Les vertus comme remède au complotisme
18 novembre 2020

Le documentaire Hold-Up (que je n’ai personnellement pas vu et que je me garderai bien de commenter) semble avoir eu l’effet d’une piqure de frelon sur les médias français : dans une sorte de choc anaphylactique, les unes délirantes se sont succédées et les journaux se sont mis en ligne pour fact-checker — n’y-a-t-il donc point de mot français qui vaille ? — ce documentaire et assurer que toute personne partageant ne serait-ce que le plus petit point défendu dans ce documentaire est un complotiste. Il est pourtant facile de remarquer que leur travail de rectification des faits est bien plutôt une œuvre de rectification morale, au vu de la fréquence des appels au pathos (à l’émotion). Ainsi que le dit Natacha Polony : « Quand le débat se limite à une lutte entre le Bien et le Mal, les complotistes ont table ouverte. »

En effet, un des plus gros problèmes avec la notion de « complotisme » (qui est une expression polémique visant à disqualifier l’interlocuteur) est qu’il est défini en fonction de doctrines : est complotiste celui qui croît en l’article « le SARS-CoV2 est fabriqué par l’humain ». Est complotiste celui qui confesse que les vaccins contre le covid sont plus nuisibles qu’utiles. Le grand problème de cette définition est qu’elle ne tire sa définition de rien d’autre que la référence à une orthodoxie, qui n’est pas plus fondée que sa rivale ! En conséquence, les débats sur le coronavirus virent au conciliabule entre le parti du gouvernement, d’une part, et les hérétiques complotistes, d’autre part. Ce qui est fort pénible. On en viendrait presque à souhaiter que des moines égyptiens débarquassent avec leurs gourdins sur les plateaux TV, histoire de rigoler un peu, comme à Éphèse en 449.

Dans cet article, je puiserai dans la tradition éthique protestante à la recherche d’un meilleur critère pour juger ce qui est vicieux et ce qui ne l’est pas. Mon objectif est d’aider à pacifier le débat et à se concentrer sur l’essentiel.

Concrètement, je propose de considérer que le complotisme est un vice plutôt qu’une hérésie. Il ne consiste pas en fausse doctrine, mais en une fausse habitude de manier la vérité.

Définition de la vertu

La Réforme a apporté une révolution dans l’ecclésiologie médiévale, mais n’a pas touché en profondeur à l’éthique médiévale, que les réformateurs ont reprise sans grande modification. Ainsi donc, l’éthique protestante classique reste basée sur l’Éthique à Nicomaque d’Aristote, et un géant de la Réforme comme Vermigli ne voyageait jamais sans sa Bible et son édition des livres d’Aristote. Or, l’éthique d’Aristote considère que le Bien est le fruit des vertus, qu’il définit ainsi :

La vertu est une disposition à agir, consistant en une médiété relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait un homme prudent.

Aristote, Éthique à Nicomaque, II.6 (1107a)

Je développe cette définition :

  • Disposition : Un peu comme la musculature du sportif, c’est un « pli » de l’âme qui facilite par sa présence l’action juste. À force d’être courageux, votre âme finit par être « structurée » [disposée] à agir courageusement, tout comme le cycliste a les jambes disposées à faire de longues courses à vélo.
  • Agir : L’objet de la vertu n’est pas une théorie, mais une pratique.
  • Médiété : Ce qu’on appelle le « juste milieu ». Par exemple, le courage est une vertu qui se trouve au juste milieu entre deux vices : le défaut de courage qui est la lâcheté, l’excès de courage qui est la témérité.
  • Relative à nous : La définition de ce juste milieu ne revient pas à dire :  « 5 est le milieu entre 0 et 10 ». On dira plutôt : « 2500 kCal sont la juste ration pour un homme normal, mais elle est insuffisante à un athlète et excessive pour un jeune garçon ». La définition précise d’une vertu varie un peu selon les circonstances concrètes.
  • Rationnellement déterminée : Déterminée suite à une délibération raisonnée.
  • Comme la déterminerait un homme prudent : La vertu est avant tout pratique et s’acquiert donc par l’exemple et l’imitation, plus que par l’explication et la théorie.

