Hilaire le diacre et la prière aux saints
24 octobre 2025

Récemment, un échange avec nos lecteurs m’a conduit à consulter des notes prises il y a un moment sur la prière dans l’Église antique. Aussi, je vais publier dans les jours à venir des citations issues de ces notes.

  1. Voici la première, de saint Irénée à propos de l’invocation des anges.
  2. Voici la seconde, de Clément d’Alexandrie sur l’exclusivité de la prière à Dieu.
  3. Diverses citations d’Origène sur ce sujet.
  4. La condamnation du culte des anges par le concile de Laodicée.

Voici quelques remarques offertes par Hilaire, diacre romain du IVe siècle, à propos de la pratique de certains de son temps de s’adresser à d’autres qu’à Dieu dans leurs prières :

Ceux qui rougissent d’avoir négligé Dieu ont coutume d’invoquer cette misérable excuse : qu’ils peuvent aller à Dieu par ses intermédiaires, comme on parvient à un roi par ses courtisans. Allons ! y a-t-il quelqu’un d’assez insensé, ou si oublieux de son salut, pour attribuer l’honneur dû au roi à un courtisan ? Alors que si quelqu’un était trouvé à conspirer de la sorte, il serait justement condamné comme coupable de lèse-majesté. Et ces hommes ne pensent pas être coupables, eux qui transfèrent l’honneur du nom de Dieu à la créature, et, abandonnant le Seigneur, adorent leurs compagnons d’esclavage ; comme s’il y avait encore quelque chose de plus qu’on pût réserver à Dieu ! Car on va vers un roi par les tribuns ou les comtes, parce que le roi est un homme, et ne sait pas à qui il doit confier l’État. Mais quant à Dieu, pour le rendre favorable — Lui à qui rien n’échappe, puisqu’Il connaît les mérites de tous — il n’est nul besoin d’intercesseur, mais seulement d’un esprit dévoué. Partout où un tel homme lui adressera la parole, Il lui répondra1.

  1. Hilaire le diacre, PL 17, colonne 58 ; en latin : Solent tamen pudorem passi, neglecti Dei misera uti excusatione, dicentes per istos posse ire ad Deum, sicut per comites pervenitur ad regem. Age, numquid tam demens est aliquis, aut salutis suae immemor, ut honorificentiam regis vindicet comiti; cum de hac re si qui etiam tractare fuerint inventi, jure ut rei damnentur majestatis? Et isti se non putant reos, qui honorem nominis Dei deferunt creaturae, et relicto Domino, conservos adorant; quasi sit aliquid plus, quod reservetur Deo. Nam et ideo ad regem per tribunos aut comites itur; quia homo utique est rex, et nescit quibus debeat rempublicam credere. Nihil latet (omnium enim merita novit), ad Deum autem, quem utique promerendum, suffragatore non opus est, sed mente devota. Ubicumque enim talis locutus fuerit ei, respondebit illi.[]

Maxime Georgel

Maxime est médecin à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs quatre enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *