Conquerrons nous les étoiles après le retour de Jésus-Christ?
17 décembre 2024

L’article qui suit est une dissertation rendue pour le cours de dogmatique de la Faculté Jean Calvin.


Y aura-t-il une histoire après l’Histoire ? De la possibilité de continuer le mandat créationnel dans l’état final.

Nous sommes 500 ans après le retour de notre Seigneur Jésus Christ, seul véritable et unique Empereur-Dieu de l’Humanité, toujours vivant. Libéré des guerres, de la pauvreté et du manque de ressources, la Terre a une démographie galopante de plusieurs dizaines de milliards d’être humains, répartis en deux classes : les premiers-nés, soit les chrétiens ayant vécu avant le retour de Jésus Christ et ressuscité par lui, et les nouveaux-nés, les enfants post-résurrection des premiers. Pour cette deuxième catégorie, aucune terre sur la planète ne leur est donnée, mais l’univers leur est promis. L’empereur-Dieu lui-même donne le signal de la Grande Croisade, et des dizaines de vaisseaux gigantesques, dont le plan a été révélé par notre Seigneur, accompagnés par des anges-navigateurs, s’apprêtent à franchir les espaces vides. Face à eux : les planètes du système solaire, devenues habitables depuis que les nouveaux cieux sont en place. Mais une poignée d’entre eux prennent la direction du reste de la galaxie, car le mandat créationnel doit aussi s’y étendre. Ce qu’Adam n’a jamais pu imaginer, notre Seigneur nous l’as donné. Les nefs aux noms des saints pénètrent et traversent l’enfer, dans un trajet qui les amèneront en peu de temps dans des systèmes inconnus. Pour l’équipage du Drelincourt, la détermination est entière : s’il y a d’autres races intelligentes, il les évangéliseront. Si elles acceptent, il les joindront aux vassaux de l’Empereur  ; si elles refusent, ils les réduiront. Toutes les anciennes vocations terriennes -médecins, soldats, ingénieurs, gouverneurs et sages- sont unies pour étendre le Royaume de Dieu à toute la galaxie. Pour commencer.

Fin de la fiction.

Cette spéculation échevelée et assurément discutable nous sert à introduire la question suivante : quel sera le régime des nouveaux cieux et de la nouvelle terre? Ces dernières années, on remarque une forte mise en avant d’une conception des nouveaux cieux et de la nouvelle terre conforme à une sorte de « valhalla » c’est-à-dire que la nouvelle création sera comme l’ancienne, en mieux. Il y aura aussi un travail comme dans cette création, des loisirs, nous retrouverons notre famille.[1]

Cette conception semble opposée à une conception très dominante jusqu’au XXe siècle où lorsque Jésus reviendra, il nous emmènera au « ciel » où la seule occupation et la seule vocation sera de louer Dieu dans un « nirvana », une nouvelle création si glorieuse et élevée que l’on oublie parfois qu’elle sera matérielle. Une création si parfaite qu’il n’y a pas de progrès possible et donc un mouvement minimal.

La question n’est pas aisément tranchée, car même si les références à la vie éternelle sont assez peu nombreuses, elles sont malgré tout difficiles à interpréter. Dans cette dissertation, nous allons tâcher d’arbitrer entre les deux interprétations de l’état final, tout en sachant bien que ce n’est pas un article figé dans nos confessions de foi.

La question n’est pas de savoir si nous serons « entre deux nuages » (ce qu’aucun chrétien sérieux confessant la résurrection n’a osé soutenir pleinement), mais si la matérialité de la future création admet aussi un élément de déroulement historique.

La question n’est pas de savoir si nous aurons toujours des choses à faire dans la nouvelle création (car la résurrection du corps implique que l’on utilise notre corps glorifié), mais de savoir si cette action est de nature à modifier la future création de telle manière qu’elle introduit un progrès.

En réalité, la question se réduit à un seul dogme, et ses implications : le mandat créationnel[2], moteur de tout progrès humain et qui nous fait passer de l’Eden à Jérusalem, se poursuivra-t-il au-delà du retour glorieux de Jésus Christ ? Ce mandat est composé de deux parties : (1) la procréation et (2) l’usage des vocations pour dominer la Terre. Pour y répondre, il faut pouvoir cartographier les continuités et discontinuités entre présente création et future création.

C’est pourquoi, dans l’exploration biblique et dogmatique que nous allons faire, nous tâcherons autant que possible de limiter notre traité aux seules questions de la survivance du mandat créationnel, c’est-à-dire la survivance de la procréation humaine et des vocations au-delà du retour de Christ.

