« Les évangéliques à la conquête du pouvoir » : une analyse
8 avril 2023

Le 4 avril dernier, Arte a diffusé le premier épisode d’une série de documentaires intitulée « Les Évangéliques à la conquête du monde », mais dont tous les épisodes sont déjà accessibles sur le site d’Arte. Habitués que nous sommes à une mauvaise couverture médiatique (quoique limitée, heureusement), il est difficile de ne pas avoir un mauvais a priori. Même la Fédération protestante de France a honte du troisième épisode. Cependant, je constate dans les seules réactions publiques que j’ai pu lire (celle de Vincent Miéville, président de la commission synodale des Églises évangéliques libres et celle de Pep’s Café) que dans l’ensemble, on est en accord avec beaucoup de choses, et notamment sur un rejet de tout ce qu’ont fait les évangéliques depuis la fin du fondamentalisme dans les années 40.

Dans cet article, je me donne pour tâche de réagir au documentaire, afin de donner un véritable pluralisme aux réactions évangéliques, et aussi de défendre ces vilains méchants ultra-conservateurs qu’il est apparemment de bon ton de laisser se faire dévorer.

Premier épisode

Le premier épisode est effectivement bon et documenté. Je n’ai pas vu de gros mensonges ou de mécompréhensions grossières. En revanche, comme tout le documentaire, il est fait dans un esprit de franche hostilité, et cela se sent de bien des manières. En une phrase : ce documentaire est le meilleur que l’on peut trouver parmi ceux qui veulent notre mort.

Et si nous ne répondons pas sérieusement et vigoureusement à ce documentaire, alors nous validons toutes leurs attaques.

Le gentil évangélique laïque contre le méchant fondamentaliste hégémonique

L’introduction est irréprochable : Les quatre principes de la définition de Bebbington sont effectivement la définition canonique des évangéliques. Les évangéliques sont bien des chrétiens qui croient en 1° la conversion personnelle, 2° l’importance de la Bible, 3° la mort expiatoire de Jésus et 4° l’importance de la mission. Les personnes choisies pour illustrer ces notions sont bien représentatives de la diversité évangéliques : le pasteur de l’Église Martin Luther King à Paris, un moine de gauche évangélique américain (Shane Claiborne), des fidèles de l’Église historique de Billy Graham au Texas (First Baptist Church of Dallas), Ladonna Osborne, une missionnaire charismatique. Ce sont bien des visages d’évangéliques actuels.

Ensuite, Thomas Johnson parle de leur histoire, mettant correctement leurs racines dans la Réforme protestante du XVIe siècle. Puis il aborde les début du protestantisme américain en mettant en avant la thèse qu’il y avait dès l’origine de « gentils » protestants américains, les baptistes qui défendaient la liberté de conscience et les « méchants puritains », des anglicans rigoristes selon les termes du documentaire, ce qui est techniquement vrai. Mais utiliser le mot rigoriste dans un contexte religieux renvoie généralement aux djihadistes : comprenez, les puritains anglais sont des salafistes de la Réforme. Comme le dit l’interview de Philippe Gonzalez, sociologue à Lausanne et un des co-auteurs du documentaire :

Pour tenter d’y voir plus clair, nous avons essayé de mettre en regard deux traditions distinctes au sein de l’évangélisme. L’une remonte à Roger Williams (1603-1683), chantre de la tolérance religieuse, qui a toujours prôné une stricte séparation entre l’Église et l’État. L’autre puise son inspiration chez les puritains, à la même époque : c’est une tradition davantage hégémonique, qui a profondément imprégné le fondamentalisme américain du début du siècle dernier.

Réforme, 30/03/2023, p. 7.

L’un est un “chantre”, en faveur de la “séparation entre l’Église et l’État” — une formule très positive à nos oreilles, mais complètement anachronique pour la période du XVIIIe siècle. Mais les puritains, qui n’ont pas de noms, sont hégémoniques, autant dire des Poutine en manteau noir ! Ainsi, tout au long du documentaire, Gonzalez et Johnson mettent en place cette opposition entre “gentils évangéliques laïques” et “méchants fondamentalistes hégémoniques”. C’est la dichotomie de base de toute la série.

Gonzalez l’affirme sans complexe un peu plus loin : il veut déconstruire la définition d’évangélique au sens de Bebbington, pour séparer entre les “gentils tolérants” et les “méchants fondamentalistes” et ensuite il fait honte à ces derniers, pour influencer le plus possible vers la gauche chrétienne. Un chrétien doit être politiquement neutre, surtout s’il est de droite. On peut difficilement faire plus partial.

Et à en juger par la réaction de la FPF, le principal souci des institutions protestantes françaises semble être de dire : “Pitié ! Je ne suis pas un méchant fondamentaliste”. Que Dieu les voit.

