types d’oppressions. Elle parle alors d’intersectionnalité ou d’oppression intersectionnelle. Par exemple la femme noire cumulera l’oppression raciste (car elle est noire) et l’oppression sexiste/patriarcale, c’est-à-dire l’oppression des hommes envers les femmes (car elle est une femme). La femme blanche lesbienne cumulera l’oppression sexiste/patriarcale et l’oppression homophobe du système hétérosexuel envers les “déviants” (car elle est lesbienne). Par conséquent, cette théorie étend son analyse aussi au sexisme, à l’oppression du capitalisme, l’homophobie, la transphobie (plus généralement toute discrimination contre le mouvement LGBTQ+), etc. On retrouve partout dans la société toutes ces formes de discrimination dont il faut les purger.
Chapitre 5 : Les problèmes philosophiques de la théorie critique de la race
Les partisans de la théorie critique de la race commet énormément d’erreurs élémentaires de logique. Personnellement, ils en font tellement qu’il serait intéressant de les faire figurer comme des exercices de logique où il faut détecter et à corriger de mauvais arguments. Même si le sujet ne vous intéresse pas du tout (comme moi), la TCR a un but pédagogique.
Premièrement, l’ad hominem “des circonstances” qui consiste à rejeter un argument simplement parce qu’il va dans l’intérêt de la personne qui le présente. Par exemple, j’aurais tort de ne pas croire un vendeur de fruits qui me dit qu’il est bon pour la santé de manger des fruits avec articles universitaires de médecine à l’appui uniquement parce cela irait dans intérêt de me convaincre. Concrètement, les partisans de la TCR rejettent sans justification d’un simple revers de main tous les arguments issus des sciences sociales formulés par des contradicteurs qui sont des sociologues tout bonnement parce que cela défend l’intérêt des racistes.
Deuxièmement, ils utilisent des arguments du type “poisoning the well” dont il n’existe pas vraiment d’équivalent en français et qui consistent à ignorer les arguments de quelqu’un sous prétexte qu’il est méchant, etc. Par exemple, ce serait mon cas si je ne voulais pas croire une personne dans la rue qui me dit que mon manteau est rouge (et que c’est bien le cas) juste parce qu’il est un alcolo méchant .
Troisièmement, on retrouve souvent chez eux l’erreur génétique qui consiste à dire qu’un avis est faux parce qu’il a été donné en premier ou qu’il est donné tout court par des personnes mauvaises. Par exemple, si on imagine que le remède au cancer a été inventé par les nazis, un exemple de cette erreur serait de dire qu’il est forcément faux que le remède au cancer fonctionne car il a été inventé par les nazis, qui sont bien sûr méchants. Les partisans de la TCR affirment dans la même veine que l’avis d’un blanc est automatiquement faux car il est raciste (et donc méchant).
Quatrièmement, ils pratiquent également l’ad hominem abusif, c’est-à-dire insulter son contradicteur pour le discréditer et lui ôter de facto toute respectabilité, afin d’être sûr que personne ne voudra jamais plus l’écouter. Un exemple serait de traiter de communiste un homme politique qui souhaite augmenter les impôts sur les voitures pour réparer les autoroutes publiques, ce qui est absurde car impôts et taxes ne riment pas automatiquement et forcément avec communisme. De même, les partisans de la TCR traitent automatiquement de racistes tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux sur absolument tout ce qu’ils pensent.
Cinquièmement, ils emploient des raisonnements circulaires où l’on présuppose dans une prémisse la conclusion que l’on cherche à prouver. Par exemple “Je ne peux pas mentir à ma femme car je l’aime et je sais que je l’aime car je ne lui mens pas. Les partisans de la TCR utilisent souvent ce raisonnement circulaire car à moins de déjà supposer au préalable que toutes les inégalités entre deux groupes de personnes d’origines différentes ont pour cause le racisme, tous les exemples qu’ils invoquent ne sont pas du tout évident. Par exemple il n’est pas du tout évident que parce qu’il y a moins d’Africains et de Latino que de Blancs dans certaines professions (les STEM, acronyme en anglais de science, technology, engineering, and mathematics) s’expliquent par un manque d’éducation) qu’on peut logiquement en déduire que c’est en raison de discriminations envers ces minorités. Pas plus qu’on ne peut déduire logiquement qu’il y a une discrimination en faveur des asiatiques parce qu’ils sont plus présents dans ces secteurs d’activités (toujours dans les STEM). C’est évident seulement si on accepte déjà l’existence du racisme systémique (le racisme partout, en particulier dans chaque inégalité), sinon ça ne l’est pas.
