Théologie politique : où en suis-je ?
22 juin 2021

Lors des élections de 2017, j’avais été effrayé par la nullité de certains commentaires chrétiens en politique. Ce qui m’effrayait le plus, c’est notre capacité à « bibliciser » des philosophies politiques complètement étrangères aux Écritures, en répétant des thèses étrangères avec un verset biblique dessus. Je m’étais alors déterminé à fouiller et trouver une théologie politique qui fût conforme non seulement à la Bible, mais aussi au christianisme. Ce fut le début d’un long travail qui a demandé beaucoup de préliminaires avant de pouvoir enfin étudier ce sujet. Dans cet article différent des autres, je veux faire le point sur le chemin parcouru. Je vais parler de mes lectures, de ce qu’elles ont changé en moi. Attendez-vous donc à ce que cet article soit plus narratif que d’ordinaire.


Au fondement de ma théologie politique, il y a eu la découverte de ce qu’enseignait la tradition réformée au sujet de la politique (en général) : c’est dans cette perspective que j’ai lu Wholesome Severity reconciled with Christian Liberty  de Gillespie, dont j’ai fait la synthèse ici, sur la tolérance religieuse. J’ai complété cette synthèse avec ce que j’en avais lu dans Turretin, qui allait dans le même sens. Par la suite, j’ai adoré lire la Politica de Johannes Althusius, qui propose une constitution réformée tout entière. Si vous voulez savoir à quoi ressemble un ordre politique réformé, lisez ce livre, et faites-vous une idée à partir des articles que j’ai écrits dessus.

Puis, renforcé dans l’idée qu’une politique chrétienne était possible, je me suis intéressé à l’économie, qui me semblait être à la racine de toutes choses. Je pourrais faire tout un article sur ce sujet, et j’en ai d’ailleurs fait une conférence à l’église Évidence de Montrouge, mais je me contenterai de vous renvoyer vers cet article de synthèse : « Quel système économique chrétien doit-on choisir ? » et les autres que j’ai écrits sur le sujet.

Ensuite, grâce à l’introduction à la théologie historique de McGrath, j’ai eu à cœur d’étudier la théologie féministe, puis le féminisme. J’ai vraiment été fasciné par ces lectures, et renforcé dans mes opinions propres. Elles ont été à l’origine de la plupart des articles que j’ai écrits pendant l’été et jusqu’en automne 2020. Il y a une méthode dans ma folie apparente : mon objectif était de découvrir et exposer la volonté de Dieu sur tous les sujets publics, ceux qui sont soit très peu, soit très mal traités dans la littérature chrétienne la plus courante. À partir du moment où j’étais convaincu (par la Politica) qu’un ordre chrétien était possible, j’ai étudié ces deux sujets dans cette perspective, et j’ai cherché comment y parvenir. Mes études sur le féminisme ont été aussi l’occasion de devenir beaucoup plus rigoureux dans mes lectures, mettant en place un système de prise de notes et de bibliographie beaucoup plus traçable. D’ailleurs, j’ai converti la plupart des auteurs du site à ce système. Si seulement j’étais aussi efficace pour amener à Christ !.. C’est donc armé de ces nouvelles méthodes, fourbies sur la théologie fémniste, que je me suis remis à la théologie politique pure, puisque j’arrivais à un point dans mes réflexions où le féminisme et ses exigences de transformations sociétales me ramenaient à la question primitive :

Comment l’Église doit-elle s’exprimer politiquement ? Quelles sont ses limites dans l’engagement public ?

D’où ce volet de lectures, entamé en septembre dernier, que je vais raconter maintenant.