Billy Graham, le sale blanc hypocrite

Le corps du documentaire commence à partir de la fondation de l’Association nationale des évangéliques en 1942, soit la réforme néo-évangélique dont nous avons parlé aussi sur ce site. Si vous ne connaissez pas cette étiquette, vous connaissez forcément sa plus grande figure : Billy Graham.

Le documentaire choisit résolument de faire l’amalgame entre les néo-évangéliques et les fondamentalistes :

  • En n’utilisant jamais le terme de “néo-évangéliques”, pourtant inventé par Ockenga, un ami de Billy Graham pour désigner cette nouvelle approche.
  • En occultant totalement à quel point les efforts de la National Association of Evangelicals étaient des efforts pour réformer le fondamentalisme, en se détournant volontairement des pires effets de celui-ci. Au contraire, si l’on en croit Johnson et Gonzalez, la NAE est un lobby maléfique qui a débordé des églises fondamentalistes (au sens historique) pour infecter le reste de la société et les institutions de pouvoir.

Il y a une politique d’expansion vers les institutions principales de la nation. Très rapidement ils vont chercher quelqu’un qui sera le visage de la “sortie du ghetto” du fondamentalisme, le visage d’un fondamentalisme décomplexé qui se porte à la conquête de la société américaine. — Documentaire cité, 15’26”.

Le péril chrétien est en marche, et c’est à cause de ce sale blanc capitaliste pro-réchauffement climatique hypocrite sur la cause raciale et, pire que tout, précurseur de l’élection de Trump : j’ai nommé Billy Graham. Vous ne l’avez pas reconnu ? Moi non plus.

Notez bien : le documentaire n’est pas mensonger. Mais chaque fait est présenté selon une méthode de déconstruction qui amène à transformer le saint en personnage douteux.

L’interview de Philippe Gonzalez relaie l’opinion de Roland Barthes sur la croisade de Billy Graham à Paris en 1954 : Billy Graham est 1° un représentant commercial qui a une théologie rudimentaire, sous forme de slogans et 2° un agent du maccarthysme. C’est la seule réaction contemporaine d’un chrétien relayée par le documentaire. Qui donc ont-ils choisi pour porter la voix d’un jugement alternatif ? Un philosophe post-moderne trotskiste, heureusement protestant car un jour sa grand-mère a chanté un psaume quand elle avait neuf ans. Mais au lieu de contextualiser ce témoignage, Gonzalez et Johnson le prennent pour base afin d’affirmer que Billy Graham était un agent du capitalisme américain. Pourquoi prendre pour acquis des paroles aussi violemment partiales ? Pourquoi leurs infinies précautions sur la contextualisation des évangéliques conservateurs s’arrêtent dès lors qu’il y a un trotskiste qui parle ?

Les auteurs montent en épingle le fait que Graham était financé par un magnat du pétrole américain de foi presbytérienne. L’information est vraie, et alors ?

  • Ce milliardaire était loin d’être le seul donateur.
  • Billy Graham n’a pas particulièrement défendu l’industrie pétrolière, ni ne s’est opposé à l’écologie, en tout cas pas plus que son époque.

Au lieu de mettre les choses en contexte, nous avons le droit à un rituel d’invocation de Greta Thunberg. Certes.

Enfin, les auteurs auraient beaucoup voulu traiter Billy Graham de raciste, mais ils n’ont pas réussi, car ils doivent concéder que Billy Graham brisait lui-même les systèmes de ségrégation dans ses réunions. Mais que les cheveux bleus se rassurent, il était secrètement raciste, car malgré un respect personnel entre les deux hommes, Billy Graham n’a pas officiellement participé à la lutte politique pour les droits civiques. Donc il est quand même raciste, doit-on conclure du documentaire.

On signalera en particulier la minute loufoque suivante : Billy Graham est d’abord cité au lendemain de l’assassinat de Martin Luther King, où il exprime des regrets pour la mort du pasteur noir. Puis on interroge une sociologue de Philadelphie, dont le physique même suggère l’appartenance à la communauté arc-en-ciel. Selon elle, Billy Graham n’était pas triste de la mort de Martin Luther King. Faites-lui confiance, c’est une experte ! On ajoute immédiatement après que beaucoup de fondamentalistes blancs s’en sont réjouis. Rappelez-vous que la distinction entre fondamentaliste et néo-évangélique n’est pas faite et tadaaa : vous comprenez que Billy Graham s’est secrètement réjoui de la mort de Martin Luther King. Le monstre.

Quant à la lutte pour les droits civiques, l’événement fondateur de la gauche américaine contemporaine, la conclusion est vite posée. Billy Graham a râté l’histoire et c’est un pasteur qui vous le dit. Un pasteur américain méthodiste mainstream certes, mais il vous le dit. Un pasteur américain méthodiste président d’un lobby de gauche chrétienne, soit, mais bon ! ne devenez pas populiste en disant qu’en fait il ne représente personne chez les évangéliques.

