Alors que je relis l’Institution de théologie élenctique de Turretin, je me propose de publier mes notes de lecture synthétisant les réponses de Turretin aux différentes questions qu’il aborde.
François Turretin fut professeur de théologie à Genève de 1653 à 1687, succédant à Calvin à cette charge. Il fut un des derniers (et meilleurs) théologiens protestants scolastiques ayant jamais existé. J’espère ainsi encourager le lecteur à découvrir le meilleur de la tradition réformée.
Assez curieusement, cette question a plus de pertinence aujourd’hui qu’elle n’en avait au XVIIe siècle, à cause des théologiennes féministes et autres libérationnistes. En effet, comme le dit Kwok Puy Lan, « il faut comprendre que nous sommes le texte et la Bible le contexte ». On pourrait presque rédiger : « La théologie a-t-elle pour objet Dieu et les choses divines ? Contre les féministes nous l’affirmons. » Mais j’en resterai à la formulation initiale de Turretin.
Dieu et les choses divines sont-elles l’objet de la théologie ? Nous l’affirmons.
L’objet d’une science, c’est ce dont elle parle. L’objet de la physique ce sont les forces physiques par exemple. Nous affirmons que la théologie peut traiter de bien des choses comme la politique, le mariage, la métaphysique, mais elle n’a en tout cela qu’un seul objet : Dieu directement, ou Dieu indirectement à travers l’étude de sa volonté et de ses œuvres.
Cela est prouvé par le nom même (théologie, littéralement, signifie « discours sur Dieu ») et le fait que les Écritures ne reconnaissent pas d’autres objets de connaissance que Dieu et ce qu’il veut. Cela dit, nous devons préciser au juste sur quel aspect de Dieu nous portons notre science :
- La théologie a pour objet Dieu dans ce qui est révélé de lui. Nous ne discutons pas de ce qui est incompréhensible et inconnu de lui, mais de ce qui est accessible à travers la révélation biblique.
- De même, il ne s’agit pas d’étudier la divinité en tant que telle, mais Dieu tel qu’il est notre Dieu, le Dieu de l’Alliance. En cela, Turretin revendique s’éloigner de Thomas d’Aquin et d’autres scolastiques.
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