Lectures

Mon profil Goodreads vous donnera le détail de ces derniers mois, dans l’ordre chronologique. En organisant ces lectures de façon plus thématique, nous avons :

Tradition réformée

Les livres qui m’ont davantage immergé dans la tradition politique réformée :

Tradition évangélique

Pendant un temps, j’ai eu à cœur de cartographier un peu les théologies politiques issues d’autres traditions :

Tradition chrétienne libérale

Je me suis aussi intéressé à quelques traditions théologiques libérales :

  • Une théologie de la libération de Gustavo Guttierez, qui présente la théologie de la libération, une vision catholique moderniste.
  • Anarchie et Christianisme de Jacques Ellul, parce qu’il est souvent cité par des évangéliques, notamment quand il s’agit de s’opposer à la chrétienté.
  • Politics of Jesus de John Howard Yoder. C’est un traité de théologie politique anabaptiste libérale. La question du pacifisme y est centrale.
  • A Theology for the Social Gospel de Walter Rauschenbusch. Si vous n’avez qu’un livre à lire sur l’évangile social, c’est celui-là. L’évangile social a été le standard de la théologie publique libérale jusque dans les années 60, et continue d’être une référence aujourd’hui.
  • Étrangers dans la Cité de Stanley Hauerwas et William H. Willimon. Ils y proposent une réforme post-moderne (inspirée par Yoder) de la théologie publique de Boenhoffer, qui est elle-même une réforme de l’évangile social de Rauschenbusch.

Histoire et essais extérieurs au christianisme

Pour mieux saisir le contexte, il m’a été très utile de revenir sur des points particuliers de l’histoire de l’Église. De même, j’ai lu quelques lectures politiques étrangères au christianisme. J’ai donc lu :

Ce que j’en ai écrit

Je pensais écrire davantage sur le sujet, mais en fin de compte, j’ai surtout vulgarisé ce que j’avais lu.

Dans cette catégorie, j’ai d’abord republié la synthèse que j’avais faite de Gillepsie sur la tolérance religieuse : « La tradition réformée contre la laïcité » puis la synthèse de Turretin : « Turretin sur la tolérance religieuse. » Dans ces articles, j’exposais une vision différente de laïcité, qui constitue les sous-bassements et les murs porteurs de la théologie politique évangélique. Je restituais les défenses classiques des religions d’État réformées.

Je me suis alors retrouvé à échanger avec Pep’s café à l’occasion des élections américaines, où il défendait que les chrétiens ne pouvaient pas voter pour Trump en bonne conscience. J’ai alors écrit une « défense du vote des chrétiens déplorables » à laquelle Pep’s a eu la grâce de me répondre. J’ai alors écrit un article qui est très important à mes yeux, peut-être le plus important de ceux que j’ai écrits sur le sujet : « Qui dit Évangile dit chrétienté ». Je défendais l’idée que la chrétienté (ordre politique et social chrétien) n’est pas une aberration, mais une conséquence bonne et nécessaire de l’Évangile. Il a été complété par un très nécessaire article de Pierre-Sovann Chauny, qui fournit « un argument biblique en faveur d’une union de l’Église et de l’État », soit le complément idéal de mon article précédent.

À cette période, je découvrais l’anarchisme chrétien de Jacques Ellul. J’étais donc particulièrement travaillé par la notion de chrétienté. J’ai écrit « De la possibilité d’un État chrétien » où je défends l’idée qu’il n’est pas absurde de qualifier de chrétiens un ordre politique et des institutions politiques. J’ai aussi précisé quelle était « la place de l’Église dans une chrétienté », écrit en réaction à un reconstructionniste profanateur. Plus en réponse à Jacques Ellul, j’ai relayé ce qu’il disait sur « la vanité du christianisme de gauche ». J’ai même joué un peu avec « le problème de la plasticité de l’Église ».

Cette plasticité m’a amené à la conclusion suivante : la théologie politique ne pourra jamais être étendue jusqu’à pouvoir répondre à la question « Macron ou Le Pen » ? Ce qu’elle fait, c’est donner les grands principes éthiques, et c’est à nous mortels de naviguer ensuite pour les atteindre. Il n’y a donc pas de partis « bibliques » possibles. Ce qui existe, c’est la loi naturelle, et tout lui doit être soumis, des zones à faibles émissions à la constitution de la Cinquième République française. Cet article —apprécié d’ailleurs de certains libéraux — rend compte, je pense, de l’une des découvertes les plus importantes pour moi-même. J’ai tâché de développer certaines conséquences dans mon article « Comment utiliser la plasticité de l’Église à notre avantage ». Quand je reprendrai spécifiquement le sujet de la théologie politique, c’est là-dessus que je devrai travailler.