Il s’ensuit un récit sur la déception de Billy Graham après le scandale du Watergate et son retrait de toute implication politique. Mais rassurez-vous, il est resté on ne sait comment un agent de l’impérialisme américain en Corée du Sud.

Le CNEF serait raciste

La partie suivante du documentaire est particulièrement préoccupante et susceptible de générer une réaction de la part des instances dirigeantes du CNEF : les auteurs y traitent du congrès de Lausanne en 1974, dont le texte final, la Déclaration de Lausanne est un des textes fondateurs du CNEF. Celui-ci et revendiqué sur les pages de présentations de 80 % de nos Églises évangéliques. Que dit cette déclaration ? Johnson et Gonzalez se tournent vers un expert neutre, rationnel, objectif et compétent : la sociologue à cheveux bleus de Philadelphie.

Ce que soutient Billy Graham à la conférence de Lausanne en 1974, c’est une idée très ancienne : le christianisme apporte la civilisation au monde, et si vous êtes chrétiens vous deviendrez plus civilisés que n’importe quel groupe de personnes.

“Les évangéliques à la conquête du monde”, épisode 1, 39’41”.

Dans le contexte de post-colonialisme très dominant aux États-Unis, cela revient à dire que Billy Graham s’est assuré que les évangéliques soient des agents du colonialisme, qui est la base du racisme systémique. Autrement dit: par insinuation, cette dame laisse entendre que toutes les Églises évangéliques qui mentionnent la déclaration de Lausanne sur leur confession de foi sont racistes.

Et c’est tout. Ce sera la seule synthèse de la déclaration de Lausanne, un texte suffisamment important pour les évangéliques français pour qu’existe, au sein du CNEF une commission nommée « Groupe Lausanne France ». En s’attaquant ainsi à la déclaration de Lausanne et en procédant par amalgame ce sont en réalité tous les évangéliques français qui sont de ce fait attaqués. Il n’y aura qu’une des citations les plus théocratiques de Francis Schaeffer, Jefress qui parle de guerre spirituelle, et les auteurs qui disent que le congrès de Lausanne voit la victoire des (méchants hégémoniques) fondamentalistes sur les (gentils tolérants) progressistes.

Le message du documentaire est très clair : les évangéliques seraient des racistes. Or, par les temps qui courent, cela revient à autoriser n’importe quel excité en cagoule noire de nous frapper et de brûler nos églises.

Au regard des conséquences graves qui pourraient s’en suivre, il est vivement souhaitable que le CNEF réagisse vigoureusement à ces allégations ou, s’il veut éviter un effet Streisand, qu’il trouve un moyen efficace de nous enlever la cible ainsi placée dans notre dos.

Le complot chrétien mondial

La dernière partie est moins cohérente, et le documentaire construit son discours par des associations implicites, que je vais rendre explicite. Le réalisateur mentionne deux marques toujours contemporaines des évangéliques :

  • La Bible est infaillible et ses écrits sont la vérité absolue : pour définir cela, ils interrogent des simples fidèles de l’Église historique de Billy Graham. Soudainement le besoin d’entendre les deux versions existe à nouveau : François Clavairoly, président de la FPF intervient pour nous sauver de l’Évangile en disant que les vrais protestants sont critiques et ne croient pas qu’elle est la parole de Dieu. Faites confiance aux experts. Et parce que ce profil institutionnel était trop propre sur lui, ils interrogent aussi un moine de gauche (Shane Claiborne, fondateur de Red Letters Christians) qui vous dit qu’il faut en fait interpréter la Bible comme un moine de gauche. Faites confiance aux experts.
  • L’opposition à l’avortement : Regardez comme ils se renforcent ! Zoom sur une très grosse Église sud-coréenne qui tient le même discours pro-vie. Ne voyez vous pas qu’il y a un complot mondial contre notre très sainte liberté américaine? La Corée, c’est presque la Chine, et la Chine c’est le chaos et les forces du mal. Ah ! ces traîtres d’évangéliques…

Saviez-vous qu’il y a deux mille megachurches ? Il n’y aura pas de définition de ce mot : le spectateur est laissé libre d’imaginer qu’on parle de krakens chrétiens, alors qu’en fait, ce sont des Églises qui ont la taille d’Églises médiévales ordinaires… On assomme le spectateur avec des chiffres inutiles, choisis pour leur effet bruyant et effrayant. Par exemple : les évangéliques ont augmenté de 30 % et la population mondiale de 12 %. Tremblez, athées, le grand remplacement chrétien va vous digérer, les chrétiens africains vont vous remplacer. Le grand remplacement est un complot d’ultra-droite, sauf quand cela permet de stigmatiser les chrétiens.

Zoom sur on ne sait quelle Église nigérienne, dont le pasteur a une fortune de 150 millions de dollars. Le moine gauchiste condamne la simonie. Contexte, explications, le lien avec les évangéliques qu’on a suivi depuis le début ? Aucun… sinon le désir de les rendre les plus détestables possibles.

