La raison est pour Dieu – résumé (12/12) : Que signifie suivre Jésus et que faire avec mes doutes ?
16 septembre 2021

Cette série d’articles propose un résumé des arguments donnés par Timothy Keller en faveur du christianisme et contre les objections courantes contre la foi chrétienne dans son livre La raison est pour Dieu. C’est un très bon livre, assez généraliste dans ses réponses, dans le sens où il n’entre pas dans les détails philosophiques et ne se base pas sur une tradition philosophique particulière (thomiste par exemple).

Il est très bon comme première lecture d’apologétique et ouvrage de référence accessible à tous (croyants et non-croyants). Keller sait attirer l’attention du lecteur, présenter des arguments, tout en restant toujours humble et sympathique. Il est agréable à lire et très bien traduit.

Le but de cet article est de résumer et regrouper les arguments de Keller, mais aussi de les rendre plus compréhensibles. C’est pour ça que je les complèterai ou les expliquerai parfois avec un peu plus de détails. De plus, il est question de rendre accessible gratuitement ce que présente Keller, mais aussi de vous donner envie de le lire quand vous en aurez les moyens.


Comme Keller, si vous avez suivi cette série d’articles en entier et qu’à la base vous n’êtes pas croyant, ou un ancien croyant qui a quitté son Eglise ou juste un croyant avec en ce moment beaucoup de doutes, j’aimerais vous donner quelques pistes que Keller présente pour continuer votre cheminement spirituel et/ou intellectuel.

Oui, c’est bien beau d’avoir lu des articles sur la foi chrétienne. Mais il serait intéressant de voir ce que cela vous a apporté et de réfléchir à ce que cela signifie de suivre ce Jésus dont j’ai tant parlé. Ou juste de voir comment continuer à avancer dans votre recherche de la vérité et avec vos doutes personnels qui vous empêchent pour l’instant de croire au christianisme.

I.    Examinez votre motivation

Si vous êtes déjà disposés à chercher Dieu, à en apprendre plus sur lui et à le connaître personnellement, il est utile de se demander pour quelle raison. Naturellement, chacun d’entre nous se tourne vers Dieu recevoir quelque chose de lui. Et alors, nous sommes facilement tentés de le considérer uniquement comme « un distributeur de bénédictions », un père noël qui nous donne les cadeaux qu’on lui commande ou encore un génie qui exauce nos désirs personnels. Autrement, nous avons tendance à nous servir de Dieu pour nos propres fins et désirs égoïstes.

Pourtant, Dieu mérite notre adoration, notre amour et tout notre cœur tout simplement parce qu’il nous a créés. Il est aussi celui qui a démontré son amour pour nous en condamnant Jésus pour le mal commis par les hommes. Nous devrions donc ultimement revenir à Dieu non pas pour satisfaire nos propres désirs mais tout simplement parce qu’il le mérite. Nous devons, au plus profond de nous, le désirer lui, et non pas les biens qu’il peut nous donner.

Ce serait comme se contenter d’aimer les cadeaux que nous offrent nos parents ou notre conjoint sans les aimer, eux, tels qu’ils sont. Ce qui n’a pas de sens. Mais devoir aimer Dieu pour qui il est (et non pas pour ce qu’il peut ou va vous donner), ne rend pas malheureux. Comme nous l’avons vu avant, c’est le seul moyen d’être pleinement heureux et satisfait pour toujours.

II.    Calculez la dépense

Il faut aussi prendre conscience que Jésus demande de notre part un engagement sérieux et entier. Il ne veut pas juste que nous l’ajoutions au même niveau de ce que nous avons déjà dans nos vies (la famille, le conjoint, les amis, les jeux-vidéo, le sport, les soirées etc.). Il veut que nous lui donnions notre vie toute entière, que nous soyons prêt à lui obéir sans compromis.

Tout cela est parfaitement logique si l’on comprend bien qui est Jésus. Beaucoup de gens pensent que Jésus est juste un sage parmi d’autres (Confucius, Bouddha, Gandhi, Mohammed etc.) ou au mieux un prophète mais rien de plus. Mais ce n’est pas possible : il a affirmé être le Messie promis à Israël dans l’Ancien Testament, Dieu lui-même. Il n’y a que deux possibilités. Soit il s’est trompé, et alors il était soit fou, soit un menteur, et dans ce cas nous n’avons aucune raison de l’écouter. Soit, il avait effectivement raison, il est vraiment Dieu. Dans ce cas, nous lui devons toute notre vie et le suivre.