Nous adopterons le plan suivant :

  1. Examen biblique
    1. 2 Pierre 3,1-13
    1. La continuité entre corps glorifié et corps charnel (1 Corinthiens 15,35-55)
    1. Les récompenses de la parabole des mines (Luc 19,11-27)
    1. La Jérusalem céleste (Apocalypse 21)
    1. La possibilité du mariage après la résurrection (Matthieu 22,23-33)
    1. Conclusion de la partie biblique
  2. Examen dogmatique
    1. Y aura-t-il encore procréation ?
    1. Y aura-t-il encore des vocations ?
    1. Le repos final est-il compatible avec le progrès ?
  3. Synthèse et réponse

Examen biblique

Considérant qu’il ne s’agit que d’une dissertation, et non d’un mémoire ou d’une thèse, nous allons tâcher de réduire l’étude biblique aux seuls passages les plus explicites. Nous n’allons pas faire une exégèse complète de ceux-ci, mais seulement ce qui est nécessaire pour identifier les continuités et discontinuités entre présente et future création.

2 Pierre 3,1-13

Premier argument : l’expression même « des nouveaux cieux et de la nouvelle terre » (2 Pi 3,13 ; Apo 21,1 ; Esa 66,22 ; Esa 65,17) indique une continuité avec nos cieux et notre terre, et 2 Pierre 3,1-13 est le texte le plus clair et le plus explicite que l’on puisse étudier à ce sujet.

Pour ne pas faire de faute d’interprétation, il faut déjà rappeler le contexte et établir l’intention de Pierre, qui n’a certainement pas en tête notre question particulière. 2 Pierre est une lettre aux accents de « testament » de l’apôtre Pierre, dans lequel il adresse une dernière exhortation à la sainteté et la vigilance contre les faux docteurs (2 Pi 1, 13-15). Après avoir attaqué la personne et la personnalité de ces faux docteurs (2 Pi 2), Pierre attaque leurs enseignements. Et le plus grave de ces enseignements c’est de nier le futur avènement de Christ, sous prétexte que rien n’a changé dans la création depuis son départ (2 Pi 3,4). Le passage étudié est alors découpé de la façon suivante :

  • [2 Pi 3] v1-2 transition et rappel de l’intention initiale exprimée au chapitre 1.
  • V3-4 L’objection des faux enseignants : Il n’y a pas de retour de Christ, parce que malgré le fait que la première génération de chrétiens est en train de partir, il n’y a toujours pas de fin à la création.
    • V5-7 Première réponse : l’analogie avec le déluge
      • Il y a déjà eu une première création, crée et anéantie par la Parole de Dieu. (v5-6)
      • Il en va de même pour cette deuxième création, créé et prête à être anéantie par la même parole de Dieu (v7)
    • V8-9 : Deuxième réponse : Dieu n’est pas en retard par rapport à nous, il a un rapport au temps différent.
    • V10 : Troisième réponse : La fin du monde sera soudaine et sans signes avant-coureur (la stabilité actuelle n’est donc pas une objection à une destruction future).
  • Application : éloignez-vous de l’enseignement et la fausseté des méchants enseignants, et soyez saints pour ce jour futur. (v11-12)

En quoi ce texte nous aide-t-il à mesurer les continuités et discontinuités entre présente et future création ? Nous allons nous appuyer ici sur l’article de Donald Cobb dans la Revue Réformée[3]. Cobb reconnaît que ce passage porte un vocabulaire de rupture radicale, en particulier au verset 10, qui parle d’une reconstruction ex nihilo. Mais il y objecte quatre remarques :

  1. Les consonances apocalyptiques utilisent souvent des images de conflagration cosmique pour des évènements beaucoup plus ordinaires (cf Ésaïe 34,4 qui parle de dissolution des étoiles pour l’invasion des assyriens).
  2. Les mots les plus radicaux (« perdition » v7 ἀπώλεια) sont appliqués généralement aux hommes pécheurs. C’est eux et leur monde qui est promis à la destruction complète.
  3. Il y a un problème textuel : v10 « la terre sera consumée » (LSG). De meilleurs manuscrits proposent « mise à découvert » et qui correspond mieux à l’intention du passage et le langage apocalyptique, où la Terre est mise à nu pour dévoiler les mauvaises œuvres des hommes.
  4. L’analogie du déluge qui n’a pas été une destruction complète et création ex nihilo.

Que conclure de tout cela ? Pris isolément, ce passage ne permet pas d’affirmer une continuité entre la création présente et les « nouveaux cieux et la nouvelle terre ». Mais il ne permet pas davantage d’affirmer une discontinuité absolue entre les deux. En réalité, la préoccupation de l’auteur est ailleurs. Son souci est d’affirmer que, quoi qu’en disent les railleurs, le jour du jugement des êtres humains est inéluctable. Ce jour viendra et mettra à découvert les impies et leurs œuvres – en particulier les œuvres de ceux qui, cherchant à se faire passer pour des enseignants de la vérité dans l’Eglise, s’élèvent en réalité contre Dieu.

Ainsi, la principale discontinuité sera la fin du péché, mais la substance de la création demeure.

Cependant, il s’agit bien d’une rédemption (d’une re-demption !) et non d’une destruction ! Le Christ est apparu, nous dit la première épître de Jean, afin de détruire non la création, mais « les œuvres du diable » (1 Jean 3.8). […] Son sort final n’est pas d’être détruite, mais de passer par la même « transformation » que le corps physique de Jésus-Christ a connue lors de sa résurrection. Elle est destinée, tout comme nous – qui en faisons partie – à participer à la liberté glorieuse du Royaume éternel.

