Cinquante-deux questions aux égalitariens
6 mai 2021

Nous pensons qu’une droite compréhension de la masculinité et de la féminité est cruciale pour avoir une juste idée de la famille, de l’Église, de la liturgie et de bien d’autres sujets en théologie. Au lieu de revenir sur des arguments classiques en faveur du patriarcat, compris dans son sens étymologique et non dans le sens polémique que lui donnent les féministes depuis les années 1970, je propose ici, à la manière des catéchismes qui ont une question pour chacun des cinquante-deux dimanches de l’année, cinquante-deux questions portant principalement sur les textes bibliques pour mettre au défi les égalitariens d’apporter des réponses plausibles.


  1. Pourquoi l’homme a-t-il été créé le premier1 ?
  2. Et pourquoi Paul relève-t-il qu’il a été créé le premier2 ?
  3. Pourquoi la femme a-t-elle été tirée de l’homme et non créée du sol comme lui3 ?
  4. Et pourquoi Paul relève-t-il qu’elle a été créée de l’homme4 ?
  5. Pourquoi la femme est-elle créée pour aider l’homme et non l’inverse5 ?
  6. Et pourquoi Paul relève-t-il que la femme a été créée à cause de l’homme et non l’inverse6 ?
  7. Pourquoi est-ce l’homme qui reçoit l’ordre de ne pas manger le fruit défendu et non l’inverse7 ?
  8. Pourquoi l’homme est-il décrit comme créé puis placé dans le jardin tandis que la femme y est créée directement8 ?
  9. Pourquoi l’homme a-t-il la responsabilité de nommer les animaux9 ?
  10. Pourquoi, avant la chute, l’homme a-t-il la responsabilité de nommer la femme10 ?
  11. Pourquoi, après la chute, Adam a-t-il la responsabilité de donner à Ève son prénom11 ?
  12. Pourquoi le diable utilise-t-il un animal pour tenter la femme afin de faire chuter l’homme12 ?
  13. Pourquoi, à l’inverse, Dieu s’adresse-t-il après la chute à l’homme, puis à la femme, puis à l’animal13 ?
  14. Pourquoi Paul relève-t-il que la femme a chuté en premier14 ?
  15. Pourquoi l’institution du mariage est-elle asymétrique, l’homme devant quitter son père et sa mère pour s’attacher à sa femme15 ?
  16. Pourquoi Adam est-il donné seul comme représentant de l’humanité, et non Ève16 ?
  17. Pourquoi est-ce le péché d’Adam qui est imputé à tous les hommes, comme la justice du Christ l’est aux croyants, et non celui d’Ève16 ?
  18. Pourquoi toutes les alliances que Dieu conclut le sont-elles avec des hommes17 ?
  19. Pourquoi, dans le symbolisme spirituel du mariage, l’homme correspond-il au Christ et la femme à l’Église18 ?
  20. Pourquoi Dieu se présente-t-il comme Père et Fils et non Mère et Fille19 ?
  21. Pourquoi les images qui désignent Dieu sont-elles en grande majorité masculines20 ?
  22. Pourquoi, à l’inverse, le peuple de Dieu dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament est-il décrit, vis-à-vis de Dieu, par des métaphores féminines21 ?
  23. Pourquoi les généalogies sont-elles rapportées de père en fils22 ?
  24. Pourquoi les nations sont-elles nommées d’après leur premier ancêtre masculin23 ?
  25. Pourquoi les prêtres en Israël devaient-ils être des hommes ?
  26. Pourquoi, avant que les Lévites ne soient institués, c’est au chef de famille, c’est-à-dire au père, de sacrifier pour sa famille24 ?
  27. Pourquoi les rois choisis par Dieu pour Israël sont-ils des hommes25 ?
  28. Pourquoi, dans la loi que Dieu donne à Moïse, la fille peut-elle être démise de ses vœux par son mari ou son père, mais pas le fils26 ?
  29. Pourquoi, dans la loi que Dieu donne à Moïse, l’héritage est-il transmis aux hommes en priorité27 ?
  30. Pourquoi, dans la loi que Dieu donne à Moïse, l’épouse est-elle rattachée à son mari pour les questions de mariages illégitimes28 ?
  31. Pourquoi, dans la loi que Dieu donne à Moïse, est-ce au mari de fixer le prix du dédommagement en cas de dommage infligé à la femme29 ?
  32. Pourquoi, dans la loi que Dieu donne à Moïse, les règles de purification sont-elles différentes selon que le nouveau-né est une fille ou un garçon30 ?
  33. Pourquoi, dans la loi que Dieu donne à Moïse, les prix des vœux diffèrent-ils selon qu’il est question d’une femme ou d’un homme31 ?
  34. Pourquoi le fait d’être dominé par une femme est-il considéré comme un jugement pour un peuple32 ?
  35. Pourquoi les prophètes bibliques sont-ils majoritairement des hommes33 ?
  36. Pourquoi les Juges sont-ils majoritairement des hommes34 ?
  37. Pourquoi tous les auteurs de l’Ancien et du Nouveau Testament dont les noms nous sont parvenus sont-ils des hommes ?
  38. Pourquoi Christ s’est-il incarné en homme ?
  39. Pourquoi l’ange s’adresse-t-il à Joseph lorsqu’il s’agit de conduire la sainte famille en Égypte et de l’en y ramener35 ?
  40. Pourquoi Christ a-t-il choisi douze apôtres masculins ?
  41. Pourquoi n’est-il jamais demandé aux maris d’être soumis à leurs femmes ?
  42. Pourquoi Pierre donne-t-il Sara en exemple en ce qu’elle obéissait à Abraham et l’appelait son seigneur36 ?
  43. Pourquoi Pierre parle-t-il des femmes comme d’un vase plus fragile lorsqu’il s’adresse aux hommes37 ?
  44. Quelles raisons Paul donne-t-il pour ne pas laisser les femmes prendre autorité ou enseigner38 ?
  45. Pourquoi Paul prescrit-il des choses différentes aux hommes et aux femmes quant au voile39 ?
  46. Pourquoi Paul établit-il un rapport entre la soumission du Christ à Dieu et la soumission de la femme à l’homme40 ?
  47. Pourquoi Paul parle-t-il de l’homme comme étant la gloire de Dieu et de la femme comme étant la gloire de l’homme41 ?
  48. Quel est « l’usage naturel de la femme » dont parle Paul42 ?
  49. Pourquoi Paul parle-t-il du fait que les femmes parlent dans l’église pour l’interdire sans dire la même chose des hommes43 ?
  50. Pourquoi les anciens et les évêques sont-ils présentés comme des hommes44 ?
  51. Pourquoi les premiers chrétiens ont-ils, dès les premiers temps de l’Église, réservé le rôle d’ancien et d’évêque aux hommes, s’ils n’ont pas reçu cela des apôtres45 ?
  52. Pourquoi, finalement, Dieu a-t-il créé les femmes différentes des hommes quant à leur capacité à porter la vie et à la nourrir dans ses premiers instants ?

