Pourquoi des évangéliques ont-ils défendu l’esclavage ?
5 mai 2021

William Wilberforce est l’un des évangéliques les plus célèbres, à cause de sa foi sincère, mais surtout de son opposition à l’esclavage. Son action et celle de beaucoup d’autres conduisirent à l’abolition de l’esclavage dès 1833. Mais il y avait un autre pays lui aussi anglophone, qui au contraire se cramponna à ses institutions esclavagistes, pourtant en régime de chrétienté (majoritairement protestante). Il fallut une guerre civile pour régler la question, si meurtrière qu’elle dépassa même le bilan des deux guerres mondiales1. Il s’agit des États-Unis, où l’esclavage ne fut aboli que par la force des armes en 1865.

Dans ce pays couvert d’églises, dans une époque de réveils et de ferveur religieuse intense, toute question politique se résolvait avec la Bible. Or, beaucoup de chrétiens américains ont défendu l’esclavage, et sont restés convaincus du bien-fondé de leurs idées jusque bien après la guerre de Sécession. Pourquoi ? Quels étaient leurs arguments ?

Cet article est une synthèse (partielle) du livre de Mark Noll, The Civil War as a Theological Crisis, qui date de 2006. C’est dans ce livre que vous trouverez tous les détails utiles qui manqueraient dans cet article.

Contexte : une chrétienté évangélique.

Les États-Unis en 1860 étaient un pays extrêmement religieux, où l’Église était au cœur de la culture, et la Bible au cœur de l’Église. Quelques chiffres donnés par Noll permettent de se rendre compte de l’ampleur et de la profondeur de l’Église à cette époque :

  • Lors des élections américaines de 1860, il y eut 4,7 millions de votants, c’est-à-dire trois fois moins que ceux qui allaient à l’Église régulièrement. En 2014, il y eut 115 millions de votants, soit autant que de membres réguliers d’une Église.
  • Il y avait autant de pasteurs méthodistes (seulement les méthodistes !) que de facteurs. Aujourd’hui, il y a neuf fois plus de facteurs que de pasteurs méthodistes.
  • Le revenu de toutes les Églises et associations de bienfaisance était équivalent au budget fédéral. Aujourd’hui, le gouvernement américain gagne vingt-cinq fois plus que tous les organes religieux.
  • Loin d’être une société multiculturelle, les américains étaient globalement protestants : 83% de la valeur du capital, 92% de la capacité d’accueil, 95% des lieux de cultes étaient protestants. Et même plus que protestants, c’était une chrétienté protestante évangélique : à eux seuls, méthodistes et baptistes possédaient 55 % des capitaux, 72% des capacités d’accueil et 75% des lieux de culte.

Lorsqu’ils acquirent leur indépendance, les États-Unis d’Amérique n’avaient pas encore de culture propre, ni même de société à proprement parler : c’étaient pour ainsi dire différents groupes d’expatriés. Ce sont les Églises qui ont crée la « société civile » américaine et en dehors d’elles, il n’y avait pas vraiment de ciment entre les Américains. Ainsi, lorsque les baptistes du Nord et du Sud ont fait un schisme en 1860, on a découvert avec horreur qu’en fait, plus rien ne reliait le Nord au Sud.

De même, cette chrétienté évangélique a été renforcée par les réveils évangéliques. Dans les décennies qui ont précédé la guerre de Sécession, le nombre d’Églises a explosé. On est passé de 600 églises presbytériennes en 1790 à 6 000 en 1860 ; de 900 églises baptistes en 1790 à 12 000 en 1860 ! Elles étaient les plus nombreuses aux États-Unis, et avaient donc le plus grand poids politique. C’est pourquoi le schisme entre baptistes du Nord et baptistes du Sud a été aussi une affaire nationale.

Contexte intellectuel : les Lumières écossaises et le biblicisme

Le christianisme américain était fortement anti-tradition, et très bibliciste : il ne voulait pas d’autre référence qu’une appropriation directe de la Bible. Cela leur venait des « Lumières écossaises » qui sévissaient en Amérique à cette époque. C’est une école philosophique qui réagit au scepticisme des Lumières de Hume et Kant en insistant sur les capacités individuelles à comprendre directement la vérité. Quand Hume se moquait des erreurs de la Tradition, des philosophes comme Reid affirmaient que ce n’était pas la Tradition qu’il fallait écouter, mais notre bon sens individuel, qui ne saurait guère se tromper (sauf à douter de tout). Appliqué à l’arène politique, cela donne l’ouverture de la Déclaration d’indépendance : « Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes ». Les pères fondateurs de la nation américaine ne revendiquaient pas leurs droits à partir d’une tradition anglaise précédente, ou d’un mandat divin, ou d’une révélation : elle était évidente par elle-même, par nos sens individuels.

