A l’image de ce que nous avons fait auparavant, ce qui suit est une traduction des conférences catéchétiques de Cyrille de Jérusalem, soit le parcours de formation des nouveaux convertis du IVe siècle. Aujourd’hui, il s’agit de la conférence enseignant qui est Jésus Christ à destination des nouveaux croyants.
Car s’il est vrai qu’il y a ce qu’on appelle des dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, – et de fait il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs –
1 Corinthiens 8.5-6
néanmoins, pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes.
1 Ceux qui ont été enseignés à croire « en un seul Dieu, le Père Tout-Puissant », doivent aussi croire en Son Fils unique. Car celui qui nie le Fils, n’a pas non plus le Père (1 Jean 2:23). « Je suis la Porte » (Jean 10:9), dit Jésus ; « personne ne vient au Père que par Moi » (Jean 14:6). Car si tu nies la Porte, la connaissance du Père te sera fermée. « Personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut Le révéler » (Matthieu 11:27). Car si tu rejettes Celui qui révèle, tu demeures dans l’ignorance. Il y a une parole dans les Évangiles qui dit : « Celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3:36). Car le Père est indigné lorsque le Fils unique est méprisé. Car il est grave pour un roi que son simple soldat soit déshonoré ; et lorsque l’un de ses officiers ou amis les plus nobles est déshonoré, sa colère est encore plus grande : mais si quelqu’un outrage le fils unique du roi lui-même, qui apaisera l’indignation du père en faveur de son fils unique ?
2 Si donc quelqu’un veut manifester sa piété envers Dieu, qu’il adore le Fils, car autrement le Père n’accepte pas son service. Le Père a parlé d’une voix forte depuis le ciel, disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Matthieu 3:17). Le Père a trouvé son plaisir ; à moins que tu ne trouves aussi ton plaisir en Lui, tu n’as pas la vie. Ne te laisse pas emporter par les Juifs lorsqu’ils disent avec ruse : « Il y a un seul Dieu » ; mais avec la connaissance que Dieu est Un, sache qu’il y a aussi un Fils unique de Dieu. Je ne suis pas le premier à dire cela, mais le Psalmiste, en la personne du Fils, dit : « Le Seigneur m’a dit : Tu es mon Fils » (Psaume 2:7). Ne prête donc pas attention à ce que disent les Juifs, mais à ce que disent les Prophètes. T’étonnes-tu que ceux qui ont lapidé et tué les Prophètes méprisent aussi les paroles des Prophètes ?
3 JeCrois en un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu. Nous disons « un seul Seigneur Jésus-Christ », afin que Sa filiation soit « unique » : nous disons « un », afin que tu n’en supposes pas un autre ; nous disons « un », afin que tu ne répandes pas de manière profane les nombreux noms de Son action parmi plusieurs fils. Car Il est appelé une Porte (Jean 10:9) ; mais ne prends pas ce nom littéralement pour une chose de bois, mais une Porte spirituelle et vivante, discernant ceux qui entrent. Il est appelé un Chemin (Jean 14:6), non pas un chemin foulé par les pieds, mais conduisant au Père qui est aux cieux ; Il est appelé un Agneau (Jean 1:29), non pas un agneau irrationnel, mais Celui qui, par Son sang précieux, purifie le monde de ses péchés, qui est conduit devant les tondeurs et sait quand se taire. Cet Agneau est aussi appelé un Berger, qui dit : « Je suis le Bon Berger » (Jean 10:11) : un Agneau à cause de Son humanité, un Berger à cause de la bonté aimante de Sa divinité. Et veux-tu savoir qu’il existe des brebis rationnelles ? Le Sauveur dit aux Apôtres : « Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups » (Matthieu 10:16). Il est encore appelé un Lion (Apocalypse 5:5), non pas comme un dévoreur d’hommes, mais indiquant par ce titre Sa nature royale, ferme et confiante. Il est appelé un Lion aussi en opposition au lion, notre adversaire, qui rugit et dévore ceux qui ont été séduits (1 Pierre 5:8). Car le Sauveur est venu, non pas comme ayant changé la douceur de Sa propre nature, mais comme le Lion puissant de la tribu de Juda (Apocalypse 5:5), sauvant ceux qui croient, mais foulant aux pieds l’adversaire. Il est appelé une Pierre, non pas une pierre sans vie, taillée par des mains d’hommes, mais une pierre angulaire principale (Éphésiens 2:20), sur laquelle quiconque croit ne sera pas confus.
4 Il est appelé Christ, non pas comme ayant été oint par des mains d’hommes, mais oint éternellement par le Père pour Son sacerdoce en faveur des hommes (Hébreux 5:5-6). Il est appelé Mort, mort (Romains 14:9). Il est appelé Fils de l’Homme, non pas comme ayant eu Sa génération de la terre, comme chacun de nous, mais comme venant sur les nuées pour juger les vivants et les morts (Matthieu 24:30). Il est appelé Seigneur, non pas improprement comme ceux qui sont ainsi appelés parmi les hommes, mais comme ayant une seigneurie naturelle et éternelle (Philippiens 2:11). Il est appelé Jésus par un nom approprié, car Il porte ce nom en raison de Son salut guérisseur. Il est appelé Fils, non pas comme élevé par adoption, mais comme engendré naturellement. Et nombreux sont les titres de notre Sauveur ; afin donc que Ses multiples appellations ne te fassent pas penser à plusieurs fils, et à cause des erreurs des hérétiques, qui disent que Christ est un, et Jésus un autre, et la Porte un autre, et ainsi de suite, la Foi te préserve en disant avec justesse : « En un seul Seigneur Jésus-Christ ». Car bien que les titres soient nombreux, leur sujet est un.
5 Mais le Sauveur vient sous diverses formes à chaque homme pour son profit. Car pour ceux qui ont besoin de joie, Il devient une Vigne (Jean 15:1) ; pour ceux qui veulent entrer, Il se tient comme une Porte (Jean 10:9) ; pour ceux qui ont besoin d’offrir leurs prières, Il se tient comme un Souverain Sacrificateur médiateur (Hébreux 4:14). De même, pour ceux qui ont des péchés, Il devient un Agneau (Jean 1:29), afin d’être sacrifié pour eux. Il devient tout pour tous (1 Corinthiens 9:22), tout en demeurant dans Sa propre nature ce qu’Il est. Car ainsi demeurant, et conservant la dignité de Sa filiation dans une réalité immuable, Il s’adapte à nos infirmités, comme un excellent médecin ou un enseignant compatissant ; bien qu’Il soit le Seigneur véritable, et qu’Il n’ait pas reçu la seigneurie par avancement mais qu’Il ait la dignité de Sa seigneurie par nature, et qu’Il ne soit pas appelé Seigneur improprement, comme nous, mais qu’Il le soit en vérité, puisque, par la volonté du Père, Il est le Seigneur de Ses propres œuvres. Car notre seigneurie est sur des hommes de droits égaux et de passions semblables, souvent même sur nos aînés, et souvent un jeune maître règne sur des serviteurs âgés. Mais dans le cas de notre Seigneur Jésus-Christ, la seigneurie n’est pas ainsi : Il est d’abord Créateur, puis Seigneur : d’abord, Il a fait toutes choses par la volonté du Père, puis, Il est le Seigneur des choses qui ont été faites par Lui.
6 Christ le Seigneur est Celui qui est né dans la ville de David. Veux-tu savoir que le Christ est Seigneur avec le Père même avant son Incarnation, afin que tu ne l’acceptes pas seulement par la foi, mais que tu reçoives également une preuve tirée de l’Ancien Testament ? Reporte-toi au premier livre, la Genèse : Dieu dit : « Faisons l’homme », et non « Faisons-le à mon image », mais « à notre image » (Genèse 1:26). Et après qu’Adam eut été créé, l’auteur sacré déclare : « Dieu créa l’homme à son image ; à l’image de Dieu il le créa » (Genèse 1:27). Il n’a donc pas limité la dignité de la divinité au seul Père, mais a inclus le Fils également, montrant que l’homme est non seulement l’œuvre de Dieu, mais aussi celle de notre Seigneur Jésus-Christ, qui est Lui-même véritablement Dieu.