D’autres questions me sont venues depuis la rédaction de cet article, je les ajoute à la liste :

  • Dans les “codes de maisonnée”, Paul s’adresse toujours aux pères exclusivement lorsqu’il s’agit d’éducation, pourquoi46 ?
  • Dans les “codes de maisonnée”, Paul mentionne toujours le membre du couple de la relation considérée qui est soumis en premier. Il mentionne l’esclave puis le maître. Il mentionne les enfants puis les pères. Et il mentionne la femme puis le mari, pourquoi47 ?
  • Pourquoi les malédictions prononcées suite à la désobéissance de nos premiers parents sont différentes entre l’homme et la femme48 ? Le premier reçoit des malédictions liées au fait de façonner le monde extérieur et la seconde des malédictions liées à l’enfantement des enfants et aux relations au sein du foyer.
  • Pourquoi, lorsque Dieu donne un songe prophétique à Joseph, fils de Jacob, le père est-il représenté par le soleil et la mère par la lune et non l’inverse ou tous deux par deux étoiles49 ? Et pourquoi Jacob le comprend-il spontanément50 ?
  • Pourquoi, lorsque les fils du sacrificateur Éli pèchent gravement, le reproche est-il adressé à leur père et non à leur mère51 ? De même, pourquoi la rébellion d’Absalom est-elle introduite par le fait que son père David, et non sa mère, ne lui ait jamais fait de reproche52 ?
  • Pourquoi Déborah réprimande-t-elle Barak de lui avoir demandé de conduire le peuple53 ?

Pour considérer les réponses que nous proposons à plusieurs de ces questions, je vous invite à lire cet article sur le livre de la Genèse, cet article sur Dieu et la masculinité, cet article sur la virilité et le patriarcat ainsi que cet article sur le pastorat.


Illustration en couverture : Jan Brueghel l’Ancien, Adam et Ève dans le jardin d’Éden, 1615.