Appliqué à la religion chrétienne, cela donne une religion qui rejette les traditions antérieures, et ne veut qu’un rapport direct à la Bible. Je l’ouvre, elle parle, fin de l’histoire. Mon interprétation est une vérité auto-évidente.

Cette philosophie amenait les Américains à avoir une confiance énorme dans leurs propres capacités individuelles d’interprétation et à rejeter par principe les traditions.  En conséquence, ils étaient sûrs de leurs jugements moraux et affirmaient que n’importe quelle homme de bonne volonté ne manquerait pas d’être d’accord avec eux personnellement. Si la Bible est claire, alors il n’y aucun doute possible sur aucun sujet. C’est ainsi que le presbytérien Van Dyke disait :

Quand les abolitionnistes me disent que l’esclavage est un péché, dans la simplicité de ma foi dans les saintes Écritures, je lui désigne le récit sacré et je lui dis, en toute candeur, tout comme le texte le fait, que ses enseignements blasphèment le nom de Dieu et sa doctrine.

Mark A. Noll, The Civil War As a Theological Crisis, University of North Carolina Press, 2006, p. 19.

arguments pour l’esclavage

En résumé: le débat biblique sur l’esclavage s’est fait entre des pro-esclavages biblicistes en phase avec le biblicisme américain d’une part ; et des abolitionnistes qui faisaient plutôt appel à « l’esprit » de la Bible opposé à sa lettre, et faisant feu de tout bois contre l’esclavage. Ainsi donc, aux yeux de beaucoup d’évangéliques à l’époque, les abolitionnistes étaient d’affreux crypto-libéraux qui attaquaient le clair enseignement de la Bible. D’où le blocage du débat.

Une défense biblique de l’esclavage

Cette approche avait un énorme avantage : sa simplicité la rendaitt très efficace et intuitive. Il s’agissait en gros d’ouvrir sa Bible sur quelques versets clés, et de dire « Lis et crois ». C’est écrit, c’est biblique. Le premier modèle nous vient de Thomas Thompson, 1770, The African Trade for Negro Slaves, Shewn to Be Consistent with Principles of Humanity, and with the Laws of Revealed Religion.

Il s’agit en gros de sortir Lévitique 25,45-46:

Vous pourrez aussi en acheter des enfants des étrangers qui demeureront chez toi, et de leurs familles qu’ils engendreront dans votre pays ; et ils seront votre propriété. Vous les laisserez en héritage à vos enfants après vous, comme une propriété ; vous les garderez comme esclaves à perpétuité. Mais à l’égard de vos frères, les enfants d’Israël, aucun de vous ne dominera avec dureté sur son frère.

Lévitique 25,45-46

Donc il nous est permis par Dieu d’acheter des esclaves à l’étranger.

Puis, on ouvrira l’épître de Philémon et on fera remarquer que Paul ne condamne pas l’esclavage, et ne le critique même pas en lui-même. Donc l’esclavage n’est pas un péché, et ne pose pas de problème. C’est biblique.

Au fil du siècle, cette position s’est enrichie d’autres textes, sans pour autant changer de méthode : Genèse 9,25-27 (malédiction de Cham), Genèse 17,12 (exemple d’Abraham), Deutéronome 20,10-11 (qui autorise à asservir des prisonniers de guerre), le silence de Jésus sur la question, 1 Corinthiens 7,21 (si tu es esclave, reste-le), Romains 13,1-7 (soumission aux autorités et aux maîtres), Colossiens 3,22-4,1 (relations maître-esclave) 1 Timothée 6,1-2 (être vertueux sous son esclavage).

