Cantique de Marie – Alfred de Montvaillant
1 décembre 2021

Alfred de Montvaillant (1826-1906) était un poète réformé français qui écrivit des fables et des cantiques mais qui, surtout, versifia de nombreux livres de l’Ancien Testament. Il composa aussi une longue collection de poèmes sur les Évangiles et les Actes des apôtres. Nous avons publié l’intégralité de sa versification des Lamentations de Jérémiesa versification des Béatitudesdu célèbre chapitre 53 du prophète Ésaïe, la prière de Daniel au chapitre 9 et vous proposons aujourd’hui, en guise de méditation pour l’Avent, sa versification du Cantique de Marie. Une versification du Magnificat par Bénédict Pictet a été publiée sur le blog il y a quelques jours.


Ô mon âme magnifie
Le Roi des rois, le Seigneur ;
Celui que tout glorifie,
L’Éternel, le Créateur.
Puis-je retenir l’ivresse
De ce bonheur qui m’oppresse,
Il éclate de mon coeur ;
Oui je veux faire connaître
Tout l’amour qui me pénètre
Dans ce cantique vainqueur.

Qui suis-je pour que sa grâce
Ainsi descende sur moi ?
Tu tournas vers moi ta face,
Ô Dieu vivant, gloire à toi !
Pour nous tenir ta promesse,
Ton regard, sur ma bassesse,
Daigne jeter sa splendeur ;
La postérité pieuse
M’appellera Bienheureuse,
Moi que choisit le Seigneur.

Car je dois donner naissance
Au Fils que le monde attend,
Qui marquera sa puissance
Par un bienfait éclatant :
A celui qui né sans père
Doit tirer de sa misère
La plaintive humanité ;
Et qui d’après nos oracles
Doit prodiguer ses miracles,
Sublime de charité.

Oui, ma joie est un délire,
Tu me visites, Seigneur,
Puis-je me lasser de dire
Qu’il me comble de faveur ?
Qu’il soit béni d’âge en âge !
Son nom est saint, son ouvrage
Le plus cher c’est les humains,
Veillant sur ceux qui se plaignent
Des coeurs justes qui le craignent
Il n’éloigne pas ses mains.

Les présents qu’il leur accorde,
Tous les jours pleuvent sur eux,
Sa grande miséricorde
Voudrait tous les rendre heureux.
Dieu plein de magnificence,
Son bras montre sa puissance
Par des effets merveilleux,
Il hait les desseins funestes
Contre ses décrets célestes,
Et résiste aux orgueilleux.

Il ne connaît pas d’obstacle,
Mais c’est surtout dans ce jour
Qu’il fait le plus grand miracle,
Prodige de son amour.
Le Bien-Aimé du mystère
Renouvellera la terre,
Et tout va changer de lois.
Les petits seront les braves,
Les puissants seront esclaves,
Et les sujets seront rois.

Israël, race bénie,
Lève ton front triomphant,
Car ton épreuve est finie,
Ton salut vient d’un enfant,
C’est celui que dans tes fêtes
T’annonçaient tous les prophètes,
Lui que Dieu plein de bonté
Avait promis à tes pères ;
Tes destins seront prospères,
Le Seigneur t’a visité.


Illustration en couverture : Rembrandt, La Sainte Famille, détail, 1645.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

2 Commentaires

  1. BERNARD Pierre François

    Permettez-moi de vous faire connaître un ouvrage qui s’intitule : “TEHILLIM” aux éditions Publiwiz, Paris.
    Il s’agit d’une transcription des Psaumes en version poétique et rythmée, en mode alexandrin et en français courant.
    Ce style d’écriture rythme et berce notre louange en l’enveloppant d’un bel habit.
    De beaux moments en perspective pour nos liturgies.
    On peut trouver cet ouvrage à la FNAC.
    Bien à vous.

    Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *