Théodoret de Cyr (393-460) était le théologien leader d’Antioche au Vème siècle. Il partage l’opinion des pères d’Orient sur Matthieu 16, en particulier celle de Chrysostome. Cette opinion “défavorable à la supériorité de Pierre” selon les mots de Michael Winter :
Écoutons les mots du grand Pierre, “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant”. Écoutons le Seigneur Jésus-Christ confirmer cette confession, car “sur cette pierre”, dit-il, “Je bâtirai mon église et les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle”… Car aucune autre fondation peut être posée par un homme si ce n’est Jésus-Christ.
(Philip Schaff, Nicene and Post-Nicene Fathers (Grand Rapids: Eerdmans, 1953), Volume III, Theodoret, Epistle 146, To John the Economus, p. 318).
Personne ne peut poser une autre fondation que celle qui est posée, c’est à dire le Christ Jésus (1 Cor 3:11). Il est nécessaire de bâtir dessus, non de poser une nouvelle fondation. Car il est impossible à celui qui bâtit avec sagesse de bâtir sur une nouvelle fondation. C’est Pierre aussi qui a posé cette fondation, ou plutôt c’est le Seigneur Lui-même. Car Pierre ayant dit “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant”, le Seigneur lui répondit “Sur cette pierre je bâtirai mon Église”. Ainsi donc, ne prenons pas le nom des hommes, car c’est Christ la fondation.
(117Commentary on 1 Corinthians 1,12. Cited by J. Waterworth S.J., A Commentary (London: Thomas Richardson, 1871), p. 149).
Certainement c’est la pieuse foi et la véritable confession qu’il appelle une “pierre”. Car quand le Seigneur a demandé aux disciples ce que les gens pensaient qu’il était, le bienheureux Pierre s’est prononcé, en disant “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant”. Ce à quoi le Seigneur a répondu “En vérité, en vérité, je te le dis, tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle”.
(Commentary on Canticle of Canticles II.14, M.P.G., Vol. 81, Col. 108).
L’historien catholique romain Michael Winter résume ainsi le point de vue de Théodoret de Cyr :
Il déclare une fois que la fondation de l’Église est la foi, une autre fois que c’est le Christ. Une autre fois il applique cette notion à tous les apôtres… Il est évident qu’il ne reconnait pas la primauté de Saint Pierre.
(Michael Winter, St. Peter and the Popes(Baltimore: Helikon, 1960), p. 74).
Encore une fois, William Webster cite d’autres citations et répond à l’auteur de Jesus, Peter and the Keys. Les citations que nous avons proposé suffisent toutefois à comprendre le point de vue de Théodoret.
0 commentaires
Trackbacks/Pingbacks