  1. Genèse 2,7.[]
  2. 1 Timothée 2,13.[]
  3. Genèse 2,22.[]
  4. 1 Corinthiens 11,8.[]
  5. Genèse 2,18-20.[]
  6. 1 Corinthiens 11,9.[]
  7. Genèse 2,16, 17.[]
  8. Genèse 2,8, 22.[]
  9. Genèse 2,19, 20.[]
  10. Genèse 2,23.[]
  11. Genèse 3,20.[]
  12. Genèse 3,1-6, 2 Corinthiens 11,3.[]
  13. Genèse 3,9-14.[]
  14. 1 Timothée 2,14.[]
  15. Genèse 2,24.[]
  16. Romains 5,12-14.[][]
  17. Pensons à Adam, à Noé, à Abraham et aux patriarches ; à Moïse, à Phinées, à David, etc.[]
  18. Éphésiens 5,23-33.[]
  19. Jean 1,14.[]
  20. Roi, juge, guerrier, berger, seigneur, père, mari, Dieu et non Déesse…[]
  21. Israël est présenté comme l’épouse de Dieu et l’Église reprend ce titre. Jérusalem et Samarie aussi sont présentées sous les traits d’une femme, parfois sous les traits de deux sœurs. À l’inverse, lorsque le peuple est infidèle, c’est sous les traits d’une adultère ou d’une prostituée qu’il est question de ce peuple.[]
  22. Genèse 5 ; 10 ; 11,10-32 ; 25,12-16, Luc 3.23-38, Matthieu 1, 1 Chroniques 1-8.[]
  23. Les Édomites sont les fils d’Édom, les Hittites fils de Heth, les Ismaélites fils d’Ismaël, Israël porte le nom de Jacob…[]
  24. Genèse 4,3 ; 8,20-22 ; 12,7 ; 13.18 ; 26.25 ; 35.7, Job 1,5, Juges 6,18 ; 24 ; 26 ; 13,19.[]
  25. Tous les rois qui ont reçu l’onction sont des hommes, seule la reine Athalie régne sur Israël par une conspiration illégitime (2 Rois 11).[]
  26. Nombres 30,1-8.[]
  27. Nombres 27,1-11.[]
  28. Lévitique 18,8, 16.[]
  29. Exode 21,22.[]
  30. Lévitique 12,1-8.[]
  31. Lévitique 27,1-8.[]
  32. Ésaïe 3,12[]
  33. Je dis majoritairement car il est question des filles de Philippe et d’Anne comme prophétesses dans le Nouveau Testament (Luc 2,38, Actes 21,9) ou, par exemple, de la prophétesse Myriam dans l’Ancien Testament (Exode 15,20).[]
  34. On constate que Déborah réprimande Barak parce qu’il a voulu qu’elle participe à son combat (Juges 4,9). Cela pourrait nous amener à poser une question de plus : pourquoi Déborah réprimande-t-elle Barak de lui avoir demandé ceci ?[]
  35. Matthieu 2,13, 19-20.[]
  36. 1 Pierre 3,5-6.[]
  37. 1 Pierre 3,7.[]
  38. 1 Timothée 2,12.[]
  39. 1 Corinthiens 11. Voir notre série d’articles à ce sujet.[]
  40. 1 Corinthiens 11,3.[]
  41. 1 Corinthiens 11,7[]
  42. Romains 1,27.[]
  43. 1 Corinthiens 14,34, 35.[]
  44. Tite 1,5 ; 6,1 ; Timothée 3,2. Voir en particulier « homme », « mari d’une seule femme ».[]
  45. Pensons aux listes d’évêques dans l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée, à Irénée de Lyon, à Ignace d’Antioche, à Polycarpe de Smyrne, à Clément de Rome, etc.[]
  46. Les codes de maisonnée sont les instructions que Paul donne quant aux relations dans la famille. Il est question de la relation épouse-époux, esclave-maître et enfants-pères alors qu’on pourrait s’attendre à voir “parents” à la place, voir par exemple Éphésiens 5.22-6.9.[]
  47. Voir Éphésiens 5.22-6.9 et Colossiens 3.18-4.1.[]
  48. Genèse 3.16-17.[]
  49. Genèse 37.9-10.[]
  50. La comparaison de l’époux au soleil n’est pas propre à Genèse 37. Le Psaume 19 compare le soleil à un époux sortant de sa tente.[]
  51. 1 Samuel 2.29, 3.13.[]
  52. 1 Rois 1.6.[]
  53. Juges 4.9.[]