À cause de l’actualité, j’ai traduit deux articles de Braford Littlejohn : « Résister aux pouvoir en place » et « Citoyenneté chrétienne et État de droit » ; cette traduction rejoint « Christ et César : une réponse à John MacArthur » sur la questions des restrictions gouvernementales actuelles à la liberté de culte. Ces restrictions ont été l’occasion pour beaucoup de redécouvrir la théologie politique évangélique, et je suis content d’avoir pu aider à donner une position plus ancrée historiquement que les stériles appels à la désobéissance civile.

Une fois clos mon apprentissage de nouveaux concepts sur la plasticité, j’ai eu à cœur de cartographier un peu les différentes écoles de théologie politique disponibles pour les évangéliques. En fin de compte, je n’ai pas fait l’article qui cartographierait en une fois les différentes écoles, mais j’ai tout de même fait ceci :

Enfin j’ai conclu ce cycle de lectures et d’articles par une défense de la chrétienté de Constantin. J’ai donc écrit :

Et maintenant ?

Pendant six mois, et surtout autour de l’hiver 2020/2021, j’ai dévoré de la théologie politique matin, midi et soir, surtout pour « cartographier » le domaine. Je suis repus actuellement, et je m’en lasse un peu. J’ai décidé de conclure ce cycle sur la figure de Constantin et d’en commencer un autre, retardé depuis longtemps pour continuer plus loin ce que j’avais commencé sur « Le créationnisme défendu par la méthode scolastique ».

La problématique en sera la suivante :

Quelle philosophie des sciences pour pouvoir faire en sorte que la théologie (de tradition réformée, bien entendu) soit à nouveau la reine des sciences ?

J’ai donc entamé la lecture du Cambridge History of Science (vol. 3), et je fais la recension des questions intéressantes en philosophie des sciences. Les prochains articles devraient donc traiter plutôt de science et de philosophie et histoire des sciences. Abonnez vous au site pour ne rien rater de ce qui vient.


Illustration : Jan de Visscher, Carte du monde (détail), gravure 1670- 1680 (Amsterdam, Rijksmuseum).

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

9 Commentaires

  1. Razana Ilan

    Merci.

    Nous sommes issus de la même génération, c’est aussi un sujet qui me taraude depuis plusieurs années. Je suis reconnaissant d’avoir découvert parlafoi qui met à disposition ton travail et J’encourage non seulement à continuer mais à aller plus loin, car je suis convaincu que c’est un sujet crucial pour l’avenir du monde Évangélique en France, le pays le plus politique du monde disait Marx.

    De mon côté j’ai orienté mes lectures vers une cartographie des philosophies politiques séculières, car la plupart ont des présupposés théologiques plus ou moins assumés.

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    • Etienne Omnès

      Merci pour ton retour. Que le Seigneur nous donne la patience nécessaire.

      Réponse
    • Arthur Laisis

      Merci pour vos encouragements et n’hésitez pas à nous faire part également de vos travaux à venir !

      Réponse
  2. Tribonien Bracton

    « [L]a théologie politique ne pourra jamais être étendue jusqu’à pouvoir répondre à la question ‹ Macron ou Le Pen › ? Ce qu’elle fait, c’est donner les grands principes éthiques, et c’est à nous mortels de naviguer ensuite pour les atteindre. Il n’y a donc pas de partis ‹ bibliques › possibles. Ce qui existe, c’est la loi naturelle, et tout lui doit être soumis, des zones à faibles émissions à la constitution de la Cinquième République française. »

    Si la nébuleuse *loi naturelle* correspond – comme les sources en théologie politique patristiques, médiévales et protestantes magistérielles le suggèrent – aux Dix Commandements de la Bible, quelle est l’utilité de traîner ce concept équivoque dans notre articulation de la théologie politique chrétienne / évangélique ? Pourquoi ne pas parler franchement et directement de *loi de Dieu* ? Il appert que la loi naturelle ne peut pas se définir sans référer à la loi de Dieu, laquelle ne peut pas se définir sans référer aux Écritures Saintes. Par conséquent, est-il vraiment bénéfique de continuer de perpétuer cette abstraction dans nos efforts d’avancement du Royaume de Christ dans la création ? La tâche à accomplir est immense et il me semble que nous avons avantage à nous outiller d’abord et avant tout avec l’immuable Parole de Dieu.

