Le calvinisme va-t-il trop loin ?
28 mars 2019

Fervent calviniste dès mes premiers pas dans la foi chrétienne, j’ai été confronté assez tôt aux objections avancées à la doctrine de l’élection. Avec le temps et les lectures, je réalise que certaines de ces objections avaient quelque chose de vrai à dire. Certaines formulations du calvinisme ne disent qu’une partie de la vérité et prêtent ainsi le flanc aux critiques. Ces formulations peuvent mener à déprécier l’amour de Dieu, à ne pas reconnaître l’étendue de la grâce de Dieu et à fermer le chrétien à la beauté de la grâce commune.

L’amour de Dieu pour sa créature

Cependant, si Dieu est amour, il est aussi justice. Son amour est juste et sa justice amour. L’un n’annule pas l’autre. Si Dieu manifeste son amour envers ses ennemis, il ne les approuve pas pour autant, il n’est pas satisfait de leurs injustices. Dieu aime ses ennemis parce qu’ils sont ses créatures, même si ces créatures sont le sujet de sa colère. Telle est la réalité que le chrétien connaît par expérience : « nous étions par nature des enfants de colère comme les autres… » (Ep 2.3).

Paul Wells, Quand faut-il cesser d’être tolérant ?, La Revue Réformée, 43, 1992/3-4.

Conscient de l’indignité de l’homme et de la gravité de son péché, conscient aussi que Dieu ne nous doit rien, le calviniste peut être amené à nier ou amoindrir l’amour de Dieu pour ses ennemis. Je pense en particulier aux réprouvés, ces « non-élus ». Dieu les aime-t-il ou les déteste-t-il ? L’Écriture parle à la fois de la haine de Dieu pour ceux qui commettent le mal (Ps 5:6) et de son amour pour les pécheurs. Nous verrons plus tard comment le langage autour de la haine et de la colère de Dieu est une forme d’accommodation à notre faiblesse et ne désigne pas des attributs de Dieu. Mais il faut tout de suite clarifier quelque chose. Dieu n’est pas malveillant. Il ne désire le mal de personne, il ne prend pas plaisir à nos péchés, quand bien même il s’en servirait pour manifester sa gloire, sa justice et son pardon (Ez 18:23, Rom 3:5-8). Dieu est plein de bonté et Christ nous dit qu’en aimant nos ennemis nous serons à l’image de notre Père qui fait briller son soleil sur les méchants tout autant que sur les bons (Mat 5:44-48, Ps 136).

Volontés souveraine et révélée

Ici, il faut bien distinguer ce qui relève du décret de Dieu pour la manifestation de sa gloire, sa volonté souveraine et ce qui relève de sa volonté révélée, à savoir ce qu’il approuve moralement. Luther avait bien raison de dire :

Dieu opère le mal en nous – c’est-à-dire par nous- non point par sa faute, mais par notre faute ; car nous sommes mauvais par nature, et Dieu qui est bon, en agissant sur nous par l’effet de sa toute-puissance, ne peut que produire du mal avec un mauvais instrument – encore que, dans sa sagesse, il utilise ce mal pour sa gloire et pour notre salut.

Martin Luther, Traité du Serf-Arbitre

Ainsi si Dieu décrète que du mal se produise, il ne fait toutefois pas violence à sa créature qui, très volontairement, désire le mal comme par nature (on préfèrera dire par habitus, une seconde nature). Un mauvais arbre produit de mauvais fruits, même si son cultivateur est très bon. Mais notre très bon Dieu fait mieux, il fait concourir ce mal à sa gloire et au bien de son peuple. Ainsi, c’est le mauvais arbre qui est à blâmer pour le mal qui arrive (et ce, même si ce mal n’échappe pas à la souveraineté et au décret divins) et c’est Dieu qu’il faut louer pour le bien.

