Cet article est le trente-deuxième d’une série consacrée à la logique classique (ou aristotélicienne, c’est-à-dire développée par Aristote). Dans le trente-et-unième, j’ai expliqué la différence entre jugement, proposition et phrase. Dans cet article, je montrerai pourquoi les propositions sont si importantes. Si vous avez du mal à la comprendre, ne vous inquiétez pas, cette précision technique n’est pas très importante (et donc cet article non plus). Comme d’habitude, je reprendrai énormément le contenu du livre Socratic Logic de Peter Kreeft des page 139 à 140.
I. Les propositions visent le but ultime de la logique
Rappelons-nous que les définitions et les arguments sont les produits respectifs de l’appréhension simple et du raisonnement, des opérations de l’intelligence (la première et la troisième) qui ne sont que des moyens d’atteindre la vérité. Contrairement à ceux-ci, les propositions (produits de la deuxième opération de l’intelligence : le jugement) expriment, contiennent en elles-mêmes des vérités. Les définitions et les arguments visent la fin (la vérité) indirectement alors que les propositions l’atteignent directement.
II. Les propositions nous aident à mieux comprendre ce que disent les autres
Aujourd’hui, on s’étonne souvent que nos générations ont beaucoup plus de mal à lire que les précédentes. Cela s’explique au moins en partie par le fait que les gens ont maintenant du mal à comprendre ce que les autres disent ou écrivent. Si c’est le cas, comment voudront-ils lire quelque chose qu’ils ne comprendront qu’avec une grande difficulté ?
Encore une fois, la logique peut servir de solution à ce problème. En particulier l’analyse des propositions qui permet de mieux « deviner » ce qu’affirme ou nie (ce en quoi consiste une proposition) un auteur dans son livre.
Dans le même sens, bien manier les propositions nous aidera également à mieux réfléchir et à mieux nous exprimer.
Illustration : Éducation d’Alexandre par Aristote, gravure de Charles Laplante.
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