Ce Seigneur, qui agit conjointement avec le Père, travailla également avec Lui dans l’histoire de Sodome, selon l’Écriture : « Le Seigneur fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe du soufre et du feu venant du Seigneur depuis le ciel » (Genèse 19:24). Ce Seigneur est aussi Celui qui fut ensuite vu par Moïse, autant qu’il lui fut possible de Le voir, car le Seigneur aime l’homme et condescend toujours à nos faiblesses.
7 Pour être certain que c’est bien Lui qui fut vu par Moïse, écoute le témoignage de Paul lorsqu’il déclare : « Ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était le Christ » (1 Corinthiens 10:4). Et encore : « C’est par la foi que Moïse quitta l’Égypte » (Hébreux 11:27), et peu après : « Il estimait que l’opprobre du Christ était une richesse plus grande que les trésors d’Égypte » (Hébreux 11:26). Ce même Moïse Lui dit : « Fais-moi voir ta gloire » (Exode 33:18). Tu vois que les prophètes, même en ces temps anciens, ont vu le Christ, autant qu’il leur était possible. Il dit : « Tu ne pourras pas voir mon visage, car l’homme ne peut me voir et vivre » (Exode 33:20). Parce que personne ne pouvait contempler la face de la divinité et vivre, Il a revêtu la face de la nature humaine afin que nous puissions Le voir et vivre. Et pourtant, lorsqu’Il voulut manifester cette nature même avec un peu de majesté, « son visage resplendit comme le soleil » (Matthieu 17:2), et les disciples tombèrent effrayés. Si son visage corporel, brillant avec une puissance mesurée selon la capacité des disciples, les effraya ainsi, comment un homme pourrait-il contempler la majesté de la divinité ? Le Seigneur dit à Moïse : « Je te cacherai dans le creux du rocher » (Exode 33:22), car étant limité, tu habiteras dans un espace limité.
8 Maintenant, je veux vous rassurer là dessus, à cause des juifs. Le Seigneur ajouta : « Je ferai passer devant toi ma gloire et proclamerai le nom du Seigneur devant toi » (Exode 33:19). Lui-même étant Seigneur, quel Seigneur proclame-t-Il ? Il enseignait discrètement la doctrine divine du Père et du Fils. Plus loin, il est écrit : « Le Seigneur descendit dans la nuée et proclama le nom du Seigneur. Le Seigneur passa devant Moïse en proclamant : “Le Seigneur, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité” » (Exode 34:5-6). Moïse s’inclina et adora ce Seigneur qui proclamait le Père, disant : « Marche au milieu de nous, Seigneur » (Exode 34:9).
9 Voici une première preuve ; maintenant, accepte une seconde preuve claire. « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Siège à ma droite » (Psaume 110:1). Le Seigneur dit cela au Seigneur, non à un serviteur, mais au Seigneur de tout, à son propre Fils, à qui il a soumis toutes choses. Mais lorsqu’il dit que tout lui est soumis, il est évident que Celui qui lui a soumis tout n’est pas compris dans cette soumission, comme l’Écriture ajoute : « Afin que Dieu soit tout en tous » (1 Corinthiens 15:28). Le Fils unique est Seigneur de tout, mais il est le Fils obéissant au Père, car Il n’a pas usurpé la seigneurie, mais l’a reçue par la volonté naturelle du Père. Car le Fils ne l’a pas saisie de force, et le Père ne lui a pas refusé de la lui transmettre. Il est Celui qui dit : « Tout m’a été remis par mon Père » (Matthieu 11:27), non comme s’Il ne les possédait pas auparavant, et Il les garde fidèlement sans dépouiller Celui qui les Lui a donnés.
