Pas de science possible sans Dieu
25 décembre 2018

Le philosophe David Hume, en critiquant le principe de causalité, a posé une vraie question à la science. En réalité, sa critique va plus loin que simplement celle de la causalité. Il nous dit que quand nous observons le monde, nous ne sommes pas en capacité d’énoncer des lois générales. En effet, rien ne nous dit que ce que nous observons aujourd’hui sera encore valable demain. Qui nous dit que l’eau qui bout aujourd’hui à cent degrés ne changera pas de point de fusion demain ? Sa proposition est contre-intuitive et s’oppose au sens commun, mais nous ne sommes en effet pas en mesure de prouver que les lois que nous observons ne changerons pas demain. En fait, nous n’avons aucune raison de penser que ce sera le cas (car le sens commun et l’intuition ne sont pas des raisons). La seule chose qui peut garantir que le monde tiendra ferme dans ses lois, c’est une doctrine chrétienne : celle de la Providence.

La Providence…

La Providence, en théologie, prend deux sens principaux. En systématique réformée, elle peut désigner l’action de Dieu dans l’histoire par laquelle il met en oeuvre tout ce qui arrive dans le monde. C’est l’action par laquelle il accomplit tout ce qu’il a décrété et tout ce qui se produit a été décrété par Dieu qui règne en souverain sur sa création. Mais Providence, dans un sens plus large, désigne aussi le fait que Dieu maintienne le monde en existence et en constance. Il ne s’agit pas de dire que Dieu empêche le monde de changer dans un sens absolu : il y a du changement dans le monde. Mais il s’agit d’une “continuation” de l’oeuvre de création par laquelle Dieu maintient le monde selon l’ordre dans lequel il l’a créé.

…fondation de la science

Sans cette doctrine et cette garantie, toute science serait impossible. Je dis “garantie” car si la raison et la révélation nous apprennent que le monde a été créé et est soutenu par un Dieu créateur qui est bon, alors il est raisonnable de penser que ce Dieu, qui est bon, va maintenir ce qu’il a créé. Sans cette garantie, aucune science n’a de sens. Sans la Providence de Dieu, pourquoi étudier la nature ? Nous n’avons aucune certitude que le monde obéit à des lois ou que ces lois seront valables demain. Sans Dieu, la science est une absurdité dans son objectif même. Et, en fait, une bonne partie des philosophes athées ont conclu que la science n’avait pas pour objectif d’étudier le monde. Ces philosophes ont l’avantage d’être cohérents dans leur folie.

Le scientifique chrétien, quant à lui, dispose d’une base solide qui lui permet de se lancer dans l’entreprise scientifique avec la confiance que ce qu’il étudie peut être utile aujourd’hui, demain et est véritablement utile. “L’Eternel règne; Aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas.” (Psaume 93)

Dieu est régnant tout vêtu de splendeur,
Il est paré de force et de grandeur.
Le monde entier l’a pour unique appui,
Et tout est ferme et stable grâce à Lui.

Psaume 93 – Psautier de Genève

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

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