Sixièmement, ils pratiquent le “deux poids deux mesures” (l’équivalent de l’anglais special pleading). En voici trois applications dans la TCR. Ce qui est fatal, c’est qu’à chaque fois leur tactique se retourne contre eux :
- Les adeptes de la TCR disent qu’il n’y a pas de réelle objectivité. Selon eux, quand un groupe ethnique affirme une vérité, il ne fait en réalité que présenter un point de vue biaisé par sa propre culture. C’est pour cela que la parole des Blancs n’a aucune ou que très peu de valeur : ils ne font qu’exprimer leur avis biaisé. Or si les adeptes de la TCR étaient cohérents, ils devraient s’appliquer ce critère à eux-mêmes, auquel cas leur propre avis serait nullifié par le relativisme et donc tout aussi biaisé que l’avis des Blancs.
- Ils disent qu’il est raciste de nier que le racisme soit la cause de chaque inégalité entre deux groupes ethniques (ou de façon plus générale une discrimination). Pourtant, il y a des cas où ils ne sont pas prêts à l’appliquer alors qu’ils devraient le faire s’ils voulaient vraiment être cohérents. Par exemple, aux Etats-Unis, il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes en prison. Ils devraient conclure à cela que la cause de cette surreprésentation des hommes parmi les femmes est une forme de “sexisme” (de discrimination basé sur le sexe) contre les hommes. Ce qui est complètement absurde.
- Dès que quelqu’un essaye d’expliquer une inégalité avec une autre cause que le racisme, les partisans de la TCR le traitent automatiquement de raciste. Le problème, c’est que même s’ils respectent leur règle (dire que la cause de chaque inégalité, c’est tout le temps le racisme), eux aussi sont quand même racistes (ou au moins tiennent des propos racistes sans en être conscients) quand ils expliquent toute inégalité sans exception par le racisme. Ils affirment que tous les Blancs sans aucune exception sont affectés de “fragilité blanche” et “de racisme inconscient”. Ils portent donc aussi un jugement “raciste” mais non pas sur les Noirs mais cette fois-ci sur les Blancs. Il ne faut pas être raciste ni tenir des propos racistes, mais eux-mêmes tiennent des propos racistes.
Septièmement, ils commettent l’erreur de “l’hypostatisation” qui consiste à transformer un concept abstrait qui n’existe pas en une réalité concrète. Par exemple, c’est une erreur d’hypostatisation quand on dit qu’il existe un système économique qui défavorise les auteurs de livres de philosophie au bénéfice des auteurs de romans qui sont du coup beaucoup mieux vendus que les premiers. Les partisans de la TCR la commettent lorsqu’ils prétendent qu’il existe un véritable “racisme systémique” et “une suprématie des Blancs”.
Huitièmement, ils pratiquent sophisme de division (qui est le contraire du plus connu sophisme de composition) : attribuer ce qui est vrai du tout à chacune de ses parties. Par exemple, on la commet lorsqu’on dit que chaque chien est plus affectueux que chaque chat sans exception parce qu’en général les chiens (en tant que groupe) sont plus affectueux que les chats (en tant que groupe). Les adeptes de la TCR la commettent quand ils prétendent que comme les Blancs en tant que groupe possèdent le “privilège blanc”, alors il s’ensuit que c’est aussi le cas de chaque blanc sans exception.
Neuvièmement, ils tombent aussi dans l’erreur subjectiviste qui est croire que la vérité de nos affirmations dépend du désir qu’on a qu’elles soient vraies. Par exemple, c’est le cas d’un fan d’alliens qui est convaincu qu’ils existent vraiment parce qu’il est passionné par les alliens. De même, les partisans de la TCR ont une confiance démesurée dans un narratif, un métarécit où le racisme explique tout : ce qui les pousse à penser naturellement qu’ils ont forcément raison.