Quelles sont les implications de 2 Pierre 3,1-12 sur la subsistance du mandat créationnel à travers le jugement dernier ? L’analogie du déluge suggère que le mandat créationnel subsistera à travers le jugement dernier, tout comme il a subsisté à travers le Déluge :

  • En effet, les paroles d’alliance avec Noé reprennent les termes d’Adam (Gen 9,1) et les élargissent (Gen 9,2-3). On remarquera d’ailleurs que le mandat procréatif est strictement conservé dans les mêmes termes, tandis que c’est le mandat de domination[4], celui-là même qui s’appuie sur et alimente le progrès technologique qui est étendu.
  • L’innovation technologique qui existait avant le déluge (Gen 4,21-22, l’arche elle-même) est reprise après le déluge (Noé invente le vin en Gen 9,20 ; invention de la brique en Gen 11,3).

Ainsi, 2 Pierre 3 semble plaider pour une continuité de cette création au point où nous pouvons espérer que non seulement la terre subsiste, mais aussi notre mandat de la dominer et la glorifier.

La continuité entre corps glorifié et corps charnel (1 Corinthiens 15,35-55)

Vers le chapitre 15 de la première épître aux corinthiens, Paul réfute des faux enseignants qui niaient la résurrection, pour redresser la foi des corinthiens qui était atteinte par ces mensonges. Il traite alors une objection portant sur la nature des corps. Les faux enseignants mettaient l’accent sur la discontinuité entre le corps ressuscité et le corps naturel, pour faire douter de la résurrection. Paul entreprend alors de souligner la continuité.

  • V36-38 : Préliminaire : analogie du grain de blé pour montrer que la destruction d’un corps n’exclut pas la continuité vers autre chose. Transformation n’est pas destruction.
  • Argumentation :
    • V39-41 : Principe général : c’est Dieu qui donne le corps qu’il veut à toutes les créatures. Les corps célestes ne sont pas immatériels, puisqu’ils ont leur propre corps.
    • V42-44 : Application particulière : donc il sera capable de nous donner un corps spirituel après le corps naturel, en continuité avec le corps naturel (cf premier point).
      • V45-49 : Argument théologique: Genèse 2,7 qui raconte la création du premier homme ; puisqu’il y a un deuxième Adam qui lui est supérieur, c’est donc qu’il y a aussi un deuxième corps qui lui est supérieur, originaire du même ciel que le second Adam.
  • Conclusion : la mort n’est pas la destruction-recréation, mais une transformation du périssable en impérissable.

Si une chose est détruite, ce n’est pas notre nature humaine, mais la mortalité de notre nature humaine, sa corruptibilité. Nous retrouvons donc une continuité entre état de la création avant le Jugement final et état final semblable à celle de l’apôtre Pierre : le monde va être chamboulé, certes, mais uniquement par la disparition du mal et de la mort. En dessous de cet évènement majeur, il y a en réalité une continuité profonde de la création.

Peut-on appliquer quelque chose de ce raisonnement à la persévérance du mandat créationnel ? Oui, si l’on admet (1) que notre corps glorifié sera matériel ; (2) que toute la création sera elle aussi glorifiée sans destruction ultime ; (3) que le nouvel Adam qui va perfectionner le mandat créationnel est en continuité avec le premier Adam qui a commencé ce mandat créationnel.

Les récompenses de la parabole des mines (Luc 19,11-27)

La parabole des mines en Luc 19,11-27 est une variante de la parabole des talents chez Matthieu 25,14-30. Ce qui est pertinent à notre étude ici est la nature de la récompense proposée aux esclaves : le gouvernement de villes (v17-18), soit des symboles clés du mandat créationel.[5] La récompense est plus explicite que le terme « confier beaucoup » qui a certes une consonnance gouvernementale, mais moins explicite que Luc 19. Les deux paraboles se retrouvent en ce que ces récompenses dans la paraboles sont explicitement liées aux récompenses éternelles (Luc 19,29 / Luc 19,34). En un mot : nos récompenses éternelles seront aussi des vocations, un travail à accomplir dans l’éternité.

Objection : Notre principal récompense sera la vision béatifique, qui est une expérience principalement spirituelle, et non active, ainsi qu’il est écrit « Or la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » (Jn 17,3) à Et pourtant, c’est bien des vocations que Dieu promet comme récompenses éternelles en Luc 19,29. Une façon de concilier ces deux textes est de dire, avec Petrus Van Mastricht[6], que la vie que Dieu avait prévu pour nous était tout à la fois une vie religieuse et une vie active, une vie de contemplation et de travail tout à la fois.