De plus, si nous acceptons qu’il est vraiment mort à la croix pour nous sauver de l’enfer, pour pardonner nos péchés et nous restaurer, nous voudrons tout naturellement lui exprimer notre reconnaissance. Comment ? En obéissons à ses principes, en faisant de lui notre maître et en l’adorant au lieu d’adorer nos anciens « dieux » (le sexe, l’argent, la famille etc.). On ne peut pas être touché par l’amour de Dieu sans être transformé intérieurement de la même façon que la vie Jean Valjean fut complètement bouleversée quand l’évêque lui a pardonné dans Les Misérables de Victor Hugo.

Croire en Jésus implique donc forcément de changer nos mauvaises habitudes. Par mauvaises habitudes, je veux parler de péchés précis et très concrets comme la colère, la pornographie, l’orgueil, le mépris des autres, le manque d’amour, la jalousie, l’adoration que nous vouons aux faux « dieux » etc. Il faut surtout le vouloir sincèrement. Bien sûr, soyons réalistes, le changement se fera souvent petit à petit mais il faut le désirer. Les chrétiens ne se sentent pas meilleurs que les non-croyants mais au fond d’eux ils haïssent le péché, ils y sont « allergiques » même lorsqu’ils ont énormément du mal à s’en détacher.

III.    Dressez l’inventaire

A.     Pensez à ce qui vous bloque

Cependant, il est possible et même probable que vous ne vous sentiez pas encore prêt à suivre Jésus même si vous commencez à vous (ré)intéresser à la foi chrétienne. Vous avez encore des doutes et des obstacles qui vous empêchent de croire. Dans ce cas, il est important « d’affronter » vos doutes et de surtout ne pas les fuir (des conseils sur comment le faire ici et ici). Ils finiront forcément par revenir un jour et si vous ne faites rien, ils ne disparaîtront pas tout seul par magie.

Je vous conseille donc de lister vos obstacles. Keller donne une liste très utile en fonction de leur catégorie :

  • Questions de contenu : y a-t-il des parties du message chrétien (création, péché, divinité de Jésus, croix, résurrection) que vous ne comprenez pas ou avec lesquelles vous n’êtes pas d’accord ?
  • Questions de cohérence : la foi chrétienne suscite-t-elle encore chez vous des doutes et des objections que vous ne parvenez pas à lever ?
  • Questions de coût : avez-vous l’impression qu’embrasser complètement la foi chrétienne vous fera perdre quelque chose qui vous est cher ? Quelles craintes ressentez-vous face à cet engagement ? » (La raison est pour Dieu, p. 265-266).

B.      Ne restez pas seul dans votre cheminement

Une fois que vous savez précisément ce sur quoi vous bloquez, je vous conseille aussi de ne pas rester seul dans votre cheminement. Quand on veut apprendre efficacement quelque chose, par exemple une langue, on devra forcément un jour rencontrer de vraies personnes qui la parlent et discuter avec eux. C’est pareil avec la foi chrétienne.

Si vous vous y intéressez, allez ou retournez dans une Eglise. Découvrez les pratiques des croyants : leur manière d’adorer Dieu, de prier, de penser à lui, de comprendre la Bible et comment eux-mêmes ont fini par croire en Christ. Vous verrez que beaucoup d’entre eux étaient dans le même cas que vous : ils passaient par des moments de doutes, des moments difficiles. Ils pourront vous guider et vous partager comment Jésus leur a donné la plus grande joie qu’ils ont jamais eue.

C.      Ne pas rester bloqué uniquement sur sa liste d’obstacles

Je vous ai conseillé de vous concentrer sur votre liste d’obstacles. Mais je tiens à préciser que « devenir chrétien ne se résume pas à cocher une liste de choses que l’on croit ou que l’on a fait » (La raison est pour Dieu, p. 266). Jésus ne vous invite pas seulement à accepter des vérités abstraites mais à le rencontrer comme une vraie personne. Voici l’appel :

«Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos. Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. En effet, mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger. »

Matthieu 11,28-30

Cherchez bien sûr à vérifier que ce que disent les chrétiens. Mais cherchez aussi à connaître Dieu personnellement tel qu’il s’est révélé à nous dans la personne de Jésus-Christ. Intéressez-vous à ses enseignements, à ses œuvres et à ce qu’il prétendait être. Priez Dieu, demandez-lui de se faire connaître à vous :

