Raison diabolique, raison divine : Mélanchthon sur la philosophie, l'humanisme et l'Écriture (2/2)
4 mai 2020

Cet article est la deuxième partie d’une traduction de Reason Diabolical, Reason Divine: Melanchthon on Philosophy, Humanism and Scripture de Eric Hutchinson ; la première partie de l’article peut être lue ici. Eric Hutchinson est professeur associé de lettres classiques et directeur des programmes des études collégiales au Hillsdale College. Ses recherches portent sur la littérature latine de la fin de l’Antiquité et du début de la modernité, et il contribue régulièrement à The Calvinist International.


Mélanchthon à propos de Colossiens 2:8 et de l’Éthique d’Aristote

En 1526-1527, « Mélanchthon était chargé, à la faculté de théologie de l’université de Wittenberg, de donner des cours sur l’épître de Paul aux Colossiens1 », et c’est à partir de cette période que nous avons une controverse sur Colossiens 2:8 (« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ »), dans laquelle il expose clairement sa nouvelle conception de la signification de ce verset. Les thèses de cette controverse, intitulée « Sur la distinction entre Évangile et philosophie2 », commencent ainsi :

Lorsque Paul dit : « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie », il ne rejette pas la philosophie mais son abus. Tout comme, lorsque quelqu’un dit : « Prenez garde de ne pas être pris au piège par le vin », il ne dénigre pas le vin mais son abus3.

Ce n’est donc pas la philosophie elle-même qui pose problème, mais une perversion de la philosophie. Cela se produit lorsque l’Évangile est transformé « en philosophie, c’est-à-dire, en un enseignement de la raison humaine4». Mais la philosophie n’a rien à voir avec l’Évangile. Elle contient plutôt « l’art de la rhétorique, de la physiologie et des préceptes de la morale civile4» ; en effet, elle est « une bonne création de Dieu, et la principale parmi tous les dons naturels4», nécessaire tant que nous vivons dans ce que Mélanchthon appelle « cette vie corporelle et civile4 » ; et en ce qui concerne cette vie et la morale civile, « la philosophie morale », dit Mélanchthon, « est la loi même de Dieu4». De la même manière, dans le monde de la nature : « Que la philosophie soit la loi de Dieu se comprend aussi par le fait qu’elle est la connaissance des causes et des effets naturels, et comme ce sont des choses arrangées par Dieu, il s’ensuit que la philosophie est la loi de Dieu, qui est l’enseignement de l’ordre divin5. »

Il est même vrai qu’Aristote est le meilleur représentant de cette manière de philosopher, parce qu’il fait le plus souvent appel à des démonstrations6. Et il poursuit : « Et [la philosophie aristotélicienne] juge correctement de la finalité des biens moraux et de la nature de la vertu, du moins si elle est comprise comme concernant la vie et les vertus civiques7 », condition qui, selon lui, n’a pas été respectée par les scolastiques de la fin du Moyen Âge ou de l’époque contemporaine (On peut noter au passage que cela rend plutôt étrange la récente affirmation de Brad Gregory selon laquelle l’éthique des vertus aristotéliciennes était « répudiée par les premiers luthériens modernes [et] les protestants réformés8»). Parce que, de surcroît, la philosophie fait partie de la « loi », elle forme un tout homogène avec la révélation de la loi morale dans l’Écriture : « [La loi divine et la philosophie] sont en accord l’une avec l’autre tout comme le Décalogue et la loi de la nature le sont, car la philosophie — dans la mesure où elle a des démonstrations — est la loi de la nature elle-même9. »

En ce qui concerne la vie civile, l’Évangile n’est pas du tout en conflit : « Si quelqu’un enlève à l’Évangile une règle relative à la vie civile qui est en conflit avec la philosophie ou les lois des empereurs, il doit immédiatement être méprisé10». L’Évangile, en revanche, n’est ni une nouvelle loi (contre Saint Thomas d’Aquin11), ni une loi tout court. Comme le dit Mélanchthon : « l’Évangile n’est pas une philosophie ou une loi, mais c’est le pardon des péchés et la promesse de la réconciliation et de la vie éternelle pour le Christ, et la raison humaine ne peut à elle seule appréhender aucune de ces choses12 » ; c’est un point crucial : « la raison humaine ne peut à elle seule appréhender aucune de ces choses » ; c’est ce point que Mélanchthon désire avant tout protéger. Il y a une distinction entre la justice divine et la justice civile qui doit être observée en permanence13. Pour Mélanchthon, la justice civile est un grand bien, c’est aussi une justice qui n’a rien à voir avec la justification devant Dieu. Tant que cela reste clair, la philosophie peut et doit être employée.

Mélanchthon développe ses réflexions dans une dissertatio sur Col. 2:8 qui fut publiée en 152714, elle-même prolongée dans un commentaire sur Colossiens publié également en 1527 (la Scholia)15, puis encore prolongée dans une deuxième édition en 152816 (d’autres ajouts et éditions suivirent17). Bien qu’il y ait eu des extensions, la substance de l’argumentation sur Col. 2:8 est stable tant dans la dissertatio que dans les commentaires de 1527 et 1528, je vais me concentrer sur ce point ici18.

La discussion de Mélanchthon sur l’utilité de la philosophie dans cette dissertatio et dans son commentaire de 2:8 est basée sur la distinction entre loi et Évangile dont il a été question plus haut. Le but de Paul dans ce verset, dit Mélanchthon, est de « comparer la justice humaine avec la justice chrétienne19 » et de voir à la fois comment Dieu exige la justice humaine et comment, dans un autre sens, il la condamne. Lorsqu’il dit ici « justice humaine » (humana justitia), il veut dire la même chose que celle à laquelle il est fait référence avec l’expression « justice civile » ci-dessus. Comme nous l’avons vu, cela signifie qu’elle fait partie de la loi, et non de l’Évangile ; elle fait partie de la vie « externe » de l’homme dans le monde, et non de sa vie « interne » devant Dieu, et doit donc être distinguée de la justice chrétienne.

Dans la mesure où la philosophie s’adresse à la vie naturelle ou sociale de l’homme, elle est un bien — en fait, pour Mélanchthon, elle est une créature et un don de Dieu (vera et bona creatura Dei)20. Il estime donc que des textes tels que Romains 2:1521, Romains 1:2522, et 1 Timothée 4:1-523 justifient l’usage de la philosophie et même, l’ordonnent. Que comprend la « philosophie », dans ce sens du terme ? Il convient de noter que Mélanchthon ne désigne pas ici la métaphysique. Il signifie plutôt des choses telles que : la médecine (l’étude des corps), qui comprend l’astrologie (!), l’astronomie, la philosophie morale et l’éloquence, qui comprend la grammaire, la dialectique et la rhétorique24. En d’autres termes, il signifie essentiellement les « arts libéraux ». Tant que la philosophie est maintenue dans des limites appropriées — la réglementation de la vie civile et corporelle de l’homme — elle doit être louée.

La séparation entre philosophie et études sacrées est-elle vraiment aussi hermétique que cela ? Oui et non, ou plutôt non et oui. « Non », de la façon suivante : l’étude de la nature (et en particulier de l’éloquence) est absolument nécessaire pour comprendre l’Écriture Sainte (ces Écritures qui, pour Mélanchthon, permettent et commandent l’utilisation de la philosophie) car, sans une certaine connaissance des langues, de la grammaire, de la dialectique et de la rhétorique, on ne peut ni comprendre ni exposer avec précision l’enseignement de l’Écriture. D’ailleurs, Mélanchthon estime que c’est ce que Paul voulait dire dans 1 Corinthiens 12 et 14 lorsqu’il a demandé aux Corinthiens « d’exercer le don des langues25», et donc la philosophie est utile pour comprendre le contenu de l’Écriture qui est déjà « là » dans le texte. Pour Mélanchthon, il est évident qu’avec les bons outils, un texte peut être compris, mais aussi que ces outils sont nécessaires à cette compréhension26.

