Dans cette série, j’aimerai suggérer plusieurs points à considérer pour que les baptistes et réformés puissent se rapprocher malgré les barrières infranchissables.
Dans un premier article, je suggérai aux baptistes de reconsidérer la façon dont ils considèrent les jeunes enfants confessants.
Une opposition inutile
Ici j’aimerai, sur la base de mon autre série sur l’immersion, inviter les baptistes et les pédobaptistes à reconsidérer l’emphase particulière que chacun a été tenté de mettre historiquement sur le mode du baptême.
Comme je l’ai montré et le montrerai, le vocabulaire biblique autour du baptême n’implique pas l’immersion, pas plus que la symbolique utilisée. La Confession de foi de Londres a donc tort de soutenir que l’immersion est le mode propre du baptême. Mais la PCA (Presbyterian Church in America) n’a pas plus de base biblique pour dire que l’immersion n’est pas un mode propre pour le baptême. En réalité, la Bible ne nous prescrit pas comment l’eau doit être appliquée sur le baptisé, bien qu’il soit vraisemblable que les premiers chrétiens aient pratiqué la semi-immersion suivie d’affusion (Cf. la Didaché), la triple immersion au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit est aussi assez ancienne. Ainsi, je pense qu’il est judicieux que baptistes et pédobaptistes laissent de côté ces oppositions qui ont une origine plus historique que théologique, puisque chacun aura beaucoup de mal à trouver quelque chose qui puisse justifier un mode plutôt qu’un autre.
Par ailleurs, considérer la richesse du vocabulaire qui décrit notre union à Christ dans le baptême pourrait être une base plus intéressante pour réfléchir à la façon dont nous vivons le baptême, sans faire du mode une prescription biblique.
Validité et régularité
Si toutefois après avoir considéré les données, en étant quelque peu borné, une personne soutient que la Bible prescrit bien un certain mode de baptême, elle ne doit pas sur cette base dire que les baptêmes qui ne sont pas faits selon ce mode sont invalides.
L’essence de la cérémonie du baptême, c’est l’application d’eau au nom de la Trinité. Les accidents de cette cérémonie sont la façon dont elle est appliquée et tout ce que l’on dit en dehors de l’invocation trinitaire. Ainsi, quelqu’un peut dire que tel mode n’est pas régulier, mais non pas qu’il est invalide. La PCA, par exemple, maintient bien que les baptêmes par immersion sont valides, bien qu’irréguliers.
En Exode chapitre 4, nous voyons que le fils de Moïse est circoncis, non pas le 8ème jour, non pas par un homme, ni même par un membre d’Israël mais par une femme Madianite. Pourtant, Dieu laisse Moïse en paix après cette circoncision. Cette circoncision n’a rien de régulier si l’on considère les prescriptions de Genèse 17. Pourtant, elle est considérée comme valide. Il y a ici un précédent biblique à la distinction que nous proposons entre régularité et validité.
>> Lisez : Pourquoi Dieu a-t-il tenté de tuer Moïse ?
Conclusion
En ayant ces choses en tête, bien que les pratiques baptismales demeurent différentes, elles se rapprochent encore et permettent un dialogue plus intéressant que le traditionnel « baptiser veut dire immerger » (ce qui est faux, comme nous l’avons montré).
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