10 Le Fils de Dieu est donc Seigneur. Il est le Seigneur qui est né à Bethléem de Judée, selon l’Ange qui dit aux bergers : « Je vous annonce une grande joie : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur » (Luc 2:11). Un apôtre déclare également ailleurs : « La Parole que Dieu a envoyée aux fils d’Israël, annonçant la paix par Jésus-Christ : Celui-ci est le Seigneur de tous » (Actes 10:36). Et lorsqu’il dit « de tous », n’exclus rien de Sa Seigneurie, car que ce soit les anges, les archanges, les principautés, les puissances ou toute autre créature nommée par les apôtres, toutes sont soumises à la seigneurie du Fils.
Des anges, Il est Seigneur, comme on le lit dans les Évangiles : « Alors le diable le laissa, et voici que des anges s’approchèrent et le servaient » (Matthieu 4:11). Car l’Écriture ne dit pas qu’ils l’aidaient, mais qu’ils le servaient, comme des serviteurs. Lorsqu’Il devait naître d’une vierge, Gabriel était déjà son serviteur, ayant reçu cet office comme une dignité particulière. Quand Il devait partir en Égypte pour renverser les dieux égyptiens faits de mains humaines, un ange apparut à Joseph en songe (Matthieu 2:13). Après avoir été crucifié et être ressuscité, un ange apporta la bonne nouvelle et, comme un serviteur fidèle, dit aux femmes : « Allez dire à ses disciples qu’il est ressuscité et qu’il vous précède en Galilée : je vous l’ai dit » (Matthieu 28:7), comme s’il disait : « Je n’ai pas négligé mon commandement ; je témoigne que je vous ai informées ; si vous ne tenez pas compte de cela, la faute ne sera pas sur moi, mais sur ceux qui négligent cet ordre. »
Tel est donc le seul Seigneur Jésus-Christ, dont il est question dans la lecture entendue récemment : « Bien qu’il y ait plusieurs qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et nous pour lui, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et nous par lui » (1 Corinthiens 8:5-6).
11. Et il est appelé par deux noms : Jésus-Christ ; Jésus, parce qu’Il sauve, et Christ, parce qu’Il est prêtre. Moïse, le prophète inspiré, conféra ces deux titres à deux hommes distingués entre tous : son propre successeur dans le gouvernement, Osée, qu’il renomma Jésus [Josué dans nos bibles] ; et son propre frère Aaron, qu’il surnomma Christ, afin de représenter en deux figures approuvées à la fois le Grand Sacerdoce et la Royauté de l’Unique Jésus-Christ qui devait venir. Car Christ est un Grand Prêtre comme Aaron, puisqu’Il ne S’est pas glorifié Lui-même pour être fait Grand Prêtre, mais Celui qui lui dit : « Tu es prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédek » (Hébreux 5:5-6). Jésus, fils de Nun, fut en bien des aspects une figure de Lui. Car lorsqu’il commença à gouverner le peuple, il débuta depuis le Jourdain, d’où aussi le Christ, après avoir été baptisé, commença à prêcher l’Évangile. Le fils de Nun nomma douze personnes pour diviser l’héritage, et Jésus envoya douze apôtres comme hérauts de la vérité à travers le monde. Le Jésus figuratif sauva Rahab, la prostituée, lorsqu’elle crut ; et le vrai Jésus déclare : « Les publicains et les prostituées vous devancent dans le Royaume de Dieu » (Matthieu 21:31). Avec seulement un cri, les murailles de Jéricho tombèrent à l’époque de la figure : et parce que Jésus dit : « Il ne restera pas ici pierre sur pierre » (Matthieu 24:2), le Temple des Juifs face à nous est tombé, la cause de sa chute n’étant pas la prophétie mais le péché des transgresseurs.
12. Il y a un seul Seigneur Jésus-Christ, un nom merveilleux, annoncé indirectement par les Prophètes. Car le prophète Isaïe déclare : « Voici ton Sauveur qui vient, ayant son salaire avec lui » (Isaïe 62:11). Or Jésus, en hébreu, signifie « Sauveur ». Le don prophétique, prévoyant l’esprit meurtrier des Juifs contre leur Seigneur, voilait Son nom, de peur qu’en le connaissant clairement à l’avance, ils ne conspirent aisément contre Lui. Mais Il fut ouvertement nommé Jésus, non par des hommes, mais par un ange qui vint non de sa propre autorité, mais envoyé par la puissance de Dieu, et dit à Joseph : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient de l’Esprit-Saint. Elle enfantera un fils, et tu l’appelleras Jésus » (Matthieu 1:20-21). Et il donne immédiatement la raison de ce nom : « Car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Considérez comment Celui qui n’était pas encore né pouvait avoir un peuple, à moins qu’Il n’existât avant de naître. Le prophète dit aussi en son nom : « Dès les entrailles de ma mère, il a prononcé mon nom » (Isaïe 49:1) parce que l’ange avait prédit qu’il serait appelé Jésus. Et concernant encore le complot d’Hérode, il dit : « Il m’a caché à l’ombre de sa main » (Isaïe 49:2).
13. Jésus signifie donc en hébreu « Sauveur » [מושיע], mais en grec « Le Guérisseur » [σωτήρ, qui a aussi le sens de sauver], car Il est médecin des âmes et des corps, guérisseur des esprits, ouvrant les yeux des aveugles, et guidant les esprits vers la lumière, guérissant les boiteux visibles et conduisant les pas des pécheurs à la repentance, disant au paralytique : « Ne pèche plus » et « Prends ton grabat et marche » (Jean 5:14 ; Marc 2:11). Puisque le corps était paralysé à cause du péché de l’âme, Il administra d’abord un soin à l’âme pour ensuite étendre la guérison au corps. Si donc quelqu’un souffre dans son âme à cause de ses péchés, il y a un Médecin pour lui. Et si quelqu’un manque de foi, qu’il dise : « Viens au secours de mon manque de foi » (Marc 9:24). Si quelqu’un est aussi accablé de maladies corporelles, qu’il n’ait pas d’incrédulité, mais qu’il s’approche, car Jésus s’occupe aussi de ces maladies (Matthieu 9:35).
14. Les Juifs reconnaissent que Jésus est Jésus, mais pas davantage qu’Il est le Christ. C’est pourquoi l’Apôtre déclare : « Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? » (1 Jean 2:22). Mais Christ est un Grand Prêtre dont le sacerdoce ne passe pas à un autre (Hébreux 7:24), qui n’a pas commencé Son sacerdoce dans le temps, ni n’a de successeur dans Son Grand Sacerdoce. Comme tu l’as entendu lors du jour du Seigneur, quand nous parlions dans l’assemblée sur l’expression : « Selon l’ordre de Melchisédek ». Il n’a pas reçu le Grand Sacerdoce par succession corporelle, ni n’a été oint d’huile préparée par l’homme, mais avant tous les siècles par le Père. Et Il surpasse les autres autant qu’Il a été fait prêtre avec un serment : « Le Seigneur l’a juré et ne s’en repentira pas » (Psaume 110:4).
15. Ce Christ, lorsqu’Il est venu, les Juifs l’ont renié, mais les démons l’ont confessé. Son ancêtre David ne l’ignorait pas lorsqu’il disait : « J’ai préparé une lampe pour mon oint » (Psaume 132:17) : cette lampe a été interprétée comme la clarté de la prophétie, ou encore la chair qu’Il a revêtue en naissant de la Vierge, selon la parole de l’Apôtre : « Nous portons ce trésor dans des vases de terre » (2 Corinthiens 4:7). Le Prophète ne l’ignorait pas non plus quand il déclarait : « Il annonce son Christ aux hommes » (Psaume 2:2). Moïse Le connaissait, Isaïe Le connaissait, Jérémie aussi ; aucun des Prophètes ne L’ignorait. Même les démons Le reconnaissaient, car Il les reprenait, et l’Écriture dit : « Car ils savaient qu’Il était le Christ » (Luc 4:41). Les grands prêtres ne L’ont pas reconnu, mais une femme de Samarie L’a proclamé en disant : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; ne serait-ce pas le Christ ? » (Jean 4:29).
16. Ce Jésus-Christ est venu comme Grand Prêtre des biens à venir (Hébreux 9:11) ; par la largesse de Sa divinité, Il nous a donné le privilège d’être appelés chrétiens. Tandis que les rois parmi les hommes gardent leur titre royal jalousement, Jésus-Christ, Fils de Dieu, nous a donné cette dignité. Quelqu’un pourrait dire : « Le nom de chrétiens est nouveau et n’était pas en usage auparavant. » Mais le prophète avait prévu cet argument, déclarant : « Mes serviteurs recevront un nouveau nom » (Isaïe 65:15). Interrogeons les Juifs : êtes-vous serviteurs du Seigneur ou non ? Montrez donc votre nouveau nom. Vous étiez appelés Juifs et Israélites du temps de Moïse et des autres prophètes, jusqu’à aujourd’hui. Où est donc votre nouveau nom ? Mais nous, en tant que serviteurs du Seigneur, avons ce nom nouveau, béni sur toute la terre. Ce nom a conquis le monde : les Juifs sont confinés à une certaine région, mais les chrétiens s’étendent jusqu’aux extrémités du monde.
17. Veux-tu savoir que les Apôtres connaissaient et prêchaient le nom de Christ, ou plutôt avaient le Christ Lui-même en eux ? Paul déclare à ses auditeurs : « Cherchez-vous une preuve que le Christ parle en moi ? » (2 Corinthiens 13:3). Paul proclame Christ en disant : « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais Christ Jésus comme Seigneur » (2 Corinthiens 4:5). Et qui est-ce ? L’ancien persécuteur. Quelle merveille ! L’ancien persécuteur prêche maintenant Christ. Mais pourquoi ? Était-ce par corruption ? Personne ne pouvait user de ce mode de persuasion. L’a-t-il vu sur terre et en a-t-il été ébloui ? Il avait déjà été enlevé au ciel. Il était parti pour persécuter, et après trois jours, il était prédicateur à Damas. Par quelle puissance ?
18 À ce point de mon discours, je suis véritablement rempli d’admiration pour la sage dispensation du Saint-Esprit, qui a limité les Épîtres des autres à un petit nombre, mais a donné à Paul, l’ancien persécuteur, le privilège d’en écrire quatorze. Ce n’est pas parce que Pierre ou Jean étaient inférieurs qu’il a restreint leur don, loin de là ! Mais afin que la doctrine soit sans contestation, il accorda à cet ancien ennemi et persécuteur le privilège d’écrire davantage, pour que nous soyons ainsi tous conduits à croire. Car tous étaient stupéfaits de Paul et disaient : « N’est-ce pas celui qui persécutait autrefois ? N’est-il pas venu ici pour nous emmener enchaînés à Jérusalem ? » (Ac 9:21). Ne soyez pas surpris, dit Paul, « je sais qu’il m’est dur de regimber contre les aiguillons » (Ac 26:14) ; « je sais que je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, car j’ai persécuté l’Église de Dieu » (1 Co 15:9) ; mais « je l’ai fait par ignorance » (1 Tm 1:13). Car je pensais que la prédication du Christ détruisait la Loi, ignorant qu’il était venu lui-même pour l’accomplir et non pour la détruire (Mt 5:17). « Mais la grâce de Dieu a surabondé en moi » (1 Tm 1:14).