Pour conclure, Feser donne une dernière faiblesse : la théorie critique de la race est infalsifiable, c’est-à-dire qu’il n’y a aucun moyen de la tester et de la valider. On parle alors d’infalsifiabilité de la théorie critique de la race. Comme exemples de théories infalsifiables, on a :
- Le marxisme où tout est réinterprété selon une logique de lutte des classes ;
- Le freudisme où tout désaccord est pris comme un refus de reconnaître ses “désirs subconscients”4 ;
- L’astrologie où les prédictions sont bien trop vagues pour pouvoir être réfutées. La TCR est infalsifiable parce que dès qu’elle rencontre une donnée (un fait empirique et observable) qui ne lui convient pas, elle la réinterprète pour la rendre cohérente avec son cadre en ajoutant une hypothèse ad hoc, c’est-à-dire une hypothèse qui a uniquement pour but de venir au secours de sa théorie, de boucher artificiellement le trou causé par le problème qu’elle vient de rencontrer.
Donc la TCR n’a pas de fondement scientifique et n’est pas empiriquement vérifiable (car pas non plus falsifiable), c’est une idéologie purement sociale.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire gratuitement cet article “Qu’est-ce que le wokisme ?” de Feser où il présente les mêmes critiques philosophiques contre le wokisme, la généralisation de la théorie critique de la race à tout type de minorités (en particulier aussi aux minorités sexuelles comme les LGBTQ+).
Chapitre 6 : Les objections de la sociologie contre la théorie critique de la race
Feser en vient maintenant aux critiques des sciences sociales qu’on peut faire à la TCR. Malheureusement pour elle, les données empiriques ne viennent pas du tout la valider, bien au contraire.
Par exemple, aux Etats-Unis, il y a des inégalités entre les Américains asiatiques et les Blancs, les premiers réussissent plus souvent à l’école. Et pourtant, tout d’abord il serait absurde d’en déduire que les Asiatiques oppriment les Blancs de quelque façon que ce soit et ensuite, cela contredirait l’existence même d’un “suprématisme blanc”, un système qui favorise les Blancs puisque justement, les Asiatiques “réussissent” plus en moyenne que les Blancs.
Un argument fondamental de la TCR est absurde : “Comme l’état par défaut dans un pays, c’est que tous les groupes ethniques soient tous aussi prospères et riches les un que les autres, si dans un pays, cela signifie donc que dès lors qu’il y a une inégalité économique où un groupe ethnique est plus riche ou a une plus grande influence qu’un ou que d’autres groupes ethniques, c’est parce que le groupe ethnique dominant est raciste envers la classe envers la minorité.”. Pour répondre à celui-ci, Feser reprend le livre Intellectuals and Race de Thomas Sowell qui donne plein d’exemples de minorités qui étaient plus performantes sur le plan économique que la majorité ethnique pourtant dominante sur le plan politique et qui produisaient donc l’essentiel de la richesse du pays où ils habitaient. Par exemple c’était le cas des Grecs et des Arméniens au niveau de l’industrie dans l’Empire Ottoman du XXème siècle, des Chinois en Malaisie, des Libanais en Afrique du Sud, des Anglais en Argentine, des Belges en Russie, des Juifs en Pologne et des Espagnols au Chili pour ne citer que quelques exemples. Pour autant, il est clair que toutes ces populations ethniques minoritaires au sein du pays où elles habitaient n’opprimaient pas la population ethnique majoritaire. Ce sont donc des contre-exemples flagrants à la thèse des partisans de la TCR qui prétendent que inégalités économiques entre deux groupes ethniques implique nécessairement le racisme du groupe le plus performant sur l’autre (ou les autres groupes) moins performant(s).
Feser propose ensuite d’autres causes que le racisme : la principale étant les différences de culture. La culture africaine diffère de la culture occidentale sur de nombreux points, ce qui la rend toutes choses égales par ailleurs moins propice à produire de la richesse économique. Mais elle a des points forts différents très importants comme une grande importance accordée à la joie, au fait de profiter de la vie, à la convivialité et l’hospitalité, à la famille. Cela permet justement aux Africains d’éviter d’énormes points faibles des Occidentaux. Par exemple le fait de se montrer bien trop matérialistes et individualistes (obsédés par le travail et leur carrière au point de négliger leur famille). Ou même le fait de se suicider en tant que nation sur le moyen ou long terme en massacrant son taux de natalité et les familles avec des politiques favorisant drastiquement la contraception, l’avortement, le divorce, le travail des femmes en tant que salariés, le dénigrement de la femme au foyer et des familles nombreuses. On a par exemple le cas de la France depuis mai 68. Une tendance suicidaire qu’on ne retrouve à ma connaissance dans aucun pays africain. Par conséquent, ce n’est par ce que la culture africaine est moins propice à produire de la richesse économique qu’elle est d’office inférieure à la culture occidentale. Dans ces cas précis, cela montre tout simplement qu’elle est différente et même beaucoup plus appréciable sur certains points cruciaux qui viennent d’être cités (hospitalité, importance accordée à la famille, etc.).