« Et moi, je vous dis: Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. »

Luc 11,9

D.     Suis-je chrétien, l’étais-je déjà ou est-ce que je dois le devenir ?

Souvent, lorsque des gens qui ont grandi à l’Eglise mais qui se sont éloignés de lui reviennent à la foi, ils se demandent s’ils étaient réellement croyants auparavant. « Je ne sais pas vraiment si je suis ou non chrétien. Est-ce que je reviens à la foi ou est-ce que je la trouve pour la première fois ? » (La raison est pour Dieu, p 267). En fait, comme l’explique très bien Keller, cette question n’a pas d’importance :

La réponse est simple : je n’en sais rien et ça n’a pas d’importance. Que vous vouliez vous approcher de Dieu, vous avez deux démarches à entreprendre et elles sont identiques dans les deux cas. Quelles sont-elles ?

La raison est pour Dieu, p 267

Le plus important, donc c’est de revenir à Dieu. Nous verrons dans les prochaines parties comment le faire.

IV.    Passez à l’acte

Pour revenir à Dieu, il y a en gros deux choses à faire.

A.     La première chose à faire : la repentance

1. Un changement radical

Tout d’abord, il faut « se repentir ». Que signifie ce mot bizarre ? Il vient à la base d’un mot grec qui veut dire littéralement « faire demi-tour ». La repentance, c’est donc changer sa vie radicalement et nous détourner du péché. C’est au moins le vouloir et supplier Dieu de nous aider à le faire car comme on l’a vu avant, nous en sommes incapables par nos propres forces.

Encore une fois, l’amour de Dieu envers nous ne peut pas nous laisser insensibles et passifs, il nous transforme, nous et nos motivations. Une fois chrétien, nous ne pouvons plus nous énerver, mentir, voler, dire du mal de quelqu’un, nous moquer, trahir notre conjoint ou maltraiter les autres. Mais toutes ces choses, mêmes des non-croyants peuvent s’en détourner. La repentance, c’est donc bien plus que ça.

Comme nous l’avons vu dans un article précédent, il y a deux manières de se détourner de Dieu. La première manière, c’est de faire le mal sans aucune limite, faire ce qu’on veut sans se soucier des autres et de Dieu. La deuxième manière, c’est paradoxalement chercher à devenir meilleurs, « plus bons moralement ». Mais au bout d’un moment, nous nous sentirons supérieurs aux autres, les mépriserons et nous deviendrons orgueilleux. Nous serons donc au final des hypocrites qui déplaisent autant à Dieu que ces gens mauvais qui agressent, violent et assassinent les autres.

2. Arrêter de « se sauver soi-même »

Nous repentir, c’est donc aussi nous dépouiller de notre orgueil, reconnaître que nous ne pouvons pas devenir meilleurs ni bons avec nos propres efforts. C’est reconnaître que nous sommes désespérés et restons esclaves de notre péché tant que Dieu ne vient pas nous en libérer.

C’est plus généralement nous débarrasser de tout ce qui remplaçait Dieu dans nos vies. En gros, la repentance, c’est, pour reprendre les mots de Keller, reconnaître

Votre péché principal, celui sur lequel reposent tous les autres : votre projet de vous sauver vous-même. »

La raison est pour Dieu, p. 268

Encore dans un autre article précédent, nous avons vu que nous cherchons sans arrêt notre identité et notre sécurité en des « dieux » au lieu de nous fonder en Dieu. Des « dieux » comme l’argent, le sexe (conjoint, pornographie etc.), les loisirs (les séries, les anime, les mangas, les jeux-vidéo, la musique, le sport, les voyages), le travail et la carrière, les études etc. La plupart de ces choses ne sont pas mauvaises en soi. Mais ce qui est mauvais, c’est de les utiliser pour remplacer Dieu. Seul lui peut nous satisfaire alors que toutes ces autres choses finissent toujours par disparaître et restent éphémères. Je laisse de nouveau la parole à Keller :

Vous repentir consiste donc à confesser que vous avez fait reposer votre espérance, le sens de votre vie et votre sécurité sur d’autres éléments que sur Dieu. Cela implique que vous devez vous repentir non seulement pour ce que vous avez fait de mal (comme tricher ou mentir) mais également pour ce qui a motivé vos bonnes actions. »

La raison est pour Dieu, p. 268

B.      La deuxième chose à faire : la foi

La foi consiste en deux choses.

