“La doctrine de l’élection divine souveraine ne reçoit pas dans la prédication actuelle la place qui lui revient dans la Bible. Dans certains cas, on l’ignore et ne mentionne jamais ce mot d’
élection. Dans d’autres, on l’a laisse de côté par un appel et la philosophie ou à la raison.
Dieu, prétend-on, ne nous oblige pas à nous contenter du paradoxe qui consiste à croire à la souveraineté de Dieu tout en proclamant la responsabilité de l’homme. Aussi, convient-il de nous efforcer de gommer toute apparence de contradiction entre ces deux vérité. De cette façon, l’on adopte un moyen terme qui compromet sérieusement la doctrine biblique.
J’ai essayé de montrer en quoi l’attitude de ceux qui désirent respecter les affirmations de la Parole de Dieu et conserver intactes ces vérités parallèles sans tenter de les harmoniser n’est pas dénué de sagesse. Celle-ci consiste en effet à parler là où Dieu le fait et à ce taire là où il demeure silencieux.
Je me suis aussi attaché à mettre en relief certaines implication de la doctrine de l’élection : comment elle stimule l’évangélisation, inculque limité, encourage dans le service de Dieu et aide à comprendre la nature humaine. L’on s’aperçoit ainsi combien une compréhension biblique de cette doctrine s’avère extrêmement pratique. Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce sujet car, en réfléchissant, bien des pensées me viennent à l’esprit. Pour éviter de s’éterniser, je les résumerai dans ce dernier chapitre en répondant à la question : Qui a-t-il à gagner d’un examen attentif et d’une acceptation de la doctrine de l’élection souveraine de Dieu ? À quoi bon insister sur cet élément de la vérité ?
1. L’âme trouve la satisfaction en s’ouvrant entièrement à toute la Parole de Dieu.
Pour toutes sortes de raisons, la plupart des chrétiens entretiennent des préjugés à l’égard d’une ou de plusieurs vérités de la Parole de Dieu. Le chrétien sincère ne veut nullement céder à quelque préjugé “dénominationnel”, mais cela peut arriver.
La majorité d’entre nous avons connu le seigneur dans un milieu évangélique particulier, et nous lisons la parole de Dieu avec une optique largement teintée par ce fait. Il s’agit, assure-t-on, de protéger les jeunes chrétiens contre le danger éventuel de doctrines “étranges”. La plupart s’accommode de cette protection.
Mais, au fil du temps, nous nous interrogeons sur la prétendue infaillibilité de notre milieu. Il s’agit d’une saine réaction car l’âme s’élève ainsi au-dessus d’une foi “d’occasion” en la vérité, mâchée et présentée à la petite cuillère par ceux qui confondent leurs préjugés avec la vérité divine. L’on en vient à examiner la Parole de Dieu avec honnêteté. Ce peut-être amorce d’un éveil personnel quand une âme déclare : “Voyons si Dieu te soutient cette position de ma dénomination. Je vais retourner à la Bible et exercer mon droit de prendre la parole de Dieu comme arbitre suprême de toute controverse.”
Si notre milieu évangélique prône une doctrine inexistante dans la Parole de Dieu, nous devons en reconnaître l’erreur. Inversement, si la Bible soutient une vérité absente parmi nous, il convient de réagir.
Prenons garde cependant, car il ne s’agit pas de semer la révolution et la rébellion et de porter ce fardeau dans la prière. La vérité ne s’établira pas moyen de querelles ou de séparations. Il faut cependant la rétablir. Si la Bible affirme une vérité, tout prédicateur devrais la proclamer est tout chrétien à la connaître. Le refus de certains en cela ne devrait pas nous bloquer.
Dans ma découverte de la doctrine de l’élection divine, j’ai éprouvé l’immense satisfaction issue de la certitude d’avoir trouvé une vérité ultime m’obligeant à me reposer en Dieu. « Il le déclare, je le crois » ; la cour suprême a réglé la question de façon définitive.
Je m’étais mis en guerre contre Dieu : mon opinion contre la sienne, mes pensées cherchant à laisser leur empreinte sur les siennes, mon intelligence demandant à Dieu d’agir comme un homme. Mais je perdis la bataille : la parole de Dieu refusa de me laisser triompher. Ses voies surpassaient les miennes. Dans la capitulation je découvrais une joie et une paix qui compensait largement la défaite de mon orgueil et de mon amour propre. Un « éclat divin » emplit le cœur qui se conforme sans réserve à la parole de Dieu.
