Qu’est ce que l’arbre de vie ? – Turretin (8.5)
26 mai 2025

Pourquoi ce nom d’arbre de vie ?

Il est logique après que l’on ait parlé de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, que l’on parle de l’autre sacrement de l’arbre de la vie.

Bellarmin et des catholiques du XVIIe siècle disaient que cet arbre donnait effectivement la vie tout comme la potion magique d’Astérix donne l’invincibilité. Mais Turretin rejette cette opinion avec Thomas d’Aquin, Duns Scotus et d’autres :

  1. Un fruit fini ne peut pas donner un don infini.
  2. Cet arbre et le fruit lui-même étaient corruptibles. Il ne pouvaient donc pas donner l’incorruption.

Il faut le comprendre au sens sacramentel: cet arbre symbolise la vie éternelle.

Le reste des arbres fournissaient des aliments, celui-ci contenait de plus un mystère [sacramentum]; – Augustin, Du sens littéral de la Genèse, livre 8 §4

Ce n’était donc pas la seule immortalité du corps qui était scellé par cet arbre, mais la vie éternelle même. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’homme fut exclu du paradis : il ne pouvait plus revendiquer la vie éternelle par sa seule obéissance, il fallait donc que cet arbre soit temporairement retiré (pour ne pas prendre un sacrement invalide) pour être restauré par un autre moyen (à travers le salut apporté en Jésus Christ qui nous redonnera l’accès à cet arbre Apocalypse 22,2).

Comment signifiait-il le Christ?

Ce qui était interdit au début de l’humanité est maintenant prescrit dans cet état de grâce, puisque Christ est la Vie (Jean 1,3).

Il est donc évident que ces deux arbres du paradis ne sont pas dépourvus de mystère. En effet, de même que le premier était un sacrement de l’épreuve (qui prescrivait à l’homme son devoir) et le second un symbole de la récompense (par laquelle Dieu voulait rémunérer son obéissance), de même chacun d’eux nous a montré de la meilleure manière le mode d’action de Dieu dans l’Église par des commandements et des promesses. Le premier prescrivait à l’homme son devoir et explorait son obéissance (ce qui est bien illustré par l’arbre de la connaissance du bien et du mal). La seconde exposait la bénédiction et la plus ample récompense de Dieu par laquelle il veut couronner notre obéissance (ce qui est bien exprimé par l’arbre de vie). Deuxièmement, la loi et l’évangile peuvent également être contenus dans ce double symbole. En effet, la loi (comme l’arbre de la connaissance du bien et du mal) nous est donnée pour nous mettre à l’épreuve de l’obéissance et, par le péché, elle devient l’occasion de la mort et le ministre de la condamnation. L’Evangile, en revanche, est l’arbre de vie qui sauve et qui vivifie, car il est « la parole de vie » (Jn. 6:68). Troisièmement, le premier modèle présente l’image d’Adam, d’où découlent le péché et la mort, tandis que le second modèle présente le Christ, d’où découlent la justice et la vie – Turretin, Instituts de Théologie Élenctique, 8.5.7

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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