Concluons sur le premier épisode : j’ai parfois poussé le discours, mais je n’ai jamais exagéré le discours de ce documentaire. Tout au plus ai-je rendu explicite dans mon article ce qui était implicite dans le documentaire. Le travail de Johnson ne commet pas de fautes historiques, mais il est d’une hostilité particulièrement tenace, et même dangereuse. Ainsi que nous l’avons dit, l’amalgame fait avec le colonialisme, et donc le racisme systématique, est très inquiétant. Il nous faut espérer que les instances évangéliques représentatives nous défendront face à ces attaques qui n’en restent qu’aux mots, pour mieux se préparer peut-être à réagir à l’avenir face à ce qu’elles présagent sombrement : de vraies agressions que ce genre de documentaires hostiles peut nourrir.

Deuxième épisode

Le début du documentaire se concentre sur le Brésil et donne une introduction rapide au poids et à l’influence politique des évangéliques, montrant à quel point ils suivent les traces des évangéliques américains, y compris dans leur théologie politique. Le documentaire trace même ce début d’influence à la croisade de Billy Graham en 1974, qui n’était pas un événement d’évangélisation, mais un stratagème politique, alors que Billy Graham avait déjà rejeté toute implication politique. Du moins c’est ce que dit Thomas Johnson.

D’après Johnson, le gouvernement brésilien a invité Billy Graham de façon somptueuse pour contrer l’influence de la théologie de la libération sud-américaine, une théologie catholique de gauche qui alimentait la résistance au régime autoritaire de l’époque. D’après le professeur Daren Dochuk, historien à l’université de Notre-Dame, Billy Graham aurait fait exprès de façonner son discours autour de l’individualisme et des valeurs du capitalisme de marché. La droite chrétienne des années 80 aurait porté plus loin un projet que même Billy Graham rejetait à la fin de sa vie. Arrêtons-nous ici un instant car le documentaire porte plusieurs coups malhonnêtes :

  • Que Billy Graham soit invité par un gouvernement autoritaire avec des arrières-pensées séculières ne suffit pas à accuser Billy Graham d’insincérité. Il peut très bien avoir profité d’une occasion mal inspirée pour bien prêcher l’Évangile.
  • Dans un langage délicieusement ambigu, le professeur Dochuk dit que Billy Graham a façonné son discours pour soutenir les valeurs du gouvernement brésilien autoritaire d’alors. Était-ce volontaire ou involontaire? La formule soutient les deux, laissant entendre de façon implicite que Billy Graham était un ami des colonels.
  • De mon côté, je ne pense pas que Billy Graham ait eu besoin de façonner exprès son discours vers l’individualisme : il est né dans le milieu fondamentaliste des années 20, dans la génération qui fait la Seconde Guerre mondiale, celle qui a ensuite bâti la première puissance mondiale actuelle. Comment et pourquoi s’étonner que ses discours en suivent les valeurs ? C’est un homme de sa génération et son peuple, et c’est en toute sincérité qu’il portait ces valeurs.
  • À écouter le documentaire, on pourrait croire que la théologie de la libération contrée par l’évangélisme était la piété populaire brésilienne qui les soutenait sous l’oppression. En réalité, c’était un sortilège d’intellectuels qui a laissé très peu d’empreintes sur la piété populaire. Elle a détourné les prêtres catholiques pour en faire des révolutionnaires communistes. Délaissées par leurs prêtres happés par la théologie de la libération, les populations brésiliennes étaient mûres pour passer chez les autres ministres disposés, eux, à leur offrir les soins d’une Église : les pasteurs évangéliques. La croissance évangélique brésilienne est due en grande partie à cet échec auto-infligé de la théologie de la libération, ainsi que le dit Stark.
  • C’est l’occasion de souligner la partialité flagrante du documentaire : tout rapprochement entre l’Église et la droite est une trahison digne de l’hérésie d’Horus. Par contre, les ministres religieux qui participent à des partis politiques de gauche c’est normal (et il y en aura dans ce documentaire). Un chrétien doit être politiquement neutre, surtout s’il est de droite.

La droite chrétienne américaine des années 80

Le documentaire refait l’histoire de la Majorité morale des années 80, que j’ai décrit dans l’article “Où en est la doctrine évangélique du Royaume de Dieu?“. Suite à l’assassinat de Kennedy, Jimmy Carter, un évangélique américain de gauche est élu à la Maison blanche en 1976. Il met en œuvre un programme résolument progressiste, qui choque les évangéliques : promotion de l’avortement, opposition à la ségrégation jusqu’au chantage à l’exemption de taxes envers les universités chrétiennes qui refusaient de l’abandonner. D’après Shane Claiborne, le moine fondateur de Red Letters Christian (l’équivalent de l’option bénédictine, mais à gauche) les évangéliques se sont cherchés un étendard pour défendre leurs crasses privilèges matériels, et on inventé la cause de l’avortement. Ici, encore je dois faire quelques remarques :