Là où la philosophie se trompe, c’est lorsqu’elle cesse d’être une servante et qu’elle tente au contraire de générer son propre contenu sur les questions divines, c’est-à-dire lorsqu’elle n’est pas régie par la Parole dans le domaine de la théologie. La raison et la philosophie ne peuvent pas inventer leurs propres idées sur Dieu, mais doivent tirer et expliquer leurs conceptions de Dieu à partir de sa propre Parole ; la raison et la philosophie doivent plutôt être les serviteurs de la théologie. Mélanchthon identifie ensuite trois domaines en particulier dans lesquels la philosophie s’égare, c’est-à-dire, lorsqu’elle ne suit pas ses conseils.

La philosophie ou la raison se trompe, d’abord, quand elle évoque la façon dont le monde est gouverné ou les conseils de Dieu. « La nature de l’homme, dit-il, ne peut rien affirmer de la volonté de Dieu. Nous ne pouvons l’apprendre que par la Parole de Dieu27 ». Deuxièmement — et c’est crucial, si vous me pardonnez le jeu de mots — « la philosophie se trompe en matière de justification28 ». Mélanchthon pense que des philosophes comme Aristote enseignent que la justice civile est suffisante pour Dieu, que la vertu naturelle est une cause de la faveur de Dieu. Mais la Parole dit que « la justice devant Dieu consiste en la foi en Christ29». Enfin, la philosophie se trompe en enseignant que « la raison a suffisamment de force en elle-même pour résister aux vices30» et dispense donc de la nécessité de l’Esprit saint pour la vertu chrétienne. Comme l’a montré Timothy Wengert, Mélanchthon s’oppose à l’embrouillement des doctrines chrétiennes de la volonté divine, de la justification et de la sanctification : c’est-à-dire que les erreurs principales ont une forme trinitaire (volonté divine/Père, justification/Fils, sanctification/Esprit)31, bien que Mélanchthon ne rende pas ce modèle explicite. Ce sont ces domaines spécifiques dans lesquels quelqu’un pourrait être pris en otage par la philosophie contre les directives de Paul.

Mais aucune de ces erreurs n’annule le bénéfice fondamental de la philosophie qui, lorsqu’elle est distinguée de l’Évangile, « peut… former des jugements corrects sur la nature de la réalité et sur la morale sociale32 ». Ainsi, Mélanchthon peut affirmer : « Cela ne veut pas dire que la doctrine chrétienne se débarrasse de la morale sociale. Elle l’exige, et approuve la philosophie ou la théorie qui consiste à établir des préceptes qui concernent la morale sociale33 ». C’est ce que signifie la déclaration de Paul dans 2 Timothée 2:15 sur la « juste division de la Parole de vérité34» ; la Parole elle-même, bien comprise, donne les bases pour l’étude et l’explication de la loi naturelle et de la morale sociale. Le principe protestant fournit les bases de l’étude et de l’explication de la philosophie naturelle, éthique et politique, qui font toutes, pour Mélanchthon, partie du domaine de la « loi » (par opposition à « l’Évangile »). La « loi » est le domaine de la nature et de la révélation générale, également applicable en tout temps et en tout lieu. Il n’existe donc pas de forme d’État particulièrement « chrétienne » : Mélanchthon rejette la supposition qu’une telle forme existerait comme un radicalisme révolutionnaire35. Les hommes d’État devraient donc utiliser pleinement, par exemple, les traditions du droit romain et de l’éthique grecque et romaine, en plus de l’enseignement éthique de la Bible, pour déterminer et préserver un ordre social légitime, auquel les citoyens chrétiens sont tenus d’obéir.