Il est à noter que ces vertus concernent tous les êtres humains : elles ne sont pas l’apanage du chrétien seulement, mais tous les humains — croyants comme non-croyants — peuvent être vertueux, et sont d’ailleurs appelés à l’être.

Des vertus intellectuelles

J’omets quelques détails sur la classification des vertus pour me concentrer sur les vertus intellectuelles, c’est-à-dire les dispositions de notre intellect à penser justement. En effet, c’est dans ce domaine que l’on fait des procès en complotisme. Les vertus intellectuelles sont contenues dans l’acronyme SAPIS (tu es sage en latin) :

  1. Science
  2. Art
  3. Prudence
  4. Intelligence
  5. Sagesse

Science

C’est une vertu spéculative, c’est-à-dire qui permet à l’intellect de discerner justement ce qui est vrai.1 La science est la vertu qui dispose à faire les justes conclusions à partir des faits.

Sans surprise, ce sont les scientifiques (littéralement : « ceux qui font la science ») qui sont les plus aguerris dans la pratique de cette vertu. Cependant, et c’est très important, il y a autant de sciences qu’il y a d’objets de connaissance. Quelqu’un qui est qualifié en épidémiologie — en langage aristotélicien, qui est vertueux dans la science des épidémies — ne l’est pas forcément en génétique.  Autrement dit : il faut faire attention aux limites des expertises. Quand un médecin urgentiste parle de la structure génétique du virus, il n’est pas plus dans son élément que vous et moi.

Comment acquérir la science ? Par la pratique : en apprenant à tirer des justes conclusions à partir des faits, en suivant l’exemple de ceux qui le pratiquent de façon plus avancée. Voilà pourquoi il faut écouter les experts, sans pour autant adopter toutes leurs opinions comme s’ils étaient des prophètes. C’est leur vertu qu’il faut imiter, plus que leur opinion. Voilà une distinction que nos élites ne font pas, eux qui créent des comités théodules comme le conseil scientifique et les nomment ensuite : « consensus scientifique ».

Notez aussi l’importance de ne pas surinterpréter les faits : j’aime l’exemple d’Alexandra Henrion-Caude, qui remarque que la structure ARN du virus comporte un élément qui n’est pas naturel, mais se contente de conclure que la structure n’est pas naturelle, sans aller plus loin. Il n’est pas conforme à la vertu de science de bâtir toute une histoire à partir de ce seul fait, car c’est une faute de raisonnement.

Résumons ce que nous devons faire quant à la vertu de science pour ne pas tomber dans le complotisme :

  • Nous devons apprendre à observer les bons faits.
  • Nous devons apprendre à tirer de justes conclusions sur les faits. Et notamment, apprendre à ne pas surinterpréter.
  • Nous avons besoin des experts.
  • Mais nous en avons besoin comme exemple de vertu, et non comme autorité magistérielle : il s’agit de les imiter dans ce qu’ils font, plus que d’adopter stupidement et rigidement des opinions dont eux-mêmes ne sont pas totalement sûrs.
  • Il faut éviter le déficit de science, que l’on appelle ignorance. À noter que l’ignorance ici n’est pas l’absence de savoir, mais le refus de savoir.
  • Je ne distingue pas vraiment d’excès de science en revanche. Tout au plus un excès de confiance, mais il ne s’applique pas à la science.

Art

L’art est une vertu intellectuelle pratique, c’est-à-dire une vertu intellectuelle qui a pour objet l’application du savoir. Plus spécifiquement, l’art est la disposition à appliquer justement son savoir. La science nous fait savoir que la tension d’un thermocouple varie avec la température. L’art est la vertu qui nous fait réaliser un thermomètre basé sur ce principe. Selon la définition de Thomas d’Aquin, l’art c’est « la droite règle des choses à faire2».