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    • Etienne Omnès

      Tu as raison la Loi Naturelle n’est rien d’autre que la Loi de Dieu, telle qu’elle est connaissable selon le mode de la raison humaine. On peut donc parler franchement et directement de Loi de Dieu. Là où je diffère, c’est que la loi de Dieu peut se définir en dehors des Ecritures Saintes, sinon les non-croyants seraient excusables contre ce qu’affirme la lettre aux Romains.

      L’avantage immense de la loi naturelle, c’est qu’il n’y a pas besoin d’être convaincu par l’authenticité de la Bible pour qu’elle fonctionne. Il suffit d’adhérer un minimum à un réalisme métaphysique, ce qui est la position la plus naturelle pour un interlocuteur (il faut beaucoup d’éducation pour supprimer l’idée de morale objective). Et c’est une défense plus facile à mener et moins facile à retourner que celles qui sont basées uniquement sur la Bible. Le recours à la Loi Naturelle permet aussi beaucoup de souplesse et de pouvoir traiter tous les sujets, même ceux qui ne sont pas abordés dans l’Ecriture.

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  3. Tribonien Bracton

    Notre divergence semble donc s’articuler autour d’un désaccord d’interprétation de Romains 1 & 2. Ça fait longtemps que j’ai constaté que les jusnaturalistes font dire à ce texte beaucoup plus qu’il ne dit en réalité. J’y reviendrai éventuellement.

    Je te concède qu’au niveau sémantique, dans un contexte sociétal sécularisé, de prime abord, dans nos relations publiques, prôner la loi naturelle c’est plus « vendeur » que de prôner la loi divine, parce que, comme tu dis, le non-croyant ordinaire n’a pas besoin d’être convaincu par l’authenticité de la Bible pour y acquiescer. Mais peut-on aller bien loin avec ce genre de notion prétendument « neutre » ?

    Aux États-Unis ça fait cinquante ans que le mouvement pro-vie essaye de re-illégaliser l’infanticide prénatal (avortement) en essayant de convaincre le reste de la collectivité politique qu’un tel fléau attente à une hypothétique (et énigmatique !) loi naturelle supposément commune à tous les horizons culturels. Nous connaissons l’échec lamentable d’une telle stratégie qui est compromise à sa base même. La situation n’est pas foncièrement différente dans les autres juridictions occidentales telles que la France et le Canada.

    L’idée de morale objective est essentiellement disparue en Occident progressiste postmoderne, disparition que cet Occident exporte activement vers l’Afrique et l’Asie via le phénomène du néocolonialisme. En 2021, nos contemporains déchristianisés croient volontiers qu’il existe une infinité de genres et que des hommes peuvent devenir des femmes en claquant des doigts (ou vice-versa). Pour de telles populations radicalement désorientées, la loi naturelle est insignifiante même sous son meilleur jour.

    Si l’illusion d’une loi naturelle commune aux chrétiens et aux non-chrétiens pouvait paraître crédible à l’époque de nos grand-parents (où la culture laïque gardait encore inconsciemment des résidus substantiels de christianisme), aujourd’hui, cette abstraction qu’est la loi naturelle ne ralliera pas grand’monde. Si l’on veut rebâtir notre civilisation chrétienne, nous devons la (re)fonder sur l’inerrante & suffisante Parole de Dieu, quitte à froisser la descendance du Serpent.