Cette distinction nous permet de comprendre comment Dieu peut aimer ses ennemis. Dieu ne désire pas le mal que eux ils désirent. Dieu ne désire pas non plus leur perdition mais la manifestation de sa gloire et de sa justice dans leur jugement. Pour citer Paul Wells « Dieu n’est pas violent dans son jugement (note : c’est-à-dire, pas malveillant) et l’enfer enduré par les perdus n’est pas le résultat d’une violence contre eux, car ils reconnaissent la justice du jugement rendu à leur encontre. » (Paul Wells, La croix, une violence sacrée ?) En quelque sorte, ceux qui ne sont pas réconciliés avec Dieu sont « réconciliés avec leur sort » et l’enfer est « fermé de l’intérieur » comme l’a dit C.S. Lewis.

Nature et péché

Dieu aime ce qu’il a créé, il le déclare bon. La chute, en faisant venir le mal, a blessé la nature créée dans toutes ses dimensions de telle sorte qu’on la dit entièrement dépravée. Néanmoins, la chute n’a pas supprimée la « bonne nature » que Dieu a créé, elle l’a corrompue. Et la rédemption ne consiste pas à supprimer pour recommencer tout à neuf mais à racheter, à rétablir, à guérir, à régénérer. L’homme, dans les Écritures, est appelé « image de Dieu » encore après la chute. Image brisée, blessée, tordue nous pourrions dire, au point que nous sommes parfois appelés fils du diable et enfants de colère par nature. Mais néanmoins image de Dieu et Dieu aime cette image car il y voit un reflet de ce qu’il y a de plus aimable : Lui-même. Nous ne sommes pas en enfer, nous sommes dans le bon monde de Dieu, celui qu’il a créé et qu’il veut racheter. Si l’homme ne mérite en rien l’amour rédempteur de Dieu, il serait faux de conclure qu’il n’y a rien d’aimable en lui. Il a d’aimable ce que Dieu a fait en lui, il a de détestable ce mal, ce manque au bien que le péché a introduit. L’homme est dans ce triste état où il ne peut faire autrement que désirer son Bien (au sens philosophique, c’est-à-dire son bonheur) car il a été créé pour cela (nature) mais où il ne veut que chercher ce bien ailleurs que là où il se trouve (péché), c’est-à-dire ailleurs qu’en Dieu (agissant ainsi « mal », au sens moral). Cette distinction entre le péché et la nature est cruciale pour comprendre l’amour de Dieu pour tous les hommes : Dieu aime ce qu’il a créé, la nature.

L’objectivité du jugement divin

Avec la chute, l’homme est passé d’une relation de bénédiction fédérative dans l’alliance à une relation pénale suite à la rupture de celle-ci. Sa responsabilité est personnelle, mais le jugement de Dieu s’exerce selon des conditions non-subjectives et impersonnelles préétablies. Cela nous aide à comprendre comment, sur la croix, en jugeant son Fils pour les péchés des élus, Dieu n’éprouva pas de colère personnelle contre lui, mais contre la fonction substitutive qu’il assumait en prenant la place des pécheurs.

Paul Wells

Lorsque Dieu juge un homme, il n’est pas malveillant envers lui. En fait, les modalités du jugement n’ont rien de personnel. « Cette réponse personnelle de Dieu au péché […] suit les conditions de l’alliance que Dieu a établies et que l’homme a acceptées. La malédiction, selon les conditions de l’alliance, est le résultat automatique d’un acte libre de désobéissance : « le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Gn 2:17) L’acte divin de jugement est donc, sur le plan de sa raison, indirect et impersonnel. » (Paul Wells) Mais c’est la créature qui est la cause personnelle de ce jugement.

Ces trois distinctions, entre volonté souveraine et révélée, nature et péché et raison impersonnelle et cause personnelle du jugement permettent d’articuler la doctrine biblique du Dieu d’amour qui est juste Juge. Dieu aime les réprouvés car il n’est pas malveillant et n’approuve pas le mal qu’il décrète. Ce qu’il désire, c’est la manifestation de sa gloire. Dieu s’aime en aimant son image dans les hommes, mêmes déchus. Il ne désire pas la destruction personnelle des réprouvés mais les juge selon les modalités objectives de l’alliance.

La colère : attribut de Dieu ?