La Jérusalem céleste (Apocalypse 21)

D’après l’avant dernier-chapitre de la Bible, l’eschaton de l’humanité se trouve non pas dans un lieu de contemplation mais dans une ville, soit le lieu d’activité commercial et culturel le plus intense. On a d’ailleurs déjà fait la remarque plus haut que les villes sont une des conséquences de l’application du mandat créationnel[7].

Plus que cette remarque générale, il y a des éléments qui parlent plus explicitement d’œuvres culturelles dans les versets 24 et 26 lorsque l’auteur dit que « les nations marcheront à sa lumière » ce qui est une activité, et plus spécifiquement que « les rois y apporteront leur gloire » c’,est-à-dire les productions de ces nations. L’absence de fermeture des portes indique des échanges commerciaux et productifs constants, qui ne seront plus interrompus par aucune guerre.

Objection : Le passage ne doit pas être compris comme une description matérielle, mais la description métaphorique du peuple de Dieu après le retour de Jésus. à Même si l’on concédait cela, l’imagerie de la ville suffit à montrer que le peuple de Dieu ne sera pas un tas de contemplateur, mais aussi des travaillleurs s’accordant et travaillant entre eux. La diversité des matériaux désignerait alors la diversité des vocations et des profils de l’humanité.

La possibilité du mariage après la résurrection (Matthieu 22,23-33)

Il reste cependant un texte qui suggère que le mandat créationnel sera rompu après la fin des temps. C’est la polémique de Jésus avec les saducéens en Matthieu 22, 23-33. Les saducéens proposent un dilemme contre la résurrection en proposant la situation suivante : soit une femme qui en suivant lévirat (Deutéronome 25,5-10) s’est marié avec plusieurs frères ; avec lequel est-elle mariée à la résurrection ? Jésus leur reproche de ne pas comprendre les Écritures puis dit : « Car, à la résurrection, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme des anges dans le ciel. » (Mat 22,30) puis il fait un argument en faveur de la résurrection sur la base d’Exode 3,6. Saint Jérôme résume bien l’opinion générale sur comment il faut comprendre ce « comme des anges »

Dieu ne nous promet pas la substance des anges, mais leur manière d’être et leur béatitude. Pareillement, Jean-Baptiste aussi, avant sa décollation, a été appelé ange ; tous les saints, toutes les vierges de Dieu, même dans ce monde, reproduisent en leur personne la vie des anges. Quand il est dit : « vous serez semblables aux anges », c’est la ressemblance qui est promise, mais non un changement de nature.[8]

Ainsi, le mariage institué en Genèse 2,24 aura une fin. Un problème majeur pour spéculer plus loin, cependant, est que nous savons très peu de choses sur ce que sont les anges. Bien sûr, un traitement dogmatique très poussé est encore possible, en utilisant les outils de philosophie à partir des éléments scripturaires que nous avons, et nul n’en a fait plus que le docteur angélique lui-même.[9] Mais ainsi que le dit Saint Jérôme, ce n’est pas que nous allons avoir la substance des anges, mais leur conduite. Quand bien même nous aurions une bonne idée de ce que font les anges, à quoi ressemblent des anges avec un corps ? Il reste cependant les éléments bibliques suivants :

  • La phrase de Jésus souligne qu’il y aura un changement radical dans les relations entre hommes et femmes, au point où les mariages n’auront aucune sorte de continuité.
  • A moins que les anges ne procréent (ce qui n’est soutenu par aucune Écriture), il n’y aura pas de procréation après la résurrection.
  • En revanche, les anges étant capables de se coordonner entre eux (Za 2,3 ; Esa 6,3) on peut imaginer que des associations entre humains ressuscités resteront possible.
  • Même dans l’interprétation la plus « angéliste » cela ne touche rien aux vocations. Le mandat créationnel serait donc au pire à moitié aboli seulement.

Conclusion de la partie biblique

Nous avons vu que malgré des ruptures nettes, notamment sur le mariage et le fonctionnement d’un monde pécheur, la continuité de substance du monde est présupposée et nous n’avons pas trouvé d’Écriture qui nous amènerait à croire que l’on cessera de travailler dans la création future.

La fiction présentée au début de la dissertation est donc déjà faussée, en ce qu’il n’y aura pas de procréation telle que nous la connaissons après la Résurrection. Mais (1) nous ne savons pas non plus combien de personnes seront sauvées au final : 20 milliards, 200 milliards, cent fois plus encore ? (2) Nous ne savons pas non plus si un autre mode d’association/procréation ne sera pas institué. Mais ce sont là des suppositions gratuites sur lesquelles nous ne perdrons pas plus de temps.

Le travail n’est pas terminé : il ne suffit pas d’avoir trouvé des indices sur la continuité des vocations après la Résurrection, et d’avoir réfuté certaines objections. Il nous faut voir plus large, particulièrement au sujet d’un objet aussi dogmatique que le mandat créationnel. Nous allons à présent quitter le raisonnement d’exégèse à petite échelle, pour enquêter à l’échelle dogmatique si l’idée d’une persistance du mandat créationnel après la résurrection est valide.

