Lunettes pédobaptistes ?
5 septembre 2018

Au cours des discussions théologiques, il est courant d’entendre l’accusation « Oui, mais ce sont tes lunettes qui te font voir ça ainsi ». Je suggère que l’on abandonne cette façon de réfléchir. Elle ne fait pas avancer le débat et sert d’excuse pour ne pas interagir réellement avec les arguments. Au lieu de montrer à l’autre en quoi son argument ne fonctionne pas, on se contente d’invoquer « les lunettes » de l’autre. Chacun en reste sur sa position, chacun a ses lunettes et il semble que le texte soit incompréhensible puisque chacun peut mettre les lunettes qu’il veut dessus.

L’être humain est un être rationnel, il est appelé par Dieu à devenir sage, tout d’abord en craignant Dieu, puis en se conduisant d’une manière cohérente avec la création dans laquelle Dieu l’a placé. La sagesse ne s’acquiert pas en mettant les bonnes lunettes mais en analysant, en confrontant, en se trompant et en recommençant.

Il est important de reconnaître que nous avons des présupposés, que notre culture nous influence, mais cela n’est pas une fin en soi. Nous ne sommes pas prisonniers de notre culture. Il faut donc aller au-delà de la simple remarque « nous voyons les choses différemment » pour se demander, point par point, quelle vision reflète la réalité.

Moi-même, pour le dire avec humour, j’étais « plus avancés que ceux de mon âge » dans le baptisme (Ga 1 :14). Je lisais la Confession de foi baptiste de Londres tous les soirs, j’écoutais quasi-quotidiennement l’exposition de cette Confession par Pascal Denault dont j’ai dévoré le livre sur les alliances. Je ne considère pas tout cela comme une perte (Phi 3 :8), mais si quelqu’un avait des « lunettes baptistes », c’était bien moi !

Ainsi, je vous invite ici à ne pas vous cacher derrière ce slogan mais à peser les arguments avancés avant de poursuivre par ces réponses aux objections. Il est irrationnel de rejeter un argument valide. Et le fait qu’un argument soit valide ne dépend pas des « lunettes » que nous aurions. La validité est quelque chose d’objectif, de vérifiable car la validité n’est qu’un autre mot pour dire « vérité » et la vérité est objective puisqu’elle tient sa source de Dieu lui-même.

De plus, la Bible est claire (et là j’ai envie de crier Amen !). Elle l’est vraiment. Il faut être patient et étudier mais Dieu ne nous a pas donné un recueil de mystères. Il nous a donné sa Parole, dans un langage humain, logique, compréhensible et accessible. Elle a un sens objectif, oui. Et il peut être découvert !

Autrement dit, si l’un de mes arguments ne vous convainc pas, n’en restez pas là ! Essayez de savoir si vous avez raison de ne pas être convaincu, c’est-à-dire, montrez-moi en quoi l’argument n’est pas valide. Avec ces choses en tête, poursuivons.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

3 Commentaires

    • Maxime Georgel

      Ahah, c’est le danger du « préssupositionnalisme » (à moins que j’aie mal compris cette approche).

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  1. taparoledansmoncoeur

    ça dépend qui l’emploie, tout comme la méthode classique…
    Jeff Durbin, Sye (je ne sais plus son nom de famille) et d’autres assez en vue, ne font pas justice à cette méthode. Schaeffer est beaucoup plus sérieux dans son usage.
    En fait je dirais même que la méthode présup. est ce que tu décris (en partie) dans ton article. Il s’agit de reconnaître qu’on a tous des présup. Mais au lieu de simplement marteler à l’autre « tu as des présupposés », il faut aussi lui montrer en quoi ils sont illégitimes ou du moins incohérents avec les applications/conclusions.
    En tout cas c’est ainsi que je la comprends. Mais j’aimerais lire Voddie Baucham là-dessus, car il est assez convaincant dans ses conférences introductives.

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