Un autre élément qui permet d’expliquer les inégalités économiques entre groupes ethniques est l’absence des pères au foyer et les femmes qui élèvent seules leurs enfants (les fameuses “familles monoparentales”). Un enfant dans ce cas (surtout les garçons) a plus de risque de sombrer dans la délinquance. Le père fait figure essentielle d’autorité, de discipline et même d’amour dont a besoin le fils pour ne pas devenir incontrôlé. Or il y a statistiquement plus d’enfants issus de familles d’origine africaine qui grandissent dans des “familles monoparentales” que d’enfants issus de familles de Blancs. Ce qui semble expliquer en partie les inégalités économiques en moyenne entre les Africains et les Blancs. Mais reconnaître cela n’a absolument rien de raciste. En effet, si on s’intéresse aux Asiatiques, même les Blancs ont plus de chance d’être élevé avec une mère seule que les Asiatiques. Et donc, cela explique aussi en partie les inégalités économiques en moyenne entre les Asiatiques et les Blancs. Et une fois encore, il serait absurde d’en conclure que pour cette raison les Asiatiques de manière générale sont racistes envers les Blancs.
Quant à l’existence de biais implicites même chez les Blancs qui nieraient être racistes et qui ne manifesteraient aucun signe de l’être, et donc qui feraient quand même d’eux des racistes dans leur subconscient, les sciences sociales se prononcent contre : les indices empiriques qu’il en existe sont très faibles. Il est d’autre part difficile de trouver une définition scientifique neutre de ce qu’est un biais implicite. De même, il y a peu d’indices en sociologie qui montrent que les prétendus “micro-agressions” existent vraiment.
Enfin, en reprenant les études de Greg Lukianoff and Jonathan Haidt dans The Coddling of the American Mind: How Good Intentions and Bad Ideas Are Setting Up a Generation for Failure, Feser montre que qu’adopter dans la vie réelle le mode de pensée de la TCR peut impacter négativement la vie mentale d’une personne. Les partisans de la TCR (et plus généralement du wokisme) manifestent des symptômes typiques de personnes atteintes de troubles mentaux : une vision ultrapessimiste des choses, des amalgames et de fausses généralisations, une trop grande importance accordée aux émotions, le biais de confirmation, la tendance à culpabiliser les autres, etc. C’est cela qui explique pourquoi la TCR a de plus en plus de partisans quand bien même les statistiques rapportent qu’il y a de moins en moins (et beaucoup moins) de racistes aux Etats-Unis : de 60% en 1928 à 28% en 20125. Malheureusement, les réseaux sociaux contribuent à propager cette vision faussée des choses.
Vous pouvez lire gratuitement cet article “Qu’est-ce que le wokisme ?” de Feser où il explique exactement comme ici comment le wokisme manifeste des symptômes typiques de personnes atteintes de troubles mentaux.
Chapitre 7 : Le catholicisme contre la théorie critique de la race
Dans cette partie, Feser rapporte les critiques officielles du catholicisme contre la TCR. Il cite notamment encore une fois plusieurs papes qui condamnent à la fois “l’hyper-égalitarisme” qui est le fait de vouloir absolument imposer une égalité dans tous les domaines économiques et culturels, et le racisme (The Church and Racism, 1988 ; l’encyclique Notre charge Apostolique de Pie X pour ne citer que quelques exemples parmi tant d’autres).
Bien qu’ils aient systématiquement condamné la pauvreté et l’exploitation des pauvres, certaines inégalités sont naturelles et on ne devrait donc pas chercher à les supprimer. Il y a naturellement des gens plus aptes à gouverner dans un gouvernement que d’autres (moi par exemple je ne m’en sens nullement capable et c’est bien comme ça), des différences culturelles qui prédisposent plus telles personnes à pratiquer telle pratique.