Quel réconfort de savoir que, si nous laissons Dieu parler, nous ne tombons pas sous la culpabilité d’une prédication erronée. Si, à l’aide de solides principes d’interprétation, nous proclamons seulement ce qui est écrit, nous ne pouvons nous empêcher d’annoncer la vérité qui libère réellement les hommes.
Le faux prophètes impose ses propres vues à l’Ecriture et refuse de laisser à Dieu le dernier mot. […]
2. L’âme découvre de nouvelles dimensions à sa conception de Dieu par sa foi en l’élection.
Nous découvrons l’existence de véritables du Tout-Puissant. Bien au-delà de toute domination et autorité du ciel et de l’enfer règne l’Eternel, Dieu absolument souverain. Il n’a besoin dans sa perfection infinie d’aucun conseil. Il n’a de compte à rendre à aucune créature et personne ne peut le convoquer au banc des accusés. Il n’a pas à soumettre ses propositions à un parlement angélique ou à une enquête de l’homme. Il fait comme il veut, selon le conseil de sa propre volonté immuable est parfaite.
La foi en cette vérité fait voir la réalité d’un Dieu pleinement souverain sur l’univers. Accepter cette doctrine incite à reconnaître l’existence d’un ieu digne de ce nom et à se prosterner humblement aux pieds d’un tel souverain. La reconnaissance nous envahit à la pensée de ne pas être ses conseillers mais ses enfants. Grandeur du père, bénédiction de ses enfants !
3. L’âme recevra une appréciation plus profonde de l’amour de Dieu.
[…] Mais la grandeur de l’amour de Dieu ressenti par le chrétien dépendra de sa conception des circonstances par lesquelles il lui parvint. Si Dieu choisit à cause d’une future acceptation, son amour peut aussi dépendre d’une sorte de contrat : « je t’aimerai le premier et, si tu m’aimes en retour, je t’aimerai davantage. »
En revanche, si le chrétien se voit aimé de Dieu par un amour éternel, source du choix et de l’appel divins, il le ressentira beaucoup plus profondément. En effet, cet amour fleurissez déjà avant la réconciliation; Il ne dépend nullement d’un « marché » et ne connaît ni restriction ni condition. Un tel amour bouleversant ne peut se mesurer!
Sa grandeur se reflète aussi dans son aspect spécifique. Il ne s’agit pas d’un sentiment général, vaguement concernés avec la planète entière. Au contraire, il se fixe sur l’individu, dont il connaît le nom avant même la création du monde. Dieu nous aima chacun individuellement selon l’identité et l’unicité de notre personnalité avant même que nous l’ayions connu est accepté.
Nous possédons ainsi un sentiment puissant d’appartenance, propre à éviter la « crise d’identité » si commune aujourd’hui. L’homme du monde en général se demande qui il est et ce qu’il fait ici. Le chrétien ne connaît pas ce dilemme car il sait. Dieu l’aime de toute éternité; il n’a jamais existé un instant de l’histoire de l’univers et de la Trinité divine ou Dieu ne la pas connu tel qu’il est. Depuis toute éternité et pour toujours il se trouve dans son cœur et son esprit.
4. l’âme découvre une puissance accrue pour la prière et le service.
Pourquoi sommes-nous engagés dans le service de Dieu auprès des hommes ? Dieu ne nous y a-t-il pas lui-même amenés ? Or, peut-il échouer dans ses entreprises ? Sa Parole ne nous informe-t-elle pas que nous avons été « choisis pour aller et porter du fruit » ? Dans ce cas ne pouvons-nous donc pas plaider le dessein de Dieu pour qu’il exauce nos prières ? […]
5. L’élection aide l’âme à purifier et à élever ses méthodes d’évangélisation.
Chacun a sur ce point c’est propres idées et critères mais il vaut la peine d’en parler. Pouvons-nous demeurer fidèle au Golgotha historique tout en essayant de l’embellirent par des méthodes modernes de communication et de divertissement ? La croix revêt-elle une puissance plus grande si une « vedette » convertie la cautionne? […] Si Jésus déclare : « Tout ce que le père me donne viendra à moi » et Paul appelle la prédication de l’Évangile la puissance de Dieu pour le salut des pécheurs, ne devrions-nous pas nous confier en la souveraineté de Dieu et centrer notre prédication sur la croix?
[…] (Et cela afin que) la foi de l’auditeur soit “fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu” (1Cor 2:5). Donnons au monde ce qu’il a besoin : des affirmations claires de la vérité biblique.”
Aimés de toute éternité, K. Johns.
Bien d’accord…….