Pour nous, Dieu est saint : nous ne pouvons lui supposer ni pensée ni acte affectés de nos imperfections, ni lui imputer aucun de nos défauts : sa sainteté l’affranchit de toute humaine passion; Dieu ne frappe pas, il ne cogne pas, il ne maudit pas ! L’homme est le seul auteur et l’acteur de sa propre punition. Ces termes sont des images à l’échelle humaine et pécheresse pour nous faire comprendre les conséquences de nos pensées et de nos actes – individuels ou collectifs – qui mènent à la ruine et à la perdition, afin que nous changions de coeur.

Pierre Marcel

Ce que dit Pierre Marcel ici doit être bien compris. Personne n’ignore qu’il est dit dans la Bible que Dieu a maudit telle personne, qu’il a jugé telle autre. Mais il faut comprendre, encore une fois, que Dieu n’est pas malveillant. Si une personne est maudite de Dieu, c’est parce qu’elle s’est placée sous son déplaisir en péchant et non pas parce que Dieu aurait soudainement et arbitrairement l’envie de la maudire. Dans la perspective de l’éternité, il n’y a pas de colère en Dieu. Dieu est juste et saint et ce que nous appelons (et que la Bible appelle à juste titre) colère de Dieu est la manifestation de cette justice et de cette sainteté éternelles face au mal. En théologie, nous disons que la colère de Dieu est « en nous », c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas d’un attribut de Dieu, une description de son être mais qu’il s’agit de la conséquence de nos actes pécheurs face à la justice de Dieu. « Stricto sensu, la colère n’existe pas en Dieu, alors qu’elle existe en nous » (Paul Wells).

Les analogies humaines utilisées par la Bible sont les plus appropriées car si nous prenions, par exemple, des analogies « techniques » pour dire que le jugement de Dieu est comme un fil électrique libérant sa décharge sur ceux qui le touchent, nous serions perdant au change, car la colère humaine offre une analogie plus riche et universelle. C.S. Lewis exprime ainsi la relation entre les anthropomorphismes bibliques, fondés sur le fait que nous sommes à l’image de Dieu, et le langage philosophique et théologique pour parler de Dieu :

Il ne fait aucun doute que le mot « rencontre » est anthropomorphique; comme si Dieu et moi pouvions être face à face, comme deux compagnons, alors qu’en réalité il est au-dessus de moi, en moi et partout autour de moi. C’est pourquoi cette conception doit être rééquilibré par toutes sortes d’abstractions métaphysiques et théologiques. Mais même si nous admettons que les images anthropomorphiques sont une concession à notre faiblesse, ne pensons jamais, ni ici ni autre part, que les abstractions sont la pure vérité. Les deux sont des concessions à parts égales, trompeuses toutes les deux lorsqu’elles sont prises séparément, mais qui se corrigent mutuellement. Si l’on ne murmure pas continuellement et avec conviction : « Ni les unes ni les autres ne sont Toi« , l’abstraction sera fatale. Elle rend inanimée la Vie même, dans son essence, et elle rend l’Amour impersonnel. L’image naïve est malencontreuse principalement dans la mesure où elle entrave la conversion des non-croyants. Mais même sous ses formes les plus frustes, elle ne nuit pas au chrétien.

C.S. Lewis, Lettres à Malcolm, Lettre 4.

Il formule ainsi ailleurs la même idée :

Lorsque nous essayons de nous débarrasser des images anthropomorphiques, nous réussissons simplement à substituer des images d’une autre nature. Je ne crois pas en un Dieu personnel, dit-on, mais je crois en une grande force spirituelle. Ce que cette personne n’a pas remarqué, c’est que le mot « force » a laissé entrer toutes sortes d’images sur les vents et les marées, l’électricité et la gravitation. Je ne crois pas en un Dieu personnel, dit un autre, mais je crois que nous faisons tous partie d’un grand Être qui se déplace et travaille à travers nous tous – sans remarquer qu’il a simplement échangé l’image d’un homme paternel et royal contre celle d’un gaz ou d’un fluide étendu.

C.S. Lewis dans un interview avec le Time Magazine.

Ce n’est pas parce que l’image n’est pas anthropomorphique qu’elle n’est plus une image. Ainsi, « colère de Dieu » est une expression appropriée si l’on est conscient qu’il ne s’agit pas d’un attribut divin mais de la manifestation de sa justice.