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

12 Commentaires

  1. Romuald

    Bonsoir
    en principe, les égalitarien(nes) vous répondront que toutes ces questions – quasi exclusivement – liées à l’ A.T, ont été abolies par Jésus.
    Lequel renverse toutes les valeurs, les repères, les traditions, etc et … etc. La preuve il était souvent en compagnie de femmes … (sic).
    C’est le principal argument en général avancé. Voir M.N Yodder (Blog Servir Ensemble (re-sic)), la pasionaria de l’égalitarisme ( 🙂 ) et plus particulièrement son débat avec Guillaume Bourin. Débat il faut bien le dire, où elle ne sort vraiment pas à son avantage (https://www.leboncombat.fr/debat-yoder-bourin/).
    Cdt

    Réponse
    • Maxime Georgel

      Bonjour,

      Je peux entendre ces réponses au sujet des dispositions mosaïques, et encore, dire qu’elles sont abolies n’explique pas pourquoi elles ont été établies. En revanche, il y a 3 choses qui restent problématique si l’on dit cela
      1) La plupart de ces références vétérotestamentaires sont liées à l’ordre créationnel (et nous vivons encore dans cette création) et non à l’alliance mosaïque et ses dispositions cérémonielles abolies. Or, même Jésus fait référence à cet ordre pour la question du divorce comme étant normatif.
      2) Paul, dans le Nouveau Testament, invoque cet ordre, il ne le considère donc pas comme aboli. Pierre, de même, cite l’exemple de Sarah pour les femmes chrétiennes.
      3) Certaines questions portent tout de même sur des réalités purement néotestamentaires (l’incarnation, les 12 apôtres, le voile, etc.)

      Réponse
  2. Sten

    Je suis en train de lire le catéchisme de St-Pie X, même lui ne versait pas dans des considérations aussi masculinistes. Il y a quelqu’un qui sent que son phallus est en danger.
    Voyez, il permet même aux femmes de baptiser, mais quel scandale :

    ” S’il y avait nécessité de baptiser quelqu’un en danger de mort et qu’il se trouvât plusieurs personnes présentes, laquelle devrait donner le baptême ? S’il y avait nécessité de baptiser quelqu’un en danger de mort et qu’il se trouvât plusieurs personnes présentes ; s’il y avait un prêtre, c’est lui qui devrait le baptiser ; en son absence un ecclésiastique d’ordre inférieur ; et en l’absence de celui-ci, un homme laïque de préférence à une femme, à moins que celle-ci ne sache mieux faire ou que la décence n’exige que ce soit elle. “

    Réponse
    • Maxime Georgel

      Il est en effet plus facile d’attaquer la personne ou les intentions que de répondre aux arguments et votre commentaire en est un bel exemple. Ainsi, tout argument contre l’égalitarisme ne peut évidemment pas venir d’une considération réfléchie mais nécessairement d’une frustration d’une masculinité qui se cherche. Et puis, si l’on nomme une femme défendant le patriarcat, ça doit être une forme de syndrome de Stockholm. On pourrait aussi dire que les hommes égalitariens sont en fait des faibles irresponsables que cela arrange bien de laisser leurs responsabilités aux femmes. Mais avec ce genre de raisonnement, on peut facilement discréditer tout ce qui nous déplaît, mais on ne convaincra pas grand monde.

      Notez aussi que je n’ai pas parlé dans l’article de la validité des baptêmes administrés par une femme. Tout, absolument tout dans mon article peut être et a été dit par des catholiques romains et est pleinement compatible avec la doctrine romaine.

      Dans l’Église ancienne et dans certaines Églises conservatrices aujourd’hui, les baptêmes peuvent être administrés par des femmes diacres. Dans l’Église ancienne, cela a eu lieu à certaines périodes parce que le baptisé était nu lors des baptêmes et qu’un homme baptisant une femme aurait alors été perçu comme indécent.

      Pour ce qui est de la pratique catholique romaine, elle ne témoigne en rien d’une confusion des rôles entre l’homme et la femme, puisqu’il est question d’un cas d’extrême urgence, d’urgence mortelle. Plus encore, la pratique romaine prévoit qu’un musulman, un athée ou le pire des criminels puisse baptiser dans de telles situations tant qu’il a la volonté de faire ce que l’Église fait. On le voit donc, la motivation qui anime les catholiques ici n’est pas du tout une considération égalitarienne, même pas un peu (c’est vraiment lire dans un texte une idée qui lui est étrangère, procédé assez courant chez les égalitariens cela dit !), c’est en fait leur théologie du baptême qui veut qu’on ne puisse être sauvé sans le baptême qui conduit à une telle pratique. C’est au point que lorsqu’une personne meurt avant d’avoir pu être baptisée (comme le bon larron sur la croix) ou parce qu’il a subit le martyr, ils préfèrent parler de “baptême de désir” et de “baptême de sang” plutôt que de dire qu’il s’agit de cas où la grâce a oeuvré indépendamment du baptême.