Nous pouvons observer la position de Mélanchthon dans d’autres œuvres de la même période. Par exemple, dans la préface de son premier essai consacré à un commentaire de l’Éthique à Nicomaque publié en 1529, dans lequel Mélanchthon établit à nouveau une distinction rigoureuse entre philosophie et Évangile, il écrit que « cette connaissance elle-même, qui, innée dans l’esprit des hommes, est appréhendée par les philosophes, est le don de Dieu, comme l’enseigne Paul dans Romains 236 ».

Plus loin dans la préface, il ajoute : « D’après ce que j’ai dit plus haut, on peut facilement comprendre que la philosophie n’est pas en conflit avec l’Évangile — mais plutôt que, de même qu’il est juste d’obéir aux lois publiques, de même il est juste d’obéir aux préceptes de la philosophie, et ces préceptes sont approuvés dans le deuxième chapitre de l’épître aux Romains, car Paul les appelle la vérité de Dieu37. » Par conséquent, l’Écriture elle-même démontre une fois de plus que les prescriptions de la philosophie doivent être obéies, et que refuser de le faire, c’est désobéir à Dieu.

En résumé, la foi chrétienne enseigne que personne ne peut atteindre la vraie félicité en suivant les préceptes de la philosophie morale ; de même, personne ne peut atteindre la connaissance salvatrice de Dieu par l’étude philosophique — tels sont les effets de la Chute. Dieu fournit le remède dans l’Évangile, le message divin du pardon des péchés. La raison humaine ne peut jamais atteindre cette vérité, et c’est pourquoi Dieu la révèle gracieusement. Mais une telle position n’élimine pas la philosophie et les arts de la vie humaine ; elle les relativise plutôt et les met en relation avec l’Évangile. Car la révélation divine se présente sous deux formes : la loi et l’Évangile. En plaçant la philosophie sous la rubrique « loi » et en réglementant notre vie temporelle et civique, sa valeur est préservée. En effet, nous pouvons alors la voir pour ce qu’elle est : une bonne création de Dieu, mais pas une qui nous rachète. Ceci est la prérogative de la grâce de Dieu dans l’Évangile exclusivement. Si les arts libéraux ne peuvent pas sauver l’âme, ce n’est pas une grande perte ; ce n’est pas leur but. Il est suffisant de dire que Dieu se soucie de sa Création en tant que telle, et de nos vies dans ce monde, et nous donne ses bons dons de la raison, de la philosophie, des arts et des sciences pour nous enseigner, nous protéger et nous préserver dans cette vie. Et ils sont vraiment pédagogiques : non seulement ils nous montrent des choses vraies sur Dieu et sur le monde, mais ils nous montrent (en particulier la philosophie morale) nos propres défauts et nos vices, et forment ainsi un tout sans faille avec l’Évangile qui nous donne le remède à ces vices. C’est pourquoi le principe de l’Écriture seule (sola scriptura), une compréhension correcte de la justice devant Dieu par la justification par la foi seule (sola fide), et la dialectique loi/Évangile comme paradigme déterminant pour discerner les voies de Dieu dans le monde fournissent ensemble un moyen de comprendre et de s’approprier le meilleur de la sagesse classique avec un sens chaste et modeste de ce qu’elle peut, et ne peut pas, faire. Loin d’être en contradiction avec la philosophie morale et les arts libéraux, ces principes théologiques, dans la compréhension magistérielle protestante, justifient l’utilisation de la philosophie morale et des arts, dont l’étude et la pratique sont nécessaires pour assurer l’ordre civil et la paix sociale pour l’homme dans son aspect politique, et pour rendre gloire à Dieu pour la bonté de sa Création.


