L’article original se trouve ici.
Il y a quelques mois, j’ai écrit sur l’incohérence du LGBT, où je soutenais ce qui suit :
Soit (1) « homme » et « femme » sont liés à la forme physique, auquel cas le concept d’orientation sexuelle (LGB) est intelligible mais l’idéologie du transgenderisme (T) est indéfendable, soit (2) « homme » et « femme » ne sont pas liés à la forme physique, auquel cas le concept d’orientation sexuelle (LGB) n’est plus intelligible.[…]
Il me semble donc que ceux qui adoptent le terme LGBT font face à un formidable défi : fournir des définitions de L, G, B et T qui (1) satisfont aux exigences de l’idéologie transgenre et (2) correspondent aux sens conventionnels de L, G, et B.
Daniel Moody a attiré mon attention cette semaine sur un article d’un auteur gay dans Quillette, Brad Polumbo, suggérant qu’il est temps pour « LGB » et « T » de prendre des chemins différents :
Le fossé grandissant entre les militants des droits des transgenres de plus en plus radicalisés et les communautés lesbiennes, gays et bisexuelles (LGB) est enfin apparu au grand jour. Cette semaine, la plus grande organisation de défense des droits des LGBT d’Europe, l’organisation caritative londonienne Stonewall, a été publiquement accusée de subordonner les droits des LGBT à l’objectif de plus en plus résolu du groupe de remplacer le sexe par le genre comme marqueur d’identité. Comme l’écrivait récemment Helen Joyce dans Standpoint, « Stonewall a tout fait pour l’auto-identification du genre. Son glossaire en ligne décrit maintenant le sexe biologique comme étant « assigné à la naissance » (probablement par une sage-femme avec un Choixpeau de Poudlard). Le terme « gay » et « lesbienne » signifie maintenant attirance pour le même genre, et non pour le même sexe. La « transphobie » est la « peur ou l’aversion d’une personne en raison du fait qu’elle est trans, y compris le déni/refus d’accepter son identité de genre ». D’un coup, quiconque se déclare exclusivement attiré par des personnes du même sexe est devenu un fanatique. »
En tant qu’homosexuel vivant aux États-Unis, je ne suis pas touché directement par la politique intra-LGBT de la Grande-Bretagne. (« LGB/T » pourrait maintenant être un terme plus approprié.) Mais je suis surpris qu’il ait fallu autant de temps pour qu’une telle rupture formelle survienne. Les mêmes pressions se sont multipliées partout, et ce n’était qu’une question de temps avant que quelqu’un n’y réponde.
Son argument est très similaire au mien (gras ajouté) :
Les gays, lesbiennes et bisexuels ont tous quelque chose d’évident en commun : l’attirance pour les personnes de même sexe. Il s’agit d’une orientation sexuelle alternative qui, dans une certaine mesure du moins, façonne nos expériences et modifie les conséquences de notre vie. Nous nous identifions généralement à notre sexe biologique – et, en fait, nous avons parfois passé de nombreuses années à nous sentir piégés par lui. Être gay, c’est comprendre que le sexe est fixé à la naissance. Mon attirance sexuelle, de même, est basée sur des facteurs bien ancrés qui échappent à mon contrôle.
Le transgenderisme est un concept à part. Alors que l’homosexualité conduit à des différences évidentes dans le comportement réel, le transgenderisme offre une redéfinition catégorielle de ce que cela signifie d’être un homme ou une femme. Comme le décrit Joyce, une « identité de genre » est un concept quasi-spirituel – presque comme une âme – qui est « quelque chose entre une essence intérieure, connue seulement de son possesseur, et une apparence et un comportement stéréotypés masculins ou féminins ».
(Voir aussi les observations bien antérieures de Daniel Moody sur l’incompatibilité fondamentale entre LGB et T.)
L’auteur britannique Douglas Murray – également gay – avance essentiellement le même argument que Polumbo dans son nouveau livre The Madness of Crowds (certainement l’un des livres les plus importants publiés cette année). Murray soutient que « la communauté LGBT » est essentiellement une construction fictive, et elle l’est nécessairement. (En fait, Murray suggère qu’il est même exagéré de parler d’une communauté LGB.) Nous assistons peut-être au début de la fin de ce qu’on appelle le mouvement LGBT. Nous allons certainement voir cet argument LGB-vs-T plus fréquemment articulé alors que les LGB « traditionalistes » tentent de se séparer des kamikazes culturels du mouvement transgenre.
À mon avis, la question intéressante n’est pas de savoir pourquoi LGB et T intentent des procédures de divorce. La réponse est simple. La véritable énigme, c’est pourquoi ils se sont mariés.
Le fait que certains milieux de l’évangélisme cèdent à l’idéologie LGBT au moment même où elle commence à se diviser n’est pas moins troublant. (On peut dire la même chose de ces évangéliques qui nous supplient actuellement de faire la paix avec le darwinisme.) William Ralph Inge avait sûrement raison : « Quiconque épouse l’esprit de cet âge se trouvera veuf dans le prochain. »
Pourtant, HSBC ne fonctionne pas sans le C ?
Mêlez vous de vos oignons
L’auteur ne s’intéresse pas tellement à la sémantique, il interroge plutôt la cohérence d’un mouvement.
Et il en a le droit 🙂