Appliqué aux débats sur le coronavirus, l’art est la vertu dont nous avons besoin pour déterminer la « droite règle » dans la lutte contre l’épidémie : quel usage des masques ? Quel usage du confinement ? etc. Quelle est la droite règle de nos actions contre l’épidémie ? C’est là que se situent les débats les plus intenses et les plus nombreux, les plus politiques aussi, car la politique est précisément l’art de l’action publique.

La difficulté dans l’art de gérer l’épidémie de covid est justement que nous n’avons pas d’exemple ni de recul quant à la conduite à tenir, ou plutôt : nous ne savons pas quel modèle suivre. Nous sommes donc dans une dispute d’artisans qui prétendent l’un qu’il faut réaliser tel objet par tel outil et tel méthode, et l’autre qui considère que le même objet devrait être réalisé par une méthode différente.

Résumons ce que nous devons faire quant à la vertu de l’art pour ne pas tomber dans le vice :

  • Avoir l’humilité d’un élève, plutôt que se prendre pour un maître : nous avons besoin d’apprendre des autres pour savoir quel est le meilleur art de gérer l’épidémie.
  • Identifier correctement le but à atteindre : une partie des frictions est causée par la mauvaise identification des buts ; pour certains il faut viser à l’éradication totale du virus de la surface de la terre, pour d’autres il faut viser à une cohabitation maîtrisée de l’homme avec ce virus. Tant qu’on ne s’est pas entendu sur « la chose à faire », on perd son temps à discuter masque et vaccins.
  • Faire attention à la science qui est utilisée : si dans la discussion de ce qu’il faudrait faire, nous ne sommes pas d’accord sur le savoir qui base notre proposition, il faut arrêter et essayer de s’accorder sur le savoir. Si l’un sait que le confinement est efficace, et l’autre non, il est inutile de discuter comment le faire, car le désaccord est plus fondamental.

Enfin, qui dit vertu parle aussi des vices :

  • Le déficit en art c’est lorsqu’on ne sait pas comment faire une chose. Cela se résout par le conseil.
  • L’excès en art est plutôt rare : c’est lorsque la question du comment faire une chose dépasse et occulte le pourquoi on la fait.

Prudence

La prudence est une vertu intellectuelle pratique, qui concerne l’application du savoir. Elle consiste en la disposition à choisir ce qui est juste dans les circonstances concrètes dans lesquelles nous sommes. Pour les autres maladies, un vaccin peut être une bonne solution. Mais pour les vaccins qui seront bientôt proposés, il faut tenir compte du fait que concrètement, nous n’avons pas de recul ni d’expérience sur des vaccins développés si rapidement. Pire même : nous avons des raisons positives de penser qu’ils sont plus dangereux que des vaccins habituels, notamment les vaccins à ARN. La prudence se doit de tenir compte du plus de faits concrets possible.

Il sera plus facile de comprendre ce qu’est la prudence à partir du défaut de celle-ci. Quand des députés se précipitent pour proposer de rendre obligatoire le vaccin, ils font preuve d’art (politique) dans le sens où contre une maladie, la réponse a souvent été le vaccin. Mais ils manquent complètement de prudence, dans leur refus de prendre en compte le vaccin particulier qui est acheté par la France, et comment il diffère des autres. Ils manquent aussi de prudence dans le fait qu’ils ne prennent pas assez en compte les caractéristiques concrètes de cette covid, qui est saisonnière et donc pas immunisante. Ils manquent enfin de prudence dans le fait qu’ils oublient que la covid circule depuis un an, et donc que l’immunité collective que l’on veut atteindre par un vaccin est en cours de construction. Ils s’apprêtent inoculer le vaccin à des gens déjà immunisés par le virus naturel ! Notez qu’il existe aussi un défaut de prudence dans le camp opposé, quand il y a opposition au vaccin sur des bases dogmatiques et non prudentielles.

La prudence concerne l’application de l’art, qui est une application du savoir scientifique. Cela veut dire que nous ne devrions pas tant discuter de l’obligation du vaccin, que de nous préoccuper d’abord de savoir si un vaccin est la « droite règle » pour contenir l’épidémie (art). Et nous ne devrions pas nous préoccuper du vaccin si déjà nous ne sommes pas d’accord sur la pertinence même de ce vaccin (science). Or le débat est précipité sur les détails prudentiels, alors que les détails scientifiques ne sont déjà pas présents.