  1. WENGERT, Timothy J., Human Freedom, Christian Righteousness: Philip Melanchthon’s Exegetical Debate with Erasmus of Rotterdam (Oxford University Press, 1998), p. 14.[]
  2. La disputatio est disponible en anglais dans MELANCHTHON, Philip, Orations on Philosophy and Education, éd. Sachiko Kusukawa, trad. Christine F. Salazar (Cambridge University Press, 1999), pp. 23-25.[]
  3. MELANCHTHON, Philip, Orations on Philosophy and Education, p. 23.[]
  4. Ibid.[][][][][]
  5. Ibid., p. 24[]
  6. Ibid., p. 25. KÄRKKÄINEN, Pekka, “Philosophy”, p. 195, note l’importance croissante d’Aristote pour Mélanchthon à cette époque tout en soulignant l’influence de Cicéron : « Durant cette phase, Mélanchthon commença à considérer Aristote comme l’idéal méthodologique pour l’enseignement de l’éthique et de la politique, sans pour autant rejeter Cicéron comme l’autorité dans la discussion sur les vertus ». En 1526, Mélanchthon avait remplacé l’enseignement de la philosophie morale à l’aide de l’Éthique à Nicomaque d’Aristote par le De Officiis de Cicéron (voir KUROPKA, Nicole, « Melanchthon and Philosophy », p. 18), mais ce changement ne fut pas permanent : Aristote devint extrêmement important non seulement pour la méthode, mais aussi pour le contenu, comme le montrent clairement sa Philosophiae Moralis Epitome et ses commentaires sur l’Éthique à Nicomaque. Pour un traitement récent de Cicéron dans la Réforme, voir SPRINGER, Carl P.E., Cicero in Heaven : The Roman Rhetor and Luther’s Reformation (Leyde : Brill, 2017).[]
  7. MÉLANCHTHON, Philip, Orations on Philosophy and Education, p. 25, italique de l’éditeur[]
  8. GREGORY, Brad, The Unintended Reformation (Cambridge, MA : Harvard University Press, 2012), p. 185.[]
  9. Ibid., bien qu’il remarque que les préceptes du Décalogue sont « plus clairs ».[]
  10. Ibid., p. 23.[]
  11. Somme théologique I-II, Q. 106.[]
  12. MELANCHTHON, Philip, Orations on Philosophy and Education, p. 24.[]
  13. Confession d’Augsbourg chapitre 18 (“Du libre arbitre”), et l’Apologie de la Confession d’Augsbourg sur ce même article (tous deux de Mélanchthon).[]
  14. MELANCHTHON, Philippe, Philippi Melanchthonis in locum ad Colossenses : Videte ne quis vos decipiat per philosophiam inanem, dissertatio (Bâle : Adamus Petrus, 1527). Le texte se trouve dans le Corpus Reformatorum 12, 691-6.[]
  15. MELANCHTHON, Philippe, Scholia in Epistolam Pauli ad Colossenses (Hagenau : Joannes Secerius, 1527). Cette version du commentaire a été traduite en anglais : MELANCHTHON, Philippe, Paul’s Letter to the Colossians, trad. par D.C. Parker (Sheffield: Almond Press, 1989).[]
  16. MELANCHTHON, Philippe, Scholia in Epistolam Pauli ad Colossenses (Wittenberg : Josef Klug, 1528).[]
  17. Pour l’historique de la publication, voir WENGERT, Timothy J., Human Freedom, pp. 14-20, pp. 159-161.[]
  18. Il convient de remarquer au passage que l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi les citations d’Érasme ci-dessus, plutôt que d’autres adversaires tels que Jean Cochlaeus, est que Wengert a montré de manière convaincante que le commentaire de Mélanchthon sur Colossiens était une attaque subtile et multiple contre Érasme, bien qu’Érasme ne soit jamais nommé. Je ne m’attarderai pas sur cet aspect du texte ici, mais il mérite d’être noté. Voir WENGERT, Timothy J., Human Freedom, passim.[]
  19. Cf. CR 12, 692 pour la dissertatio ; MELANCHTHON, Philippe, Paul’s Letter, p. 46, pour le commentaire de 1527 ; et Scholia (Wittenberg), p. 22, pour le commentaire de 1528.[]
