Un autre argument pour la simplicité divine
23 juillet 2018

J’avais offert un premier argument ici pour la simplicité divine et l’absoluité de Dieu, en voici un second.

La simplicité divine est une doctrine magnifique qui enseigne que les différents attributs de Dieu (colère, justice, amour, sainteté, etc) ne sont en fait qu’un en Dieu. Ils nous apparaissent séparés car, étant temporels et finis, nous ne pouvons connaître Dieu qu’en partie. Et, étant pécheurs, nous faisons l’expérience tantôt de sa colère, tantôt de son amour bien que nous soyons en relation avec le même Dieu qui ne change pas et qui est, lui, toujours en colère contre le mal et toujours plein d’amour pour ses enfants.

Les Psaumes utilisent un langage étonnant pour nous parler de l’omniprésence de Dieu. En fait toute la Bible parle de l’omniprésence de Dieu en utilisant souvent des formulations étonnantes. Mais je pense en particulier au Psaume 139, qui dit :

Eternel! tu me sondes et tu me connais, tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, Tu pénètres de loin ma pensée; tu sais quand je marche et quand je me couche, Et tu pénètres toutes mes voies. Car la parole n’est pas sur ma langue, Que déjà, ô Eternel! tu la connais entièrement. Tu m’entoures par derrière et par devant, Et tu mets ta main sur moi. Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée, Elle est trop élevée pour que je puisse la saisir. Où irais-je loin de ton esprit, Et où fuirais-je loin de ta face? Si je monte aux cieux, tu y es; Si je me couche au séjour des morts, t’y voilà. Si je prends les ailes de l’aurore, Et que j’aille habiter à l’extrémité de la mer, là aussi ta main me conduira, Et ta droite me saisira. Si je dis: Au moins les ténèbres me couvriront, La nuit devient lumière autour de moi; Même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi, La nuit brille comme le jour, Et les ténèbres comme la lumière.

Je pense aussi à des passages comme Proverbes 15:3 :

Les yeux de l’Eternel sont en tout lieu, Observant les méchants et les bons.

ou Jérémie 23:24 :

Quelqu’un se tiendra-t-il dans un lieu caché, Sans que je le voie? dit l’Eternel. Ne remplis-je pas, moi, les cieux et la terre? dit l’Eternel.

Le point commun de ces passages, en dehors de parler de l’omniprésence de Dieu, est qu’ils la mentionnent côte à côte avec son omniscience. En fait, la Bible parle le plus souvent des deux ensemble. La Bible dira que la « connaissance de Dieu est en tout lieu » plutôt que « Dieu est partout ». Cela est intéressant car la Bible semble nous indiquer ainsi que l’omniscience et l’omniprésence de Dieu sont une seule chose. « Ses yeux sont en tout lieu » est une façon de dire qu’il connait toutes choses et qu’il est partout, tout en soulignant l’unité de l’essence de Dieu. Voilà pourquoi, après avoir parlé de l’omniprésence de Dieu, le psalmiste dit qu’une telle « science » est bien au-dessus de lui. L’omniprésence de Dieu est omniscience. L’essence divine est simple.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

2 Commentaires

  1. Fanboy

    OK pour l’omniscience et l’omniprésence, mais est-ce que ça marche pour les autres attributs ? Est-ce que l’omniscience est colère ? Est-ce que l’omniprésence est justice ?

    Réponse
    • Maxime N. Georgel

      Non. La simplicité divine n’implique pas de dire que les attributs sont synonymes, comme le montre Thomas dans la SCG, chapitre 35.
      Ce chapitre qui, comme la plupart des chapitres, bâtit sur ce qui vient d’être démontré (chapitre 34, langage analogique), commence par :
      « Ce que nous venons de dire prouve, en outre, que, si les noms dits de Dieu signifient bien la même chose, ils ne sont pourtant pas synonymes, parce qu’ils ne signifient pas la même notion. »
      Il explique plus loin : « C’est pourquoi, notre intellect, en concevant beaucoup d’idées de ce qui est un, n’est ni faux ni vain, car cet Etre divin et simple est tel que les choses puissent lui ressembler d’après des formes multiples, comme on l’a montré plus haut (chapitre 29 et 31).
      Et encore : Ainsi, n’étant pas attribués d’après la même notion, ils ne peuvent être synonymes, bien qu’ils signifient une choses absolument une : la signification du nom n’est pas la même, puisque le nom signifie la conceptions de l’intellect avant de signifier la chose conçue.

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