Du Créateur – Cyrille de Jérusalem (Catéchisme 9)
17 avril 2025

Cyrille de Jérusalem était évêque de l’Église de Jérusalem au IVe siècle, que nous avons déjà pleinement introduit dans un autre article. Ses conférences catéchétiques sont le seul parcours de formation des nouveaux convertis (catéchètes) que nous ayons à cette époque. Loin de la haute théologie patristique, vous découvrez ici la théologie pour chrétiens ordinaires que l’on enseignait au IVe siècle. Je vous souhaite une bonne lecture de cette synthèse.


Conférence 9 : « Créateur du Ciel et de la Terre, et de toutes choses visibles et invisibles »

Job 38:2 : « Quel est celui qui obscurcit mes desseins, par des discours sans intelligence ? »

§1 : Cyrille proclame : on ne voit pas Dieu avec des yeux humains ! Il cite Jean 1:18 : « Personne n’a jamais vu Dieu ». Même Ézéchiel n’a aperçu qu’une « ressemblance de sa gloire » (Ézéchiel 1:28), tombant de peur. Dieu le confirme : « Nul ne verra ma face et ne vivra » (Exode 33:20). Par amour, il voile sa divinité derrière le ciel, comme dit Ésaïe : « Si tu déchires les cieux, les montagnes trembleront » (Ésaïe 64:1). Daniel lui-même s’effondra devant Gabriel (Daniel 10:8-9). Si un ange terrifie, qui supporterait Dieu lui-même ?

§2-4 : Sa nature échappe à nos sens, mais ses œuvres crient sa puissance ! Les trois jeunes gens chantent : « Béni es-tu, qui sondes les abîmes et sièges sur les chérubins » (Cantique des jeunes gens, dans les ajouts apocryphes à Daniel1). Ézéchiel décrit ces êtres aux quatre visages et six ailes (Ézéchiel 1:6-10), pourtant leur trône reste un mystère. Comprendre Dieu ? Impossible ! Mais louer sa gloire à travers ses créations, voilà notre force. Cyrille ancre cela dans le Credo : un seul Dieu, Père tout-puissant, créateur de tout, visible et invisible, contre ceux qui osent blasphémer l’Artisan sage.

§5-9 : Face aux hérétiques gnostiques, Cyrille clame : un seul Créateur ! D’un mot, « Que le firmament soit » (Genèse 1:6), il fixa le ciel aqueux pour arroser la terre. Soleil et étoiles, de feu, brillent dans l’eau — comme le feu dans la grêle de Moïse (Exode 9:24) — montrant un ordre divin. Le soleil, « sortant comme un époux » (Psaume 19:5), règle les jours : longs en été, courts en hiver, pour le travail et le repos. « Jour après jour proclame sa parole » (Psaume 19:2) : tout hurle un seul Dieu ! Ésaïe ajoute : « J’ai fait la lumière et créé les ténèbres » (Ésaïe 45:7). La nuit, loin d’être maudite, offre repos et prière.

§10-15 : Admirez cet Artisan unique ! De la même pluie naissent rose rouge et lys blanc ; d’un arbre, fruits et bois ; d’une terre, lions et fourmis. La mer, « immense et vaste » (Psaume 104:25), est bridée : « Tes vagues s’arrêteront ici » (Job 38:11). Les oiseaux, comme le faucon « étendant ses ailes vers le sud » (Job 39:26), chantent sa gloire. « Que la terre produise des bêtes » (Genèse 1:24), et voilà des instincts variés : la fourmi enseigne : « Va, paresseux, deviens sage ! » (Proverbes 6:6). Et ton corps ? « Tu m’as tissé d’os et de chair » (Job 10:11) ; le cœur bat sans cesse, les yeux sont protégés — qui douterait du Créateur ?

§16 :

J’ai traité ces points longuement, omettant mille autres, surtout les invisibles, pour que tu rejettes ceux qui insultent l’Artisan sage et bon. Par ce qui est dit, lu, ou ce que tu découvres, vois dans la grandeur et la beauté des créatures, proportionnellement, leur Créateur (Sagesse 13:5). Agenouille-toi avec révérence devant le Maître des mondes — sensibles et pensés, visibles et invisibles — et chante d’un cœur ardent : ‘Que tes œuvres sont merveilleuses, Seigneur ; tu les as faites avec sagesse !’ (Psaume 104:24). À lui l’honneur, la gloire, la majesté, maintenant et toujours. Amen. »

  1. Il est à noter que cette citation ne prouve pas que Cyrille adhère au canon « catholique ». Premièrement parce qu’il le cite explicitement dans une autre conférence, sans les apocryphes et ensuite, parce que citation ne vaut pas canonisation, ainsi que nous l’avons expliqué dans cette vidéo, où nous abordons Cyrille de Jérusalem[]

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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