Principe biblique et certitude républicaine

L’abolitionnisme n’était pas une position évidente à défendre dans le contexte du XIXe siècle américain, on l’a vu. Ses meilleurs arguments étaient inaudibles car trop subtils au goût de l’époque. Ses arguments les plus persuasifs étaient aussi les plus mauvais. Ils consistaient surtout dans des appels au bon sens, aux intuitions morales, aux « vérités évidentes » qui se cassaient les dents sur des citations bibliques interprétées de manière bibliciste.

Pour donner un exemple de (mauvaise) exégèse abolitionniste : Georges Bourne, The Book and Slavery Irreconcilable, 1815.

1. Partir d’Exode 21,16 : Celui qui dérobera un homme, et qui l’aura vendu ou retenu entre ses mains, sera puni de mort.

2. Sans systématique ni tenter de réconcilier avec d’autres versets, en tirer que l’esclavage est condamné en général.

3. Insulter ses opposants en faisant référence à un principe général qui apparaît magiquement à partir de la Bible : Tout homme qui détient des esclaves et se prétend chrétien ou républicain, est soit un incurable idiot incapable de distinguer le bien et le mal, ou bien un pécheur obtus qui défie volontairement toutes les obligations sociales, morales, et divines. (Ibid., p. 41).

En 1845 à Cincinatti, Jonathan Blanchard (abolitionniste) et Nathaniel Rice (partisan de l’esclavage) débattent publiquement ; le second défend cette fois la thèse de Moïse Stuart que certes la Bible pointe vers l’abolition de l’esclavage, mais ne le condamne pas explicitement. Le débat n’est pas aussi élaboré que celui entre Fuller et Wayland plus tôt, mais il est parfaitement représentatif de la stratégie rhétorique de chaque camp : d’un côté, des citations de versets (techniquement justes), et de l’autre, l’appel aux principes républicains de liberté et à privilégier « l’esprit plutôt que la lettre » (assez persuasif). Il est à noter que le roman La case de l’oncle Tom exploitera cette persuasivité à fond, d’une façon bien plus efficace que les arguments de théologiens.

À cause de ces tentatives d’esquiver les versets favorables à l’esclavage en abolissant ou diluant l’autorité des Écritures, l’abolitionnisme posait problème à des évangéliques qui n’étaient pas forcément enthousiastes quant à l’esclavage, mais voulaient rester fidèles à la Bible. Les abolitionnistes avaient l’air d’attaquer la Bible tout entière, surtout qu’ils avaient des athées et des libres-penseurs dans leurs rangs. C’est le souci de Leonard Bacon : dès 1846, ce congrégationnaliste du Connecticut, qui voulait vraiment s’opposer au péché de l’esclavage, était néanmoins sur la réserve. Son analyse de l’argument de la « lettre » contre « l’esprit » décrit très bien le dilemme : « Les faits sont qu’il y avait à la fois des maîtres et des esclaves dans les Églises fondées par les apôtres. On ne peut pas les effacer à moins d’avoir recours à des méthodes d’interprétation qui effaceront tout ! »

Pour éviter cette attaque contre l’Écriture, des chrétiens ont développé un autre argument, plus historique et plus prudent : La Bible ne condamne pas l’esclavage en soi, mais elle condamne l’esclavage tel qu’il est pratiqué dans le Sud.

C’est ce que fait David Barrow dans Involuntary, Unmerited, Perpetual, Absolute, Hereditary Slavery, Examined; on the Principles of Nature, Reason, Justice, Policy and Scripture. Son argument est que l’esclavage de Moïse est différent de celui des sudistes, les lois bibliques ne s’appliquent donc pas. Wayland ne fera que reprendre l’argument de Barrow avec beaucoup plus de citations et études de mots. Rabi Raphall, Tayler Lewis avancent l’argument que dans l’esclavage de la loi mosaïque, l’esclave est toujours une personne dotée de droits, alors que le système du Sud ne lui en reconnaît aucun. D’autres demandent : qui sont les étrangers au peuple de Dieu aujourd’hui dont parle Lévitique 25 ? Maintenant que le salut concerne toutes les nations, il est obsolète. Mais pourquoi ces arguments n’ont pas marché ?

  1. À cause de l’amalgame facile avec l’abolitionnisme radical (soutenu par des athées et des libres-penseurs).
  2. Le racisme de l’époque qui faisait que même les abolitionnistes considéraient que les noirs étaient une race d’esclave. Faute de renverser cette présupposition, il était difficile d’imaginer que les noirs ne soient pas destinés à des esclaves.
  3. Cette position ne pouvait pas être justifiée par un verset cité à la va-vite. Or la preuve par verset est le langage de cette époque.