  • Si les évangéliques ne s’intégraient pas dans le combat contre l’avortement au départ, c’était à cause de leur théologie dispensationnaliste, ainsi que je l’ai dit en parlant des théologies politiques évangéliques. Il a fallu l’influence de Francis Schaeffer dans les années 70 pour qu’enfin les évangéliques aient les outils intellectuels nécessaires pour avoir une théologie politique propre, et c’est ce qui leur a permis de rejoindre ce combat politique. Contrairement à ce qu’insinue Claiborne, ce n’est pas un faux nez partial, mais une mutation théologique qui crée l’implication des évangéliques dans le combat pro-vie.
  • Dans la vision des chrétiens de gauche comme Claiborne, les athées ont le droit d’être humains tandis que les chrétiens doivent être des anges platoniques, avec une religion soigneusement séparée de leur politique et de leurs intérêts matériels. Surtout s’ils sont de droite. Dans la vraie vie, nos intérêts les plus spirituels sont indiscernables de nos intérêts matériels, et il est vain de séparer les deux. Ainsi que l’a dit Jacques Ellul, c’est aussi vrai de la gauche chrétienne qui pratique « la même subversion du christianisme, avec en plus l’orgueil ». Il n’y a donc rien d’extraordinaire de voir mélanger ensemble les considérations spirituelles les plus nobles avec les intérêts les plus matériels de notre époque : c’est inévitable depuis la Chute.

Les évangéliques seraient des nazis et des traîtres

Vient alors un des témoignages les plus forts du documentaire, un de ceux qui sont les plus mentionnés dans les réactions : celui de Frank Schaeffer, fils de Francis Schaeffer et réalisateur des films anti-avortement parmi les plus efficaces du monde évangélique. Il y exprime un profond regret, une vraie repentance et tristesse d’avoir participé à ce mouvement pro-vie. Il compare sa jeunesse évangélique avec les jeunesse hitlériennes. Mais le documentaire lui-même doit préciser que Frank Schaeffer est devenu depuis un “athée chrétien” et donc athée tout court. Il est donc difficile de prendre au sérieux cet apostat, mais l’effet rhétorique est atteint : les évangéliques seraient hitlériens ! Et visiblement, certains spectateurs sont prêts à le croire, ce qui renforce bien sûr notre conviction que le CNEF doit trouver le moyen de contre-attaquer.

En 1980, le mouvement de droite chrétienne appelé la Majorité morale autour de Jerry Falwell s’allie avec Reagan et l’aide à gagner ses élections. Le professeur Balmer, interviewé dit qu’à ce moment-là les baptistes ont trahi leurs principes fondateurs et l’Amérique, les gentils baptistes tolérants sont devenus les méchants puritains. En seulement cinq minutes, le documentaire vient de traiter les évangéliques de nazis et de traîtres à leur pays et à leur religion. Cela fait beaucoup.

On objectera que cela ne s’applique qu’à certains évangéliques américains des années 80. Je réponds que l’intention du documentaire est très clairement de cibler et faire l’amalgame de tous les évangéliques à la droite de Mélenchon, quelque soit leur pays. Je vous renvoie à l’extrait de Philippe Gonzalez dans le premier article, où il dit très clairement que son objectif est d’influencer les évangéliques pour qu’ils passent à gauche par des méthodes de déconstruction post-moderne. Se contenter de gémir padamalgam ! comme l’a fait la FPF ne suffit pas : ainsi que le prouve l’absence de réaction de Thomas Johnson que signale le communiqué de la FPF, ils ont fermement l’intention de faire passer tous les évangéliques pour des agents du Chaos.

Ce n’est pas un double standard, c’est de la justice sociale

À 24 minutes 10, Thomas Johnson se met à pratiquer le même genre de manipulation cinématographique que Frank Schaeffer s’est repenti de faire, les larmes dans la voix. Musique angoissante. Images d’Églises : l’une affiche des drapeaux théocratiques. L’autre ressemble à un bunker ou un nid d’araignée. La Liberty University regarde le visiteur par-dessus d’autres bâtiments, comme un prédateur parmi les hautes herbes, qui se prépare à dévorer le séculier imprudent. Cette fois-ci c’est légitime, parce que c’est favorable à la gauche. Ce n’est pas du double standard voyons, c’est de la social justice.