1. La foi, c’est croire à des vérités

Tout d’abord, la foi, c’est croire à des vérités intellectuelles. C’est principalement croire en l’Évangile, c’est-à-dire que seul Jésus peut par sa mort et sa résurrection nous sauver de notre péché et de la condamnation que nous méritons et que sans lui il n’y aucune autre solution (une autre religion, devenir parfait par ses propres forces). Mais c’est aussi accepter toutes les autres vérités que l’Évangile suppose forcément : l’existence de Dieu, la Trinité, ses attributs comme sa justice et son amour, l’existence de Jésus, sa résurrection, que la Bible vient vraiment de Dieu et qu’elle est donc parfaite etc.

Keller n’en parle pas mais Dieu ne vous demande pas forcément de le croire « bêtement » ou aveuglément. Il vous a donné des preuves pour vérifier les vérités que je viens de citer, qu’il existe, qu’il a tel et tel attribut, que nous les hommes avons bien une âme, que la Trinité n’est pas illogique, que Jésus est bien ressuscité etc. J’ai justement écrit exprès tous les autres articles de cette série pour vous montrer que cette foi à laquelle Dieu vous invite n’est pas stupide. Il ne vous demande pas d’abandonner votre intelligence ou comme le dit souvent mon père avec beaucoup d’humour, de « déposer votre cerveau au vestiaire ». Pour aller plus loin, vous pouvez consulter cette liste de 800 ressources gratuites sur ce genre de sujets.

2. La foi, c’est faire confiance à Dieu

Mais la foi c’est plus qu’accepter certaines vérités. Jacques, le frère de Jésus écrit à juste titre dans sa lettre que même les démons « croient » en Dieu dans ce sens-là :

Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent. »

Jacques 2,19

La foi, c’est également faire confiance à Jésus, une personne réelle. Souvent, quand quelqu’un croit que quelque chose d’incroyable va arriver (par exemple croire que quelqu’un tout le temps en retard  d’habitude va arriver à l’heure), on lui répond « t’as la foi toi ! ». Dans le sens, qu’il énormément de confiance en cet événement. C’est aussi dans ce sens-là que vous êtes appelés à croire en Jésus : croire qu’il ne vous décevra jamais. Bien sûr, quand on décide de croire en Jésus, en même temps on arrête de croire en ce que l’on croyait avant (nos anciens « dieux »).

3. La foi ne vous fait rien mériter

Mais il très important de saisir que votre foi n’est pas une bonne action qui vous fait mériter quoi que ce soit de la part de Dieu. Ce n’est qu’un moyen, un instrument pour recevoir humblement le cadeau gratuit (le pardon des péchés et la vie éternelle) qu’il vous offre. C’est comme un fil qui relie un chargeur au portable qui n’a plus de batterie (cette illustration vient de moi, pas de Keller). Ce n’est pas le fil qui recharge le portable, en réalité c’est le chargeur branché à une prise. Le fil n’est qu’un canal qui transmet l’énergie du chargeur vers portable. Ce n’est qu’un moyen, un instrument intermédiaire. La foi aussi n’est qu’un instrument pour recevoir gratuitement ce que Dieu vous promet gratuitement.

La foi, c’est le contraire du « salut par les œuvres », de la logique « on récolte ce que l’on sème » et de l’orgueil. La foi, c’est justement reconnaître qu’on ne mérite rien de la part de Dieu si ce n’est l’enfer, s’humilier, se mettre à nu entièrement devant Dieu et recevoir son cadeau gratuitement.

4. Votre foi n’a pas besoin d’être « parfaite »

C’est pour cette raison que votre foi n’a pas besoin d’être « parfaite ». Il ne faut pas attendre que vous n’ayez plus aucun doute pour croire. Si vous faites cela, vous essayerez de nouveau de mériter votre salut et vous retomberez dans l’orgueil.

Voici un exemple pour comprendre. Imaginez que vous êtes sur une montagne et que sans faire exprès vous tombiez de très haut. Vous êtes en pleine chute et si vous ne vous accrochez pas à quelque chose de stable, vous allez mourir. Vous voyez une branche d’un arbre : vous allez donc essayer de vous y accrocher. Sur le moment, comme vous êtes paniqués, stressés, vous n’êtes pas sûr qu’elle tiendra. Mais vous essayez quand même, après tout c’est votre seule solution ! Et vous serez sauvés quand même ! Cette exemple concret montre bien que ce qui nous sauve, ce n’est pas notre confiance (on peut hésiter) qui l’objet de notre confiance, ce à quoi nous faisons confiance (ici la branche). Il est utile de prier Dieu pour lui exprimer votre reconnaissance et lui dire officiellement que vous vous tournez vers lui. Vous pouvez vous inspirez de la prière que propose Keller :