Conclusion du débat

Chaque camp tenant pour évidentes les vérités qu’ils défendaient, le débat s’est purement et simplement bloqué, comme peut l’être le débat sur le pastorat féminin aujourd’hui, pour des raisons semblables par ailleurs : le débat était tout entier porté sur l’exégèse vite ignorée d’une poignée de versets, et aucune autre méthode n’était permise pour le débloquer. Il ne restait plus qu’à organiser une ordalie dont les juges seraient les généraux Ulysse Grant et Robert Lee.

Or, la querelle théologique s’étant réglée par les armes et non par les arguments, l’environnement intellectuel américain n’est pas prêt pour l’intégration de ces nouveaux citoyens noirs. Bien que la guerre ait été gagnée par une mobilisation industrielle extraordinaire, il n’y a pas d’idées pour savoir comment mettre cette puissance au service du bien. Au moment où l’on a besoin d’une grande énergie intellectuelle pour traiter ces deux grands défis théologiques, l’énergie des théologiens évangéliques est sapée, toujours bloquée sur les mêmes lignes de divisions qui ont provoqué la guerre. Il est à noter par exemple qu’il faudra attendre Billy Graham dans les années 1960 pour que les baptistes du Nord et les baptistes du Sud collaborent à nouveau.

Autre problème : l’absence d’arbitre dans l’interprétation. Le modèle américain 100 % individualiste a fait en sorte que la seule façon de résoudre le conflit théologique était l’ordalie sanglante de la guerre de Sécession. Mais le débat étant toujours bloqué, en plus de débloquer la question politique par la victoire du Nord, une autre décision a été prise : celle de ne plus faire de décision politique fondée sur des arguments théologiques. Ce n’est bien entendu pas le seul facteur de sécularisation des États-Unis, mais c’en est un tout de même. Nous reviendrons ultérieurement sur les leçons de ce débat.

Dans d’autres nations

Très généralement, les protestants des pays étrangers sont abolitionnistes, sans atteindre le niveau de technicité et d’engagement des arguments abolitionnistes américains. Il n’y a guère qu’un ou deux articles dans le London Times où l’on critique les excès de l’abolitionnisme et son hypocrisie raciste.

Pourquoi un texte comme 1 Corinthiens 7,20-21 (qui tolère l’esclavage) équivaut à un endossement de l’esclavage pour les protestants américains, du Nord comme du Sud, tandis que les autres protestants orthodoxes n’y prêtaient tout simplement pas attention ? Très généralement, les arguments bibliques pour l’esclavage n’étaient pas pris au sérieux. Ca pouvait être aussi brutal que « Eh ben, pourquoi vous devenez pas polygame alors ? » lorsqu’un journal théologique allemand répondit à un évêque épiscopalien américain pro-esclavage, en lui disant que ses arguments pouvaient tout aussi bien justifier cette pratique.

En 1864, le Protestantische Kirchenzeitung a répondu à un livre publié par Stephen Hopkins, évêque épiscopalien du Vermont, qui défendait l’esclavage comme institituion biblique ; les éditeurs lui ont offert ce qu’ils considéraient être une réduction à l’absurde efficace en dirigeant ses lecteurs vers une autre publication américaine qui utilisait le type d’argument de Hopkins pour justifier la polygamie. Pour les protestants allemands, c’était aussi simple que ça.

Ibid., p.117.

Ils étaient aussi plus au clair (privilège de la distance) sur les présupposés américains, identifiant correctement l’idéologie du libre-marché et le racisme qui soutenait l’esclavage sudiste. Des missionnaires européens par exemple dénonçaient la fausseté des clichés sur l’infériorité intellectuelle des noirs, disant que l’absence de qualité des hommes ne se voyaient que  là où se pratiquait la traite des noirs.

Les protestants étrangers faisaient aussi plus facilement la distinction entre l’esclavage en général, et celui du Sud en particulier, avec ses cruautés répugnantes à la morale chrétienne. En conséquence, il leur était plus facile de rejeter l’esclavage sudiste, parce que la Bible contredisait trop ouvertement les particularités sudistes.