Examen dogmatique

Il nous faut décomposer ce qu’est le mandat créationnel, pour ensuite pouvoir juger à l’échelle de toute la Bible de ce qui subsisterait dans l’état final. Le mandat créationnel est décomposé en deux parts en Genèse 1,28 : (1) « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre »  et (2) « soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tous les animaux qui fourmillent sur la terre. ». A ces deux items, il faut aussi rajouter la notion de « repos », qui est souvent utilisée pour désigner l’état final, et qu’il faudra nécessairement qualifier.

Y aura-t-il encore procréation ?

Nous avons déjà traité le témoignage de Matthieu 22,23-33 et ses implications sur la fin de la procréation. Mais nous n’avons pas mis en contexte la procréation dans la Bible, son rôle et son but.

Dieu institue la procréation dans le strict cadre du mariage légitime qu’il fonde en Genèse 2,24, mais ces paroles ne sont que l’élaboration du commandement de fécondité de Genèse 1,28. Cette fécondité est elle-même l’élaboration explicite du verset 27 « Dieu créa les hommes à son image : il les créa à l’image de Dieu ; homme et femme il les créa ». La triple répétition[10] suggère d’ailleurs que la binarité sexuelle fait partie de l’imago dei[11]. L’objectif de la fécondité humaine est de remplir la terre des autres images de Dieu de telle manière que la gloire même de Dieu s’étende à travers toute la terre. Ce mandat a été maintenu après la chute. La réponse à la perversion du mandat culturel fut la mise en place du mandat missionnaire[12], et nous avons vu en cours la continuité entre les deux et les différences.[13] De là nous pouvons décrire un tableau plus complet.[14]

  • Les deux mandats culturels et missionnaires visent à la propagation de la gloire de Dieu. Le mandat culturel utilise la procréation naturelle et charnelle ; le mandat missionnaire utilise la régénération accordée par le Saint Esprit et l’adoption.
  • La procréation est pour la première création et aura sa fin avec elle (Matt 22,30). Le mandat missionnaire sont les prémices de la création à venir (Rom 8,18-23). Il y a une coexistence de deux modes de propagations différents dans la fin des temps, mais ce n’est qu’une transition temporaire.

Ainsi, la fin de la procréation naturelle est-elle confirmée et renforcée par le raisonnement dogmatique : il ne peut pas y avoir de procréation charnelle (et donc le mariage qui l’encadre) parce que seul la propagation par l’Esprit survivra au-delà de la Résurrection.

Cela pose la question suivante : nous avons plus haut lié ensemble mandat culturel et fécondité charnelle en Gen 1,28. Si la fécondité charnelle a une fin, est-ce celle du mandat culturel ? Oui et non. Oui car engendrer et éduquer nos enfants est une composante entière de la domination de l’homme sur la terre. Sans le moteur de la procréation, la domination humaine sur la création ne saurait être la même. Non car la domination reste distincte de la procréation, et qu’un changement d’administration n’est pas une abolition du principe.

Ce n’est pas en vain que Jésus a utilisé les anges comme analogie de la future administration de la création : ils sont tout à la fois proche de nous par leur rationalité, et très éloigné par leur incorporéalité. De même, le mandat créationnel et sa domination sera à la fois analogue et très étranger à ce que nous connaissons actuellement.

Certes, mais nous avons mentionné plus haut que le mandat missionnaire était le « mandat culturel de la nouvelle humanité ». Cette propagation par l’Esprit peut-elle continuer au-delà de la Résurrection ? Il semble prudent de répondre non.

  • Parce qu’une fois le jugement dernier passé, il n’y a pas de raison biblique de croire en une repentance possible après le retour de Jésus.[15]
  • Parce qu’il y a une convenance entre la parfaite présence de Dieu dans la gloire (Apocalypse 21,3), et le parfait nombre d’humains images de Dieu et rassemblés autour de lui. Si comme le dit Middleton[16], les hommes sont comparables aux statues de roi du proche orient ancien marquant le territoire du Roi, alors la plénitude de la présence du Roi équivaut à la plénitude du nombre de ces images marquant le territoire terrestre de Dieu. Il est peu convenable d’en rajouter comme s’il restait encore quelque chose à conquérir pour Dieu.
  • La mission de rassembler les élus commencée à la pentecôte (Jean 16,7-8 ; Actes 1,8) est terminée une fois que les élus sont rassemblés autour de Jésus.

Notons cependant que tous ces raisonnements s’appuient sur deux hypothèses : (1) qu’il n’y aura pas de réforme de la « propagation spirituelle » iniitée par le mandat missionnaire ; (2) qu’il n’y aura pas d’autres formes de propagation de l’espèce humaine. Aussi je préfère conclure sur un silence imposé par l’Écriture, plutôt que d’affirmer avec certitude la fin de propagation de l’espèce humaine par manque d’imagination.

Y aura-t-il encore des vocations ?