Il n’y a donc pas de symétrie entre l’amour et la colère de Dieu. L’amour est un attribut de Dieu, la colère est la manifestation de la justice de Dieu. Voilà pourquoi Dieu peut-être amour dans son jugement : son jugement n’est pas la manifestation d’un attribut « malveillant », il ne consiste pas à manifester une colère éternelle contenue qui devrait se déverser mais est « simplement » la manifestation de sa justice face au péché. Dieu est amour, voilà pourquoi il va détruire ce qui s’oppose à l’amour.

L’universalité et l’objectivité de l’oeuvre de Christ

Lorsqu’il faut discuter d’expiation, les formulations du calvinisme ressemblent souvent à « Christ n’est mort que pour les péchés des élus car c’est eux qu’ils voulaient sauver » ou alors « la mort de Christ est pleinement efficace, il n’est donc pas mort pour les péchés des perdus ». John Owen s’est fait le porte-parole de cette formulation dans son fameux dilemme : Christ est-il mort pour tous les péchés de tous les hommes, pour certains péchés de tous les hommes ou pour tous les péchés de certains hommes ? Si la mort de Christ est efficace, dira Owen, alors la première option signifierait que tous sont sauvés. La deuxième ne peut être vraie, car alors personne ne serait sauvé puisque tous les péchés d’un homme doivent être pardonné pour qu’il soit sauvé. Il ne reste donc que la dernière et Owen pense ainsi prouver son point.

Ce dilemme a une grande force rhétorique, je doute toutefois que cette conception « commerciale » de l’expiation (une certaine quantité de péchés d’une quantité de personnes) soit biblique.

Incarnation et expiation

Lorsque Christ est devenu homme, a-t-il revêtu la nature humaine des élus ou celle de tous les hommes ? Cette question n’a pas de sens. Il a revêtu la nature humaine, celle qui est commune à tous les hommes. Et comme l’a très bien dit Anselme, reliant ainsi incarnation et expiation : c’est cette nature qui avait péché et c’est selon cette nature que Christ a satisfait à la justice divine.

L’homme (comprendre, la nature humaine) avait péché contre Dieu, il fallait donc qu’un homme (quelqu’un qui a la nature humaine) paye selon cette nature. En ce sens, l’expiation s’étend à toute l’humanité.

Alliance des oeuvres et expiation

Christ, sur la croix, est à notre place dans une position bien précise. Comme « agneau de Dieu qui ôte le péché du monde », il est celui qui est devant le tribunal pénal de Dieu. Le péché que Christ assume, ce ne sont pas nos péchés subjectifs, personnels, qui demeurent les nôtres. Nos péchés ne sont pas comptabilisés et transférés sur Christ pour qu’il en meure. Il est plutôt le juste qui meurt à la place des injustes (1 P 3:18) et subit leur punition : c’est-à-dire le jugement, la condamnation méritée, la mort et l’enfer, la séparation d’avec Dieu. La substitution effectuée par Christ est objective.

Paul Wells, La croix, une violence sacrée ?

Ce que dit Paul Wells ici est important pour comprendre notre critique de la formulation de John Owen : Christ ne meurt pas pour une certaine quantité de péchés subjectifs. Sa substitution est objective en ce qu’il meurt en subissant le jugement objectif que mérite tout péché : la séparation d’avec Dieu.

Mais alors, qu’y a-t-il de spécialement calviniste ? La doctrine réformée de l’expiation complète ce que nous avons dit en ce qu’elle précise que Christ est mort dans l’intention de sauver son Église, son peuple, ses élus, ses amis, ses brebis et uniquement eux. Ainsi, en un sens il est vrai que Christ est mort seulement pour les élus, c’est-à-dire dans l’intention de les sauver eux. En effet, l’oeuvre de Christ a pour but d’accomplir le dessein de Dieu. Si le Père a élu un homme, c’est lui que le Christ rachète efficacement et non pas un autre car le Père et le Fils (selon sa divinité) n’ont qu’une volonté. Néanmoins, pour sauver les élus, Christ a du revêtir la nature qui est commune à tous les hommes, mourir et satisfaire la justice divine selon cette nature et subir la mort et la séparation d’avec Dieu, jugement que tous les hommes méritent et non seulement les élus. En fonction de la façon dont nous définissons « mourir pour », l’étendue sera différente. On peut dire, avec un peu d’imprécision, que Christ est mort pour tous dans le but de sauver les élus. Et ici, « pour tous » signifie qu’il a revêtu la nature de tous et a subi le jugement que tous méritent. Le point commun entre tous les calvinistes (Owen et nous) repose dans l’efficacité de l’expiation et l’intention du Christ : Christ a l’intention de sauver les élus et il n’échoue pour aucun de ceux qu’il veut racheter. Cette formulation du calvinisme a l’avantage de rendre compte des passages qui parlent de l’étendue universelle de la mort de Christ. Pour certains d’entre eux, l’exégèse d’Owen est convaincante, pour d’autres elle semble forcée.