La condamnation du racisme s’applique à la TCR car dans sa critique, en réalité, elle pratique le racisme mais “dans l’autre sens” envers les Blancs en appelant ouvertement à les discriminer jusqu’au niveau légal (voir Kendi et DeAngelo). Pour voir cela, il suffit de remplacer dans les manifestes de la TCR les termes qui désignent les ennemis “Blancs” par “Juifs”, puis on retrouve le nazisme qui est clairement un racisme envers les Juifs.
L’Eglise condamne aussi le relativisme qui implique logiquement de penser que toutes les cultures se valent, par exemple dans l’encyclique Veritatis Splendor de Jean Paul II et dans l’homélie de Ratzinger donnée le 18 avril 2005. Par exemple, selon la Bible dans le premier chapitre de l’épître de Paul aux Romains, la culture gréco-romaine est inférieure à la culture judéo-chrétienne car les Grecs et les Romains pratiquaient l’immoralité sexuelle et l’homosexualité. La Bible ne fait rien de raciste en soulignant les erreurs liées à certaines cultures car elle ne fait aucun rapport avec l’origine ethnique des gens. Elle condamne juste des erreurs pour ce qu’elles sont.
L’Eglise rejette aussi (en tout cas dans les documents que Feser cite à l’époque, avant le scandale lié aux déclarations ambigües du pape François sur la bénédiction des couples homosexuels) toutes les pratiques sexuelles (homosexualité, idéologie transgenre, etc.) que la TCR est amenée à cautionner car ceux qui les pratiquent sont aussi des minorités opprimées. On bascule alors dans le wokisme.
L’Eglise Catholique (à la fois à travers des papes et des auteurs catholiques) condamne aussi indirectement et implicitement la TCR car elle condamne le gnosticisme et deux formes contemporaines totalitaires bien connues que sont le nazisme et le marxisme auquel elle ressemble. Par exemple dans l’encyclique Centesimus Annus de Jean Paul II, Congrégation pour la doctrine de foi, Sur quelques aspects de la “théologie de la libération” de Ratzinger, Entretien sur la foi (Ratzinger et Messori), The State in Catholic Thought, p. 75 de Heinrich Rommen.
Rien que l’aspect totalitaire de la TCR la rend condamnable car très dangereuse comme le nazisme, même si elle se présente souvent comme une idéologie qui se contente de faire la morale. Tout d’abord, la TCR comme le nazisme a une vision collectiviste qui consiste à voir les gens dans des groupes sans vouloir prendre en compte les différences entre les individus. Dans le cas de la TCR, elle ne veut pas distinguer les Blancs racistes des Blancs non racistes mais préfère dire à la place qu’ils le sont tous forcément, même si ce serait de façon inconsciente. Ensuite, comme le nazisme, la TCR tombe dans le relativisme en faisant dépendre le bien et le mal uniquement du bien-être d’un seul groupe ethnique au lieu de les fonder sur un critère objectif extérieur à tout groupe ethnique. Puis, toujours comme le nazisme, la TCR n’hésite pas une seule seconde à promouvoir des comportements agressifs et la violence envers le groupe qu’elle a désigné en tant qu’ennemi. Et enfin, encore comme le nazisme, la TCR estime que les lois doivent être faîtes de façon à traiter différemment les gens qui appartiennent au groupe “ennemi”.
Plus précisément, Feser reprend l’analyse d’Eric Voegelin dans La nouvelle science du politique et montre en quoi la TCR, tout comme le marxisme et le nazisme, est une version contemporaine et totalitaire du gnosticisme. Le gnosticisme est une ancienne chrétienne hérésie qui est réapparue à de nombreuses reprises au cours de l’histoire de l’Eglise. Elle se caractérise par les caractéristiques suivantes.
Premièrement, le gnosticisme voit le mal comme une réalité omniprésente et quasi-omnipotente, qui va jusqu’à s’enraciner dans l’ordre même des choses. Pour les premiers gnostiques de l’Antiquité, le mal se trouvait dans le Dieu de l’Ancien Testament. Les Nazis associent ce “système mauvais” aux Juifs, les marxistes au capitalisme et les partisans de la TCR au “suprématisme blanc”.