Résumons ce que nous devons faire quant à la vertu de prudence pour ne pas tomber dans le complotisme :

  • Être délibérément concret sur les questions concrètes, quitte à paraître un peu simplet, par exemple : comment imposer une obligation, concrètement ? Mettre un policier derrière chaque habitant ? Il faudra alors augmenter le budget de la police. La prudence n’a que faire des certitudes dogmatiques : la question se pose avant toute chose. Or, en France, on est dogmatique sur les questions concrètes, et pragmatique sur les questions théoriques. C’est le pire des deux mondes.
  • Distinguer justement chaque domaine de discussion : si le désaccord n’est que sur la manière de vacciner la population, alors il est pertinent de discuter de l’obligation. Si vous n’êtes pas d’accord sur la pertinence même d’une vaccination (sur l’art), alors c’est de cela qu’il faut discuter. Si vous n’êtes pas d’accord avec l’idée même d’une immunité collective, ce n’est pas la peine de discuter du vaccin.
  • Ne pas oublier de discerner la pertinence même de discuter : est-ce utile ?

Enfin, qui dit vertu parle aussi des vices :

  • Le déficit de prudence se manifeste par le manque de considération des faits concrets, et un dogmatisme indûment placé.
  • L’excès de prudence se perd dans les considérations pratiques au point de ne plus oser proposer ou faire ce qu’il est juste de faire.

Intelligence

L’intelligence est une vertu spéculative (elle a pour objet le savoir pur). Elle consiste en la disposition à « voir » ce qui est vrai. La science tire ensuite les justes conclusions à partir de ce qui est justement compris (c’est-à-dire d’un bon usage de l’intelligence). Cela veut dire que l’on peut tout à fait être un bon scientifique, et être stupide, car l’on peut tirer le bon raisonnement de faits mal compris, ce qui est mauvais. C’est d’ailleurs une erreur que commettent souvent les experts qui sont en dehors de leur champ d’expertise : parce qu’ils sont bons scientifiques, ils se considèrent intelligents en toute chose. Or ce n’est pas vrai. D’autres confondent science et intelligence, et pensent qu’en alignant des faits, ils ont leur conclusion.

Le sujet où ces conflits d’intelligence sont le plus visible est celui sur l’efficacité de la l’hydroxychloroquine : observe-t-on bien une amélioration des malades avec l’hydroxychloroquine ? A-t-on observé dans les bonnes conditions ? Autrement dit : a-t-on bien « vu » son effet ?

Par ailleurs, c’est ce que l’on a reproché aux scientifiques les plus théoriciens qui se sont trompés dans leurs modèles : Parce qu’ils ne sont pas assez proches du terrain, ils n’ont pas « vu » les faits, et ont donc fait le bon raisonnement à partir des mauvais faits, en annonçant 10 fois plus de morts que ce qui s’est réellement passé.

Résumons ce que nous devons faire pour ne pas tomber dans le vice :

  • Distinguer les faits et les interprétations : les faits sont l’objet de l’intelligence, et les interprétations l’objet de la science. On peut être vertueux dans l’un mais pas dans l’autre.
  • Les mêmes conseils quant aux experts que pour la science s’appliquent ici aussi : sur le sujet de la covid, les observateurs sont aussi des scientifiques. Cela veut dire aussi que vous pouvez accepter les faits observés par un scientifique, mais être sceptique quant à son interprétation.
  • L’intelligence augmente par l’imitation d’un autre plus vertueux : ne vous appuyez donc pas sur votre propre intelligence, mais prenez exemple sur d’autres.
  • De même ne confondez pas l’intelligence avec les faits observés : c’est un raccourci dévastateur que de dire « telle opinion est une stupidité ». En réalité, elle est le fruit de cette stupidité, et vous ne devez pas vous presser d’appeler stupide celui qui s’est trompé dans son acte d’intelligence.