Conclusion

Le calvinisme est la juste expression de la doctrine biblique de l’amour de Dieu pour tous les hommes, de sa grâce d’élection, de l’efficacité de l’expiation, de sa souveraineté absolue sur tous les évènements et les actes des hommes, tant bons que mauvais et de la centralité de la manifestation de la gloire de Dieu dans le plan divin. Néanmoins, certaines formulations du calvinisme tendent à déséquilibrer cette doctrine et à amoindrir certains aspects de l’expiation et de l’amour de Dieu pour sa création. Les conséquences sur la foi du chrétien peuvent être plus ou moins grave et c’est pour cela qu’il convient d’exprimer avec un équilibre biblique ces précieuses vérités. Ce faisant, la position calviniste sera aussi plus forte face aux objections libertariennes et plus à même de convaincre.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

5 Commentaires

  1. David

    Merci beaucoup Maxime pour tes explications accessibles de doctrines complexes, tellement utiles. Le calvinisme ne va pas trop loin : il s’arrête en chemin lorsqu’on pose la question de l’amour de Dieu pour les « non-élus ». Peu de personnes ont le courage de prendre position et de dire comme toi « Dieu ne frappe pas, il ne cogne pas, il ne maudit pas… » tant cela semble être une contradiction apparente de la Parole. Ce fut d’ailleurs ma réaction en lisant ton article. Mais le développement m’a convaincu. Dieu aime les non-élus, tout en témoigne : la grâce commune , la loi morale, la conscience, la mort/résurrection de Jésus… J’aime aussi l’idée que la colère n’existe pas en Dieu, mais en nous. Stricto sensu, bien sûr 🙂

    Réponse
    • Maxime N. Georgel

      Et « stricto sensu » est une précision importante ! Car je ne suis pas de ceux qui nie que Dieu soit « en colère » face au péché, ce serait détruire la nécessité de la croix.

      Réponse
      • David

        Bien entendu, d’ailleurs je ne dirai pas ça autour de moi, ça risquerait d’être mal compris. Nous sommes plutôt dans le déséquilibre inverse actuellement, la colère de Dieu est assez peu évoquée et l’image anthropomorphique de la colère en tant que manifestation de la justice gagnerait à être utilisée plus souvent, car sans cela son amour perd effectivement tout son sens et sa plénitude.

        Réponse
        • Walid

          Bonjour,

          Vous dites, monsieur George, que « certaines formulations du calvinisme tendent à déséquilibrer cette doctrine et à amoindrir certains aspects de l’expiation ».

          Quelle formulation du calvinisme amoindrit certains aspects de l’expiation ? Et quels sont ces aspects ?

          Merci d’avance pour la réponse.

          Réponse
          • Maxime Georgel

            Bonjour,

            Les formulations que j’ai en vue sont celles qui considèrent l’expiation comme concernant une certaine quantité de péchés d’une certaine quantité de personnes. Je pense que, si des personnes sont en vue, l’expiation ne peut toutefois pas être quantifiées en terme de nombre de péchés. Ainsi, cette présentation du calvinisme le met (inutilement) en difficulté d’expliquer l’aspect plus universel de l’expiation : Christ s’est fait homme, de cette nature commune à tous les hommes et est mort en expiant dans cette même nature commune à tous les hommes. Dès lors, même s’il n’avait en vue que le salut des élus (et c’est le cas), une dimension universelle à l’expiation est présente.

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