Ils introduisent un deuxième repenti, le révérend Schenck, qui a milité dans les années 80 pour installer des tables de la Loi devant les administrations américaines, et organisé des manifestations devant les cliniques d’avortement. Depuis, il est devenu le respectable président du respectable Dietrich Bonhoeffer Institute, un respectable lobby défendant le respectable héritage du respectable Bonhoeffer. Bref, un évangélique respectable, lui ! Et pour cause, il décrit les méthodes de levées de fond qu’il a utilisé pour son action : il a envoyé près de trente millions de lettres à toutes personnes, en ayant des textes calculés de manière à générer le plus de peurs et de colères possibles. Ici, quelques remarques :

C’est vrai qu’aucun lobby en dehors des chrétiens conservateurs n’utilise ces méthodes. Non mais sincèrement ! Imagine-t-on les écologistes annoncer la fin du monde sous la montée des eaux pour dans trois ans ? Pouvez-vous concevoir que d’autres chrétiens appellent à faire barrage contre le fascisme terrifiant et indigne ? Verra-t-on un jour des militants LGBT fusiller des enfants chrétiens dans les écoles par colère et peur du « génocide des trans » ? Bien sûr que non ! Seuls ces monstres d’évangéliques ont recours à la peur et la colère pour mobiliser leur camp. Ce n’est pas du double standard, voyons, c’est de la social justice.

Revenons à Schenck. Ce respectable citoyen dénonce courageusement l’influence de ces méthodes impies qu’aucun lobby respectable n’utiliserait :

Lorsque vous regardez le monde de cette façon, vous n’agissez pas par amour, vous agissez avec mépris et haine envers les autres.

Les évangéliques à la conquête du pouvoir, épisode 2, 27’00”.

À noter que la traduction française en a rajouté une couche, puisqu’en VO Schenck ne disait que a form of hartred. Bref, mes frères évangéliques sachez-le : vous êtes des hitlériens, vous êtes des traîtres à votre pays et votre religion, et vous êtes des êtres de mépris et de haine. Et ce sont ces respectables messieurs qui vous le disent.

Comme Frank Schaeffer, Schenck se repent amèrement d’avoir contribué à la transformation finale d’un mouvement religieux en mouvement politique. Lorsque vous étiez des gentils baptistes tolérants et progressistes, vous étiez religieux et bons. Mais maintenant que vous êtes un méchant puritain fondamentaliste et hégémonique, c’est de la politique. Comme nous l’avons vu dans l’article « Les guerres de religions sont un mythe » il n’y a pas de séparation entre politique et religion : la politique est une religion autochtone, la religion est une politique étrangère. Ce que dit Schenck en disant que les gentils évangéliques religieux sont devenus de méchants fondamentalistes politiques, c’est qu’ils ne sont pas gentiment restés à gauche ou neutres. Je pense pouvoir y survivre.

Les paladins des 7 montagnes

Thomas Johnson s’intéresse alors au programme des sept montagnes, une école reconstructionniste charismatique, qui vient d’un embranchement de Rushdoony. C’est ce programme qui a été actif à la Maison blanche sous l’administration de Trump, à travers le Conseil pour la foi de Paula White. On y apprend qu’elle avait mis des sortes d’aumôniers dans toutes les agences gouvernementales. Gasp ! Horreur ! Tremblements ! Ce n’est rien de moins que l’alliance entre le trône et l’autel!

J’avoue avoir ri en entendant cette partie. Cette expression est anachronique et complètement décalée par rapport au sujet : l’alliance entre le trône et l’autel désigne le programme de Charles X en matière de politique religieuse dans la France du début du XIXe siècle. Mais ici, cela s’applique à Trump.

Pendant ce temps, rappelons-nous que les entreprises embauchent par centaines des managers en diversité ou des consultants en égalité des genres dont le principal travail est de catéchiser la doctrine de gauche post-moderne. Ce n’est pas du double standard, voyons, c’est de la social justice.

Mais comme tous les paladins, l’influence néfaste des évangéliques se répand sur toute la terre. Denis Mukwege, prix Nobel de la paix et connu comme l’homme qui répare les femmes, amplement honoré par les séculiers comme les évangéliques est introduit ici. Nous y apprenons que Mukwege avait proposé à l’ONU la résolution 2467 proposant l’avortement aux femmes en situation de conflits. Mais les États-Unis, influencés par ces méchants évangéliques ont posé leur veto au Saint-Sacrement du charcutage d’enfants. Denis Mukwege a alors des paroles très favorables à l’avortement à la 40e minute, que tous pourront vérifier.

Le documentaire passe alors au Brésil qui est passé de la démocratie laïque au programme des 7 montagnes, rien que ça. En fait, il s’agit d’une alternance électorale mais avec des évangéliques dedans. En tout cas dans ce pays, les évangéliques ont su devenir un bloc politique et électoral distinct. Ils prennent alors pour modèle le Temple de Salomon qui fait partie de la secte de l’Église universelle du Royaume de Dieu et l’oppose alors à une autre figure, un saint devrais-je dire, qui montre que le monde évangélique n’est pas composé uniquement de ces méchants antichrists de droite.

Le documentaire présente alors Henrique Viera, pasteur baptiste, présent dans un rassemblement en hommage à Marielle Franco, une militante féministe assassinée. Dans une interview, il dit en somme que la droite chrétienne crée les conditions pour le retour du fascisme le plus génocidaire.