  20. CR 12, 692. La langue est conservée dans les commentaires de 1527 et 1528.[]
  21. « [Les païens] montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur, car leur conscience en rend témoignage et leurs pensées les accusent ou les défendent tour à tour. » (l’éditeur cite l’ESV. Ici nous citons la version Segond 21). MELANCHTHON, Philippe, Paul’s Letter, p. 46 (pour la commodité du lecteur, l’éditeur donne des références au commentaire de 1527 car il est disponible en anglais).[]
  22. i. e., la référence de Paul à “la vérité à propos de Dieu”. MELANCHTHON, Philippe, Paul’s Letter, p. 48.[]
  23. « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains abandonneront la foi pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines de démons, car ils seront égarés par l’hypocrisie de menteurs dont la conscience est marquée au fer rouge. Ces gens-là interdisent de se marier et de consommer des aliments que Dieu a pourtant créés pour qu’ils soient pris avec reconnaissance par ceux qui sont croyants et qui ont connu la vérité. Tout ce que Dieu a créé est bon et rien ne doit être rejeté, pourvu qu’on le prenne dans une attitude de reconnaissance, car cela est rendu saint par la parole de Dieu et la prière. » MELANCHTHON, Philippe, Paul’s Letter, p. 48. Il cite également, par exemple, le Siracide.[]
  24. MELANCHTHON, Philippe, Paul’s Letter, pp. 48-52. Cette section est largement développée à partir de la dissertatio de 1527.[]
  25. Ibid., p. 51.[]
  26. Plus tard, Mélanchthon défendra avec force l’importance de la philosophie pour la théologie dans son oratio de 1536 “On Philosophy” : voir MELANCHTHON, Philippe, Orations, pp. 126-132.[]
  27. MELANCHTHON, Philippe, Paul’s Letter, p. 53. Malgré cette généralisation, lorsque Mélanchthon parle ainsi, il signifie habituellement que la raison humaine ne peut rien savoir de la volonté salvatrice de Dieu. Comparez ce qui suit à la préface de son commentaire de 1529 sur l’Éthique à Nicomaque : “La philosophie ne nous apprend rien sur la volonté de Dieu, rien sur la rémission des péchés, rien sur la peur ou sur la foi en Dieu. Elle n’enseigne que les préceptes qui concernent le mode de vie extérieur et civil, comme les lois publiques des instances politiques. Mais l’Évangile nous expose la volonté de Dieu, il expie les péchés, il promet le Saint-Esprit, qui sanctifie les cœurs des pieux et les amène à la vie éternelle” (MELANCHTHON, Philippe, dans In Ethica Aristotelis commentarius (Wittenberg : Josef Klug, 1529), sig. A4r ; cf. CR 16, 280. Les traductions de tous les passages de cet ouvrage sont celles de l’éditeur ; pour plus de détails sur ce texte, voir ci-dessous.[]
  28. MELANCHTHON, Philippe, Paul’s Letter, p. 53.[]
  29. Ibid., pp. 53-54.[]
  30. Ibid., p. 54.[]
  31. WENGERT, Timothy, Human Freedom, p. 84.[]
  32. MELANCHTHON, Philippe, Paul’s Letter, p. 54.[]
  33. Ibid., p. 54.[]
  34. Voir WENGERT, Timothy, Human Freedom, p. 86.[]
  35. Cela ne veut pas dire que Melanchthon n’était pas en faveur de l’establishment ou de la théocratie ; il l’était. Mais ce n’est pas mon sujet ici.[]
  36. MELANCHTHON, Philippe, In Ethica Aristotelis, sig. A2v.[]
  37. Ibid., sig. A5r-v.[]

Hadrien Ledanseur

Enfant de Dieu, passionné par la théologie et la philosophie. S'il est enfant de Dieu, c'est exclusivement en vertu des mérites de Jésus-Christ et de la grâce de Dieu. Si Dieu le veut, il se fiancera bientôt !

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