Avions-nous besoin d’une révélation de Dieu ? – Turretin (2.1)
29 mars 2021

Nous continuons le partage de mes notes de lecture synthétisant l’Institut de Théologie Elenctique, le chef d’œuvre de François Turretin, le dernier des scolastiques protestants. Nous avons fini le locus (lieu, sujet) sur la théologie. Nous rentrons dans le deuxième locus : les Saintes Écritures.


Une révélation verbale était-elle nécessaire? Nous l’affirmons.

Considérant les pouvoirs de la nature humaine, avons-nous vraiment besoin que Dieu nous parle ? Certes, il est pratique d’avoir la Bible, mais l’être humain est capable, en utilisant les pouvoirs de sa raison et de son cœur d’atteindre Dieu tout seul, sans l’aide d’une révélation.

Non ?

Mais l’Église orthodoxe a toujours cru tout à fait le contraire, maintenant que la révélation de la Parole de Dieu était absolument et simplement nécessaire pour le salut. Elle est la « semence » à partir de laquelle nous renaissons (1 Pierre 1.23), la « lumière » qui dirige nos pas (Psaumes 119.105), la « nourriture » qui nous nourrit (Hébreux 5.13-14) et la « fondation » sur laquelle nous sommes bâtis.

Argumentation (§§3-4)

  • Dieu est parfaitement bon. Or, s’il est bon, alors il donne une révélation verbale de lui-même par laquelle sa créature bien aimée puisse arriver à la connaissance de Dieu de façon sûre. Donc, il a donné une révélation verbale.
  • La corruption et l’aveuglement de l’homme le prouve aussi : bien qu’il reste à l’homme quelques capacités naturelles pour accomplir des choses naturelles, la connaissance surnaturelle est complètement hors de sa portée, à moins qu’elle ne soit à sa portée par le biais d’une révélation verbale (1 Corinthiens 2.14 ; Éphésiens 5.8).
  • Tout comme le soleil est connu par sa propre lumière, il est raisonnable de penser que Dieu ne peut être connu que par sa propre Parole. Ainsi donc, il ne sert à rien de consulter la masse de rites et de théologies païennes : elles ne sont pas un témoignage du vrai Dieu, mais de la nature religieuse de l’homme qui cherche Dieu, même quand il le rejette.
  • Il y a en l’homme deux appétits pour des choses qui ne sont pas de ce monde : l’appétit pour la vérité (connaître Dieu) et un autre pour l’immortalité (jouir de Dieu). Il est donc nécessaire qu’il y ait une révélation surnaturelle pour nous montrer ces objets surnaturels.

Objections (§§5-6)

Objection §5 La Révélation Générale est suffisante pour connaître Dieu (Romains 1.19-20). Il n’y a donc pas besoin d’une révélation verbale. Réponse : Comme nous l’avions déjà dit dans la question 1.4, la connaissance naturelle de Dieu n’est pas la connaissance qui sauve.

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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