Nous avons déjà vu que les récompenses de la parabole des mines (Luc 19,11-27) plaide pour la continuation des vocations dans l’état final. Mais un argument naturel doit ici nous retenir de spéculer trop en avant. Trop souvent, nous confondons « vocation » avec « métier », or ce n’est pas la même chose. Le métier est l’application contemporaine et concrète d’une vocation : être infirmière est un métier ; soigner est une vocation. Selon les époques, le métier d’infirmière peut être radicalement différent, voire ne pas exister. La vocation que le métier exprime est un principe d’activité (de domination créationnelle) qui subsiste à travers le temps. Que l’on soit un druide païen de l’antiquité, ou un neurochirurgien aujourd’hui, c’est la même vocation de soin qui est pratiquée par exemple.

Or, il ne faut pas supposer que parce que les vocations vont perdurer dans l’état final, les métiers vont perdurer eux aussi. Que deviendront par exemple les diplomates dans un monde en paix parfaite ?

Il y a par ailleurs des vocations très larges qui n’auront plus de raison d’être dans un monde où « toute larme sera effacée de nos yeux » : les vocations militaires, de soin etc. Une telle différence est si massive qu’on a du mal même à la concevoir.

Il faut aussi tenir compte de l’abondance inimaginable de ressources qui semble associée au paradis[17]. Que deviendrons les professions commerçantes lorsque nous serons tous riche matériellement et contentés spirituellement ? A quoi ressemblera le travail scientifique ou même la vocation de théologien, le jour où nous ne connaîtrons plus Dieu de façon indirecte (1 Co 13,12)? Toute notre représentation du travail et de la vie économique est basée sur les le travail dans un monde déchu, marqué par la pénibilité du travail et la frustration des ressources (Gen 3, 17-19). Dans ces conditions, imaginer le travail futur comme « celui d’aujourd’hui, en mieux » est inadapté. En l’absence de descriptions positives dans l’Écriture, nous sommes forcés de confesser qu’au-delà de la subsistance des vocations, nous ne pouvons en réalité par dire grand-chose de plus.

Mais ce n’est pas si important que cela en fin de compte. La question plus intéressante pour cette dissertation est de savoir si l’application de ce travail va engendrer un progrès comparable au progrès technique et culturel que nous avons connu au cours de notre histoire, ou bien si le « repos » dans lequel Dieu va nous faire entrer suppose une perfection que nous ne ferons que maintenir sans étendre ni améliorer ? Pour cela, nous allons étudier rapidement le thème dogmatique du repos.

Le Repos est-il compatible avec le progrès ?

La première mention du repos est en Genèse 2,2, où Dieu parachève son travail de création en se « reposant ». De cette première mention nous en déduisons les choses suivantes :

  1. Le repos est compatible avec une activité : en effet, comme l’enseignent nos confessions de foi, Dieu n’a pas cessé toute activité créationnelle, mais a seulement cessé la création initiale pour ensuite seulement la gouverner par sa providence.[18]
  2. Le repos est d’autant plus une activité que c’est justement en partage de ce repos divin qu’Adam se voit confier le mandat créationnel et qu’il le met en œuvre.
  3. Le repos désigne donc plus particulièrement le travail en communion avec Dieu.

Ceci explique pourquoi le jour consacré au culte est aussi le jour du repos. Il faut donc s’éloigner de la compréhension qui fait du repos le lieu temporel des loisirs, ou de le définir par l’oisiveté. Le repos c’est la communion active avec Dieu. Pourquoi dès lors le 4eme commandement prescrit-il de cesser les activités séculières le jour du Sabbat (Ex 20,6-11) ? On peut l’interpréter comme seulement une conséquence de la chute qui maudit le travail. La rupture de notre relation avec Dieu fait que, même dans l’alliance de grâce, on ne peut pas mélanger ensemble le travail profane et maudit par le péché d’une part, et le culte rendu à Dieu d’autre part. Une autre interprétation possible est que le chrétien est tout le temps en train de travailler en communion avec Dieu, mais marque davantage la spiritualité de sa vie en renonçant à travailler le jour du culte, tout comme le jeûne marque la spiritualité de notre vie en renonçant à manger pour un temps de prière.

L’autre grande instance de repos dans les Écritures, c’est la possession paisible de la terre d’Israël qui est appelé « repos » (Dt 12,9-10 ; Jos 21,43-44 ; 22,4 ; Hébreux 4,8-9). Encore une fois, cela n’exclue pas le travail puisque les israélites exploitent le pays reçu. Cela n’exclut même pas qu’il y ait une extension du domaine d’Israël au sein même de leur repos !

Tout d’abord, il y a une extension « intérieure » dans le pays même d’Israël, lorsque Dieu dit qu’il ne leur livre pas le pays d’un coup, mais peu à peu, de peur que les bêtes sauvages ne se multiplient (Deutéronome 7,22). Il se peut donc que dans le repos accordé par Dieu (Jos 22,4) il y ait une conquête progressive.