      Pour les réformés, leur théologie du baptême les pousse à considérer qu’il ne faut pas retarder un baptême dûment administré lorsqu’il peut avoir lieu mais que l’urgence n’est pas telle qu’il faille pratiquer un baptême invalide dans d’autres conditions, la grâce de Dieu n’étant pas liée par les sacrements. Dit autrement, Dieu n’est pas lié par les sacrements, mais nous le sommes. Ainsi, les synodes des églises réformées du même siècle que ce catéchisme ont statué et conclu à l’invalidité des baptêmes administrés par une femme.

      Quoi qu’il en soit, lire le féminisme contemporain dans des textes anciens est toujours une mauvaise idée.

      Réponse
  3. Sten

    Mon avis porte sur la forme, et vous le savez bien, la forme c’est le fond qui remonte à la surface.

    ” Dans les catacombes, l’Église est souvent représentée comme une femme en prière, les bras largement ouverts en attitude d’orante. Comme le Christ qui a étendu les bras sur la croix, par lui, avec lui et en lui, elle s’offre et intercède pour tous les hommes. ”

    “Dieu n’est aucunement à l’image de l’homme. Il n’est ni homme ni femme. Dieu est pur esprit en lequel il n’y a pas place pour la différence des sexes. Mais les « perfections » de l’homme et de la femme reflètent quelque chose de l’infinie perfection de Dieu : celles d’une mère (cf. Is 49, 14-15 ; 66, 13 ; Ps 130, 2-3) et celles d’un père et époux (cf. Os 11, 1-4 ; Jr 3, 4-19).

    Tout au long de l’Ancienne Alliance, la mission de Marie a été préparée par celle de saintes femmes. Tout au commencement, il y a Ève : malgré sa désobéissance, elle reçoit la promesse d’une descendance qui sera victorieuse du Malin (cf. Gn 3, 15) et celle d’être la mère de tous les vivants (cf. Gn 3, 20). En vertu de cette promesse, Sara conçoit un fils malgré son grand âge (cf. Gn 18, 10-14 ; 21, 1-2). Contre toute attente humaine, Dieu choisit ce qui était tenu pour impuissant et faible (cf. 1 Co 1, 27) pour montrer sa fidélité à sa promesse : Anne, la mère de Samuel (cf. 1 S 1), Débora, Ruth, Judith et Esther, et beaucoup d’autres femmes. Marie « occupe la première place parmi ces humbles et ces pauvres du Seigneur qui espèrent et reçoivent le salut de lui avec confiance. Avec elle, la fille de Sion par excellence, après la longue attente de la promesse, s’accomplissent les temps et s’instaure l’économie nouvelle »

    Voilà une belle façon de laisser la place à la femme tout l’honneur qui lui revient dans une théologie saine et équilibrée.
    Cordialement
    Catéchisme de l’Église catholique

    Réponse
    • Maxime Georgel

      Non, un avis qui porte sur la forme aurait été “52 questions, n’est-ce pas trop pour espérer recevoir une réponse ?” ou “pourquoi le faire sous forme de question ? Pourquoi pas plutôt de brèves affirmations ?”, par exemple. Dire qu’il y a des “considérations masculinistes” c’est bien critiquer le fond sans répondre à un argument et dire qu’il s’agit de défendre un phallus, c’est bien juger des intentions sans les connaître.

      Je suis parfaitement d’accord avec ce que dit le catéchisme de l’Église catholique à ce sujet. Affirmer le patriarcat n’implique pas de nier la place des femmes, au contraire puisque tout le patriarcat consiste à décrire la place de chacun des rôles tandis que l’égalitarisme c’est refuser de décrire cela, prétendant que les rôles ne diffèrent pas. Autrement dit, seul celui qui croit à une différence entre les genres peut décrire leurs fonctions respectives. Seul un conservateur non-égalitarien peut décrire ce que le catéchisme décrit sans être incohérent. Et, ça tombe bien, le catholicisme romain n’est pas égalitarien.

