Peut-on distinguer les attributs divins de l’essence divine ? Nous le nions contre les sociniens.
Les attributs sont les « qualités » que nous attribuons à Dieu : par exemple, sa toute-puissance qui est l’absence de limites dans son action. Sa bonté, qui est sa disposition à nous donner du bien etc.
Formulation de la question (§§5-6)
Les sociniens voulaient nier la divinité du Saint-Esprit, et pour ce faire, osaient dire que le Saint-Esprit n’était pas Dieu, mais un attribut de Dieu, et ils séparaient les deux. Contre cela, les orthodoxes affirment qu’en réalité, l’être de Dieu et ses attributs sont une seule et même chose, même si l’on peut faire une distinction virtuelle [seulement en concept].
Argumentation (§§ 7-9)
Premier argument : les attributs ne peuvent pas être une chose différente de l’être de Dieu parce que Dieu est parfait et simple. En langage plus ordinaire, cela veut dire que nous n’avons pas un objet divin d’un côté, et les attributs divins « stockés dans un serveur platonique » de l’autre côté. Dieu n’est pas un être qui se trouve avoir de la toute-puissance, il est la définition même de la Puissance. Il n’est pas un être qui a de la justice: il est la Justice avec un grand J, sa définition même.
Deuxième argument : s’il en était autrement, alors Dieu recevrait sa perfection de l’extérieur, ce qui revient à dire qu’il ne serait pas suprême, puisque ce serait ce par quoi il recevrait sa perfection qui serait plus grand que lui.
Troisième argument : si ses attributs étaient « à part » de sa divinité, alors cela veut dire qu’il ne serait pas parfaitement juste, ou tout-puissant, etc., mais que ce n’est qu’un potentialité actualisée : il se trouve que Dieu est juste, mais son être ne dépend pas de la justice, qui est différente de Dieu. Ce qui est absurde.
Ainsi, si jamais nous distinguons et prenons à part la justice de Dieu par exemple, cela ne signifie pas qu’elle soit en Dieu réellement distincte et différente : ce n’est qu’une distinction virtuelle, dans notre tête. Dans la réalité Dieu est la Justice, avec un grand J.
Considérant que la question 3.7 sera toute entière consacrée à la simplicité de Dieu (peut-être le plus beau de tous les attributs), je m’arrête ici.
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