Un meilleur indice encore est le règne de Salomon, qui représente le sommet du « repos » d’Israël. Outre la vassalisation des nations voisines d’Israël (1 Rois 4,24-25), on apprend dans le récit de ses actes que Salomon a organisé une expédition commerciale fructueuse avec le pays d’Ophir (1 Rois 9,26-28). Cette fois-ci, on parle de conquête et d’expéditions vers l’extérieur du domaine d’Israël.

Quelles conséquences pouvons-nous tirer sur le Repos ultime de l’état final, alors que l’auteur aux Hébreux fait du repos d’Israël en sa terre promise une image du repos final (Hébreux 4,3)[19]? L’image d’une conquête de terres complètement étrangères à Dieu présentée dans la fiction introductive de cette dissertation doit être abandonnée. Toute la terre (au minimum) appartiendra à Dieu, et à son peuple. Cela ne sera pas une conquête. Pour autant, il ne faut pas s’imaginer que ce sera une vie d’oisiveté, ainsi que nous l’avons vu. Le monde à venir sera un monde à développer et ce développement sera nécessairement cumulatif. Même l’idée d’exploration hors du domaine premier de l’humanité semble être imaginable au vu de 1 Rois 9,26-29.

Cependant, l’essentiel ne sera pas le développement du genre humain : ce sera l’approfondissement et la communion complète entre Dieu et son Peuple, dans un émerveillement sans fin. Ainsi, on pourrait imaginer dans une bouffée de spéculation que nous explorerons les étoiles. Mais en aurons-nous vraiment envie, quand nous contemplerons la face de Dieu ?

Ceci, plus les difficultés à imaginer un travail dans l’état final doit nous amener à la retenue et la circonspection. Dans l’état final, il y aura du travail, il y aura du développement, mais surtout il y aura Notre Père, tout près de nous, facile à entendre et à voir.

Synthèse et conclusion

J’ai entamé cette dissertation en espérant pouvoir affirmer ou réfuter clairement les éléments de spéculations proposés au début. Je la termine en étant moins certain des détails, et plus sûr des faits basiques.

Nous pouvons retenir que l’état final de l’humanité est un état actif, sans diminuer pour autant la contemplation. Nous aurons un travail, une vocation, et nous pouvons donc nous attendre à ce que le développement humain reprenne ou continue dans l’état final.

Mais pour ce qui est de se représenter une image concrète de ce développement, beaucoup d’obstacles nous en empêchent :

  • Sauf à postuler gratuitement une troisième voie de propagation de l’espèce humaine, le nombre des humains semble être fixe, ce qui change beaucoup notre façon de voir le développement économique ou technique.
  • La création elle-même passera d’un régime de rareté des ressources à un régime d’abondance qui modifie aussi nos attentes.
  • La vie humaine elle-même sera à ce point réorientée vers Dieu et sa présence que nous ne pouvons pas imaginer que ce sera simplement « cette vie, en mieux ».

La vie dans l’état final sera une autre vie. Une vie matérielle, active, développée, mais une vie toute autre.  Pour autant, un examen approfondi de nos conclusions montre qu’au vu des silences de l’Écriture, nous ne pouvons certes pas affirmer, mais nous ne pouvons pas non plus exclure. Un jour viendra où avec le recul, on pourra dire « ah mais ceci était bien présent dans le Nouveau Testament », à l’image des apôtres qui ont vu rétrospectivement le Christ dans tout l’Ancien Testament. Mais en attendant, nous devons confesser que notre imagination est un outil inadapté, et que le silence de l’Écriture doit être respecté avec sobriété.

Je conclurais cependant avec cette ouverture : prendre notre imagination comme un guide fiable pour représenter l’état final est dangereux, mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas y penser, y compris dans ses détails concrets. « L’espérance » n’est pas un objet platonique sans image concrète, elle n’est pas une force mentale magique qui permette de traverser les épreuves. Lorsque l’apôtre Paul nous convie à espérer en la gloire future (Romains 8,24-25) il s’agit d’espérer dans l’œuvre de glorification d’une création particulière à venir. Pierre parle d’avoir une « espérance vivante » (1 Pierre 1,3) et non désincarnée ou totalement mentale.

Le genre d’espérance qui nous mène au salut est un regard orienté vers un futur concret. Pour nous aider à justement garder cette espérance au cœur conformément à la prière de Paul (Ro 15,13), il est utile d’ajouter par l’imagination quelques détails au grand schéma dégagé dans cette dissertation. Cela est légitime aussi longtemps que l’on ne confond pas notre imagination avec la vérité, et que l’on sache droitement distinguer entre ce que l’Écriture dit et ce que nous imaginons. Cela est légitime aussi longtemps que notre imagination n’entrave pas l’action, et que l’obéissance vient avant les spéculations.

Dans ces strictes limites, imaginer des fictions sur l’état final peut au moins nous aider à renforcer notre détermination à vivre et mourir pour Jésus Christ, afin de vivre pour toujours avec lui.