Père, j’ai entendu parler de toi et de Jésus-Christ, et parfois même cru en toi, mais j’ai placé l’essentiel de ma confiance ailleurs : elle s’est appuyée sur mes propres compétences et sur ma moralité, sans obtenir les résultats escomptés. Aujourd’hui je te confie ma vie, mon cœur avec tout ce que je sais de lui, je veux te faire confiance pour tout et te demande de me recevoir et de m’accepter, non pas à cause de ce que j’ai pu faire mais à cause de tout ce que le Christ a fait pour moi.

La raison est pour Dieu, p. 269

V.    Impliquez-vous dans la communauté

Nous venons de voir que deux démarches, la repentance et la foi sont nécessaires pour être sauvés. La preuve, c’est qu’un des brigands crucifiés à côté de Jésus a cru en lui juste avant de mourir et que Jésus l’a assuré qu’il serait avec lui au paradis.

Vraiment, je te l’assure : aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis »

Luc 23.41-43

Mais il y a une autre chose à faire qui est très importante si on ne risque pas de bientôt mourir. Ce n’est pas vraiment un troisième chose, mais plutôt la manifestation naturelle des deux premières (la foi et la repentance). Cette chose, c’est de se joindre à une communauté de chrétiens, ce qu’on appelle une Église (pas l’Église dans le sens du bâtiment).

A.     Pourquoi aller à l’Eglise

Pourquoi ? Parce que :

Tout, dans le Nouveau Testament, indique que les chrétiens doivent confirmer et sceller cet engagement personnel au moyen d’un acte communautaire et public à savoir le baptême ainsi qu’en devenant membres de l’Eglise. Le cœur est indiscipliné et, pour être sûrs d’avoir placé notre confiance en Jésus et pas ailleurs, nous devons nous joindre à un groupe de croyants qui le suivent.

La raison est pour Dieu, p. 271

B.      L’Eglise vous décevra un jour

J’en profite pour vous prévenir que chercher et s’impliquer dans une Eglise n’est pas facile. Peut-être que justement vous y avez été déçus, trahis ou blessés. Dans un sens, c’est malheureusement normal. Les membres des Eglises restent des pécheurs, des hommes imparfaits qui peuvent être maladroits et même blessants. L’Eglise est après tout un lieu qui risque de réunir plus de pécheurs (qui reconnaissent leur péché) qu’il n’y en a dehors. Tout comme la salle d’attente réunit plus de malades (qui reconnaissent leurs maladies) qu’il n’y en a dehors. 

C.      Attention aux fausses Eglises

Keller n’en parle pas, mais il y a plusieurs critères importants pour déterminer si une Eglise en est vraiment une. Malheureusement, nous l’avons vu avant, beaucoup d’Eglises ne prêchent pas la grâce mais le salut par les œuvres. Elles déforment ainsi complètement le message de Jésus. Il y en a aussi d’autres qui tordent les choses en présentant Dieu comme un père noël qui ne sert qu’à vous faire du bien. D’autres encore qui mélangent la Bible à toute sorte de pratiques occultes etc. C’est pour cela qu’il faut être extrêmement vigilant.

Il faut que cette Église prêche l’Évangile, la grâce de Dieu que nous avons vu et revu plein de fois. Il faut qu’elle ne vous présente pas un Dieu qui là juste pour satisfaire vos désirs égoïstes mais que vous devez adorer. Il faut qu’elle croit aux vérités fondamentales de la foi chrétienne comme les attributs de Dieu (qu’il est saint, juste, amour etc.), la Trinité, la divinité du Christ et du Saint-Esprit, l’incarnation, le salut par la grâce etc.

Dans l’idéal, il faut aussi qu’elle comprenne et administre correctement les sacrements (les signes et les « confirmations officielles », les sceaux des promesses gratuites de Dieu). Cependant, l’Evangile garde une priorité sur les sacrements qui ne sont que des symboles de celui-ci. J’ai écrit cet article pour vous aider à éviter les fausses Eglises.