Enfin, qui dit vertu parle aussi des vices :

  • Le déficit d’intelligence s’appelle la stupidité, soit la « mauvaise vue » intellectuelle, que ce soit par préjudice ou malveillance.
  • Il n’y a pas vraiment d’excès d’intelligence.

Sagesse

La sagesse est la plus élevée de toutes les vertus intellectuelles. Elle est une vertu architectonique, c’est-à-dire la vertu qui consiste à articuler toutes les vertus entre elles en vue de bien vivre. C’est par la sagesse que l’on articule une bonne intelligence à une bonne science, pour développer un bon art appliqué avec une bonne prudence. Et plus que de tout le reste, c’est de cela dont nous manquons aujourd’hui :

  • Nous avons des hommes intelligents qui tirent les mauvaises conclusions des bons faits (manque de science) ;
  • Nous avons de bons scientifiques qui se font avoir par de mauvaises compréhensions (manque d’intelligence) ;
  • Nous avons des gens qui comprennent justement les faits et les interprètent bien, mais ne savent pas quoi faire avec (manque d’art) ;
  • Nous avons des gens qui comprennent bien, interprètent bien, savent ce qu’il faut faire, mais se trompent dans l’action en ne tenant pas compte des détails concrets (manque de prudence) ;
  • Nous avons des gens qui présentent des combinaisons diverses et variées de tous ces défauts possibles : tout un bestiaire !

Cette vertu-là est disponible à tous les hommes, mais les chrétiens ont comme un devoir de la posséder, car notre Seigneur est la Sagesse par excellence. Si nous l’aimons, si nous sommes unis à lui, nous devons être sages.

De même le chrétien a un recours supplémentaire pour devenir sage : les non-croyants sont obligés d’apprendre la sagesse à partir de l’exemple d’autres sages. Le chrétien peut la recevoir directement de celui qui est la Sagesse ! C’est un avantage énorme que Dieu apprécie de voir demander (Jacques 1:5). La sagesse s’acquiert les yeux vers le ciel et le genou à terre, le cœur tourné vers Dieu et les mains tournées vers les œuvres.

Qui dit vertu parle aussi des vices :

  • Le déficit de sagesse s’appelle folie, dont la Bible parle beaucoup.
  • Il n’y a pas d’excès de sagesse. Il n’y a que Christ comme perfection.

Conclusion

Je n’ai pas parlé ici des autres vertus qui sont pourtant elles aussi nécessaires dans nos discussions sur la covid :

  • Le courage qui nous pousse à défendre la vérité et la justice quand on nous intimide.
  • La tempérance qui nous amène à nous méfier de nos biais et des plaisirs qui viennent avec la fausse connaissance et le sentiment de supériorité.
  • La justice, qui consiste à donner à chacun ce qui lui convient : un ton doux et rationnel avec celui qui demande sincèrement des explications honnêtes, de la distance avec le moqueur.
  • La prudence qui discerne les bons moments et les bonnes paroles à prononcer.

Et je n’ai pas non plus parlé des vertus plus spécifiques au chrétien, les vertus théologales :

  • La foi, qui regarde à Christ pour que nous ne soyons pas inutilement troublés par le chaos alentour.
  • L’espérance, qui considère comme acquise la victoire de Christ, et nous rend pleins de force pour faire le bien même dans le chaos.
  • La charité, qui nous permet d’être à l’image de Christ avec tous.

Le complotisme est un concept qui n’a jamais été conçu pour être une faute morale, et qui sonne donc creux. Il devrait être abandonné pour que nous devenions au contraire plus critiques non pas des idées des autres, mais de notre propre comportement.

Et par-dessus tout, que le Seigneur nous accorde la sagesse qui nous manque.


Illustration : Paul Véronèse, Le choix entre la Vertu et la Passion, huile sur toile, 1590-1680.

  1. « La vertu intellectuelle spéculative est celle qui perfectionne l’intellect spéculatif dans la connaissance du vrai, car c’est là son œuvre bonne. » Thomas d’Aquin, ST I-IIa, q. 57, art. 2 co.[]
  2. ST I-IIa, q. 57, art. 3.[]

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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