[1] Cf par exemple Randy Alcorn, Les pieds sur terre, les yeux vers le ciel, éd. BLF éditions, 2017. En quatrième de couverture on peut y lire : « Flotter au-dessus des nuages en jouant de la harpe: le ciel semble pour certains d’un éternel ennui. Est-ce votre image du ciel et de l’éternité? »

[2] Notre définition : Le mandat créationnel est la loi divine qui définit pour l’homme le devoir de propager son espèce et dominer la terre par des moyens techniques et culturels, pour la gloire de Dieu. Il est formulé en Genèse 1,28.

[3] Donald Cobb, LA CRÉATION A-T-ELLE UN AVENIR ? L’eschatologie, les nouveaux cieux et la nouvelle terre, in La Revue Réformée, LXV/3 (2014), pp.1-16. Consulté sur https://larevuereformee.net/articlerr/n270/la-creation-a-t-elle-un-avenir-leschatologie-les-nouveaux-cieux-et-la-nouvelle-terre le 03/07/2024

[4] Notre définition : la domination est l’activité techno-culturelle par lequelle nous réalisons le mandat créationnel, de telle sorte que les civilisations sont bâties et la vie sauvage bien gérée pour la gloire de Dieu

[5] Cela se voit par le fait que les premières villes sont bâties dès la deuxième génération après Adam, et que l’histoire biblique se termine non par un jardin, mais par une ville. A ce sujet, cf Tim Keller, Une Église centrée sur l’Évangile, éd. Excelsis ; Stephen Ulm et Justin Buzzard, Why cities matter, éd. Crossway books ; Robert C. Linthicum, City of God, A Biblical Theology of the Urban Church, éd Zondervan.

[6] Petrus van Mastricht, Theoretical-Practical Theology, vol. 3: The Works of God and the Fall of Man, Reformation Heritage Books, 2021, pp. 290-291. Cité sur https://parlafoi.fr/2024/07/23/la-vie-pour-laquelle-dieu-nous-avait-crees-petrus-van-maastricht/ consulté le 30/07/2024

[7] Cf note 3.

[8] Saint Jérôme, lettre 108, in Lettres de Saint Jérôme, tome 5, p.192 ; trad. Jérôme Labourt, éd. Belles lettres, 1949

[9] Thomas d’Aquin, Somme Théologique, Première partie, questions 50-63

[10] L’équivalence des trois propositions n’est pas stricte, il y a une progression : (1) du point de vue de Dieu ; (2) De Dieu vers l’homme ; (3) du seul point de vue de l’homme.

[11]  La place manque pour en faire un traitement dogmatique correct, mais il faut se garder ici de le comprendre de façon trop ontologique.  A strictement parler, l’imago dei consiste d’abord à « être parfaitement juste et saint » (Q6 Heidelberg) et n’est pas mâle ou femelle. Il n’y a qu’une seule imago dei, qui n’est pas sexuée, autrement nous devrions dire qu’il y a deux imago dei différentes, au détriment de notre humanité commune. En revanche, l’imago dei contient aussi l’image d’autorité, qui fait que si l’homme est plus à l’image de Dieu que la femme, ce n’est pas à cause d’une différence de nature, mais parce que sa fonction de chef de famille le rend un petit peu plus semblable à Dieu. C’est de cette binarité fonctionnelle dont je parle. Cela s’accorde avec ce qu’en dit Middleton, dans The Liberating Image, qui fait remarquer que Genèse 1 développe une description de l’imago dei très fonctionnelle. Pour plus de détails, cf Turretin, Instituts de Théologie Elenctique, loc 5, question 10, et la synthèse suivante : https://parlafoi.fr/2024/04/17/de-limage-de-dieu-turretin-5-10/ consulté le 31/07/24

[12] Notre définition : le mandat missionnaire est la loi divine qui définit le devoir pour l’Église de se propager par le monde et façonner toutes les nations par l’enseignement de la Parole et la puissance de l’Esprit Saint. Il est formulée en Matthieu 22,30.

[13] Cf Deuxième partie, II.C.1

[14] Je m’appuie ici sur l’article synthétique de Matthieu Giralt https://toutpoursagloire.com/article/rapport-entre-mandat-culturel-et-mandat-missionnaire consulté le 31/07/2024

[15] C’est la question de l’éternité du châtiment final, qui fait partie des confessions de foi réformées (cf Q10 du catéchisme de Heidelberg par exemple).

[16] Richard Middleton, The Liberating Image, Baker academic.

[17] Il faut voir ici le confort et l’aisance du jardin d’Éden, avant que Dieu ne le maudisse en rendant le travail pénible et les ressources dispersées. Les descriptions de la Jérusalem céleste avec des quantités invraisemblables de pierres et métaux précieux indique aussi cette prospérité matérielle.

[18] Cf Questions 26 et 27 du catéchisme de Heidelberg, et références bibliques citées.

[19] C’est le sens spirituel ou allégorique cher aux pères de l’Églises et dont une description est faite ici : https://parlafoi.fr/2022/06/10/quatre-sens/ consulté le 01/08/2024

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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