En résumé, quatre choses expliquent cette différence entre les protestants américains et ceux du reste du monde (pp. 122-123) :

  • Les communautés étrangères n’étaient pas républicaines, voire ouvertement antirépublicaines, et rejetaient donc l’individualisme dans l’interprétation. Elles étaient plus respectueuses de l’interprétation reçue dans leurs communautés.
  • Le christianisme européen ou canadien n’était pas démocratique. Peu importait ce qu’un quidam pensait de l’esclavage, c’était l’opinion de l’institution que l’on consultait et prenait au sérieux.
  • Il n’y avait qu’aux États-Unis que rejeter l’esclavage équivalait à rejeter l’orthodoxie. Au contraire, en Angleterre, plus on était évangélique, plus on était abolitionniste.
  • Les Anglais avaient appris à se méfier des interprétations littéralistes après les schismes d’Edward Irving et autres sectes qui s’appuyaient sur des lectures semblables.

En somme, pour un niveau de foi et d’attachement à la Bible identiques, les protestants étrangers n’étaient pas en position de se trouver bloqués par le dilemme suivant : « Crois-tu en la Bible ou dans une doctrine humaine ? » Pour n’importe quel lecteur non américain, c’était un faux dilemme.

Que pouvons-nous apprendre ?

Nous avons déjà eu l’occasion d’écrire contre le biblicisme, c’est-à-dire notre manie de ne vouloir que l’Écriture comme seule et unique source de vérité. Mais avec cette histoire, nous pouvons ajouter un argument historique :

  • Le biblicisme s’appuie sur un optimisme démesuré en ses propres capacités d’interprétation. Dans le contexte américain, cet orgueil a mené à l’aveuglement complet, et a fait 620 000 victimes dans la guerre de Sécession.
  • Sans garde-fou culturel, ce biblicisme a mené des croyants on ne peut plus sincères à défendre une institution corrompue, qui encore aujourd’hui fait la honte des baptistes du Sud. Le biblicisme n’est pas une barrière contre la pensée mondaine : il en est une porte d’entrée.
  • En fin de compte, l’échec du biblicisme est devenu l’échec de la chrétienté évangélique américaine, avec l’introduction du sécularisme comme remède au blocage intellectuel, qui a mené à la querelle entre fondamentalistes et modernistes, responsable en grande partie du paysage religieux et politique actuel.

Bref, il n’a pas fonctionné. C’est pourquoi nous devons songer à ne pas faire la même erreur, et chercher tout de suite un arbitre dans nos querelles, afin 1° de ne pas dériver, 2° de corriger notre interprétation de la Bible et 3° de ne pas rester bloqués jusqu’à épuisement des esprits et démoralisation de tous. À la suite de nos pères réformés, nous proposons de faire appel à la Tradition et au jugement collectif de l’Église. Après tout, c’est ce qu’ont fait nos pères, y compris ceux du XIXe siècle…

Une autre leçon est que nous devons absolument résister à l’enfermement d’un débat dans l’interprétation toujours remâchée de quelques passages isolés du reste. À l’heure actuelle, c’est la situation dans le débat sur le pastorat féminin et ce que tentent de faire certains défenseurs du mariage homosexuel : réduire le débat à quelques versets, épuiser les conservateurs sur ces mêmes versets, puis gagner du terrain dans l’interprétation de « l’esprit » des Écritures. Pour ces raisons, nous vous encourageons, frères et sœurs, à prendre tout de suite de la hauteur, et à ne pas vous laisser enfermer dans des querelles de mots. La doctrine de l’Évangile est un ensemble, c’est cet ensemble qu’il faut défendre. Peut être éviterons-nous ainsi quelques erreurs de nos pères.

  1. Lorsque l’on considère le nombre de citoyens américains morts.[]

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

4 Commentaires

  1. Romuald

    Bonsoir.

    Merci Etienne. Tu emploies l’expression « Biblicisme ». Comme la définis-tu, stp ?

    Cdt

    Réponse
      • Romuald

        Ha, non … Ok, je vais les consulter.
        Merci

        Réponse
        • Romuald

          Et désolé; je viens de m’apercevoir des liens en bas de l’article qui renvoient notamment vers le mot Biblicisme.
          Je ferai plus attention la prochaine fois.
          Encore merci

          Réponse

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