19Mes bien-aimés, nombreux sont les véritables témoignages concernant le Christ. Le Père rend témoignage depuis le ciel à son Fils (Mt 3:17) ; le Saint-Esprit rend témoignage en descendant corporellement sous la forme d’une colombe (Lc 3:22) ; l’archange Gabriel rend témoignage en annonçant la bonne nouvelle à Marie (Lc 1:26-31) ; la Vierge Mère de Dieu témoigne ; le lieu béni de la crèche témoigne. L’Égypte témoigne, ayant reçu le Seigneur encore jeune dans son corps (Mt 2:14) ; Syméon témoigne, lui qui reçut l’enfant dans ses bras et dit : « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole ; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé devant tous les peuples » (Lc 2:29-31). Anne, la prophétesse, une veuve très pieuse, rend aussi témoignage. Jean-Baptiste, le plus grand parmi les prophètes et chef de la Nouvelle Alliance, témoigne, lui qui d’une certaine manière unissait en sa personne l’Ancienne et la Nouvelle Alliance. Le Jourdain témoigne parmi les fleuves ; la mer de Tibériade parmi les mers ; les aveugles et les boiteux témoignent, de même que les morts ressuscités, et les démons qui disaient : « Que nous veux-tu, Jésus ? Nous savons qui tu es : le Saint de Dieu » (Mc 1:24). Les vents témoignent, apaisés sur son ordre ; cinq pains multipliés pour cinq mille personnes témoignent (Mt 14:17-21). Le bois sacré de la Croix témoigne, visible parmi nous jusqu’à ce jour et se répandant maintenant presque dans le monde entier à travers ceux qui, dans la foi, en prennent des portions. Le palmier dans la vallée témoigne, ayant fourni les branches pour les enfants qui l’acclamèrent alors (Jn 12:13). Gethsémani témoigne, semblant encore montrer Judas à ceux qui réfléchissent (Mt 26:36). Golgotha, la colline sacrée qui nous surplombe ici, témoigne ; le Saint Sépulcre témoigne, ainsi que la pierre qui s’y trouve toujours (Mt 28:2). Le soleil brille aujourd’hui comme témoin, lui qui fut éclipsé lors de sa Passion salvatrice (Mt 27:45) ; les ténèbres témoignent, qui durèrent de la sixième à la neuvième heure ; la lumière témoigne, qui éclata à partir de la neuvième heure jusqu’au soir. Le mont des Oliviers témoigne, cette montagne sacrée d’où il monta vers le Père (Ac 1:9) ; les nuées porteuses de pluie témoignent, ayant reçu leur Seigneur ; et les portes du ciel témoignent également, ayant accueilli leur Seigneur, selon ce que dit le psalmiste : « Élevez vos frontons, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera » (Ps 24:7). Ses anciens ennemis témoignent, dont le bienheureux Paul fait partie, lui qui fut un ennemi pendant peu de temps mais un serviteur fidèle pour longtemps. Les douze Apôtres sont ses témoins, ayant proclamé la vérité non seulement par leurs paroles, mais aussi par leurs tourments et leur mort. L’ombre de Pierre témoigne, ayant guéri les malades au nom du Christ (Ac 5:15). Les linges et les tabliers de Paul témoignent également, opérant autrefois des guérisons par la puissance du Christ (Ac 19:12). Les Perses, les Goths et tous les païens convertis témoignent en mourant pour lui, qu’ils n’ont jamais vu de leurs yeux de chair. Les démons, qui sont encore chassés par les fidèles à ce jour, rendent témoignage de lui.
20 Tant et si nombreux sont ses témoins, et plus encore que ceux-là : le Christ ainsi attesté peut-il encore être rejeté ? Non, bien au contraire, si quelqu’un ne croyait pas auparavant, qu’il croie maintenant. Et si quelqu’un croyait déjà, qu’il reçoive une foi encore plus grande en notre Seigneur Jésus-Christ, et qu’il comprenne quel nom il porte. Tu es appelé chrétien : sois digne de ce nom. Que notre Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, ne soit pas blasphémé à cause de toi, mais que tes bonnes œuvres brillent devant les hommes (Mt 5:16), afin que ceux qui les voient glorifient le Père dans les cieux par Jésus-Christ notre Seigneur : à lui soit la gloire, maintenant et pour toujours. Amen.
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