Comme expliqué dans un autre article, le philosophe David Hume a posé un sérieux challenge à l’entreprise scientifique sur le plan philosophique. Ce challenge se résume en une simple question : Qu’est-ce qui nous prouve que les lois naturelles que nous observons aujourd’hui seront encore valables demain ? Qui nous dit que l’eau qui bout aujourd’hui à cent degrés ne changera pas de point de fusion demain ? Sa proposition est contre-intuitive et s’oppose au sens commun, mais nous ne sommes en effet pas en mesure de prouver que les lois que nous observons ne changerons pas demain. En fait, nous n’avons aucune raison de penser que ce sera le cas (car le sens commun et l’intuition ne sont pas des raisons). La seule chose qui peut garantir que le monde tiendra ferme dans ses lois, c’est une doctrine chrétienne : celle de la Providence. Et ainsi, dans cet autre article, j’expliquais comment la Providence faisait justice à l’entreprise scientifique.
Création-décréation
Toutefois, si l’ordre de la nature est stable aujourd’hui, comme l’indique la doctrine de la Providence, il serait faux de supposer que cela a toujours été le cas et que ce sera toujours le cas. En effet, la Bible nous indique 2 moments-types dans lesquels ces règles sont, en quelque sorte, renversées. Le premier est la Création, durant laquelle ce qu’il se passait ne peut être expliqué par des phénomènes naturels. Il y a une intervention directe de Dieu dans le monde et ceux qui nient cela ne peuvent être considérés comme des chrétiens, ni même comme des théistes mais comme des déistes.
L’autre moment-type est celui de la “dé-création”. Ces moments (au pluriel !) de jugement où Dieu intervient encore une fois dans l’ordre naturel. Ce sera le cas bien-sûr au retour physique du Christ où, comme nous le dit Pierre “les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre, avec les oeuvres qu’elle renferme, sera consumée” (1 Pierre 3:10). Pierre met explicitement ce jugement en parallèle avec un autre évènement relaté dans la Bible :
“En effet, ils oublient volontairement qu’il y eut, autrefois, des cieux et une terre qui, du milieu de l’eau et formée par l’eau, surgit à la parole de Dieu, et que, par les mêmes causes, le monde d’alors périt submergé par l’eau ; mais, par la même parole, les cieux et la terre actuels sont gardés en réserve pour le feu, en vue du jour du jugement.”
(1 Pierre 3:5-7)
Ce passage mentionne différentes vérités dont nous avons parlé : la création (Dieu crée le monde par sa parole), la providence (Dieu garde le monde par sa parole), le jugement-décréation par l’eau puis par le feu (Dieu juge le monde par sa parole).
Et la science ?
Les adhérents du naturalisme métaphysique pensent qu’il n’existe que l’univers matériel et des causes naturelles aux évènements. Cette opinion est rejetée de tous les théistes. Les adhérents du naturalisme méthodologique pensent qu’il faut mettre de côté nos présupposés, surtout religieux, lorsque l’on fait de la science. Selon eux, c’est ainsi que l’on atteindrait une neutralité intellectuelle et une objectivité. Toutefois, je pense plutôt qu’adhérer au naturalisme méthodologique n’a pas pour conséquence d’être objectif mais d’adopter le point de vue des naturalistes métaphysiques, qui est erroné.
En effet, si le théisme est vrai, en quoi intégrer cela lorsque nous faisons de la science nous rendrait-il moins objectif ? Tout au plus, cela rendra nos travaux douteux aux yeux de ceux qui ne sont pas théistes. Il en est de même pour la Bible. Or, si celle-ci nous apprend que le monde a été créé par une intervention directe de Dieu et que celui va juger le monde par le feu et l’a déjà fait typologiquement par l’eau, nul ne doute que cela ait des conséquences pour le scientifique ! Une des conséquences que nous relevons est que nous ne pouvons pas présupposer que les lois de la nature se soient maintenues pendant la création ou les dé-créations.
L’uniformitarisme, selon Wikipédia, “est un des principes de base de la géologie moderne. Il postule que les processus qui se sont exercés dans le passé lointain s’exercent encore de nos jours. L’adage « le présent est la clé du passé » résume la méthode qui en découle.” Il faut que le chrétien soit au courant que toutes les méthodes de datation de la terre présupposent que les lois de la nature ont été constantes (ou ont varié de façon constante) dans le passé. Or, si Dieu est intervenu pour créer le monde et s’il a exercé une puissance de décréation ; et si le scientifique n’en tient pas compte, il lui manque un élément important pour pouvoir faire une conclusion acceptable. Sa méthode de datation sera peut-être exacte, à supposer que les lois de la nature se soient maintenues depuis la formation de la terre. Or, le chrétien a de bonnes raisons de penser que ce n’est pas le cas.
Conclusion : Ni Hume, ni l’uniformitarisme
Hume, en doutant contre le sens commun de la stabilité des lois de la nature pèche par défaut car il ne reconnait pas la Providence de Dieu, fondement de toute stabilité dans le monde et donc de toute possibilité de l’entreprise scientifique. L’uniformitarisme pèche par excès, en ne considérant pas que Dieu est intervenu à des moments clés de l’histoire de telle façon que les lois de la nature ont pu être chamboulées. Le scientifique chrétien ne devrait pas aborder son sujet d’étude en présupposant le naturalisme, car il sait que ce présupposé est erroné. La révélation biblique, bien que n’étant pas un manuel de sciences, nous apprend des choses qui impactent d’une manière non-négligeable divers sujets d’étude des sciences.
Voir aussi : La datation des roches a-t-elle prouvée que la terre était vieille ?
0 commentaires
Trackbacks/Pingbacks