Du Fils unique de Dieu – Cyrille de Jérusalem (Catéchisme 11)
1 mai 2025

Ceci est la synthèse de la onzième « lecture catéchétique » de Cyrille de Jérusalem, soit le parcours de formation qu’il utilisait pour les nouveaux convertis de son époque. Grok a été utilisé pour améliorer le premier jet, mais ce sont bien mes mots.


Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils – Hébreux 1.1-2

Fils unique de Dieu

1-5 Cyrille de Jérusalem commente le passage du Credo « Fils Unique de Dieu, engendré par le Père, vrai Dieu avant tous les siècles, par qui toutes choses sont faites ». Il insiste sur l’unicité et la vérité du Christ, soulignant que Jésus n’est pas simplement un parmi d’autres appelés « Christs » (oints) de manière figurative, mais le vrai Christ, possédant la dignité sacerdotale de toute éternité. Jésus est appelé « Fils » non par adoption, mais par nature, étant le fils unique [μονογενής, traduit par only-begotten en anglais] de Dieu, un titre confirmé par Dieu le Père lui-même.

Cyrille illustre cette vérité par la révélation divine faite à Pierre, qui confesse : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16:16). Cette confession est bénie par Jésus, qui affirme que cette révélation vient du Père céleste (Matthieu 16:17). Jésus est le Fils éternel de Dieu, engendré avant tous les temps, sans commencement, distinct des autres « fils de Dieu » mentionnés dans un sens figuratif, comme Israël (Exode 4:22) ou les magistrats (Psaume 82:6).

Jésus possède une double filiation : selon la chair, Il est le fils de David et d’Abraham (Matthieu 1:1), mais selon la divinité, Il est le Fils éternel de Dieu. Sa filiation divine est éternelle et transcende le temps et l’espace, tandis que sa filiation humaine est temporelle et généalogique. La génération du Fils par le Père est décrite comme spirituelle et incompréhensible, citant le Psaume 2:7 et 110:3 pour montrer que cette génération est éternelle, un « aujourd’hui » sans fin, avant toute création.

  • Psaume 2.7 : Ce verset dit : « Le Seigneur m’a dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui. » Cyrille interprète ce « aujourd’hui » non pas comme un moment temporel spécifique, mais comme une éternité sans commencement ni fin. Cela signifie que la génération du Fils par le Père est un acte éternel, toujours présent, et non un événement qui a eu lieu à un moment donné dans le temps.
  • Psaume 110.3 LXX : Je t’ai engendré de mes entrailles, avant l’étoile du matin.. Ce verset, souvent interprété dans un contexte messianique, parle de la naissance ou de l’engendrement du Messie « avant l’étoile du matin » symbolisant l’éternité et la préexistence. Cyrille utilise cette image pour souligner que le Fils existe avant toute création, affirmant ainsi sa divinité éternelle. [Malheureusement, la LXX diverge du texte hébreu.]
    Ainsi, Cyrille utilise ces passages bibliques pour affirmer la divinité éternelle et unique de Jésus-Christ, distincte de toute autre forme de filiation ou de sacerdoce humain.

Engendré par le père

6-13 Cyrille commence par rappeler la foi en Jésus-Christ, Fils unique et engendré de Dieu, selon l’Évangile de Jean qui affirme que Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique pour que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle (Jean 3:16). Il souligne que la foi en Jésus est essentielle pour échapper au jugement et obtenir la vie éternelle (Jean 3:18, 3:36). Jean-Baptiste témoigne également de la gloire du Fils, rempli de grâce et de vérité, une gloire que même les démons reconnaissent (Jean 1:14, Marc 1:24).

Le Fils de Dieu est engendré par nature et non par adoption. Cyrille explique que l’amour pour le Fils est inséparable de l’amour pour le Père, et que rejeter le Fils revient à insulter le Père. Il met en garde contre une compréhension trop humaine de la génération divine, qui est spirituelle et non corporelle. Dieu, étant esprit, engendre spirituellement, sans les limitations temporelles ou physiques de la génération humaine. Le Fils est parfait dès le commencement, contrairement aux êtres humains qui naissent imparfaits et se développent avec le temps.

Cyrille distingue la génération du Fils de toute génération humaine, comme celle d’Abraham engendrant Isaac. La génération divine est éternelle et parfaite, sans délibération ni progression temporelle. Le Père n’est pas devenu Père à un moment donné, mais Il a toujours eu le Fils, qui est Lui-même Dieu, engendré avant tous les âges.

Il mentionne également la relation entre le Père et le Fils en comparaison celle entre un maître et un disciple, ou entre Paul et ses convertis, pour montrer que le Fils est engendré par nature et non par enseignement ou adoption. Les croyants deviennent enfants de Dieu par adoption et grâce, mais Jésus est le Fils naturel et éternel (Jean 1:12-13).

Cyrille insiste sur le fait que la génération du Fils est un mystère divin que même les anges et les éléments de la création ne peuvent comprendre. Il critique ceux qui cherchent à scruter ce mystère, affirmant que seul l’Esprit Saint connaît les profondeurs de Dieu, et même Lui n’a pas révélé dans les Écritures la manière dont le Fils est engendré. Il est suffisant de savoir que Dieu a un Fils unique, coéternel avec Lui.