Ah oui, et puis il est aussi député du parti socialisme et liberté. Mais lui il a le droit, puisqu’il est de gauche. Ce n’est pas un double standard voyons, c’est de la social justice.

Il en suit une petite série d’interviews de différentes personnalités décrivant la politique du gouvernement de Bolsonaro telle que la voient des personnalités de gauche. La partialité du documentaire est totale : pas une seule fois un député évangélique ou même du parti présidentiel n’a le droit d’exposer sa vision ou d’expliquer pourquoi ils agissent ainsi.

Vient enfin la conclusion du documentaire, qui semble en fait la transition vers le troisième épisode à venir. À ce jour, la seule réaction officielle, celle de la FPF, porte uniquement sur le troisième épisode. Et encore, c’est pour protester de leur pureté rituelle et que eux ne sont pas ces méchants hitlériens traître à leurs pays et leurs foi, ces êtres de méchanceté et de haine qui complotent les projets les plus génocidaires… bref, ils ne sont pas ce genre d’évangéliques.

Or nous l’avons vu dans cet article, ce documentaire est l’exemple-type des balances inégales, et il n’est pas un seul représentant du protestantisme qui l’ait même repéré et notifié.

Quelle réponse face à l’hostilité ?

J’aurais pu continuer à commenter de la même façon le troisième épisode, mais cela me semble moins nécessaire : 1° parce que ce sont toujours les mêmes recettes et doubles standards ; 2° parce que même les plus modérés des évangéliques le trouvent difficile à avaler. Aussi, cette dernière partie se concentrera sur la meilleure réaction à adopter face à l’hostilité affichée à ce commentaire.

  • Faut-il réagir ?
  • À qui s’adresser ?
  • Pour obtenir quoi ?

Faut-il réagir?

Deux groupes de personnes ici objecteront qu’il est vain de répondre à un tel documentaire : 1° ceux qui pensent qu’il faut en profiter pour faire une confession auriculaire aux séculiers afin de recevoir leur absolution, et 2° ceux qui ont une foi à ce point spirituelle qu’il faut mépriser toute parole de ce monde et accepter la persécution.

Je pense pour ma part qu’il faut réagir et défendre l’honneur des évangéliques.

D’abord, parce que la persécution n’est pas un bien, mais quelque chose que nous devons fuir ou éviter, selon les Écritures. Le recul historique que nous avons montre que le plus souvent, les persécutions désorganisent gravement les Églises et les rendent inaptes à prêcher l’Évangile pendant des décennies ensuite. Or, c’est par ce genre de discours que commencent les persécutions.

Si nous laissons ces accusations graves être portées sans réagir, nous avalisons que nous sommes des hitlériens fanatiques, agents du Chaos et autres djihadistes chrétiens. Et que fait-on à ceux-là ? Ils sont marqués d’abord pour la honte, et ensuite pour la persécution. Si nous acceptons la honte, nous signons pour la persécution.

Ensuite, je suis sincèrement choqué par le manque de solidarité de la FPF et consorts. Plutôt que de protéger les leurs et de manifester leur compassion envers leurs frères étrangers (mais les considèrent-ils encore comme tels ?), par exemple à l’occasion d’un attentat contre une Église presbytérienne américaine, ils se réfugient dans un énième exercice de vertu ostentatoire (virtue signalling), en espérant qu’ils soient considérés comme purs et propres aux yeux des athées. Ils maquillent leur pusillanimité en humilité et font passer leur couardise pour de la douceur. Si vraiment ils avaient l’humilité et la douceur de Dieu, ils auraient à cœur de défendre le peuple de Dieu, qui est la prunelle de ses yeux.

À tout le moins, ils pourraient au moins éviter de se désolidariser publiquement. Mais il n’en va pas ainsi pour ces gentils progressistes tolérants. Ils vous feront de grands discours sur le respect que nous devons aux eunuques arc-en-ciel, mais ils n’auront que des mots venimeux pour la vieille sœur brésilienne qui vote Bolsonaro. Ils prêcheront la retenue et l’écoute face aux blasphémateurs, mais feront taire l’offense légitime sous des insultes sophistiquées et une théologie obsolète et fausse. Par cela, ils montrent leur vraie allégeance : leur amour est celui des athées, leur piété est celle des ténèbres. Qu’ils restent donc purs aux yeux des hommes, pour ma part je choisis leurs moqueries avec joie.

Dieu ne se défend-il pas, ne défend-il pas l’Église, me dira-t-on ? Certes, mais l’Église n’est pas un objet platonique et abstrait. Ce sont des assemblées très concrètes rassemblées dans des lieux très concrets. Et ce sont ces éléments concrets qui sont en danger : si nous laissons croire que nos assemblées servent à la radicalisation d’extrême droite en vue d’un génocide, combien de temps pensez vous pouvoir continuer à garder votre liberté religieuse ? Ne vous laissez pas égarer par ceux qui spiritualisent le problème à outrance : le problème n’est pas ce que font les anges, mais ce que font nos assemblées de chair et de sang, et de l’image qu’on leur appose, et de ce que nous, nous disons en retour. Nous sommes responsables de cette partie. Une petite fraction du grand plan de Dieu, mais notre partie, avec une responsabilité entière.