Deuxièmement, il affirme que seule une poignée d’élus qui a reçu une gnose ou “connaissance spéciale peut voir la réalité des choses au-delà des apparences illusoires du système pervers et mauvais de notre monde. Pour les premiers gnostiques de l’Antiquité, ces élus étaient des enseignants comme Marcion et Mani. Pour les Nazis, l’élu était Hitler, pour les marxistes les élus étaient des théoriciens comme Marx et Engels, et enfin pour la TCR, ce sont ceux qui étalent au grand jour le racisme systémique, de auteurs de bestsellers comme Kendi et DiAngelo.
Troisièmement, le gnosticisme appréhende la réalité en des termes nettement manichéens, comme une longue lutte crépusculaire entre d’un côté les forces maléfiques qui dominent sur ce monde méchant et de l’autre ceux qui s’en sont “purifiés” et qui sont armés de la gnose. En gros, ils divisent le monde entre d’un côté les gentils et de l’autre les méchants, sans plus nuancer les choses que ça. Pour les Nazis, il y a d’un côté les gentils que sont le parti nazi et le peuple aryen, et de l’autre les méchants que sont les Juifs et leurs alliés. Pour les marxistes, il y a les gentils, le prolétariat et les méchants que forme la bourgeoisie, l’oppresseur capitaliste. Du côté de la TCR, les Blancs (et d’ailleurs tout autre personne) qui refusent de reconnaître l’existence d’un “privilège blanc” sont les méchants et à l’inverse, ceux qui la reconnaissent, les antiracistes sont les gentils.
Quatrièmement, les Gnostiques affirment qu’il y aura une victoire finale des “purs” sur les forces du mal qui gouvernent la réalité de tous les jours. Pour les Nazis, la victoire finale, c’est le “Reich de mille ans”, pour les marxistes, c’est la victoire du communisme et enfin pour les partisans de la TCR, c’est la destruction du “suprématisme blanc” (qui va maintenant souvent avec la destruction du “sexisme”, de “l’homophobie”, de la “transphobie” dans le cadre du wokisme). On remarquera que la victoire finale de ces formes contemporaines du gnosticisme sont très différentes : avant, il y avait l’espérance d’une victoire dans la vie après la mort (au ciel), maintenant, la victoire se situe dans un monde uniquement matériel (sur terre). Pour évoquer ce changement, Voegelin parle “d’eschaton immanentisé”.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire gratuitement cet article “The Gnostic heresy’s political successors” de Feser où il explique en reprenant l’analyse d’Eric Voegelin exactement comme ici en quoi le wokisme (la généralisation de la TCR) est un gnosticisme et donc pourquoi les chrétiens doivent le rejeter avec vigueur.
Illustration : Joseph Mallord William Turner, Le Négrier, huile sur toile, 1852 (Boston, Musée des beaux-arts).
- Je rappelle la définition que donne Feser dans l’article Qu’est-ce que le wokisme ? : le wokisme est un état d’esprit paranoïaque, illusoire et « hyper-égalitaire » qui a tendance à voir de l’oppression et de l’injustice où il n’y en a pas ou à les exagérer là où elles existent. Le terme anglais woke signifie réveillé, éveillé et sous-entend donc le fait d’être éveillé (ou conscient) aux inégalités dont sont victimes les minorités.[↩]
- Ils ont été largement suivi par les penseurs catholiques même s’il y a une minorité qui les ont délaissés.[↩]
- Pour prendre un exemple plus extrême de ma jeunesse, j’étais fermement convaincu que les poneys du club de poneys étaient racistes car j’étais le seul et unique enfant chinois parmi uniquement des enfants blancs et que tous les poneys, même les soi-disant plus gentils, ne m’écoutaient pas ou alors faisaient le contraire de ce que je leur demandais. Par exemple, le soi-disant plus gentil des poneys allait au trot quand je lui demandais d’aller au galop, et inversement à ma très grande surprise et frustration, au galop quand je lui demandais d’aller au trot. J’en ai donc conclu à l’époque que ces poneys étaient racistes.[↩]
- Ce qui est amusant, c’est que c’était exactement la même critique qu’adressait le célèbre philosophe des sciences Karl Popper à l’encontre du freudisme : son infalsifiabilité.[↩]
- Eric Kaufmann, The Social Construction of Racism in the United States, New York: The Manhattan Institute, 2021, p. 9.[↩]
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