    Réponse
    • Etienne Omnès

      Je vois les choses différemment: au contraire, nous sommes dans une des époques les plus intensément “objectivistes” au niveau moral de l’histoire. C’est juste qu’il y a une concurrence féroce de la part de la morale postmoderne, qui a son fonctionnement propre, mais qui est terriblement objective. De même, les réactions qui commencent enfin à s’enraciner contre elle ne prétendent pas à autre chose que l’objectivité, et les appels au relativisme sont de plus en plus atténués.

      Dans ces conditions, il n’y a pas lieu d’abandonner la loi naturelle: au contraire: il faut s’y cramponner et dire à tous ces “based” que la morale “naturelle” qu’ils défendent est en réalité la seule et unique morale du Dieu de Jésus Christ. Pour les “woke” en revanche, je n’envisage pas d’autre remède que le psaume imprécatoire et la vengeance de Dieu.

      Quant à l’opposition entre loi naturelle et loi biblique, je ne la fais pas: c’est une pure question de stratégie rhétorique: quand l’autorité de la Bible sera restaurée parce que le respect de Dieu sera restauré, alors on pourra de nouveau récupérer pleinement les arguments bibliques. Du reste, je n’ai pas l’impression que les citations bibliques sur les panneaux aient eu un plus grand impact que le recours à la loi naturelle…

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  4. Tribonien Bracton

    La caractéristique la plus distinctive du postmodernisme est le relativisme moral, et on est en plein dedans présentement. Je peux difficilement penser à un société qui ait été plus relativiste que les sociétés occidentales actuelles dans toute l’histoire de l’humanité. Les faits objectifs et les droits véritables comptent de moins en moins, et sont de plus en plus écartés au profit des sentiments subjectifs, des pulsions et des émotions divinisées. Bien sûr, ce relativisme sociétal omniprésent est peu avoué et peu assumé, puisque nos contemporains savent dans leur subconscient que cette position est auto-réfutante… mais ils y adhèrent parce que c’est ce que le système d’éducation laïciste/multicul et les médias de masse du même aloi leur martèle dans la cervelle.

    Ce déni de la validité intellectuelle du relativisme mêlé à un relativisme fonctionnel institutionalisé est notamment observable dans les facultés de droit séculières ou les ordres professionnels des juristes : Personne n’y prône explicitement le positivisme juridique (l’expression légale du relativisme éthique), mais tout l’édifice est bâti sur le positivisme et quiconque veut changer cela sera rapidement ostracisé et tassé.

    Stratégie rhétorique, je veux bien, quoique ça me fait penser aux évangélistes « émergents » qui cherchent à convertir des incroyants qui se disent opposés à la religion en essayant de leur faire croire que le christianisme n’est « pas une religion mais une relation avec Zézus ». Désolé pour les seeker-friendly drillés au sensitivity training, mais tout système de croyances et de valeurs a des préceptes, des lois, des obligations et des interdits ; la foi chrétienne n’y fait pas exception. Le christianisme gagne en étant confiant et constant, pas en étant flatteur et complaisant.

    Réponse
    • Etienne Omnès

      Le postmodernisme n’est relativiste que par rapport aux idéologies étrangères. Il ne s’applique pas à lui-même ses propres critères, et considère les sentiments, pulsions et émotions *comme des faits objectifs* et agit en fonction. C’est une religion à part entière, avec sa doctrine, son clergé, sa liturgie hyper élaborée et même sa kashrout végan et ses mots tabous. C’est ce qui ressort du livre de Pluckrose et Lindsay: https://parlafoi.fr/2020/10/14/le-postmodernisme-explique-aux-chretiens-presses/

      Quand je parle de stratégie rhétorique, je ne parle pas de faire gentiment appel à une belle tradition trop blanche pour être prise au sérieux. Un exemple de recours à la loi naturelle me semble être le slogan: “Soyez hétérosexuels: ca marche depuis des milliers d’années et on fait des bébés avec”. Il s’agit simplement d’affirmer que le réel existe, qu’il est extérieur à nous et qu’il est la vraie source de nos lois morales. Charge aux chrétiens de dire aux “based” qui ont tout seul recours à la loi naturelle qu’au bout de ce chemin, il y a Jésus Christ et sa Parole.

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