Enfin, Cyrille conclut que le Père et le Fils partagent la même vie et la même puissance, et que l’honneur rendu au Fils est égal à celui rendu au Père (Jean 5:21, 5:23). Le Fils n’est pas une création ou une émanation du Père, mais Il est éternellement engendré, partageant la même nature divine.

vrai Dieu avant tous les siècles

14-20 Cyrille affirme la foi en l’unique Fils engendré de Dieu, qui est Lui-même vrai Dieu. Il souligne que Dieu n’a pas engendré un faux dieu ni n’a délibéré avant d’engendrer, mais que cette génération est éternelle et ineffable, transcendant le temps et la compréhension humaine. Le Fils n’a pas été créé à partir du néant, mais il est éternellement engendré par le Père, sans commencement ni fin.

Pour appuyer cette affirmation, Cyrille cite plusieurs passages bibliques. Par exemple, le prophète Isaïe déclare : « Vous êtes mes témoins, dit l’Éternel, vous, et mon serviteur que j’ai choisi, afin que vous le sachiez, croyiez en moi et compreniez que c’est moi. Avant moi il n’a point été formé de dieu, et après moi il n’y en aura point » (Isaïe 43:10). Ce passage souligne l’unicité de Dieu et l’impossibilité qu’un autre dieu soit formé avant ou après Lui, ce qui inclut le Fils comme étant de la même nature divine.

De plus, le Psaume 45:6-7 est cité pour confirmer la divinité du Fils : « Ton trône, ô Dieu, est à toujours ; le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité. Tu aimes la justice et tu hais la méchanceté : c’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie, par privilège sur tes collègues. » Ce passage montre que le Fils est oint par Dieu le Père, indiquant ainsi sa divinité et son règne éternel.

Cyrille utilise également le témoignage d’Isaïe qui proclame : « En toi, l’on se prosternera, et l’on dira : Il n’y a de Dieu que toi ! Car tu es un Dieu caché, le Dieu d’Israël, le Sauveur » (Isaïe 45:14-15). Il compare cela aux paroles de Jésus dans les Évangiles, où Il dit : « Le Père est en moi, et je suis dans le Père » (Jean 10:38) et « Le Père et moi nous sommes un » (Jean 10:30). Cyrille insiste sur le fait que le Père et le Fils sont unis dans la divinité, partageant la même gloire et le même règne, sans confusion ni séparation.

Il réfute l’idée que le Fils soit une créature ou qu’il y ait eu un temps où le Fils n’existait pas. Il affirme que le Fils est coéternel avec le Père, partageant la même nature divine. Le Fils n’a pas été élevé à la divinité après sa passion, mais il possède éternellement la divinité, assis à la droite du Père avant tous les âges.

Cyrille conclut en rappelant que voir le Fils, c’est voir le Père, car le Fils est l’image parfaite du Père, partageant toutes les caractéristiques de la divinité. Il cite Jean 14:9 : « Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. » Il met en garde contre les spéculations sur la manière dont le Fils est engendré, affirmant qu’il suffit de croire que le Fils est éternellement engendré par le Père, sans chercher à comprendre ce mystère divin.

Enfin, il cite des prophéties comme celle de Michée : « Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l’origine remonte aux temps anciens, à l’éternité » (Michée 5:2). Ce passage montre que le Fils existe avant tous les temps. De plus, les paroles de Jésus dans Jean 8:58, « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis, » et Jean 17:5, « Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût, » confirment sa gloire éternelle avec le Père.

Par qui toutes choses sont faites.

21-24 Cyrille cite l’Épître aux Colossiens : « Car en lui ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, seigneuries, principautés, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui » (Colossiens 1:16). Ce passage souligne que toutes choses, visibles et invisibles, ont été créées par Jésus-Christ, et rien n’échappe à son autorité.

Il réfute les hérésies qui prétendent que le monde a été créé par d’autres entités, comme le soleil ou les anges. Il affirme que Jésus-Christ est le créateur de toutes choses, y compris le soleil et les anges. Il cite l’Évangile de Jean : « Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut » (Jean 1:3), pour montrer que Jésus est le créateur de tout ce qui existe, agissant selon la volonté du Père.

Cyrille utilise une analogie pour illustrer la relation entre le Père et le Fils dans l’acte de création. Il compare cela à un roi et son fils, où le roi donne les plans de la ville à son fils, qui les réalise. De même, le Père a voulu créer toutes choses et le Fils a exécuté cette volonté, montrant ainsi l’autorité du Père et la souveraineté du Fils sur sa propre création.

Il cite également les paroles de Jésus dans les Évangiles : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père » (Jean 5:19) et « Mon Père agit jusqu’à présent; moi aussi j’agis » (Jean 5:17). Ces passages montrent l’unité d’action entre le Père et le Fils, où le Fils agit en parfaite harmonie avec la volonté du Père.

Cyrille souligne que le Père n’a pas créé le monde par manque de force, mais parce qu’Il a voulu que le Fils règne sur sa propre création. Il cite la Genèse : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Genèse 1:26), pour montrer que le Père parlait au Fils lors de la création de l’homme. Il mentionne également le Psaume 33:9 : « Car il a parlé, et tout a été créé ; il a ordonné, et tout a existé« , pour illustrer que le Père a commandé et le Fils a créé.

Enfin, Cyrille conclut en affirmant que Jésus-Christ est le créateur de toutes choses, visibles et invisibles, selon la volonté du Père. Il cite l’Épître aux Hébreux : « Dieu, après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, nous a parlé en ces derniers jours par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par qui il a aussi créé le monde » (Hébreux 1:1-2). Il termine par une doxologie, glorifiant Jésus-Christ pour son rôle dans la création.

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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