Nos protestations ne vont-elles pas déranger les athées, ne vont-ils pas encore plus nous haïr si nous répondons ? Il faut cesser d’avoir ces symptômes de femmes battues : abusées, elles s’enfoncent dans le mépris et la haine de soi pour espérer obtenir le respect qu’on ne leur accordera jamais. Une grande partie de la communauté évangélique agit ainsi. Le mépris qu’ils ont envers nous pourrait difficilement être plus grand que ce qu’il est déjà. S’ils s’offusquent de notre réponse, c’est parce qu’ils nous haïssaient déjà. S’ils écoutent notre vision, ils nous remercieront. La question n’est pas : que pensent les hommes ennemis de Dieu, mais : que pense Dieu ? L’Église est la fiancée chérie de Dieu, être indifférent à son sort est une faute morale pour un chrétien.

À qui s’adresser ?

Dans l’esprit de l’article 40 de la Confession de foi de la Rochelle, et de Romains 13, je ne pense pas que le peuple évangélique doive cibler Thomas Johnson et son documentaire. Leur colère et leurs vifs sentiments ne doivent pas déborder contre eux. Mais en revanche, nous avons un organe qui, lui, a le devoir de nous représenter et porter nos voix : nos institutions représentatives.

Ils sont en ce moment comme le “magistrat inférieur” : ils ont pour devoir de porter la voix des évangéliques face aux autres communautés, et contrairement aux simples chrétiens, ils ont le droit d’adresser des reproches à d’autres personnes, et d’exprimer cette juste colère qui existe. Si nous devons présenter la joue gauche à ceux qui nous frappent sur la joue droite, Dieu a malgré tout établi des représentants pour défendre ce qui est juste. C’est ce devoir qu’a accompli la FPF, même si elle le fait en trahissant une partie de son peuple. C’est pourquoi, dans cet article, j’ai mentionné déjà plusieurs fois le CNEF, car c’est à eux qu’il revient de trouver les moyens de contrer le portrait particulièrement hostile ainsi diffusé sur la chaîne binationale réputée pour la qualité de ses documentaires.

Cela n’exclut pas de la prudence de leur part, et un ton moins vif que le mien. Mais ne rien dire ou ne rien faire, c’est laisser une partie de leur peuple être désignée à la honte publique et marquée pour la violence à venir.

Pour obtenir quoi ?

Même un simple “nous ne sommes pas d’accord” serait utile pour :

  • Resserrer la solidarité entre le peuple évangélique et ses institutions.
  • Saisir cette occasion pour compléter et développer l’apologétique évangélique contre les accusations des athées. Le CNEF pourrait identifier et sélectionner des auteurs fiables pour rédiger des défenses de la communauté évangélique sur des points particuliers abordés par le documentaire. C’est une démarche qui a déjà été commencée depuis le début de leur existence. Ce documentaire fournit l’occasion de l’approfondir.
  • Prendre conscience du danger de double standard qui les guette. Il est naturel et nécessaire que le CNEF cherche à être respecté des autorités et des étrangers au monde évangélique. Or, il est rare que le chantage à la respectabilité soit aussi explicite que dans le documentaire de Johnson. Puisse ce documentaire être l’occasion de prendre conscience de cette tactique rhétorique immorale, qui risque de nuire au CNEF et aux évangéliques français.

Illustration de couverture : Arent de Gelder, Abimélek donnant l’épée de Goliath au roi David, 1680.

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

4 Commentaires

  1. Julien

    Merci pour cet article et les pistes argumentations face à une manipulation manifeste dans ce documentaire. Effectivement il n’y a pas de mensonge frontal, mais une présentation complètement partiale des faits.

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    • Étienne Omnès

      Merci pour votre commentaire. ^^

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  2. BICAN

    Cher Etienne, j’emprunte à Edmond Rostand ces quelques mots, pour exprimer ce que j’ai ressenti en lisant ton article fort bien tourné :
    “Monsieur, voulez-vous me permettre ?… C’est tout à fait très bien, et je crois m’y connaître ; J’ai du reste exprimé ma joie en trépignant !…” (Cyrano, Ac 1, scène 4)
    Je précise que le CNEF a peut-être commencé à t’entendre, car c’est par un lien de sa revue de presse d’avril, que j’ai découvert ton texte.
    Que notre Dieu te bénisse, ainsi que toute l’équipe de “Par la foi”.
    Amicalement en Christ,
    Fred BICAN

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  3. DESPRÉS

    Les évangéliques ne sont qu accessoires au regard de l Eglise

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