      Réponse
  4. Clement

    Je suis un peu emprunté, je perçois beaucoup de questions comme redondantes ou pas forcément pertinentes à poser si on veut un dialogue avec des egalitariens. Elles sont trop orientées je pense, dans le sens où elles affermissent dans leur position des personnes déjà convaincues. Mais peut être était-ce plus un article avec cette vocation plutôt que celui d’un dialogue?

    Réponse
    • Maxime Georgel

      Je ne comprends pas bien votre message, que voulez vous dire par “un peu emprunté” ?

      Par ailleurs, il est évident que ces 52 questions sont orientés. Et elles le sont principalement parce que le texte biblique l’est. En effet, elles ne font rien d’autres que souligner des faits bibliques : ce n’est pas un parti pris que de dire que tous les apôtres étaient des hommes, que Adam nomme Eve ou que Jésus était un homme. C’est un fait.

      Maintenant, la grosse question qui sous-tend ces 52 c’est : que font les égalitariens de ces données qui, à première vue, leur semble contraires ? Si l’on prétend que l’homme et la femme sont interchangeable, comment expliquer toutes ces situations dans la Bible où ils ne semblent pas l’être. Que poser cette question dérange les égalitariens et affermissent les autres n’est pas un problème de notre article, c’est un problème de la position égalitarienne qui n’est pas, ne leur en déplaise, une position où il y aurait autant de pour et de contre que l’autre. Le simple parcourt des données bibliques leur semble en effet être un argumentaire à charge, tant leur position n’est pas conçue et développée au contact de la Bible.

      Réponse
      • Clément

        Merci de ta réponse Maxime, je crois que je n’ai pas été clair, mais ta réponse confirme bien ce sentiment d’être un peu emprunté.

        La raison que déjà, je suis de la même position, donc je comprends les arguments en eux même. Cependant ce que je ne comprends pas, c’est comment est ce qu’on peut les présenter de cette façon en imaginant apporter des preuves de vérités ou un dialogue.

        Oui je suis d’accord, il n’y a pas de problème à affermir les autres mais quelle en est l’utilité si on n’atteint pas le but premier : exposer des arguments “recevables” pour les égalitariens.
        La raison pour laquelle je dis ça, c’est qu’il faudrait se poser la question “ces questions dérangent-elles vraiment?”, avant de sauter à la conclusion que c’est “parce que nous exposons la vérité qu’elles les dérange”.
        Par principe, la majorité d’entre elles ne cristallisent en rien le différent que l’on a avec eux. Elles ne sont donc par définitions pas recevables comme arguments dans un dialogue puisque les réponses qu’on y donnera dépendrons de nos présupposés tandis qu’ici on présuppose la réponse en posant la question. Alors qu’il me semble, ils ont des réponses plausibles si on part des et que l’on utilise les mêmes présupposés qu’eux.

        ne devrait on donc pas d’abord s’attaquer aux présupposés utilisés?

        Réponse
        • Maxime Georgel

          Je ne comprends pas “emprunté”. Dans quel sens ?

          Non, je ne pense pas qu’il faille uniquement partir des supposés. Je pense qu’il faut partir des textes, poser des questions, considérer les réponses *puis* questionner les supposés derrière ces réponses. Il me semble que ces questions, bien au contraire, cristallisent nos différends et que c’est bien pour cela que les blog et livres égalitariens les traitent dans leurs articles.

          La raison pour laquelle je procède ainsi et que je n’adhère pas à l’idée que les supposés sont absolus et qu’ils empêchent totalement un point de rencontre. Je pense qu’un supposé peut être abandonné, véritablement, face à une question dont on perçoit que la réponse est problématique pour notre supposé. Et, ainsi, le but de cet article en posant ces questions c’est de manifester au lecteur toute la difficulté pour un égalitarien d’entreprendre une réponse convaincante.

          Réponse
  5. DANIEL ALEXANDRE

    52 réponses en une : la bible a été écrite par des hommes moyen orientaux de l antiquité.
    Ça me fait toujours rire quand on nous explique que la bible décrit une anthropologie pour aujourd hui. Qui aujourd’hui pour mettre en pratique la conception de Jésus du divorce

    Réponse
    • Maxime Georgel

      Je passerai sur la condescendance envers le passé que C.S. Lewis appelle très justement snobisme chronologique – donnons aux choses barbares des noms barbares – et dirai simplement que mon article tient justement à mettre face à leurs contradictions ceux qui soutiennent être fidèle à la Bible et qui pourtant défendent une toute autre anthropologie que la sienne.

      Réponse

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