VI.    Le traumatisme de la grâce

A.     Dieu doit venir nous chercher

Après vous avoir expliqué tout ce qu’il « faut faire » pour rencontrer Dieu, j’aimerais finir en insistant sur un dernier point. Il faut se rappeler qu’au fond, ce n’est pas par nos propres efforts que nous pouvons être sauvés mais seulement par l’action imméritée de Dieu. Et cela s’applique aussi lorsque nous cherchons à « trouver Dieu ». Nous le trouvons pas grâce à une technique parfaite comme lorsque nous suivons précisément une recette de cuisine pour obtenir un plat délicieux. Trouver Dieu ne repose pas essentiellement sur nous.

Il faut que Dieu lui-même vienne lui-même en personne nous chercher. Si vous demandez à des chrétiens comment ils ont rencontrés Dieu, ils vous diront presque tout le temps que c’est Dieu en réalité qui est venu les chercher, « en ouvrant leur esprit à de nouvelles réalités ». Ils ont eu une sorte de déclic. Par exemple, saint Paul, saint Augustin, Martin Luther, Blaise Pascal, John Wesley, C. S. Lewis, Josh McDowell, Lee Strobel, Guillaume Bignon, Alexis Masson.

Evidemment, il faut quand même être actif dans notre recherche comme Jésus nous demande de « demander, chercher, frapper ». Mais soyez conscients que le salut vient ultimement de Dieu. Criez à Dieu, cherchez-le, accrochez-vous à lui et il viendra certainement vous chercher. Il vous aime, son Fils est mort pour vous et il vous accueillera chaleureusement.

B.      Comment a lieu ce déclic ?

Keller ne détaille pas comment se déroule ce déclic mais ce n’est pas le cas de tous les croyants. Le déclic peut être plus ou moins brutal, plus ou moins long (à un instant précis, à un jour précis, dans une période de l’année etc.). Mais il y a forcément un moment où les choses changent radicalement, ce que Jésus appelle la « nouvelle naissance » (Jean 3.3). A noter qu’il peut avoir lieu quand on est très jeune, enfant, ce qui explique pourquoi on ne s’en rappelle pas parfois.

Vous rencontrerez aussi des chrétiens qui ont grandi dans une famille de croyants et qui vous diront qu’ils ne se rappellent pas d’un déclic particulier. Ils ont toujours cru depuis qu’ils étaient tout petits. Cela n’a rien d’anormal, dans toute la Bible, Dieu prend plaisir de se faire connaître aux enfants de son peuple dès leur plus jeune âge. C’est même le cas le plus répandu : la plupart des membres d’une Eglise proviennent de familles chrétiennes. Si c’est votre cas, ne cherchez donc plus forcément à chercher à quel moment vous avez eu votre déclic pour être sûr d’être sauvés. Tournez-vous vers Christ et persévérez en vous appuyant sur sa grâce.

C.      Mon témoignage personnel

C’est personnellement mon cas. J’ai cru très tôt en Jésus dès que ma mère m’a amené à l’Eglise quand j’étais en CP. Mais j’ai eu une expérience marquante lors d’un camp de vacances lors d’un moment d’adoration par des chants. Je ne dirais pas que c’est là que j’ai eu mon déclic car je croyais déjà sincèrement avant. Pourtant, il y a bien eu un changement : après le camp je me suis plus engagé dans la foi en m’impliquant plus dans ma communauté, en lisant plus la Bible, en priant davantage etc. Rien n’empêche Dieu de nous faire passer par plusieurs déclics pour nous faire grandir petit à petit.

Et encore ces dernières années, Dieu continue de me transformer, de changer mon cœur mauvais, de m’apprendre chercher ma sécurité, mon bonheur et ma joie ultimement en lui. Et c’est pareil dans la vie de tous les contributeurs de ce blog et de tous les chrétiens du monde entier. Toute la vie chrétienne est une suite de déclics. Nous avons constamment besoin de Dieu.

Si vous avez donné votre vie à Dieu, je suis sûr qu’il ne vous abandonnera jamais, même dans les périodes les plus sombres. Peu importe à quelle étape vous vous trouvez (sceptique, en recherche, presque converti etc.), je prie que Dieu vienne vous chercher et vous faire connaître son amour manifesté en Jésus-Christ.

Laurent Dv

Informaticien, époux et passionné par la théologie biblique (pour la beauté de l'histoire de la Bible), la philosophie analytique (pour son style rigoureux) et la philosophie thomiste (ou classique, plus généralement) pour ses riches apports en apologétique (théisme, Trinité, Incarnation...) et pour la vie de tous les jours (famille, travail, sexualité, politique...).

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